La Silencieuse |Tome 2|

By melodiegsct

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Alison Lodge va-t-elle se retrouver dépassée par les problèmes auxquels elle doit faire face pour aider les A... More

Ceci n'est pas un Chapitre
Le commencement
Être rien pour personne
Choix, conséquences
Les pieds dedans
Une autre personne
Petit oiseau
Vivre en tant que tueuse
Lexis Lynch
Mon premier meurtre
Moi, je vois qui tu es
Myler ou Couteau
Un monde de choix
Tout se sait
Ma cinquième fois
Le sacrifice
On ne sauve pas tout le monde
Autour du feu
Parce que le vent éteint les petites flammes, mais attise les grands feux
Tuer ou sacrifier
Tout le monde a ses faiblesse
La femme est un grand pouvoir
Des traîtres t'entourent
Une nouvelle cheffe pour un nouveau groupe
Tachée par le sang
Découverte
Par amour
Un père pour un enfant, un monstre pour un tueur
Trahison et fuite
Blessure de l'injustice
Les rancœur de côté pour un lien plus fort
Un vrai adversaire
Enfance différente
Reste sur tes gardes
Pourquoi ?
La mort est définitive
La décision est entre mes mains
Il faut que tout s'arrête
Des alliés et des ennemis même là où on ne cherche pas
Comme une amie ou une alliée
Parce que c'est nous contre eux
Je m'appartiens pour lui appartenir

Le Couteau

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By melodiegsct

Myler

Lorsque mon père a appris pour la fuite de Marvin, il a mis tout en œuvre  pour trouver un remplaçant assez qualifier pour combler le vide et le manque que ses compétences ont laissées. J'ai refusé, catégoriquement, son aide. Je ne voulais plus de personne  supplémentaire dans ce groupe qui fonctionnait très bien avant l'arrivée de ses traîtres. Pourtant, mon père n'en a fait qu'à sa tête.  Alors j'ai fait vivre un cauchemar inqualifiable à toutes les recrues qu'il nous envoyait  contre mon grès.

Le premier était un dénommé Philippe. L'homme le  plus égoïste que cette planète est pu porter un jour. Un neveu d'un des gardes de mon père.  Pour lui, à lui seul, il représentait le monde entier et bien sûr,  toutes ses plus belles facettes. Une vraie tête de mule. Un vrai danger  public. Il a été blessé au bout de deux semaines d'entraînements et de  mission cumulées. Faut dire que je ne rate jamais ma cible avec un  couteau et quand j'ai expliqué le malheur accident à mon père, il est resté figé devant moi, les yeux grands ouverts, ne me croyant pas une seule seconde. C'est vrai que lui dire que j'ai, malencontreusement, lancé un  de mes couteaux trop proche de lui, et que ce dernier a sectionné deux  de ses tendons derrière son genou droit, a eu du mal à passer. Une blessure  qui ne se guérit jamais et qui lui paralysera la jambe droite à vie. 

Un très malheureux accident, qui nous a tous rendu très triste.

Kay et Spencer étaient avec moi à ce moment-là. Spencer était tourné  face au stand de tir, dos à la scène. Kay lui était en face de Philippe  en train de l'occuper pendant que je m'apprêtais à tirer. En un échange  de regard, il me donna son feu vert.

Je me rappellerais toujours la courte discutions que nous avons eux, Kay et moi, une fois Philippe parti, suivit de près par mon père.

-Tu te rends compte que tu l'as paralysé ce gamin ?
   
-Ouais, je sais. Et pourtant, mon père ne semble pas avoir compris.

-Pourquoi tu t'obstines ? Laisse donc ton père choisir un de ses larbins et fait tout pour qu'il soit toujours loin de nous.

Je me tourne vers lui, les sourcils froncés par l'incompréhension.

Suis-je le seul à voir que mon père est un énorme problème ?

-Il est hors de question que je te mette une seconde fois, toi ou les autres en danger. Je ne veux plus aucune autre personne dans cette maison.

-Myler, ils ne sont pas tous comme eux. Essaye-t-il de me convaincre.

-S'ils viennent de mon père, si ! Alors je couperais autant de  ligaments, de muscle et de tête qu'il le faudra. Je ne m'arrêterais pas  tant qu'il n'aura pas compris que je ne suis plus son larbin.
    
-Attends ! Myler ? Choisir Isobella pour être ton espionne, c'est une  chose, mais te battre contre ton paternel, s'en est autre chose. Tu sais  quand même contre qui tu te bats, non ?

Je me tourne de nouveau vers lui et je souris plus amplement.

-Et c'est là la seule différence entre tous ses ennemis et moi.


Manuel, deux couteaux dans chaque jambe. Des dagues en bois pour  marquer au fer rouge sur sa peau son manque cruel de compétence. Deux foutus couteaux  d'entraînements enfoncés profondément dans l'arrière de ses mollets. Son cri aurait pu briser des tympans.

Samir, noyé puis réanimé à temps par Lucy. Le pauvre ne savait pas  respirer sous l'eau. Une bien triste nouvelle, dont je n'ai pas été  informé.

