𝐄𝐋𝐃𝐎𝐑𝐀𝐃𝐎 - 𝐿𝑎𝑛𝑑𝑜...

By -Mordicus-

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Charlie Rousseau a fait une promesse. À 23 ans et des rêves plein la tête, elle est déterminée à passer la me... More

- 𝐄𝐋𝐃𝐎𝐑𝐀𝐃𝐎 -
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟏
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟐
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟑
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟒
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟓
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟔
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟕
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟖
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟗
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟎
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟏
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟐
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟑
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟒
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟓
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟔
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟕
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟖
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟗
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟎
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟏
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟐
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟒
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟓
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟔
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟕
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟖
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟗
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟑𝟎
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟑𝟏
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟑𝟐

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟑

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— 𝐄 𝐋 𝐃 𝐎 𝐑 𝐀 𝐃 𝐎 —

𝐆𝐫𝐞𝐚𝐭 𝐁𝐫𝐢𝐭𝐚𝐢𝐧 - 𝐏𝐚𝐫𝐭 𝑽











𝐅𝐀𝐂𝐓

𝐕𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐯𝐞𝐳 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐝'𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐟𝐫𝐚𝐩𝐩𝐞́ 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐚 𝐟𝐨𝐮𝐝𝐫𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐝𝐞 𝐠𝐚𝐠𝐧𝐞𝐫 𝐚𝐮 𝐥𝐨𝐭𝐨.











𝟗 𝐉𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟑

𝐒𝐢𝐥𝐯𝐞𝐫𝐬𝐭𝐨𝐧𝐞 𝐂𝐢𝐫𝐜𝐮𝐢𝐭

𝐓𝐨𝐰𝐜𝐞𝐬𝐭𝐞𝐫 – 𝐀𝐧𝐠𝐥𝐞𝐭𝐞𝐫𝐫𝐞



Charlie est sage comme une image.

Docile, obéissante, une jeune fille idéale à la limite de la perfection pendant toute la journée du samedi. Elle reste avec ses amis, évite de s'approcher à moins de cinq-cents mètres du Paddock et bloque le numéro de Max, juste au cas où.

Elle ne tente pas de contacter Lando et il ne lui envoie pas de message non plus, conscients tous les deux de Poppy, la réincarnation de l'œil de Sauron, qui les surveillent à chaque fois qu'ils ont le malheur de penser l'un à l'autre.

La Normande profite de cette journée « calme » pour passer du temps avec ses amis, arpenter le mythique circuit de Silverstone et profiter de toutes les animations proposées aux spectateurs.

Un fish and chips engloutie juste après la fin de la troisième séance d'essais libres et un K-Way dans le sac à main au cas où, ça reste l'Angleterre, elle retient son souffle pendant toute la première partie des qualifications, rassurée par les bonnes performances de la McLaren.

Comme l'a dit Lando quelques jours plus tôt, le changement de puissance est clairement visible et la monoplace qui traînait en fond de grille à maintenant les ressources nécessaires pour sortir des tours rapides qui permettent aux deux pilotes de parvenir en Q3 sans trop de difficulté.

Bras dessus, bras dessous avec une Georgia totalement habillée de rouge Ferrari, Charlie sent son cœur s'emballer tandis que le chrono défile sur les écrans géants et que la voiture de Lando reste dans le bas du tableau à la dixième place. Les secondes s'égrènent et il lui reste tout juste le temps d'accomplir un dernier tour rapide pour essayer de décrocher une place sur la première ligne.

La blonde sent son sang bouillir dans ses veines au passage de la monoplace orange et argent qui rugit en filant vers la ligne d'arrivée.

À trois secondes de la fin Max est premier, suivit par Charles et Lewis, Lando est toujours dixième et Charlie à l'impression qu'elle va s'évanouir en suivant son chrono à l'écran. Son cœur palpite si fort dans sa poitrine, elle entend à peine les hurlements de la foule qui l'entoure.

La monoplace floquée du numéro 4 surgit dans la dernière ligne droite, brillante de mille feux sous le soleil alors qu'il arrache la première place dans un tonnerre d'acclamations du public qui se soulève comme un seul homme pour le voir passer la ligne d'arrivée.

Moins d'une seconde plus tard, elle retient une insulte à l'encontre de Max lorsqu'il repasse devant avec plus de deux dixièmes d'avance. Partout, autour d'elle, elle peut entendre des Anglais maudire le pilote Néerlandais sur plusieurs générations et elle ne retient pas un rire tout en serrant dans ses mains tremblantes son téléphone qui transmet en direct la caméra embarquée de Lando.

Il l'a fait, il a dit qu'il monterait sur le podium et elle croit de toutes ses forces qu'il le fera.

Fébrile, elle regarde les trois monoplaces s'arrêter dans le parc fermé et ricane en voyant la surprise de Max qui découvre les deux pilotes McLaren juste avant qu'il ne reprenne ses bonnes vieilles habitudes et ne tente de maxplainner deux ou trois choses.

Charlie ne quitte pas l'écran des yeux, faisant de son mieux pour retenir les larmes de fierté qui ne demandent qu'à s'échapper. La joie d'Oscar est perceptible même s'il tente de relativiser et Lando, Lando est tout simplement magnifique.

