La Silencieuse |Tome 2|

By melodiegsct

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Alison Lodge va-t-elle se retrouver dépassée par les problèmes auxquels elle doit faire face pour aider les A... More

Ceci n'est pas un Chapitre
Le commencement
Être rien pour personne
Choix, conséquences
Les pieds dedans
Une autre personne
Petit oiseau
Vivre en tant que tueuse
Lexis Lynch
Mon premier meurtre
Moi, je vois qui tu es
Myler ou Couteau
Un monde de choix
Tout se sait
Ma cinquième fois
Le sacrifice
On ne sauve pas tout le monde
Autour du feu
Parce que le vent éteint les petites flammes, mais attise les grands feux
Tuer ou sacrifier
Tout le monde a ses faiblesse
La femme est un grand pouvoir
Des traîtres t'entourent
Une nouvelle cheffe pour un nouveau groupe
Tachée par le sang
Découverte
Par amour
Un père pour un enfant, un monstre pour un tueur
Le Couteau
Blessure de l'injustice
Les rancœur de côté pour un lien plus fort
Un vrai adversaire
Enfance différente
Reste sur tes gardes
Pourquoi ?
La mort est définitive
La décision est entre mes mains
Il faut que tout s'arrête
Des alliés et des ennemis même là où on ne cherche pas
Comme une amie ou une alliée
Parce que c'est nous contre eux
Je m'appartiens pour lui appartenir

Trahison et fuite

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By melodiegsct

Myler

Après la mort de Guy, je n'ai plus eux d'entraîneur pour le lancé aux couteaux, alors je me suis replié sur les apprentissages de mon cousin Diego. L'aîné des Arias, le premier fils de Lucia, ma tante, qui, à cette époque, pensait déjà à partir avec sa femme. Il a passé quelques mois avec sa famille ici pour m'apprendre ce qu'il savait. Il n'a eux besoin que de trois semaines pour m'apprendre ce que je sais aujourd'hui.

En passant du temps avec lui, j'ai pu échapper à mon père pendant de longues heures qui étaient sans nul doute synonymes de paix et de vacances. À cette époque encore, moi et Lucy allions très souvent dormir chez Tobias ou dans l'une de ses nombreuses suites pour éviter notre paternel qui portait trop souvent la casquette de notre tortionnaire. Quand j'ai fini par voir mon père que pour les comptes-rendus de mission, il a fini par comprendre qu'il n'avait plus sa place dans la maison de Trois. Ce fut la chose la plus libératrice de le voir quitter le seuil de notre maison en sachant qu'il n'y avait plus aucun droit. Du moins, c'est ce que je croyais dur comme fer à son départ. Tout ce que je voyais, c'était que j'étais enfin en sécurité dans le seul endroit qui est été un jour mon chez-moi et Lucy aussi pu se sentir en sécurité quelque part dans ce monde bien sombre.

Floris continua de son côté ses missions en solo, pendant que Isobella, moi, Kay et Spencer, nous nous créons de notre côté un groupe qui fonctionnait à la perfection.

Isobella s'améliorait de jour en jour et Spencer arrivait petit-à-petit à surmonter ses peurs et ses cauchemars. Le départ de mon père a fait revenir une paix au sein de notre groupe qui nous avait fuis pendant bien trop longtemps. Floris, se retrouvant seul, a été forcé de se rapprocher de nous.

C'est là que j'ai vu à quel point il n'était plus celui que je gardais en mémoire. On aurait dit une loque vivante, toujours en mouvement, mais jamais vraiment conscient de ses gestes. Il ne pensait plus par lui-même. À chacune de ses paroles, à chacun de ses actes, je revoyais l'homme qui me battait et m'humiliait. Il semblait transparaître à chaque respiration de mon frère, seule la fourberie de ce démon ne l'habitait pas. Mon grand frère semblait même perdu, à certains moments, quand mon père n'était pas à ses côtés. À chaque moment passé en sa compagnie, une pitié s'éveillait en moi, un peu plus grande à chaque regard échangé. Malgré tout, dès qu'il les baissait face à moi, je retrouvais un peu de ce frère que notre mère avait couvert bien trop de fois. Une part de lui n'était pas encore tout à fait noire et je sus bien plus tard qu'il la cachait des yeux de notre père pour se raccrocher à nous.