Ana, est partie quand je lui ai coupé les cheveux et le  bout de l'oreille en la forçant à rester le dos collé contre la cible.  Spencer avait même trouvé un moyen de l'accrocher avec sa  queue-de-cheval blonde. Un moment très amusant.

Manie, un homme très  petit, c'est perdu dans les rues de l'Ohio avec Spencer, après avoir  été pourchassé en voiture comme du gibier. Faut dire que Spencer connaît  comme sa poche les rues de cet état. Avoir grandi dans les bas  quartiers à ces avantages. Je ne sais pas si sa famille de bourgeois a  retrouvé ce Manie. En-tout-cas, je n'ai plus entendu parler de lui lorsque j'ai continué de le pourchasser jusqu'en-dehors de la ville.

Tous ne sont pas restés plus d'un mois.

Le dernier était un Maxime, grand, muscler, à l'air dangereux et puissant. Il avait un avantage que les  autres n'avaient pas, il savait se défendre. Je n'ai pas eux  l'opportunité de le blesser gravement pour le faire partir de chez moi et j'ai vite compris que l'effrayer serait inutile. Pendant ses entraînements, nous nous  battions principalement ensemble. Je suspectais mon père de lui avoir dit de se méfier  de moi, car à chaque échange de coup, j'avais l'impression qu'il se  battait comme si c'était sa dernière bagarre. Comme si l'un de nous  devait mourir à l'issue de nos coups.

C'est lors des combats amicaux  du Réseau, après la réunion, que j'ai mis Maxime à terre devant mon père  et toute la famille. Je m'étais tellement souvent entraîné avec lui,  que j'avais eux l'opportunité de remarquer toutes ses failles. Je ne le  corrigerais jamais. À des fois, je venais même à l'encourager. Kay, qui  me connaissait sur le bout des doigts, à vite compris qu'il se tramait  quelque chose quand il m'a entendu le féliciter sur des coups que j'aurais pu éviter, mais que j'avais fait exprès de prendre. Je ne le reprenais jamais même lors de faute qui aurait pu lui coûter la vie.

Les garçons étaient loin d'être bêtes, ils savaient que j'avais quelque chose en tête et sans rien leur demander, ils se sont calqué à moi, confortant notre nouvelle recrue dans ses mouvements défectueux de députant. En revanche, Maxine, lui voyait  des failles pendant nos séances et lui me les montrait pour que je puisse les effacer. Certaines étaient volontaires, d'autres trop minimes pour qu'elles me portent préjudice dans un réel combat à mort.

Lorsqu'il s'est retrouvé face à moi dans le ring, Maxime n'a  pas su où se mettre. Devait-il se battre comme pendant les  entraînements ? Devait-il être plus doux et plus complaisant alors que  toute ma famille me regardait ? Il ne savait plus quoi faire ou comment  le faire et je souriais de plus belle en appréciant son air perdu.

En quelques minutes, le combat était réglé. J'avais laissé Maxime se fatiguer, puis tenter des prises qui avaient autrefois fonctionner, mais que je parais sans difficulté dans le ring. Abasourdis sûrement, il ne comprit ce qu'il se passait réellement que lorsque je me mis à l'attaquer pour de vrai et sans retenue. Deux coups bien placés et je le mis à terre sans le moindre mal. Le pied sur sa tête, j'hésitais entre l'envie de le tuer maintenant ou le besoin de me venger de mon père un peu plus longtemps. Je me rappelle avoir levé les yeux vers Alaric et avoir crié pour qu'ils m'entendent bien :

-Jamais je ne referais confiance à un de tes hommes. J'espère que mon message est bien entendu père !

Tobias, à côté de moi sur le ring, prit peur. Lui non plus ne savait  pas quoi faire. Je sortis une de mes dagues favorites, celle que je  garde constamment sur moi. La foule se mit à crier. Certaines personnes ont même quitté la salle.

J'étais prêt à l'abattre sur ce match amical, d'une  dague en pleine tête. Mais mon couteau ne toucha jamais le crâne chauve de  Maxime. Tobias m'arrêta avant avec un direct du droit en plein nez qui  me sonna et me fit tomber à la renverser, loin du corps étalé par terre  de ma victime. Assis sur le cul, je me rappelle du regard dédaigneux  qu'il m'a lancé et ses paroles froides et cruelles qu'il a craché.

-En faisant ça, tu ne vaux pas mieux que ton père. M'a-t-il murmuré  comme s'il en avait quelque chose à faire de ce que je commençais à  devenir.

Dans sa voix, je sentais sa colère et son dégoût soudain  pour moi. Dans ses yeux, je le voyais. J'avais en face de moi celui qui  me défendait contre mon père et ma peau eux un frisson à la simple  pensée de me battre contre lui. Je n'ai jamais perdu toute ma conscience  et à ce moment, je le compris quand mon bas-ventre se noua contre mon  grès, par peur de Tobias.

Mais ce qu'il ne comprenait pas et ne  comprendra jamais c'est que je n'ai jamais souhaité être meilleur que  mon père. Si je ne pouvais pas devenir comme lui alors je serais pire.