Le sourire qui étire ses lèvres efface ses mines sombres du début de saison tandis que le public l'acclame plus fort encore.

Charlie est si heureuse, qu'elle a l'impression d'avoir elle-même conduit la voiture.

Il faut un peu de temps et beaucoup de persuasion à Marcus et Georgie pour la traîner hors des tribunes et encore plus pour qu'elle accepte de s'asseoir dans la voiture. Tyler se moque d'elle et du sourire bienheureux qui refuse de quitter ses lèvres et elle finit par le frapper pour le faire taire.

En rentrant à l'appartement, Charlie doit se retenir de toutes ses forces d'envoyer un message à Lando. Elle sait que Poppy ne lui en voudra pas pour ça après le résultat exceptionnel du pilote, mais une partie d'elle a envie d'attendre, de faire monter la pression.

Charlie meurt d'envie de lui écrire, mais savoir que si elle parvient à se retenir, la prochaine fois qu'elle le verra, il sera debout en haut du podium suffit à lui retourner l'estomac.

Ce qu'elle fera à ce moment-là ?

Eh bien, il s'agit d'une fiction tout public alors je ne l'écrirais pas.

Il lui faut des heures entière, allongée dans le canapé-lit, pour parvenir à trouver le sommeil. Trop excité par la perspective du lendemain, trop impatiente de revoir Lando, dans l'expectative d'enfin connaître le goût de ses lèvres.

Elle ne parvient finalement à trouver le sommeil qu'aux petites heures du jour, toujours le sourire aux lèvres.

Le lendemain matin, elle a une tête de cafard.

- Allez marmotte ! Lève-toi, chantonne Georgia en ouvrant les rideaux.

La seule réponse qui lui parvient est un grognement presque inhumain sorti tout droit de la pile de draps qui s'accumule pour former un cocon autour de la Française.

- Pas le temps de traîner Charlie, elle se moque. Il est bientôt midi et les garçons vont passer nous chercher pour aller au restaurant.

- Juste cinq minutes.

- Pas de cinq minutes qui tiennent, elle sourit. Lève-toi avant que je ne replie le canapé sur toi.

Ronchon, une tête finie enfin par émerger de la pile de couvertures et la brune ne retient pas un rire.

- On dirait un vampire, mais pas le genre Damon Salvatore plutôt Buffy contre les vampires, elle se moque.

Charlie ne relève pas la blague, les yeux fixés dans le vide alors qu'elle essaie encore de se rappeler quel jour nous sommes.

- Oula, rit Georgie. La terre appelle Charlie, tu t'es couchée tard ?

- Tôt, elle rectifie. Je n'arrivais pas à dormir.

- Ah ? Stressé pour aujourd'hui ?

La Normande hoche la tête doucement avant de s'éclaircir la gorge.

- Je n'arrêtais pas de me faire des scénarios, elle soupire. Imagine si je me loupe et que j'embrasse son menton ? Ou alors je glisse sur le champagne et je tombe devant tout le monde ? Ou alors il oublie de retirer son casque et il me met un coup de boule ?

- Charlie, coupe la brune. Si tu veux mon avis, tu réfléchis beaucoup trop.

- J'y peux rien, elle hausse les épaules. Je suis née comme ça.

- Et je respecte tes parents pour leur immense courage.

La blonde tique, mais ne montre rien tandis que son amie lève les yeux au ciel.

- Allez, pas le temps de se torturer les méninges, on va être en retard et puis de toute façon, je ne m'inquiète pas, Lando saura gérer pour vous deux. Lui au moins il a l'air de savoir ce qu'il fait, enfin la plupart du temps du moins.

- J'ai trop peur d'y aller, elle chouine en se laissant retomber dans les draps.

Debout devant le lit, Georgia pose les poings sur ses hanches.

- Ça me fait une belle jambe, elle lève les yeux au ciel. Charlie, c'est toi l'héroïne de l'histoire ma grande, si tu ne vas pas au Grand Prix il n'y a pas de chapitre et les lecteurs vont faire la gueule.

- Mais je me connais, elle râle. Je vais encore tout faire foirer.

- Au moins tu t'en rends compte, ricanes l'Anglaise. Bon, aller, arrête de te plaindre et lève-toi, tu ne pourras savoir que si tu y vas.

Tout en terminant sa phrase, Georgia attrape les draps à pleines mains et tire un coup sec.

- À la douche bourrique !

Charlie râle encore un peu, mais finit par se lever et attraper la tenue qu'elle a passé une partie de la nuit à imaginer quand on sonne soudainement à la porte. Curieuse, elle échange un regard avec Georgia.

- Les garçons sont en avance ? Demande-t-elle.

- Pas possible, elle secoue la tête. Les poules auront des dents le jour où ils seront à l'heure.

La blonde hausse les épaules avant de se détourner pour marcher jusqu'à la salle de bain pendant que son amie va ouvrir.

Si c'est un cambrioleur, elle n'aura qu'à crier très fort.

Charlie ne s'attend cependant pas à ce que Georgie défonce presque la porte de la salle de bain quelques minutes plus tard, l'expression d'un lapin sous cocaïne plaqué sur le visage.

- Charlie ! Elle hurle. Charlie, c'est incroyable !