En étant l'aîné, Floris s'est senti obligé de s'affirmer pour prendre son rôle de chef d'équipe. Mais, dans le fond, tout le monde savait que c'était moi qui fallait suivre dans la tempête. Personne ne contredisait les ordres de mon frère, mais personne ne les suivait sans que je ne leur dise de le faire.

Pendant ce temps, Lucy a évolué dans son coin. Il refusait chaque mission que je lui proposais pour se plonger corps et âme dans les livres et apprendre. Au départ, il a choisi la médecine pour pourvoir, nous aider d'une manière différente de ses deux grands frères. J'avais voulu l'éloigner de se Réseau, lui donner la chance de vivre loin des missions, des armes et des meurtres. Une vie qui m'était maintenant hors d'atteinte. Mais j'ai fini par vite comprendre que Lucy finira toujours par revenir vers nous. Sans aucun doute aussi têtu que notre mère. Pendant des mois, il a appris la médecine, ou les bases des premiers secoure. Lucy savait où chercher lorsqu'il était déterminé.

Il a sauvé la vie d'Isobella quand elle a pris une balle dans la cuisse. C'est à ce moment-là qu'elle a dû confronter mon frère. Et moi, assumer mes choix risqués.

Floris a toujours eu une totale ignorance de son existence dans les missions que je faisais. L'argent qu'elle gagnait, c'est moi qui lui envoyais en cachette et à partir de ma paye. Personne n'avait aucune idée de son existence, mise à part Kay et Spencer. Même Lucy n'en savait rien pourtant, il l'a soigné avec une telle efficacité que je n'ai jamais été aussi fière de lui.

Je me rappelle à quel point j'ai galéré à convaincre mon frère de ne rien dire. Je me rappelle de son visage horrifié quand je suis entré avec Isabella dans les bras, en criant à l'aide. C'est une fois que Lucy m'a assuré que sa vie n'était plus en jeu que Floris m'a pris à part pour me parler.

-C'est qui elle ?

Je n'ai que vingt-deux ans à cette époque et Floris en avait vingt-cinq. Lucy seulement quinze et pourtant, il venait de retirer, avec habilité, une balle de la jambe de mon espionne.

À ce temps-là, nous étions déjà grands, mais nous ne savions pas tout de ce monde et encore moins les multiples facettes qu'il renferme.

-Elle s'appelle Isobella. Je lui crache avec un regard noir, le même qu'il me lance à ce moment même. Et elle est mon espionne.

-Ton espionne ? Demande t-il en riant jaune. Tu rigoles, Myler ?

Mon silence est une réponse affirmative que mon grand frère comprend très bien.

-Dis-moi que tu rigoles, Myler, et que tu ne connais pas cette femme ?!

-Je ne rigole pas absolument pas, Floris !

-Papa est au courant ?

-Père n'en sait rien et ça doit rester comme ça.

-Tu n'as aucun droit de faire ça.

-Il n'y a aucune règle qui me l'interdit.

Il souffle, désespérer par son frère.

-Papa pourrait prendre ça comme un affront.

-Peut-être, mais comme il n'en sera rien, le problème ne se pose pas.

-Je suis obligée de lui dire.

J'entends les pas doux de Lucy dans mon dos, je sais qu'il nous écoute. Je le sens caché derrière un mur. Je me retourne vers lui, Floris ne comprend pas pourquoi je ne lui fais plus face, je crie pour me faire entendre.

-Sors de là, Lucy !

Il m'obéit, sort de sa cachette et vient nous voir. Je souris jaune en revenant sur Floris.

-Une réunion entre frères, c'est génial !

-Lucy n'a rien à voir avec ça.

Il lui aurait craché sur le visage, ça aurait été la même chose. Dans ses yeux, je vois le même dégoût que celui de notre père.

-Au contraire. Cette maison s'appelle Trois parce que nous sommes trois frères, d'une seule lignée. Lucy est à sa place ici s'il le veut.

Je me tourne vers lui. Dans ses yeux, je vois une naïveté qu'il essaye de cacher tant bien que mal. Ses yeux restent grands ouverts sur ce que je dis. Pour la première fois de ma vie, je prendre sa défense en revendiquant sa place au sein de notre équipe.