En quelques secondes, ma colère refit surface, effaçant cette peur d'un simple  revers de la main. Je me relève pour le pousser aussi fors que je peux.  Armé de mes points, je lui en envoie un en pleine mâchoire et un autre  dans le ventre. Il se plia en deux pour contenir la douleur, surpris et  étonné que je puisse me sentir en droit de lui lever la main dessus. Je  me souviens de m'être penché vers lui en murmurant de la même façon que  lui.

-Et toi, tu savais ce que mon père nous faisait subir et tu n'as jamais rien fait pour l'arrêter.

Je marque une pause et plante mon regard dans le sien pour appuyer mes paroles.

-Ce n'est pas parce que tu es intervenu de temps à autre que ça fait de  toi quelqu'un de bon. Tu ne vaux pas mieux que lui non plus, Tobias. Et  si tu crois le contrait, c'est que tu es plus stupide que je le  pensais.

-Tu te trombes de chemin, gamin. Souffle t-il avec difficulté.

-Non. Dis-je en riant presque. Je deviens juste quelque chose que vous ne pouvez plus contrôler.

Je le regarde, l'air satisfait avant de descendre du ring et de lui lancer.

-Et ça ! Je lance en me pointant du doigt. Ça vous fait peur.


Il se passe un an complet pendant lequel tout le monde divagua totalement. Kay  avait perdu un ami et une amante. Le cœur brisé, son sourire avait disparu sans jamais nous laisser penser qu'il reviendrait un jour. Kay  gardait constamment sur son visage un air sombre et détaché sur toutes  les situations qui s'opposaient à lui. Spencer se renferma sur lui-même pour se protéger. Lui  qui se ventait de toujours savoir s'il pouvait faire confiance où non à  une personne en un simple regard, la ferma sur le sujet de Marvin. Il  l'avait laissé rentrer dans son cœur, lui avait accordé sa confiance et Marvin avait craché dessus sans une once de remords. Spencer redevient jour après jour celui que j'ai  connu dès son arrivée dans la maison de Trois, l'enfant renfermé et l'adulte sans culpabilité qui cache chaque chose qui l'atteigne.

Lucy et Floris sont les  seuls à rester comme ils ont toujours été. Même si, les fous rires que  je pouvais entendre de ma chambre ne résonnaient plus dans la maison. Lucy souriait, mais seul, sans un  rire au-dessus de l'autre. Je l'avais missionné à cette époque pour  être mon intermédiaire entre Lee, celui qui m'a sauvé la vie, et les  Layme. Je lui ai envoyé, il y a quelques mois déjà, assez d'argent pour  qu'il continue ses études de médecin. Lucy s'est lié d'amitié avec lui,  mais pour le moment, il fait tout pour qu'il reste à l'écart de nos  histoires. Dans plusieurs années, j'aurai un médecin personnel et c'est  tout ce que je voyais, alors je laissais Lucy agir librement. En plus,  c'est en partie grâce à Lee si le sourire de mon petit frère n'est pas parti.

Moi, j'ai enchaîné les missions solitaires. Le soir, il m'était devenu  difficile de dormir alors j'allais dans des bars sans trop savoir à  quelle heure je rentrerais ou si je rentrerais tout cours. Kay et  Spencer ont perdu un ami, mais moi, j'ai perdu un frère, un élève et un  successeur.

Le fait d'avoir tout appris à cet homme me met dans une  telle colère qu'elle me ronge de l'intérieur. Savoir qu'il est venu  avec rien et qu'il est reparti les mains pleines d'un savoir qui doit  être utilisé comme il faut, me rend fou. Je crois que la trahison est d'autant plus  grande quand on sait qu'on s'est donné corps et âme dans cette relation.  À croire que pour lui, il n'y avait rien de vraie. À croire que sa  trahison était marquée sur son front et que je n'ai rien fait pour la  voir. Je me suis fait avoir et ça passe mal.

Pourtant, son sourire  n'avait pas l'air faux quand il buvait les litres d'alcools entourer des  Amará et des Layme. Rien ne semblait faux quand nous nous entraînions  en rigolant à en avoir mal au ventre. Ce type est parti avec beaucoup  plus que du savoir. Marvin est parti avec ma confiance et avec mon  insouciance. Père avait raison pour cette partie de ce monde. Tout le  monde fait semblant et le hasard n'existe pas. Me dire que Marvin avait  sûrement prévu ça depuis longtemps me brise le cœur un peu plus à chaque  fois. C'est comme s'il m'avait poignardé lui-même, cette nuit-là.

Alors que je le revoir encore une fois, sur cette route, debout en face de moi, immobile, hésitant. Et je sais  qu'il a été témoin de la scène avant de sauter de l'immeuble, j'en suis sûr. Je me repasse la même scène en boucle  dans ma tête, cherchant une explication logique à cette fuite lâche et indigne de l'homme que je connaissais. Mais, malgré tous mes efforts, j'en reviens  toujours à la même conclusion. Il m'a vu me faire poignarder par cet  homme et il a choisi de ne rien faire. Il a décidé de nous tourner le dos, en nous volant en plus de ça notre seule et unique voiture. Je serais mort si les autres  n'étaient pas arrivées à temps et s'ils n'avaient pas pris les mesures nécessaires pour me sortir de cette mission. Cette idée me monte une colère et un  besoin de vengeance si intense que je pourrais faire saigner un homme ou  l'égorger vif.