Paniquée, la Française couvre sa poitrine dénudée du mieux qu'elle peut avec ses mains pendant que Georgia saute littéralement sur place.

L'idée que c'est peut-être Lando qui vient de frapper à la porte la traverse et Charlie se fige sur place.

Si c'est le cas, il faut qu'elle fuie, il ne peut pas la voir comme ça.

Rapidement, son regard s'arrête sur la fenêtre, elles sont au deuxième étage, elle risque de se casser quelque chose.

C'est un risque qu'elle est prête à prendre.

Si Tom Cruise peut le faire alors elle aussi.

- Je n'en reviens pas, continue Georgia. Il faut que j'appelle ma mère, elle ne va pas y croire.

Hein ?

- Hein ?

- Oh Charlie si tu savais à quel point je suis contente de t'avoir rencontré ! Tu es vraiment mon meilleur investissement amical !

Elle ne comprend rien à ce que baragouine la brune.

- Respire Georgie, elle commande. Il faut que tu me dises ce qu'il se passe.

Tout en parlant, elle attrape une serviette et s'enroule dedans pour dissimuler son corps dénudé.

- Oh oui, bien sûr, s'exclame l'autre. Tu as reçu du courrier !

Toujours aussi ravie, elle tend une grande enveloppe à la Française qui repère immédiatement le logo de l'écurie au cheval cabré. Curieuse, elle hausse les sourcils, pourquoi est-ce que Ferrari lui envoie du courrier ?

D'autant plus qu'elle a déjà beaucoup trop abusé de la gentillesse de Charles pour cette semaine, ou pour toute la vie, à voir comment il gère la chose.

- Je ne l'ai pas ouverte, précise l'Anglaise. Mais rien qu'en touchant, j'ai su ! Si tu savais, je crois que c'est le plus beau jour de ma vie.

Intrigué Charlie saisit la grande enveloppe que Georgia agite sous ses yeux depuis plusieurs minutes et c'est vrai, rien qu'au toucher ses yeux s'écarquillent de surprise. Précipitamment, elle ouvre l'enveloppe et en renverse le contenu dans l'évier.

Là, sous les yeux ébahis de Charlie et Georgia, non pas un, mais cinq pass Paddock nominatifs tous logotés Ferrari.

- Je crois que je vais faire un malaise, souffle Georgia. Ça n'existe pas dans la vraie vie ça.

- Je ne savais même pas que c'était possible.

- Parce que ce n'est pas possible ! Charlie, pitié, dis-moi que c'est la réalité, dis-moi que je ne rêve pas, elle supplie.

Toujours sous le choc, Charlie n'arrive qu'à secouer la tête, mais cela semble suffire à Georgia qui pousse soudainement un hurlement de joie, attrape la tête de la Normande à deux mains et pose sur sa bouche un smack sonore avant de s'écarter comme si de rien n'était.

- Si tu savais comme je t'aime Charlie ! C'est toi la femme de ma vie, c'est sûr, elle pleurniche. Il faut que j'aille prévenir les garçons et que je me change aussi, je dois être une vraie bombe !

Sans demander son reste, elle tourne les talons et sort de la salle de bain, marque un arrêt dans le couloir puis revient sur ses pas, jette un regard appréciateur à Charlie avant de déclarer :

- Sympa ton tatouage, j'en connais un qui va beaucoup aimer.

Puis elle disparaît pour de bon, laisse la Normande seule dans la salle de bain, les joues rouges de gêne après les dernières paroles de son amie.

Charlie ferme la porte, s'assure d'avoir bien mis le verrou et attrape la petite carte que Georgia n'a pas remarquée avant de l'ouvrir et de découvrir une écriture ronde et soignée qu'elle reconnaît immédiatement.

« Surprise ! Surprise ! Rien de moins que les meilleures places pour ma spectatrice préférée. J'ai préféré t'avoir avec moi, mais Ferrari fera l'affaire pour cette fois. On se retrouve au podium. xx Lando »

Le sourire jusqu'aux oreilles, Charlie presse la petite carte contre son cœur avant de filer sous la douche, elle a un sacré travail de maçonnerie à faire si elle veut être présentable pour Lando.

Quelques heures plus tard, c'est lavé, maquillé, parfumé et fringué pour faire tourner des têtes, enfin une seule en l'occurrence, que Charlie badge son pass Paddock sur les bornes d'entrée sans pouvoir d'arrêter de sourire devant l'excitation de ses amis.

Vêtue d'un haut à manches longues noir boutonné sur le devant, d'une jupes portefeuille asymétrique couleur gris perle qui dévoile ses longues jambes et d'une paire de bottes de cowboy en cuir noires effet crocodile qui s'arrêtent juste en dessus de ses genoux, elle se sait sobre, élégante avec une pointe de sexy et une petite touche d'originalité.

Pile ce qu'il lui faut pour passer à la télévision et pour embrasser Lando accessoirement.

Fière de sa tenue de combat, Charlie marche entourée de ses amis sans se préoccuper des regards que l'on pose sur eux. Il faut dire que Marcus, Eliott et Tyler ne sont pas exactement la définition même de la discrétion.