-Je suis ici chez moi. Déclare-t-il en se mettant juste à côté de moi. Et cette fille est ma patiente, elle ne quittera pas cette maison tant que sa jambe n'ira pas mieux.

Floris souffle.

-Vous ne pourrez pas m'empêcher de le dire à père.

-Tu crois ça ?

Je marque une pause et plant mon regard dans celui de Floris.

-J'aimerais que tu me croies quand je te dis que j'en n'ai pas envie, mais, si tu veux tant l'ouvrir, je ferais en sorte que tu la fermes pour de bons, Floris.

Je souffle à mon tour, le regard calme, la voix contrôlée. Rien ne trahit ma colère, rien ne trahit ma peur ou mon angoisse.

-Père n'est plus le chef ici. Il n'a plus à prendre des décisions au sein de ces murs. Si je veux qu'Isabella fasse partie de notre groupe, elle en fera partie et tu n'as pas à discuter mes ordres.

-Parce que si je fais quelque chose, qu'est-ce qu'il m'arrivera ?

Je reste silencieux quelques secondes. Le menacer ne va pas arranger notre lien déjà tendu. Il le sait, pourtant, il me force à assumer les conséquences de mes actes et de mes choix. J'ai choisi Isobella et pour ça, je dois perdre un frère déjà loin.

-Tu n'as pas souvent été frappé, Floris. Père pensait que tu étais le meilleur, que penserait-il s'il savait la vérité ? Je n'ai pas compté le nombre de coups que j'ai reçus pour toi. Dis-je en m'avançant vers lui, l'index pointé sur sa poitrine.

J'ai la mâchoire serre et je sens mon sang circuler plus vite.

-Car si je me fie aux fameuses règles de cette foutue maison, je suis en droit de rendre coup pour coup.

Il sourit. Bizarrement, quelque chose en moi pense, dure comme fer, qu'il ne dira rien.

En vérité avec le recul, je pense qu'il n'a jamais rien dit. Mais pour ça, j'en serais jamais sûr.

-Je souhaite que père ne puisse jamais savoir ce que tu fais et quelles décisions tu prends, mon frère. Mais je ne risquerais pas de me mettre dans ses mauvaises grâces si j'étais toi.

Il me lance un regard de jalousie. Lui aussi aimerait se rebeller contre père, mais même à son âge, il en est tout bonnement incapable. De par son manque de force, de volonté, mais aussi de courage. Et dans un sens, Floris est réaliste. Se battre contre mon père est peine perdue.

En revanche, une chose me marque ce jour-là, c'est le regard de dégoût que Lucy a reçu de sa part quand il est parti loin de nous. Je n'ai jamais compris en quoi les différences de Lucy pouvaient les déranger. Je pensais que c'était pour le nom qu'il portait. Que pour eux, d'une certaine manière, Lucy salissait le nom de notre mère. Je ne l'ai jamais vu comme ça. Pour moi, il le rend encore plus beau, encore plus unique. Je n'ai jamais regretté d'avoir changé le nom de Lucy. Mais je suis sûr que pour lui, c'est un fardeau, qu'il doit supporter tous les jours depuis.


Même pas un an après cette scène, Marvin fait son apparition dans notre vie. Au premier abord, c'est un combattant aguerri, il sait se battre, tirer. Il maîtrise les différentes stratégies de combat. En même temps, si mon père nous le présente, il y a des raisons.

Lorsque Alaric nous à prévenu de son arrivée avec ses gardes et une jeune recrue, je n'ai pas cherché à en savoir plus. J'ai tout de suite appelé Tobias dans le dos de Floris et il nous a ramené plusieurs de ses hommes en cas de besoin. J'ai fait en sorte de cacher Isobella dans la maison. Je savais qu'elle ne serait pas loin, prête à agir en cas de gros soucis, ce que je ne souhaitais pas.

Lucy est restée à mes côtés, toujours entre moi et Kay ou Spencer. Dès que mon père pénétrait dans cette maison, nous n'étions plus tranquilles. Chacun de nous était comme en mission et la moindre erreur pouvait s'avérer fatale.