Je n'ai jamais pleuré sa trahison, ni même celle  d'Isobella. Ma colère semblait plus forte que la peine de leur départ et de leur absence.  Mais après un an passé, à ressasser le passé sans jamais pouvoir me le sortir de la tête, j'ai fini par penser que la haine viscérale est loin d'être une solution saine à long terme. Mais c'était plus fort que moi. Si les autres arrivaient à passer à autre chose, tant mieux pour eux, moi, je ne pouvais tout simplement pas oublier. Leurs trahisons sont comme marquées à blanc dans mon  crâne. En y pensant mon cœur palpite de tristesse et mes mains tremblent  de rage. Je veux voir cet homme souffrir autant que moi.

Je veux le voir souffrir plus que moi.

Avec le temps, c'est devenu pire qu'un objectif, c'est devenu un besoin.

Un soir adossé au comptoir, je reste là à contempler mon verre de  scotch sans l'avaler. Kay prend la place vide à côte de moi. Je  reconnais ses pas, mais aussi sa manière de s'asseoir maladroitement sur  son siège. Sans dire un mot, il s'installe, commande un verre et reste  silencieux pendant de longues minutes.

C'est moi qui prise le silence pour la première fois.

-Je lui ai tout appris. Je lui ai donné des armes pour nous détruire.
   
-Tu ne pouvais pas connaître ses intentions...
   
-J'aurais dû les connaître. J'aurais du... Oh et puis merde.

J'avale d'une traite mon verre et le lance à terre, le regardant s'écraser en mille morceaux par terre.

-Ça me tue de le savoir dans la nature.

Et pourtant, ce n'est pas faux de l'avoir cherché. Ce connard sait couvrir ses traces comme Isobella lui a appris.

-Je sais. Dit-il simplement.

Je ne sais pas combien d'heures, nous restons seuls dans ce bar loin de  la ville sans jamais rompre le silence. Un vide s'installe dans ma tête  et dans mon cœur, c'est là qu'il cesse de battre en sachant que je ne  peux rien faire pour le reconstruire, pas après tout ça. Le vide  s'installe, et cette fois, je ne suis pas seul à le voir m'envahir.


Meva  est la dernière recrue que mon père nous présente. Je ne tente pas de  l'attaquer. Je ne tente pas de m'approcher d'elle non plus. Je reste  respectueux quand les missions auxquelles je participe imposent sa  présence. Je ne fais jamais rien qui puisse la pousser à venir vers moi.  Et les garçons ne s'attachent pas nous plus à elle. Ils discutent tout  en restant détacher.

Déjà à ce moment-là, je la soupçonne d'être  une traîtresse. Mais je laissais couler, tout en la gardant à l'œil.  Sans jamais mettre les autres dans la confidence pour pas qu'elle se  doute de mes soupçons. J'étais sûr qu'un jour, elle finirait par me servir sans même qu'elle ne se rende compte de son erreur.

Pendant ce temps, moi, je cumule les  missions. À tel point que je me fais une réputation de tueur en série  dans les villes de l'Ohio. Faut dire que c'était devenu facile de me  reconnaître.

Aujourd'hui, je suis face à un violeur d'enfant. Un  pédophile écœurant. Cinq familles ont porté plainte dans différentes  maisons, personne ne s'est jamais occupé de lui. Sûrement, parce que ce  n'est qu'une cible facile et pas intéressante. Pour moi ce genre de  mission, c'est parfait. Je défoule mes nerfs sur un homme que je ne  connais pas, tout en gardant une conscience neuve et propre de tout  pécher.

Je ne sais pas son nom, je sais juste que c'est un ivrogne  et qu'il a bientôt fini son verre dans un des clubs de l'Ohio. Par la  fenêtre d'un bar où il est assis, je le vois sortir de l'argent, puis ce  lever pour sortir. Je prends le seau d'eau, que j'ai préparé en avance,  entre mes mains et attends de le voir franchir la porte.

Quand elle  s'ouvre sur lui, je lui jette tout le contenu sur la tête.  L'eau glacé coule sur tout son visage et son corps. Le contact froid à  l'effet que je désirais. Il dessoûle en deux secondes.

-Putain ! Proteste-t-il après avoir crié comme une fille.

Avec rapidité, je sors mon arme et attends qu'il s'adapte. Il me jette  un regard noir alors qu'il n'a encore pas vu mon flingue pointé sur lui.  Il est prêt à essayer de me frapper lorsqu'il baisse enfin les yeux et  la remarque. Tout de suite, je le vois pâlir et lever les mains.

-En route pour rentrer à la maison. Je lui dis en souriant.

Sans un mot, il se place dans sa voiture et me conduit chez lui. Sans  qu'il ne le sache, j'ai mis tous mes ustensiles dans son coffre dès que  je l'ai trouvé. Dans le sac, j'ai des menottes, des munitions, tout un  tas de couteaux et de l'arme assez aiguisés pour couper les os d'un être  humain. Un tas d'autre truc dont je ne suis même pas sûr de me servir.