Entièrement habillé aux couleurs de Ferrari de la casquette aux chaussures, la blonde note dans un coin de sa tête de ne pas les perdre de vue, il ne manquerait plus que quelqu'un les prenne pour des membres de l'équipe et ne les embarque pour un pit stop.

Non pas que Ferrari ait besoin de l'aide de qui que ce soit pour foirer un pit stop.

Ou la stratégie.

Ou la voiture.

Ou la santé mentale de Charles.

Enfin bref, ce n'est pas vraiment le sujet du chapitre donc retournons à nos moutons.

Laissant ses amis vagabonder un peu à travers le Paddock, Charlie s'écarte un moment pour pianoter sur son téléphone et répondre aux questions de ses frères dans leur conversation de groupe.

Elle s'est montrée plutôt évasive sur sa relation avec Lando, mais ses régulières apparitions aux côtés du Britannique n'ont trompé personne dans la famille et comme ce sale rat de Benjamin ne sait pas tenir sa foutue langue plus trois minutes, il a tout raconté à Basile et Adam qui ne cessent de la harceler depuis.

Mais à présent, sa mère aussi s'y met et Charlie ne peut pas lutter à un contre quatre.

La Normande sait par avance que son retour à la maison pendant la pause estivale risque d'être mouvementée, et même s'ils lui manquent tous terriblement, il est hors de question qu'elle passe les vacances à répondre aux questions intimes de ses frères sur sa vie amoureuse.

Avoir trois grands frères peut vraiment être la poisse parfois.

En parlant de poisse, une idée lui vient soudain et elle cherche un autre numéro dans la liste de ses contacts avant d'appeler.

- Allô ?

- Est-ce que tu peux perdre aujourd'hui ? Elle demande sans attendre.

Il y a un blanc de l'autre côté puis un long soupir avant qu'on ne lui réponde.

- Tu sais que je suis censé être en préparation mentale actuellement ? Je te fais une fleur en répondant parce que je m'inquiète qu'il ait pu t'arriver quelque chose de grave et toi, tu me brises le cœur sans la moindre hésitation ? Je souffre par ta faute Charlie.

Amusée, elle lève les yeux au ciel.

- Arrête de faire la chochotte Max, on sait tous les deux que tu as vendu ton âme au diable en échange de ton talent de pilote.

De l'autre côté du fil, le Néerlandais éclate de rire, mais ne dément pas les accusations de Charlie ce qui, en soit constitue une preuve.

- J'ai appris que tu serais chez Ferrari aujourd'hui, il ricane à la place. Passe le bonjour à Charles, je risque de ne pas beaucoup le voir aujourd'hui, tu sais, je serais tellement loin devant.

- T'es vraiment une pauvre tâche.

- Je sais, moi aussi, je t'aime, elle peut presque entendre son clin d'œil.

- Allez Max, chiche, tu conduis sans les mains pendant un tour, elle propose. Juste histoire de laisser une chance aux autres ?

- Parce que tu crois que Lando sera content de gagner en sachant que je ne me suis pas donné à fond ?

Charlie grogne, non, bien sûr que non.

Mais en même temps, ce qu'il ne sait pas ne peut pas lui faire de mal.

- Relativise Charlie, promis, je te garde un fond de champagne et tu auras le droit de faire un bisou au trophée si tu veux.

- Ce que je veux, c'est que Lando gagne.

- T'es sûre qu'il n'y a que ça ? Il creuse.

La blonde se mord la lèvre. Hm. Est-ce qu'elle peut faire confiance à Max pour garder un secret ?

Non, aucune chance.

Mais en même temps, il faut qu'elle raconte ça à quelqu'un.

- Si je te dis un truc, tu promets de ne pas le répéter ? Elle demande.

- Sur la tête de Christian, il jure.

Elle hésite un instant avant d'avouer.

- J'ai dit à Lando que je l'embrasserai s'il est sur le podium, elle chuchote comme si quelqu'un allait l'entendre.

- Ah ! S'exclame Max. Ce n'est pas trop tôt ! J'ai bien cru que je serais à nouveau champion du monde avant que vous ne vous soyez sautés dessus.

- Abuse pas, elle grimace.

- Non, je te jure, avec Charles on a parié, il me doit vingt euros et une bouteille de champagne si tu peux lui dire.

- Attends quoi ?

- Bon, il faut que je te laisse, boucle d'or, relax pour Lando, il n'a pas dit sur quelle marche du podium il devait monter. Amusez-vous bien, prenez une douche avant parce que le champagne, ça irrite la peau. Protégez-vous, je ne veux pas de mini Charlando dans les pattes et puis de toute façon, j'ai donné des capotes à ton copain donc profitez un max et ne faites rien que je ne ferais pas moi-même !

- Max ! Elle s'horrifie.

- Bye Charlie ! Je te ferai coucou depuis le haut du podium !

Il raccroche avant d'avoir laissé le temps à la Française d'ajouter quoi que ce soit et elle reste debout au milieu du Paddock, bouche bée à écouter les tonalités de l'appel terminé, le regard dans le vide, essayant d'intégrer tout ce qu'il vient de dire.

Charlando ?

- Charlie ?

- Je ne suis pas enceinte !

Paniquée, elle se retourne pour découvrir Marcus, une expression perplexe sur le visage la détaille un instant comme un animal de cirque.