Je laisse parler Floris, tout en restant sur mes gardes. Analysant les moindres mouvements, les moindres paroles et chaque soldat en noir que j'avais appris à craindre à mes dépens. Quand Floris a conclut que nous le prenions, mon père a bondit de sa chaise pour le féliciter avec une fierté hypocrite dans ses yeux. Je n'avais toujours pas décroché un mot. Je savais que même si Floris refusait, mon père lui imposerait cette recrue dans les pattes. Endoctrine depuis des années, mon père avait pris soin de formater mon frère selon les aspects qu'il souhaitait lui donner. Prendre des décisions, en prenant toujours en compte l'avis de notre paternel, est sans doute la première qu'il lui a injecté dans la tête.

Le regard que j'échange avec Tobias me confirme qu'il observe et comprend la même manipulation que moi. À la différence, Tobias Benson n'a jamais été sous la coupe de mon père. Intelligent et loin d'être aveugle, Tobias est devenu le bras droit de mon père uniquement par amitié et loyauté. Il portait en Alaric, une estime que j'ai toujours du mal à comprendre. En revanche, j'en saisis les nuances les plus sincères est observant de biais son fils.

Peut-être il y avait-il une malédiction des Benson, tous voués à être lié d'un lien d'amitié avec une version sadique d'un chef à deux doigts de tourner du côté des méchants.

-On fait de bonnes affaires ! Jure mon père en le prenant dans ses bras.

Je m'avance d'un pas pour me mettre à la hauteur de Floris. Quand mon père me voit avancer, il sait déjà ce que je vais dire. Et je me réjouis de cette peur, qu'elle soit sourde ou non, quand il comprend que Floris n'a pas le pouvoir ultime de décision dans cette maison. Pourtant, quand je me mets à parler, je fais tout pour ne pas manquer de respect à mon aîné.

Après tout, cette maison devrait nous appartenir à tous les trois, non ?

-Si je peux me permettre. Je commence, sans demander une seule permission. Je propose un minimum de trois tests à cet homme pour voir et observer sa loyauté et ses aptitudes.

Floris hoche la tête pour faire comme si cette idée venait de lui ou de nous tous. Moi, je m'avance vers Marvin qui a une respiration très irrégulière. J'enjambe les trois gardes qui sont inconscients sur les tapis de la salle de sport de Trois. Je sors mes couteaux, et me mets à tourner autour de lui comme un prédateur qui traque sa proie.

-Bien sûr ! Dit mon père d'une voix qui trahit sa surprise. Tu te rendras compte par toi-même à quel point il est dou...

Je le coupe. Une chose qu'il nous a toujours dit de ne jamais faire.

-Je veux voir comment il est sur le terrain. Comment il réagit en temps de combat.

-Bien sûr. Répète mon père pour montrer qu'il tient encore le bout de la conversation, mais sans s'étaler pour ne pas me laisser l'opportuniste de le couper une seconde fois.

Je m'arrête dans le dos de Marvin, attends quelques secondes et lance une de mes dagues. Il remarque que je mets plus de temps pour revenir face à lui et il se baisse, par instinct. Lorsqu'il se retourne vers moi, il me lance un regard noir avec ses yeux marron banals. S'il ne s'était pas baissé, ma dague serait déjà plantée dans l'arrière de son crâne.

-Qui l'a entraîné ? Je demande, doucement intrigué.

-C'est le fils unique du « grand baveux ».

Le grand baveux est un des soldats fidèle de mon père, un homme que je souhaite à cette époque tuer dès que je serais lâché de l'emprise de mon père. Au final, je n'en ai pas eux l'occasion, car Marvin l'a tué pour moi avant de me trahir le jour même.

En fait, Marvin a même tué tous les soldats qui avaient osé toucher mon petit frère d'une quelconque manière. Pour ensuite m'abandonner lâchement le lendemain. J'ai malgré tout pu voir la preuve de ces meurtres, leurs têtes nettement décapitées, une image difficile à trafiquer.

-Il vous sera utile.

Je sais que derrière cette phrase mon père fait passer un message à Floris. Il veut que ce soit un ami proche de mon frère, pas un de mes alliés. Il veut que Floris reprenne le dessus sur cette maison. Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'il n'a jamais eux de dessus sur elle un jour et qu'il ne veut même pas l'avoir. Floris le sait lui-même, il ferait couler cette maison en y prenant le commandement. Il n'a pas la capacité d'un leader. Il n'a pas ce que mon père a et ce qu'il m'a légué.

