ALONE [ en réécriture ]

By queen_slana

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Chaque jour de son existence était une épreuve. Le quotidien de Lola consistait à se cacher en permanence. En... More

Prologue
Chapitre 01: Rencontre
Chapitre 02: La routine
Chapitre 03: Certains cauchemards ne prennent jamais fin
Chapitre 04: Hôpital de merde
Chapitre 05: Tout ça pour une note
Chapitre 06: Parfois il faut savoir se battre
Chapitre 07: Où suis-je ?
Chapitre 08: Disparais
Chapitre 10: Bien plus qu'une simple sortie
Chapitre 11: Un jeu dangereux
Chapitre 12: Retrouvailles
Chapitre 13: Match mouvementé
Chapitre 14: Super soirée
Chapitre 15: Gueule de bois
Chapitre 16: Élégante nouvelle
Chapitre 17: Ne surtout pas s'attacher
Chapitre 18: Nuit agitée
Chapitre 19: Jeu ou réalité ?
Chapitre 20: Concert terrorisant

Chapitre 09: Mais c'est la vie

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By queen_slana

- Du coup vous venez demain ? nous demande Clémence.

J'ai accepté qu'elle s'assoit sur mes genoux même si j'ai de horribles douleurs dans les jambes.
Elle n'arrête pas de bouger en cognant mes bleus que j'ai recouvert avec du fond de teint, mais je serre les dents pour ne montrer aucune émotion sur mon visage.

- Ouais, logique.

- Où ça ? je les questionne sans comprendre de quoi elles parlent.

- On fait un laser game avec la classe demain, tu viens ?

- Heu oui, je verrais.

Personne ne m'avait prévenu de cette sortie.
Parfois j'en vient à me demander si je fais réellement partie de cette classe.

Je n'ai aucune envie d'y aller, mais si je n'y vais pas les garçons vont penser que j'ai peur d'eux ou que je me cache.
Et je n'ai vraiment pas envie de leur donner un autre sujet de moquerie.

Clémence m'adresse un grand sourire et continue d'enrouler une de ses mèches rousses autour de son index.

- J'aurais tellement aimé avoir des cheveux bruns clairs comme toi Sacha. s'exaspère-t-elle en admirant notre amie.

- Sacha est tellement jolie en plus, la chance. admet Alicia.

Elles commencent toutes à lui faire des compliments sur son physique tandis que je reste un peu sur le côté.

C'est vrai, elle est magnifique.
Elle a hérité de tous les critères de beauté que toutes les filles rêvent d'avoir, moi la première.
Elle est fine, ses cheveux bruns et ondulés lui tombent aux hanches. La couleur bleu océan de ses yeux est hypnotisante, son sourire est parfait, tout est parfait.

Trainer avec elle veut dire me comparer sans cesse.

La jalousie.

Je l'envie chaque jour un peu plus, parce qu'elle n'est pas seulement belle, elle est aussi appréciée par le monde entier.

Alors je me console en appliquant une grosse couche de maquillage sur ma peau chaque matin, histoire de paraître « potable ».

Mon regard est maintenant dirigé vers Brad qui m'ignore depuis ce matin.
Il fait comme si je n'existais pas, comme si je ne méritais pas son attention.
Je finis par détourner les yeux en comprenant que j'obtiendrais pas un seul regard de sa part.

Sacha souris de toutes ses dents en me fixant comme si elle attendait que je la complimente aussi.

- Ouais, t'as vraiment de beaux cheveux. je finis pas souffler.

- C'est sur que moi j'ai pas une perruque au moins.

Elles éclatent toutes de rire en cachant leurs sourires avec une main.

Je me sens mal mais je m'oblige à sourire aussi.
Je sais déjà que je vais penser à cette remarque pendant des jours.
Comme chaque remarque sur mon physique.

Les remarques sur votre comportement, vous pouvez essayer de le changer.

Sur le physique c'est autre chose, on est né comme ça et on peut rien y faire, alors ça nous fait encore plus mal.

- T'es vraiment une connasse Sacha.

Même si Clémence a essayé de me défendre, j'entends dans le ton de sa voix qu'elle a aussi envie de rire.

- Bah c'est bon, c'était juste une blague.

C'était juste une blague.

C'était juste une blague mais chaque chose que vous dites sur moi me blesse profondément.

C'était juste une blague mais à cause de ça je me regarde longuement dans le miroir avec l'envie de vomir en observant mon reflet.

C'était juste une blague mais ça me détruit un peu plus chaque jour et je dois toujours trouver une solution de plus pour le cacher.

Mes yeux brillent mais je garde un sourire plaqué sur mon visage.

- Tu peux te lever s'il te plaît ? Je m'adresse à Clémence sans plus pouvoir supporter son poids sur mes blessures.

Elle s'exécute rapidement.