- Cool, j'imagine ? Il sourit. Tu viens, les autres nous attendent pour aller chez Ferrari.

Les joues rouges de honte, elle acquiesce vivement et le dépasse pour aller rejoindre les autres qui patientent un peu plus loin.

- On y va ? Elle demande en arrivant.

- On t'attendait, répond Tyler. Tu es la seule à être déjà allée dans un garage, qu'est-ce que l'on doit faire.

Charlie les regarde tous un à un, ils ont l'air excité, mais également stressé.

Elle y voit l'occasion de rigoler un peu.

- C'est la deuxième fois que je vais chez Ferrari et la première fois, ce n'était pas vraiment officiel, mais je sais qu'il faut faire deux ou trois trucs pour avoir le droit de rentrer, Charles m'en a parlé.

Les quatre Anglais forment un cercle autour d'elle l'écoutant attentivement et Charlie déploie tous ses talents de compteur d'histoire d'horreur.

- Pour commencer, elle baisse la voix et ils se penchent vers elle. Il est formellement interdit de porter du merchandising d'une autre équipe dans le garage.

Elle darde son regard sur la casquette Mercedes d'Eliott qu'il retire précipitamment.

- Ensuite ? S'impatiente Marcus.

- Ensuite, elle esquisse un sourire narquois. Il y a trois règles à n'enfreindre sous aucun prétexte. La première, il ne faut jamais regarder les pilotes dans les yeux, ça fait partie de leur routine de concentration.

- Ne pas regarder dans les yeux, OK, note Tyler sur son téléphone.

- La seule langue autorisée à l'intérieur du garage est l'Italien, éventuellement le Monégasque si vous parlez à Charles, mais c'est l'unique exception, parce que c'est une équipe vraiment très patriote.

- Je ne parle pas un mot d'Italien, s'horrifie Georgia.

- C'est une langue ça le Monégasque ?

- Et la dernière règle, la plus importante de toutes, elle baisse encore un peu plus la voix pour ménager la tension. Il ne faut jamais, jamais parler de la calvitie de Fred Vasseur, au contraire, comportez-vous comme s'il avait autant de cheveux que Carlos, n'hésitez pas à le complimenter là-dessus.

Les quatre Anglais la regardent un instant et elle est persuadée qu'ils vont capter la blague, mais finalement, il semblerait que l'on ait les amis que l'on mérite parce qu'ils tombent tous sans exception dans le piège.

- La dernière est la plus facile à respecter, se rassure Tyler. Autre chose ?

- Non, c'est bon, elle se retient de ricaner. Avec ça, tout devrait aller.

Charlie doit se retenir de rire pendant tout le trajet qui les sépare du garage Ferrari pour ne pas cramer sa propre blague. Une fois qu'ils y sont, ils n'ont qu'à montrer leurs pass VIP pour qu'on les laisse accéder à l'espace spectateur presque vide et où ils prennent place.

Presque aussitôt, la Normande repère Alexandra de l'autre côté de la zone et elle s'excuse auprès de ses amis pour aller la rejoindre. Le visage de jeune femme s'illumine lorsqu'elle voit apparaître la blonde et Charlie prend place à ses côtés.

- Salut Alex, elle sourit.

- Charlie ! Comment tu vas ? Il y a tellement longtemps que nous nous sommes vues, elle sourit.

Wouah, qu'est-ce qu'elle est belle.

Charlie n'arrive pas à savoir de qui elle est la plus jalouse dans leur couple, Charles ou Alexandra.

- Depuis l'Espagne, elle approuve. J'ai l'impression que c'était il y a une éternité.

- Moi aussi, mais j'ai vu que toi et Lando vous étiez beaucoup rapprochés ? Elle demande sur le ton de la confidence.

- Tu as vu ?

- Charles me l'a dit, elle lève les yeux au ciel.

Charlie laisse échapper un rire.

Charles espèce de sale petite poucave.

- On était déjà proches, elle rougit. Mais oui, disons que les choses prennent une tournure plus concrète.

Délicatement, Alex saisit sa main et la presse gentiment dans la sienne.

- Je suis contente pour vous deux, elle se réjouit. Et aussi d'avoir une amie sur le paddock, je me sentirais un peu moins seule.

- Je milite pour qu'il y ait plus de femmes par ici, approuve la Normande. En ce moment, je passe surtout mon temps à me faire harceler par des pilotes dégénérés.

- C'est parce qu'ils t'adorent, rit Alex. Charles m'a dit que tu lui donnais l'impression de chasser les pilotes comme des Pokémon, il te les faut tous !

Les deux jeunes femmes éclatent de rire, attirant l'attention d'un caméraman de F1 TV qui en profite pour faire un plan rapproché sur une Alex légèrement mal à l'aise.

- Je déteste quand ils font ça, elle chuchote discrètement.

- Tu veux que je fasse semblant de faire une crise d'épilepsie ? Propose Charlie.

Elles sont interrompues par l'arrivée de Charles et Carlos dans le garage, détournant provisoirement l'attention du caméraman. Le Monégasque marche directement dans leur direction pendant que Carlos s'arrête, intrigué par les quatre Anglais qui évitent furieusement son regard.