-Tu lui as appris quelques trucs ? Je demande à mon père.

-Non, ce sera votre premier élève.

Je hoche la tête et m'adresse directement à Marvin.

-Acceptes-tu de passer trois tests minimum, des tests qu'on exigera nécessaire pour t'évaluer et pour t'intégrer à notre groupe ?

J'applique la seule règle de notre Réseau, le choix. Cette simple question irise les poils de mon père. Pour lui, la question même représente la faiblesse de notre famille.

-Oui. Il répond simplement, son regard ne lâchant plus le mien.


Marvin réussit les trois tests sans difficulté. Il montre une volonté de bien faire et une envie de s'intégrer dans la maison qui ne vacille pas malgré toutes mes tentatives. Je prends la décision de l'écarter le plus possible de Isobella. J'ordonne à Kay, Spencer et Lucy de tout faire pour qu'il se sente regretté. Je veux le voir partir vers Floris pour savoir ce qu'il cherche réellement ici. Pourtant, après des mois à le traité comme un chien, il court toujours à notre porte et quémande toujours la même chose : notre amitié.

C'est lors d'une mission contre les Serpents que je me décide enfin. Alors que je suis derrière une voiture, avec lui, pour nous couvrir des balles que nous lance nos adverses, il est le premier à proposer un plan dans lequel il n'y a pas de sortie pour lui. Il est soudain près à ce sacrifié pour me faire sortie d'un traquenard bien pensé.

J'exécute son plan pour me prouver qu'il est prêt à mourir pour me libérer. Je tombe des nues quand il reste derrière la voiture alors qu'il me voit partir.

Je reviens sur mes pas pendant cette mission pour le ramener avec moi. J'élabore un plan qui nous fait sortir tous les deux de ce merdier et à partir de ce moment-là, je fais de lui mon meilleur élève.


Pendant près d'un an, je lui apprends tout ce que je sais. Spencer et Kay m'aident, mais c'est principalement moi qui le guide dans ses entraînements pendant que mes coéquipiers accomplissent des missions en notre nom pour garder notre réputation intacte. Je lui fais rencontrer Diego, mais aussi Isobella qui lui apprend très rapidement quelques trucs, comme marcher plus silencieusement, se déplacer avec plus d'agilité et couvrir ses traces. Je l'entraîne aux tires et je lui enseigne tout ce que je suis capable de faire. Je vais jusqu'à lui demander de tirer sur une cible alors qu'il est au volant d'une voiture.

Marvin finit toujours par réussir.

Son obsession pour la réussit fait de lui un très bon élève, mais un très mauvais patient pour Lucy qui, à cette époque, a lâché la médecine pour s'intéresser à l'informatique. Lucy deviendra avec le temps un très bon hacker et une aide à ne pas sous-estimer dans l'équipe.


Je passe les deux dernières années avec Marvin comme bras droit. J'en suis venu à lui faire une confiance aveugle. Je suis son mentor et un jour, j'espère bien qu'il sera capable de prendre ma place s'il devait m'arriver quelque chose.

Kay, lui s'est éloigné après la trahison de Isobella. Du jour au lendemain, nous n'avons plus eux de nouvelle d'elle, jusqu'à ce mot d'explication :

« Alaric sait tout. »

Kay n'a pas supporté son départ et l'a cherché pendant des mois tout entier, mettant l'entièreté de ses activités en parallèles à l'arrêt le plus complet. J'ai tout fait pour l'aider, jusqu'au jour où j'ai vu Isobella œuvrer, avec tout son libre-arbitre, auprès des Serpents pendant une de leur attaque. J'ai vite compris qu'il était trop tard et que nos efforts étaient vains depuis le début. Tout était clair. Par peur, Isobella a pris notre premier ennemi pour les aider à mieux nous détruire. Cette trahison amère ne passe pas pour moi et reste trop longtemps coincé dans ma gorge. Je lui faisais confiance, je pensais qu'elle aussi avait confiance en moi. Surtout que, quelques jours avant elle venait de me confier qu'elle tombait amoureuse de Kay. Toujours entre des non-dits, elle m'avait demandé mon autorisation que j'avais donné sans réfléchir. Je me suis tue sur ce détail auprès de mon ami. Kay était déjà bien assez torturée pour ça.