Quand nous arrivons chez lui, une maison paisible et calme de  plain-pied, je le menotte à une chaise que je colle contre un mur qui  porte un vieux chauffage. Il est dans l'incapacité de se libérer. Le  seul moyen que je vois, c'est qu'il se brise les pouces, mais un homme  comme lui ne viendrait jamais une idée pareille.

-Je ne vous connais même pas ! Crie-t-il depuis tout à l'heure dans mes oreilles.

Il est paniqué. Il cherche du regard une sortie, en tournant la tête  dans tous les sens. Je me demande presque s'il ne pourrait pas se tuer  tout seul en tournant la tête aussi rapidement et aussi vivement. Je ne  lui laisse pas le temps de me le prouver.

-S'il vous plaît, laissez-moi. Je n'ai rien fait ! Je ne suis qu'un citoyen normal. Je vous en supplie. Laissez-moi ! Lâchez-moi ! Par pitié !
   
-Vous êtes bien Lucas Moreau ?
   
-Oui, mais...

-Alors vous aurez beau supplier les dieux de vous sortir de là, personne ne m'arrêtera.

Il se tait, puis se met à trembler comme une feuille. Ses yeux se  mettent à pleurer. Des larmes coulent sur ses joues et je rire de plus  belle. Je déteste ce genre d'homme.

-Je vous en prie ! Murmure-t-il maintenant sachant déjà que je ne le lâcherais pas.

-Carrie, neuf ans. Fanny, cinq ans. Fleure, douze ans. Toutes ces  filles ont été convoquées dans votre classe à la fin de cours. Je suis  au courant de tout.

Je rigole alors qu'il me regarde avec des yeux ronds.

-J'ai deux autres filles avec des descriptions et des témoignages qui  auraient dû vous maintenir en prison assez longtemps pour qu'un de vos  camarades vous fasse payer vos crimes. 

Je prends dans mon sac un de mes couteaux et le fais tourner entre mes doigts pendant que je parle.

-Vous savez, les laisser sortir en vie de votre salle de classe, en pensant que vous serez intouchable, est une grave erreur.

Je m'approche de lui, le couteau près de sa joue. Je lui coupe doucement la peau, juste pour que ma larme goûte à son sang.

-C'est une erreur que je ne fais jamais. Je conclus en souriant.

-Qui vous a envoyé, hein ? Je veux savoir.
   
-Vos victimes. Vous voulez savoir ce que ça fait de se sentir violé ? De sentir un être étranger rentrer dans votre corps ?
   
-Non. S'il vous plaît laissez-moi !

Je déchire son pantalon. Puis son caleçon. Je l'entends hurler de peur et de panique.

-S'IL VOUS PLAÎT ! LAISSEZ-MOI ! Crie-t-il alors qu'il bouge dans tous les sens. JE VOUS EN PIRE...

À cette époque, j'avais la rage qui me guidait. La vengeance était mon  seul but et mon seul objectif. Pourtant, je ne suis jamais allé aussi  long. Le simple fait de voir dans ses yeux la peur et la panique ou de  le savoir en train d'imaginer toutes les choses que je pourrais faire avec ce  couteau, me suffisent. Je suis néanmoins resté un moment avec lui.  

Il ne méritait pas une mort rapide.

-Vous savez quelle mort est la plus longue ?

Il ne répond pas alors je le fais pour lui :

-Certains appellent ça la saigner. Le principe est de couper la peau en évitant de rompre les veines les plus grosses. Vous perdrez votre sang, sans  que vous ne tombiez dans les pommes, car je ne toucherais pas les organes.  Vous vous sentirez mourir, mais je ne vous laisserais pas partir aussi  facilement.

Avec mon couteau, je me mis au travail. Commençant par  lui entailler la peau de ses pieds puis de ses chevilles. Je remonte  progressivement et en douceur sans qu'il puisse m'empêcher une seule fois de le  couper avec ma lame. Seul son visage n'est pas coupé, mais couvert de  coup à chaque fois que je le sens bouger lorsque ma lame s'approche. Le  plus sadique dans l'histoire est de le forcer à m'écourter pour qu'il  reste conscient, même sous mes coups quelques fois trop virulents.

Ses cris sont plus forts lorsque je sectionne les tentons les plus  importants. Je n'ai même pas besoin de lui couper le buste tant il  souffre. À la demande d'une des mères, je lui mets un torchon dans la  bouche et le lui enfonçai dans la gorge. Le but premier est de le faire  taire pour mes oreilles, mais aussi pour lui faire comprendre ce qu'il  avait fait à l'une de ses filles.

J'avais fini par arrêter avant  même d'être calmé ou rassasié. Cet homme me dégoûtait. Je l'imaginais  avec ces enfants qui n'étaient même pas en âge de comprendre la vie.  Finalement, sa torture n'eut plus aucun sens à mes yeux.

Ses jambes  saignaient de toute part. Le sang avait envahi le sol et de grosses  flaques commençaient à tacher le parquet récemment mis. Je gardais  simplement deux couteaux en main. Ma cible avait la tête redressée avec l'espoir que je le libère enfin.