- Salut les filles, souffle Charles.

- Prêt pour la course ? Demande Alex.

- Autant que possible, il esquisse un sourire.

- Merci pour les accès, commence Charlie. Mes amis sont vraiment au paradis, j'ai bien cru que Marcus et Tyler allaient pleurer quand je leur ai dit.

Charles hausse simplement les épaules.

- Lando sait être très persuasif quand il veut, il a convaincu Carlos aussi, il avait vraiment très envie que tu sois là.

- Eh bien merci d'avoir accepté et merci pour tout le reste aussi, elle sourit.

Charles lui rend son sourire avant de reprendre une mine concentrée et de saisir la cagoule que lui tend Alex puis le casque posé sur un présentoir.

- Je dois y aller, souffle-t-il à Alex. Je te retrouve tout à l'heure.

L'Italienne répond par un petit sourire crispé et un hochement de tête, Charlie à l'impression d'être de tenir la chandelle dans l'échange profond entre ces deux-là, mais elle est également touchée par la puissance des émotions qui passent dans leurs regards, sans qu'aucun mot de soit nécessaire.

Elle se demande un instant si elle sera, un jour, capable de la même chose avec Lando.

Elles regardent toutes les deux le pilote Monégasque rejoindre les autres sur la grille de départ en silence, Charlie ne sachant pas comment relancer la conversation. Alex lui semble soudain fragile, inquiète, loin de son regard pétillant d'il y a quelques instants et elle a enfin un aperçu de l'expression qu'elle doit avoir à chaque fois que Lando monte dans sa monoplace.

- Alors, Alex détourne les yeux des écrans. Combien de pilotes as-tu rencontré finalement ?

- Hm cinq, elle réfléchit. Lando, évidemment, Max, Charles, Carlos et Oscar il y a deux jours.

- Je me demande jusqu'où ça ira, elle rit.

- Honnêtement, je ne suis pas sûre d'avoir envie de savoir.

- Ce sont tes amis là-bas ? Ils ont l'air d'être en difficulté.

Charlie tourne la tête en direction de ses amis qui ont, en effet, l'air d'avoir toutes les peines du monde à s'exprimer en Italien pour demander où se trouve les toilettes si elle comprend bien.

- Oui, elle ricane. Je leur ai dit que tout le monde parlait Italien dans le garage et ils m'ont cru.

Alex éclate de rire et la Normande n'en est que plus fière.

- Tu es vraiment cruelle, les pauvres.

- Tu veux venir avec nous ? Pour regarder la course ? Tu pourras leur dire des conneries en Italien si tu veux.

La femme magnifique au regard de biche lui lance un sourire indescriptible avant de répondre :

- Avec plaisir.

Eh oui, il n'y a pas que devant la beauté des hommes que Charlie s'extasie.

Le temps qu'elles rejoignent toutes les deux le groupe des quatre, l'hymne national est passé et tous les pilotes ont regagné leurs monoplaces avant le départ du tour de chauffe. Charlie fait de son mieux pour ignorer la boule de stress qui joue au yo-yo avec ses nerfs.

- Les copains, voici Alexandra, elle va regarder la course avec nous, elle présente. Alex, voilà les copains, Marcus, Tyler, Eliott et Georgie.

- Enchantée, glisse l'Italienne avec un très joli accent.

Charlie se retient de toutes ses forces de faire une blague à propos de la marque de Daniel Ricciardo.

Un jour, elle sera assez riche pour se payer un pull Enchanté.

À la place, elle s'assoit entre Georgie et Alex sans rien ajouter.

- Tu connais Alexandra Saint Mleux ? Chuchote l'Anglaise à son oreille.

- Encore heureux, je te rappelle que je dors dans le lit de son mec, elle ricane.

Georgia lève les yeux au ciel.

- C'est sûr que dit comme ça...

Mais Charlie ne l'écoute déjà plus, ses yeux sont fixés sur l'écran qui retransmet en direct la fin du tour de chauffe et la mise en place des pilotes sur la grille.

Son regard est braqué sur la voiture numéro quatre positionnée en tête de ligne alors que le premier feu s'allume au-dessus de la piste, Charlie ne s'aperçoit même pas qu'elle a arrêté de respirer.

Le deuxième feu s'illumine et tout son corps se fige, glacé par un mélange toxique d'appréhension, de peur et d'espoir.

Au troisième feu, la main d'Alex saisit la sienne et Charlie serre à s'en briser les doigts. Elle n'est même pas dans la voiture et pourtant, elle a l'impression d'être celle qui attend pour s'élancer dans un rugissement de moteur.

Après le quatrième feu, elle n'ose même plus cligner des paupières, terrifiée à l'idée de manquer le moment fatidique. Le monde a disparu autour d'elle, elle n'entend plus les commentaires de ses amis, le chuchotement de la prière Italienne que récite Alex, le brouhaha des dizaines de milliers de spectateurs qui les entourent. Il n'y a plus qu'elle et le fracas de son cœur qui résonne en elle comme un tambour de guerre.