Je ressens un profond dégoût pour elle et une profonde colère.

Je tourne une page contre mon grès. J'ai perdu mon espionne et je n'ai jamais su pourquoi mon père lui faisait aussi peur. Kay n'a jamais tourné la page. Il l'a laissé ouverte, avec l'espoir de la faire revenir vers nous. Je ne lui en ai jamais voulu, leur amour n'a jamais abouti et je ne peux que comprendre ce qu'on ressent quand l'être qu'on aime nous est enlever. Je ne lui ai jamais forcé à passer à autre chose.

Pour ma part Marvin m'a bien aidé à continuer d'avancer. Grâce à lui, j'ai pu garder la maison et sa stabilité que je me tuais à conserver.

Spencer n'a pas montré ses sentiments sur le départ subite de Isobella. Pourtant, j'aurais parié qu'il l'aimait bien. Faut croire que je me suis trompé. Ou peut-être se trompe-t-il tout seul.

Lucy lui en a pleuré des jours pour ensuite rebondir aussi rapidement. Mon frère me fascinera toujours d'une certaine manière.


Aujourd'hui, nous partons pour une mission importante hors de nos frontières, dans le but d'empêcher une des maisons rivales de s'agrandir en dehors de notre état. Je ne comprends pas bien pour quelles raisons ils essayent de s'implanter aussi loin de leur maison principale, qui est à l'heure actuelle leur plus gros point fort. Je ne pose pas plus de question. Avec la colère que je ressens de ma poitrine depuis trop longtemps, suite à la perte d'Isobella, j'ai besoin de sang et de combat. La moindre occasion est bonne à prendre pour se dépenser et les garçons sont dans le même état d'esprit que moi. Floris n'est pas présent, car il est parti seul sur une mission depuis quelques jours. Je suis donc avec Marvin, Lucy, Kay et Spencer. On est tous entassé dans une camionnette que Lucy conduit joyeusement depuis plusieurs minutes maintenant.

Après plus d'une heure de trajet, nous arrivons enfin à l'adresse donnée par les sources de mon père. Nous avons pour mission de ne laisser aucun survivant.

Je suis étonné quand nous sortons de la camionnette. Nous nous sommes garés loin de la bâtisse pour ne pas être repéré. L'adresse nous mène à un immeuble qui semble, à première vue, abandonné. Il est incomplet, des fenêtres manquent ainsi que des bouts de la structure, comme si les travaux avaient été arrêtés depuis longtemps. Avec le peu de lumière, je suis dans l'incapacité de dire avec certitude s'il y a du mouvement à l'intérieur. Je remarque vite la porte d'entrée brisée en deux, comme si quelqu'un l'avait forcé avec un énorme coup de pied. Je ne perçois aucun bruit à l'intérieur lorsque je m'approche avec les garçons. Marvin me lance :

-Ils sont sûrement en train de dormir. On devrait y aller en deux groupes.

Je hoche la tête d'accord avec son plan. Je donne l'ordre à Spencer de suivre Lucy pour trouver une autre entrée et je demande à Kay de faire pareil en passant par le côté opposer de celui de nos deux amis. Moi, je rentre par-devant en passant par la porte d'entre.

Dehors, il fait nuit noire. Aucune étoile n'éclaire le ciel. Le regard que me lance Spencer avant de disparaître me fait comprendre que cette soirée risque d'être une de nos nombreuses boucheries. Il n'a pas tort, mais un mauvais pressentiment me gagne quand nous rentrons dans la bâtisse peu éclairée. Deux chemins se prêtent à nous, Marvin prend à droite et je prends à gauche. Je fouille entre les quelques meubles mis dans la maison et qui sont dégradés d'une dizaine de manière différente. Je ne trouve personne. Quand je reviens sur mes pas, Marvin est déjà là. Nous montons tous les deux au deuxième étage où je prends les devants.

J'ai à peine poser le pied au deuxième que des coups de feux, qui proviennent de l'extérieur, viennent jusqu'à mes oreilles. J'échange un regard avec Marvin et nous nous précipitons pour descendre. C'est sûrement Kay et les autres, il n'y a pas d'autres solutions.

Nous sommes même pas à la moitié des escaliers, que deux hommes, provenus de nulle part, arrivent et commence à nous tirer dessus. Marvin riposte pendant que j'essaie aussi de les toucher avec mon arme.