Je rabaisse ma jupe qui est beaucoup trop courte.
Ils n'auraient pas pu nous faire des pantalons comme les mecs ?

Mais j'oubliais que pour la société nous devons être féminines et porter de petites jupes mignonnes.

Je me dirige vers ma place dans le brouhaha de la classe mais un élément familier interpelle mes yeux au fond de la salle.

Karim et les autres s'amusent avec un objet noir qu'ils se lancent tour à tour.

Je plisse des yeux et ma respiration s'arrête quand je crois reconnaître mon petit carnet.

Je dois maintenant l'emmener avec moi en cours pour éviter que mon père retombe dessus.

Je me précipite vers eux en me cognant contre une table au passage.

- T'as mis du temps pour réagir. glousse Karim en me toisant du regard.

- Passe moi ça. Je grince en tentant d'attraper le carnet grâce à ma grande taille.

Ils ricanent et se le balancent pour éviter que je mette la main dessus.

- Où vous avez eu ça putain ?!
Ma voix tourne au aiguë tellement je suis stressée à l'idée qu'ils l'ouvrent à une page qui en dévoilerait trop sur la personne que je m'efforce de cacher.

- C'est Brad qui l'a pris dans ton sac. s'exclame Mathieu en interceptant l'objet qui m'appartient.

Mon coeur se stoppe et mes yeux se dirigent dans la direction de Brad.

Il reste indifférent malgré mon regard interrogateur et criant de l'aide.

Je regarde le plafond pour éviter de lâcher une larme inconsciemment.

- Rendez le moi, vous êtes plus des gamins.

Ils haussent un sourcil et continuent de jouer avec comme si ce que j'avais dit n'avait rien d'important.

- Brad...

J'essaie de lui tirer un regard, mais il s'en fout.

- Pourquoi tu le leur a donné ?

Il continue de regarder droit devant lui comme si de rien était.

- Et si on l'ouvrait ?

Mon corps se fige quand Karim prononce cette phrase.

Il est hors de question qu'une personne de plus découvre ce qui habite mes pensées jours et nuits.

J'essaie de l'attraper tant bien que mal, mais c'est sans résultats.

Il atterrit plusieurs fois par terre, la chute abimant les coins de la couverture.

Un bras sortant de nul part l'attrape dans les airs juste avant qu'il ne se fracasse une nouvelle fois sur le sol.

Je dois lever un peu les yeux pour voir Noa qui tient fermement mon carnet dans sa main.

Les garçons soupirent en se plaignant que le jeu se soit finalement arrêté.

- Encore toi ? s'énerve Brad qui s'est finalement levé pour l'affronter.

- C'est que maintenant que tu réveilles ? Il emploie un ton provocateur exprès.

- Arrête de la défendre, c'est pas ton rôle.

- Mais apparemment personne n'agissait.

- J'allais le faire.

Cette fois c'est trop, il me prend pour une conne.

- Sale menteur ! Et même si tu disais la vérité, c'était quoi l'intérêt de me le voler pour le leur donner ?

- Ça fait des jours que tu t'éloignes de moi, je voulais que tu reviennes.

Je me pince les lèvres pour ne pas exploser mais mes points sont tellement serrés que mes ongles s'enfoncent dans la paume de ma main.

- Tes techniques sont merdiques, c'est pas comme ça que je vais revenir.

Son visage n'est plus en colère mais insolent.

- Ah et donc tu préfères les techniques de Noa le prince charmant ?

Son sourire narquois me donne envie de le gifler mais je me retiens seulement pour ne pas trop attirer l'attention sur nous.

Il sait très bien que c'est de sa faute, mais il essaie tout de même de retourner la situation contre moi.

- Regarde ses yeux. Noa s'adresse à Brad en parlant de moi mais je ne comprends pas pourquoi.

- Ouais bah ils sont verts quoi. Brad aussi n'a pas l'air de comprendre.

- Alors déjà ils sont hazel et pas vert donc-

- On s'en branle de la couleur de tes yeux. Il me coupe sans même me regarder.

Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas été aussi agressif avec moi.

Ça n'arrive que quand je n'accepte pas d'avoir de contacts avec lui.

- Je te parle pas de la couleur de ses yeux. Tu ne vois pas ? Ses yeux sont brillants.

- Et donc ? Le questionne Brad tandis que je suis mal à l'aise qu'il m'observe de cette façon.

- Et donc elle souffre bordel ! Elle a les larmes au yeux mais les retiens par dignité. Mais tu continues de l'enfoncer, tu continues de lui faire du mal sans rien remarquer. Est ce que tu la regardes attentivement parfois ? Tu ne l'as même pas remarqué et d'après ses propos tu ne connais même pas la couleur de ses yeux.

Je me sens à découvert, comme s'il venait de me dévoiler au grand jour.