Le dernier des cinq feux rougeoie dans le ciel et Charlie est terrifié par les sentiments qui la submergent, la confiance absolue qu'elle a en Lando et en son talent, son envie irrépressible de le voir donner le meilleur de lui-même et jeter toutes ses forces dans la bataille pour la première place, mais en même temps la terreur glaciale de l'accident et la certitude absolue et fracassante que s'il devait arriver le pire, elle ne s'en remettrait jamais.

La Normande à l'impression de voir les feux s'éteindre au ralenti, les voitures s'élancer avec une lenteur absolue et floue alors que la seule qu'elle voit vraiment, c'est celle de Lando.

Lando qui prend la tête du Grand Prix d'Angleterre.

Charlie ne pourra jamais oublier cet instant, ni la flèche orange et argent qui fend le bitume en tête de peloton, ni le rugissement du public Anglais qui regarde son enfant chéri prendre l'ascendant sur le monde Néerlandais, la vibration de l'air, le bourdonnement de la piste, le sel de ses larmes de bonheur.

- Je crois que je vais m'évanouir, elle souffle.

Soucieuses, Georgia et Alex l'aident à s'asseoir pendant que Marcus, Tyler et Eliott, qui n'ont rien entendu, hurlent à l'écran tous les mots Italien qu'ils ont eus le temps de traduire sur Google.

- Tu veux un peu d'eau ? Propose Alex.

Charlie secoue la tête, elle ne va pas réellement s'évanouir, seulement ranger le souvenir de ce moment dans les instants les plus mémorables et les plus sexy de son existence.

- Est-ce que c'est comme ça à chaque fois ? Elle demande à l'Italienne. Parce que je ne suis pas certaine que mon cœur tienne le choc.

Face à elle, Alexandra esquisse un sourire amusé avant de secouer la tête.

- J'imagine que l'on finit par s'y faire, elle s'amuse. Ça ne fait pas très longtemps pour moi non plus, mais j'étais comme toi la première fois. J'ose à peine imaginer ce que cela sera le jour où il va de nouveau gagner un Grand Prix.

Les deux femmes partagent un rire avant de se concentrer de nouveau sur la course et sur Lando qui perd bientôt la première place, dépassé par un Max plus dominateur que jamais qui mène le reste de la course d'une main de maître et ne laisse la place à aucune compétition.

Les deux heures qui suivent sont beaucoup moins palpitantes pour Charlie qui pince les lèvres avant de relativiser, la McLaren de Lando n'a peut-être pas encore les moyens de rivaliser avec le Red Bull, mais elle en a les capacités et le jour où elle pourra aller à l'affrontement sans avoir à rougir arrivera bientôt.

L'euphorie de voir Lando franchir la ligne d'arrivée en deuxième place lui procure des sensations grisantes, et même si elle doit contenir sa joie parce qu'elle est gentiment accueillie par Ferrari dont les monoplaces se sont arrêtées à la neuvième place pour Charles et à la dixième place pour Carlos, elle ne peut retenir son immense sourire sur le chemin jusqu'au podium.

Charlie fait de son mieux pour ne pas courir, contrairement à Zak Brown qui dépasse tout le monde comme une fusée en hurlant à qui veut l'entendre qu'il va au podium arrachant un rire à la Normande au passage.

- Alors Charlie, prête pour ton premier podium avec McLaren ? Souffle une voix à côté d'elle.

La blonde sursaute à peine, pas vraiment surprise de reconnaître la personne qui s'adresse à elle.

- Oh, salut Poppy, elle sourit. Pas de surnom aujourd'hui ?

- Eh non, elle hausse les épaules. Vois ça comme un cadeau de fin de punition.

Charlie esquisse un sourire reconnaissant, le moins que l'on puisse dire, c'est que Poppy tient ses promesses, même si Lando et elle joue continuellement avec ses nerfs.

- Désolé, pour ce week-end, elle s'excuse. Ce n'était pas très sérieux de notre part.

- Bah, elle grimace un peu. Je ne suis pas vraiment en colère contre vous, c'est même plutôt mignon de vous regarder vous tourner autour comme deux ados. Je dois juste m'assurer que Lando n'oublie pas que pilote de Formule 1 est un métier et qu'il a aussi des obligations à respecter en dehors de la voiture.

- Encore désolé, elle sourit. Je te promets que l'on va se tenir à carreau maintenant.

Poppy lève les yeux au ciel, pas convaincue du tout par les paroles de la Française, mais elle n'ajoute rien et change de sujet :

- Viens par-là on va rejoindre le reste de l'équipe devant les barrières.

Et pour être devant la barrière, Charlie ne peut pas être plus devant la barrière, elle y est littéralement écrasée quelques instants plus tard, prise en sandwich entre un Zak Brown presque en larmes à sa gauche et un trio de la mort composé de Christian Horner, Geri Halliwell et Helmut Marko à sa droite.

La Normande qui avait prévu de hurler les pires phrases de fangirl à Lando s'oblige à fermer la bouche et s'agrippe à la barrière de toutes ses forces, ses yeux plein de larmes fixés sur le pilote Anglais qui monte sur le deuxième marché du podium, un sourire plus grand qu'elle ne lui en a jamais vue accroché sur les lèvres.

Elle tire la langue à Max lorsqu'il soulève son propre trophée et il ne tarde pas à faire de même lorsqu'il la remarque, ajoutant même un petit coucou rempli de moquerie à son encontre.