Je vise, je tire.

Ma peur fait, qu'arrivé à un moment donné, je ne cherche plus à viser. L'un de nous deux en touche un en franchisant le deuxième étage. Ma respiration est saccadée par la surprise. Marvin est dans le même état que moi. Je sens l'adrénaline me parcourt les veines, se propageant dans l'entièreté de mon corps par des décharges de frisson.

Mais d'où ils sortent ?

Je reprends mes esprits plus vite que Marvin. En face de moi, on dirait qu'il est concentré sur autre chose que l'instant présent. Je baisse ma garde et lâche mon arme en bandoulière sur mon épaule. Je pointe du doigt un canapé placé là en plein milieu de la pièce. À deux, sans se concerter, nous le prenons des deux côtés pour le balancer dans la cage d'escalier à peine construite.

Marvin fait le tour de la pièce en me criant.

-Il faut aider les autres.

Il est en face de moi, à marcher comme un fou, son arme lâché sur son épaule et les deux mains dans ses cheveux en train de se serrer le crâne avec. Puis il s'arrête devant une fenêtre, cherchant du regard les garçons encore dehors. Quand je le rejoins, les coups de feu ont cessé, mais les autres à l'étage du dessus s'activent pour nous attraper.

-Recule des fenêtres ! Il va falloir se battre ce soir.

Mes mains tâtonnent tout mon corps. J'ai de quoi me défendre et lui aussi. En plus de nos armes de pointes, j'en ai deux autres et assez de chargeurs pour les tuer une bonne douzaine de fois. Mes dagues aussi sont facilement accessibles.

Je lui prends la manche de son manteau noir. Aujourd'hui, pour cette mission, nous nous sommes tous habillés en noir. L'équipement des soldats de mon père. Cet accoutrement me dégoûte et me répugne au plus au point. Je ne peux supporter l'idée d'être perçu comme un des toutous de mon père. Mais, en ayant souvent fait ce genre de mission, je savais qu'un minimum de protection ne serait pas de trop.

Dehors, le soleil est parti depuis quelques heures déjà. L'air froid s'est levé et le vent nous apporte progressivement des nuages menaçant, nous mettant en garde sur la pluie qui est à venir. Pour seule lumière, nous avons les lampadaires qui longue la rue et qui éclaire maladroitement l'intérieur de l'immeuble.

Je tire Marvin vers des meubles qui me paressent à première vue résistant aux balles. Il se place proche de la route et moi proche de l'arrière du bâtiment où Kay et les autres étaient censés être.

J'ai à peine le temps de jeter un coup d'œil pour voir si les autres vont bien, que deux hommes entrent dans le deuxième étage. Ils sont très bien équipés aussi, celui qui a reçu une balle à juste bandé sa plaie avec un tissu. Ils portent tous des casques et des armes sophistiquer. Ils s'attendaient à notre venue, leur équipement le prouve. Moi, je n'attends pas et tire sur eux avec tout ce que j'ai. Marvin, à mes côtés, fait de même.

Alors que les deux hommes se cachent derrière les murs, un autre apparaît. Je le vois entrer ou plutôt bondir des escaliers. Je n'ai pas le temps de réagir qu'il se jette sur nous. J'arrive à changer la trajectoire de mes balles, mais elles ne lui font rien. Il n'a qu'un couteau dans la main et vu que mes balles ne l'arrêtent pas, j'en déduis rapidement qu'ils ont tous une verste pare-balles.

Lorsqu'il arrive sur moi et m'écrase de tout son poids, je suis projeté loin du canapé qui me servait de bouclier. Mon dos frappe le sol et quand le poids de mon adversaire retombe, je sens sa lame fendre mon ventre. J'entends au loin des coups de feu, moi, j'arrive simplement à saisir rapidement un de mes couteaux pour le lui planter dans son crâne avant qu'il ne se relève pour m'achever. Je le fais avec une telle force que mon couteau fend le casque qu'il portait.

Leurs équipements ne sont pas si bien que ça finalement.

Les coups de feu ne cessent pas autour de moi. Avec mes bras, j'essaye de me dégager du poids de mon adversaire, ou de son cadavre, mais je sens toutes forces m'abandonner. Je m'en remets au coup de feu que j'entends, imaginant qu'il provienne de Marvin.