Il allait vite déchanter. 

Je  mis mon sac sur le dos, lui était devenu à moitié conscient sur cette  chaise. Je me suis reculé de plusieurs mètres avant de lui lancer deux  dagues dans ses deux yeux.

Ma signature.

Sur le sol, je laisse  les témoignages des victimes et des familles, ainsi que la conclusion  des policiers : sans suite. Derrière moi, je laissais un homme mort.

Une victime de plus pour un prédateur de moins.

Ce que j'ai fait n'a pas réparé les victimes, mais ça m'a procuré une certaine prise de conscience.

Mes chaussures sont pleines de sang et dans la rue, je suis obligé de  les changer, ainsi que mes vêtements. Je ne quitte pas pour autant la  rue résidentielle. À l'une des voisines, je laisse un mot, où j'explique  ce qu'il s'est passé dans cette maison et où je lui demande d'appeler  la police pour brûler le corps et faire le ménage. Je ne suis pas payé  pour ça.


Sans-cœur.

C'est comme ça que les flics me voient.

Une horreur.

C'était comme ça que chacune de mes scènes de crime était. Chacune  avait ses caractéristiques. Chacune de mes victimes étaient mise en  scène pour répondre de ses crimes. Dans un sens, je remplaçais la  justice qui aujourd'hui est inexistante dans ce pays.

Mais même si  je pensais avoir la conscience tranquille, la nuit, mes cauchemars se  répétaient. À chaque fois, de plus en plus violents. Au début, je me  réveillais dans une autre pièce. À des fois, je me battais contre le  vide, certain de me battre contre mes cauchemars. Mes nuits devenaient  de moins en moins nombreuses, j'avais peur. Mais chaque fois que le  sommeil devenaient plus fort que moi, mes cauchemars revenaient avec plus  de force.

Je me rappelle d'une nuit où je me suis réveillé,  l'épaule déboîter, un coquard à l'œil et des bleus sur tout le corps.  Spencer était amoché lui aussi, accompagné de Kay. J'étais face à une  cible, pleine de couteau. Je réalisais, avec les yeux ronds de mes amis,  que j'étais en train de tirer un tas de couteaux, sans vraiment m'en  rendre compte. Il y en avait des dizaines à terre, proche de mes pieds.  Je remarquais soudain mon jogging déchire par des lames. Puis ma peau  coupée par la vitesse de mon arme. Spencer a dû essayer de m'arrêter,  mais n'a pas réussi et a dû appeler Kay.

Je ne me souvenais jamais  de ce que je faisais pendant ces crises. Lucy expliquait ça comme un  moyen de défense inconscient que je n'arrivais pas à contrôle et que  j'arriverais peut-être jamais à chasser.


Avec ces nuits  d'horreur et mes scènes de torture à répétition, quelque chose en moi se  brisa, sans que je ne puise rien y faire. Mes amis ne semblaient plus  me reconnaître et un jour comme les autres, je ressentis le besoin de  prouver que je savais faire autre chose que torturer pour punir.

Quelques jours avant, j'avais entendu parler d'une affaire concernant  une famille de riche au sud-est de l'Ohio. Ils étaient tellement  influant, qu'ils possédaient des terrains entiers rien qu'à eux, pour  leurs ventes. Les articles qu'ils vendaient étaient divers. Ça allait  d'un simple objet ancien, religieux ou antique, à des cachets et des  plantes hallucinogènes.

Les Marc.

C'est comme ça que tout le  monde les appelait. Mais du jour au lendemain, le père, le chef, reçu  des menaces sérieuses d'un gang hors de notre juridiction. Tellement  sérieuse que sa deuxième fille vit sa voiture exploser alors qu'elle  allait juste y monter. Son premier fils fut la première victime.

En  une semaine, il demanda de l'aide et de la protection à plusieurs  maisons. Je savais, grâce aux contres-rendus sur le bureau de Floris,  que j'occupe dans le dos de mon père, que les Serpents, les L.A. et les  Silver avaient tous envoyer plusieurs hommes, ce qu'il n'a pas empêché à  l'épouse de se faire tuer. La deuxième fille disparu sans jamais  réapparaître. Aucune rançon n'a été demandée. Elle a juste disparue de  la surface de la terre, sans trace, sans message. Il ne restait plus que  le père et Maya, la petite dernière.

À cette époque, une alliance a  été créée entre Alaric, Ricky et Tobias pour mettre un accord de paix  entre les neuf maisons de l'Ohio. Depuis des années, la paix était enfin  plus réelle dans les villes. Moins de crimes, plus de trafic. Moins de  vengeance donc plus de business. Le monde marchait en fait tellement  bien qu'il n'y avait presque plus de contrat intéressant pour moi. Si je  continuais dans ma lancée, je finirais par sortir de nos frontières.  Une chose interdite.

Alors j'ai choisi de prendre cette mission. J'ai pris le double  du contrat et signé au nom des Layme. J'allais secourir cette Maya trop  fragile pour se défendre.