Sale gosse, toute une éducation à refaire.

Charlie pleure définitivement lorsque Lando soulève sa coupe, derrière elle, la foule se déchaîne et elle sourit à en avoir mal.

Leurs regards s'accrochent tandis que l'on remet son trophée à Lewis et ils s'admirent l'un et l'autre pendant une longue seconde, transfigurés de bonheur à l'état pur avant que Lando n'articule silencieusement un petit « N'embrasse pas Max ». Charlie éclate de rire et secoue la tête pour dire non alors que le Néerlandais qui n'a rien loupé de l'échange fait semblant de vomir.

Lando frappe le fond de sa bouteille contre le sol avant d'asperger le public sous lui et pour la première fois de sa vie, Charlie est aux pieds du podium, aspergée de champagne par l'homme qu'elle admire, l'homme dont elle est tombée éperdument amoureuse.

Elle sent le liquide couler sur son visage, mêlé de larmes de bonheur et il n'y a pas de meilleure sensation au monde.

Lando ne la quitte pas du regard lorsqu'elle est obligée de fermer les yeux pour en chasser l'alcool, il ne la quitte pas du regard quand Zak abat sa grande main sur l'épaule de Charlie qui grimace de douleur et la félicite elle lui, la faisant affreusement rougir, il ne la quitte même pas des yeux lorsqu'on lui demande de remonter sur le podium avec Max, Lewis et GP pour la photo-finish.

Même lorsque Max glisse une remarque particulièrement graveleuse à son oreille, il ne détourne pas le regard.

Parce qu'il se rend compte qu'elle est à l'endroit où il a toujours voulu qu'elle soit.

Rien ne peut chasser le bonheur du cœur de Charlie à cet instant, alors qu'elle attend patiemment qu'il quitte la scène pour pouvoir le retrouver et tenir sa promesse d'embrasser le pilote debout sur le podium.

Même dans ses rêves les plus fous, elle n'aurait pu espérer de meilleur premier baiser.

Lorsqu'elle l'aperçoit de nouveau, il est à quelques mètres d'elle, dissimulé par les grands panneaux publicitaires qui couvre le dessous de la scène, parlant à un agent de sécurité avant de la pointer du doigt.

Charlie agite la main pour que l'homme la repère et son regard croise celui de Lando où se mêle cette fois-ci un explosif mélange d'impatience et d'envie qui lui retourne le ventre.

L'homme marche jusqu'à elle et elle tend les bras pour qu'il l'aide à passer par-dessus la barrière en la soulevant habillement. La blonde ignore le rire sonore de Zak dans son dos et laisse l'homme la déposer au sol.

- Merci, elle souffle rapidement.

Son regard ne quitte pas celui de Lando, Dieu, elle meurt d'envie de goûter le champagne sur ses lèvres.

- Il n'y a pas de quoi, il hoche la tête. Faîtes attention où mettez les pieds, il y a des flaques de...

Mais Charlie ne l'écoute pas, obnubilé par le sourire de Lando qui tend la main dans sa direction pour l'inviter à le rejoindre.

Elle contourne l'agent de sécurité et se précipite en direction du pilote, ses bottes claquants dans le champagne répandu sur le sol. Elle n'a que quelques mètres à parcourir et pourtant, il lui semble que cela représente une éternité.

Les yeux fixés sur ceux de Lando, elle hausse les sourcils brièvement en voyant l'envie se transformer en horreur dans ses prunelles aigue-marine sans qu'elle ne comprenne pourquoi.

Alors, peut-être que Charlie aurait dû écouter l'agent quand il a voulu la prévenir de ne pas courir pour éviter de glisser sur le champagne versé sur le sol glissant quelques minutes plus tôt. Parce que, si elle l'avait fait, peut-être qu'elle serait en train d'embrasser Lando à cet instant et non pas en train de glisser vers l'arrière dans un hurlement strident.

Crac.

Vous entendez ce bruit ? C'est le son de quelque chose qui se casse.

Petit indice, c'est une partie de Charlie.

Et ça n'augure rien de bon pour la suite.



♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡



Tout d'abord, sachez que j'ai bloqué mes notifications et que je suis cachée dans un endroit où vous ne me retrouverez jamais !

Ensuite, eh oui, surprise c'était un autre piège de votre auteure préférée hihi

Mais je vous le promets, même si vous me détestez actuellement, vous m'aimerez très bien, vous pouvez me faire confiance là-dessus !

Beaucoup de monde dans ce chapitre, les copains de Bahreïn, Max, Charles, Poppy, Alex et évidemment Charlie et Lando toujours aussi amoureux l'un de l'autre.

Silverstone est passé plutôt rapidement parce que j'ai besoin d'avancer dans l'histoire, mais aussi parce que je voulais que vous viviez le ressenti de Charlie avec force sans passer par de longs paragraphes descriptifs, j'espère que le résultat vous plaît.

Le prochain chapitre pourrait se résumer en : Des membres se cassent, mais les sentiments ne changent pas.

Je retourne me cacher dans ma grotte, passez un bon week-end et à la semaine prochaine !

Bye les copains ! ♡

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