Brad reste figé sans rien dire, je n'arrive pas à décrypter l'émotion sur son visage.

- Soit tu la quittes soit tu lui prêtes l'attention qu'elle mérite mais arrête de faire souffrir les filles pour ton égo de merde.
Il finit par me donner le carnet et sort de la classe d'un pas décidé.

Il m'a sauvé, encore.

- Dit à ton élève d'arrêter de s'immiscer dans notre relation sinon je-

- Sinon quoi ?! Sinon t'iras le frapper ? Est qu'est ce que ça changera Brad ? La relation c'est entre toi et moi, alors préoccupe toi de nous plutôt, parce que je suis là. Oui, je suis là et j'existe !

J'existe bordel.

Au lycée je suis un fantôme et chez moi je suis un vulgaire animal.

Mais je suis avant tout un être humain, un être humain qui souffre comme tous les autres.

Il finit par souffler et tourne les talons comme si la discussion était terminée.

J'ai trop honte pour l'interpeller une dernière fois alors je ravale mon sanglot et rejoins ma table à mon tour.

*

Assise sur mon lit défait, je tripote mon carnet avec mes ongles.

Je pense à la réaction des gens s'ils avaient réussi à le lire.

Ça ne doit plus jamais arriver.

Je me sens mal, je culpabilise d'avoir haussé le ton avec Brad.

Peut-être que j'abuse.
Peut-être que je suis trop excessive.
Peut-être que c'est ma faute.

Le problème c'est que je ne vis que pour des « peut-être » et c'est fatiguant.

Je suis en colère contre moi même, et quand les émotions m'envahissent, je mange.

Je mange jusqu'à ne plus pouvoir m'arrêter.

Je sors de ma chambre à toute vitesse pour aller dans la cuisine.

Je reste figée devant l'armoire durant quelques minutes avant de finalement l'ouvrir d'un geste lent.

Je sors plusieurs paquet de gâteaux, ainsi que des bonbons et une canette de Fanta.

La nourriture dans mes bras, je remonte les escaliers en espérant que personne ne rentre plus tôt que prévu et me vois en train de me goinfrer.

J'observe longuement les paquets posés sur mon lit comme s'ils m'effrayaient.

Ils m'effraient parce que je sais déjà que je regretterais juste après.

Mais peu importe, parce que c'est la seule solution que j'ai trouvé pour penser à autre chose.

Manger mes émotions.

J'attrape rapidement mon ordinateur sur lequel je démarre un animé.

Puis je commence, je commence à me goinfrer.

J'enfile les gâteaux un par un dans ma bouche comme s'ils ne contenaient pas des tonnes de calories.

Le premier paquet se termine plus rapidement que prévu.

Deuxième paquet.

Troisième paquet.

Et même si je suis écœurée au point d'en vomir, je continue d'avaler les aliments pour me vider l'esprit.

Je déteste cette technique mais c'est la seule que j'ai trouvé.

Je mets finalement pause dans ma série et observe les sachets que j'ai vidé avec une vitesse fulgurante.

Je m'en veux.

Mais je le savais déjà.

Mes pas me guident jusqu'à la salle de bain où se situe le grand miroir.

Mon reflet dans la glace s'empire de jour en jour.

J'ai grossis ?
Oui.
Est ce que ça m'étonne ?
Non.

J'attrape les deux extrémités de mon tee shirt et les relis derrière mon dos pour apercevoir ma silhouette en dessous.

C'est horrible, je suis si laide.

Mes mains lâchent brusquement le tissus.

Même si ma gorge est remplie de couteaux, je continue de scruter les moindres détails de mon corps puis j'arrive à mes cheveux.

La remarque de Sacha me revient en tête.

« Perruque ».

J'attrape mes boucles et les étire de chaque côté de mon crane en criant de désespoir comme s'ils allaient se lisser en un claquement de doigt.

Je déteste avoir les cheveux frisés et volumineux, toutes mes amies les ont lisses ou du moins obéissants.

Je suis la seule, la fille bizarre, qui n'est pas comme tout le monde.

En plus de ça, je ne sais pas les entretenir donc je me contente de faire un chignon rapide chaque matin.

Ça me convenais, jusqu'à aujourd'hui.

Jusqu'à qu'une fille mille fois plus belle que moi me dise que mes cheveux ne ressemblent pas à des vrais.

Mes genoux perdent le reste de force qu'ils leur restaient et mon corps tombe sur la tapis trempé de la douche.

Manger n'a rien arrangé, ça m'a juste déprimée encore plus.

Et je vais être obligée d'arrêter de me nourrir pendant deux jours pour perdre les calories que je viens de prendre.

Comme si tout cela ne suffisait pas, demain je dois aller au Laser Game avec trente personnes que je n'apprécie pas vraiment.

Mais c'est la vie.

{ La suite dans le prochain chapitre }

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