Je suis passé une journée à observer  cette fille et son père. La plupart du temps, elle pleurait, pour sa  famille sûrement. Son père lui plongeait dans l'alcool, en attendant que  le temps passe.

Au début, je comptais me présenter et prendre Maya  Marc comme une personne civilisé et éduqué. Je voulais montrer bonne  impression pour la maison que je représentais. Or, mes plans furent  modifiés quand je vis un homme, habiller tout en noir, qui, à la tombée  de la nuit, entra dans le terrain de la maison. Sans faire de bruit, je  le suivis. L'homme devait être un habitué de la maison, car il marchait  dans la propriété comme s'il était chez lui.

Je le suivis jusqu'à  la cave juste en dessus de la maison. Là-bas, je fus si étonné que j'en  perdis la parole. Là, en face de moi, je vis une dizaine de bidons  d'essence. Tant qu'il aurait pu mettre à feu et à cendre toute une ville  avec tant d'explosif.

Je ne mis pas longtemps à comprendre ce que  contenait son sac à dos. Je suis partie en courant vers Maya, la seule  pour qui j'ai signé ce contrat. Devant la fenêtre de sa chambre, je  m'arrête pour l'exposer en tirant à plusieurs reprises dedans. Elle,  endormit, se réveilla en sursaut de son lit. J'étais déjà dans sa  chambre quand elle comprit ce qu'il se passait. Je la pris sur mes  épaules sans rien lui demander, sans même me présenter. Et je courus  aussi vite que possible pour m'éloigner de la maison. Quand l'explosion  retentit, un feu illumina toute la nuit. En quelques secondes, quelqu'un  venait de créer un nouveau soleil qui immergeait de la terre.

Je ne  sais plus combien de temps, j'ai dû attendre pour qu'elle me fasse un  tant soit peu confiance pour me suivre. Assise sur le lit d'un hôtel, elle prit la  décision de m'accompagner pour rester en vie. À sa demande, nous passons,  avant le retour à Trois, devant sa maison, qui n'était plus que  décombres. La fumée s'était levées et les flics entouraient encore toute  la zone. Maya se cacha comme elle pu, mais ce jour-là, elle dit au  revoir à sa famille et à sa vie, car elle venait d'être déclaré morte  par les autorités.


Mine de rien, cette femme avait un sacré caractère. Elle mit une semaine  avant de nous ouvrir la porte de sa chambre et plus d'une autre avant  de bien vouloir parler à Lucy pour comprend ce qui allait se passer par la suite.  Quand les autres m'ont vu débarquer avec une fille, ils n'ont rien  comprit. Tous sidérés de ma décision, qui pour eux était irréfléchie.  Tous pensaient que j'avais pris ce contrat sans même penser aux conséquences pourtant, c'était le contraire, enfin... en partie.

Si je  n'avais pas eux ces fichues crises, Maya serait encore en vie  aujourd'hui grâce à moi. Elle respirerait la joie de vivre et elle  serait sûrement avec Floris. Avec le temps, que je lui ai arraché, elle  aurait compris que celui qu'elle aimait, c'était mon frère et pas moi.

Je ne pourrais décrire la relation que j'ai eux avec elle. Elle  consistait surtout à des disputes et à des désaccords. Nous étions faits  pour nous détester mutuellement. À mes yeux, elle était trop fragile et  je ne comprenais pas pourquoi elle refusait toujours de s'entraîner  pour s'améliorer et s'endurcir. Elle sortait toujours des :

-Tu as signé pour me protéger alors à quoi bon m'entraîner. Je te faciliterais trop la tâche.

Ou des :

-Plutôt courir que d'apprendre quelque chose venant de toi.

À ses yeux, j'étais surtout une brute épaisse. Elle connaissait mes  crimes. En fait, je savais qu'elle les connaissait tous, car son père se  renseignait sur moi avant que je ne vienne lui proposer un contrat de  vive voix. Je sais aussi qu'une de ses amis proches m'avait missionné  pour tuer un homme qui les suivait et les menaçait. Je n'ai pas pris  cette mission au sérieux. Entre deux allers-retours, je suis allé rendre visite à  cet homme. Il faut croire, par ses dires, que cet inconnu à eux  tellement peur qu'il a déménagé pour m'échapper.

Maya était  spécial, mais grâce à elle, le groupe s'unifia et pour une fois Floris  se mêla à nous comme si c'était normal. Comme s'il faisait partie du  groupe. De loin, je remarquais déjà les regardes qu'ils se lançaient.  Les deux se tournaient autour sans céder à la tentation de se laisser  aller.

En trois mois, elle devient quelqu'un d'important pour les  autres. Moi, je gardait en tête qu'elle n'était pas faite pour rester  ici. Elle venait de perdre toute sa famille et la garder à proximité de  ses ennemies n'étaient pas très intelligent, même si elle été présumé  morte. À un seul, faux pas quelqu'un pourrait la reconnaître. Mais je ne  me doutais pas que son ennemie le plus à craindre, c'était moi.

Plus les jours  passaient plus elle voulait sortie, se sentant comme en prison dans  cette maison. Ce que je ne pouvais que comprendre. Mais bizarrement, le  monde commençait à tourner rond à Trois, les choses étaient plus fluides  et Floris me laissa sa place sans même discuter, trop occupé par Maya. 

J'aurais beau m'excuser auprès de lui, je sais que je lui ai retiré la seule personne qui l'a fait revenir vers moi un jour.

Je n'ai couché avec Maya qu'une seule fois et ce fut la pire erreur de  ma vie. Trop bourrer et trop fatiguer pour nous arrêter. Je ne sais pas  non plus pourquoi elle est venue vers moi d'un coup alors qu'elle ne  m'adressait la parole que pour me contredire.

Je ne saurais dire  pourquoi cette soirée-là ses cheveux couleur crème mon paru séduisant.  Ni pourquoi mes yeux se sont attardés sur ses courbes. Je ne saurais  dire pourquoi, ce soir-là, je l'ai voulu comme j'aurais voulu le monde.  Et une chose entraînant une autre, elle prit la confiance avec moi, à tel  point que nos échanges devinrent plus respectueux. Pourtant, nous  avions été catégoriques : plus jamais.

Mais un soir elle prit la  mauvaise décision, sans que je ne puisse rien y faire. Tout le monde le  savait. Personne n'avait le droit d'ouvrir ma porte. Personne. Mais elle  prit peur quand elle m'entendit m'agiter dans mon sommeil.

Son  souffle s'arrêta entre mes mains. Sans que je ne contrôle mes propres pensées. Je l'ai retiré de ce monde qu'elle méprisait tant. En quelques  secondes, son souffle s'arrêta et les quelques secondes suivantes, Kay  émergeait dans ma chambre alors que je reprenais conscience et que je  lâchais le corps sans vie de notre amie à tous.

Je me souviens que  vaguement de cette soirée parce que Floris se rua sur moi comme une  machine de guerre. Cette nuit-là, en plus de perdre ma protégé, je me  pris ma plus grosse racle. J'ordonnais aux garçons de le laisser faire.  De l'arrêter que s'il venait à essayer de me tuer.

Je ne sais pas  combien de temps mes bleus sont restés, encore moins combien de temps mes  douleurs ont mis pour partir. Mais, une chose est sûre, ce n'était pas assez  long à mon goût. J'aurais voulu que cette douleur physique reste  pour que je n'ai pas à ressentir celle que je ne peux contrôler ou faire  partir.

J'avais fini avec plusieurs côtes fêlées et une même  cassée qui ne passa pas loin du poumon. Mon visage ne ressemblait plus  qu'à un ballon crevé. Je m'étais laissé faire, car s'il n'avait rien  fait, je le lui aurais demandé ou ordonné de me le faire.

Je me rappelle des crises de colère  que me piquait Maya. Elle avait toujours quelque chose à me reprocher.  Pour elle, j'étais devenu de seul coupable de la mort de son père et par  la suite de toute sa famille. Pour moi, j'avais en tête le simple fait  de l'avoir sauvé et que sans moi, elle serait morte et contrairement à  Alison, Maya, me cria dessus.

-Mais tu ne comprends pas que tu n'as  rien sauvé. Ma vie était en train de se détruire et tu t'es cru en  droit de ne pas me laisser mourir avec. C'était ma vie. La mienne et  j'avais le droit de mourir avec elle.

Elle s'était arrêtée, car des larmes lui montaient aux yeux. Elle se refusait de pleurer devant nous.

-Mais tu es en vie grâce à moi... Je lui soufflais, incompris.

-Et qu'est-ce que tu m'as offert ? Une vie coincé dans ce truc à rat. Entourée par des tueurs et des tarés. Tu n'es pas Dieu ou je ne sais ce que tu  crois être. Tu ne peux pas contrôler tout le monde et tu n'as pas le  droit de me dire que c'est grâce à toi que je suis en vie parce que je  suis morte avec mon frère, ma mère et mon père. Je ne suis plus en vie,  Myler. Et à cause de toi, je suis forcée de rester debout parce que tu  m'as « sauvé ». Mais tu as raison, je suis faible. Faible au point de  voir ma famille mourir sans que je ne puisse rien faire, sans que je ne  puisse même me pendre pour les rejoindre.


Peut-être qu'avec  le recule, elle n'était pas si faible que ça. Car elle respirait alors  qu'elle avait tout perdu. Absolument tout. Elle continuait de respirer,  jusqu'à ce que je l'étouffe. Sans moi dans sa vie, sans mon intervention  dans son existence, peut-être qu'elle aurait pu enfin avoir le choix  dont je l'ai privé.

Aujourd'hui, je donnerai beaucoup pour savoir si  elle est en paix. Aujourd'hui, je donnerai tout pour ne plus la voir  dans mes cauchemars.

Je donnerai tout pour qu'Alison  s'énerve à ce point sur moi, pour que je subisse enfin ce que je mérite  depuis toujours.

***

Nouveau Chapitre !!!

Voilà, il reste encore une toute petite partie du passé de Myler qui serait évoquée dans quelques chapitres, mais maintenant vous savez tous les secrets que Alison cherchait tant...


Bonne lecture et bonne attente !!

À Mardi...

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