Mais je me trompais.

Quand je me retourne pour le regarder, le vide fait place là où Marvin devrait être. Là où il était quelques minutes avant que cet homme ne vienne me poignarder. Je regarde à travers le mur cassé et de là où je suis, je peux voir la route par laquelle nous sommes venus. Elle est toujours éclairée par les lampadaires. Marvin y est debout immobile ou paralysé. Il me regarde puis regarde à droit et à gauche, là d'où nous venons. Sans un autre regard en arrière, il part à gauche, là où notre vanne est garée plus bas. Les coups de feu cessent et je comprends enfin qu'ils proviennent de Kay et Spencer.

Quelqu'un enlève de cadavre au-dessus de moi et une douleur affreuse me transperce le ventre. Au même moment, quand je croise le regard affoler de Kay, le grondement d'un moteur se fait entendre. Je tourne ma tête, serrant les dents pour affronter la douleur qui transperce mon abdomen et vois le van passe, sans s'arrêter.

Les mains de Lucy viennent presser mon ventre. Il crie des choses que je ne comprends pas. Kay aussi cri, Spencer lui tire sur des hommes qui commencent à venir. Sans bouclier ni protection, je le vois partir en tirant dans le tas. Kay regarde dans tous les sens pendant que Lucy essaye d'arrêter le saignement. J'imagine que le couteau à du bouger ou même se retirer quand ils ont enlevé le corps. Je pisse le sang. Ma vision se trouble au point que je commence a voir flou. Des points noirs se désignent devant mes yeux et mes paupières deviennent lourdent et soudain la douleur ne ressemble plus qu'à des picotements.

Pour moi, à ce moment, je pars pour le grand voyage. Alors quand je ferme les paupières, j'espère dans un coin de ma tête ne plus les ouvrir pour fuir ce merdier. J'ai une pensée pour Lucy, Kay et Spencer. J'ai soudain l'impression de les abandonner. J'ai peur en sachant ce que je leur laisse. Peur en les imaginant sombrer dans cette maison. J'espère, au fond de moi, que Lucy sera s'affirmer et prendre les commandes de Trois.


Je sens qu'on me soulève. Mon dos ne touche plus le sol quand ma douleur à l'abdomen se décuple. J'ai l'impression qu'on me broie le ventre. Il me brûle et me tire un cri de douleur que je ne retiens pas. J'ai l'impression que mes dernières forces m'abandonnent dans les bras d'un de mes amis. Je n'ai même plus la force de tenir ma tête, je la laisse tomber, sans pouvoir la relever. Je n'ai plus aucun contrôle. Je n'ai plus rien. Je ne possède même plus ma propre force. À cette idée, ma gorge se serre de peur.

Je vais mourir.

Dans le bas de mon ventre, je sens mon sang froid couler. Je ne sais pas vraiment ce qu'il se passe après je n'entends que des brides de paroles prononcer par mes amis.

-Roule...vite. Crie la voix de Kay.

-À gauche. Dit celle de Lucy.

-Il va... ou pas ? Demande Spencer sûrement au volant.

-Il ne... pas mourir... Crie, Lucy la voix brisée par des sanglots.

Je ne vais pas mourir.

Pourtant, j'en ai l'impression.

Et bizarrement, je le voudrais.

Partir pour le long voyage, retrouver ma mère, Guy et Eli. Retrouver ce pourquoi je me suis battu : la paix.


Je me réveille avec une lumière vive au-dessus de ma tête. Je suis obligé de fermer les yeux à plusieurs reprises pour pouvoir m'adapter à la lumière. Quand j'essaye de me redresser une douleur me tire une grimace. Je me rallonge, mais c'est dix fois pire. Mon ventre me brûle. J'ai l'impression qu'on m'a ouvert le bassin et qu'on y a mis le feu. À cette idée, mes souvenirs me reviennent.

J'entends un peu plus loin de moi.

-Putain de merde !

C'est Kay. Sa voix est en colère et je l'entends balancer quelque chose contre un mur.

-Il doit se réveiller quand ?

-Je n'en sais rien, je suis vétérinaire moi.

Je ne reconnais pas cette voix.

-Lee, est-ce que tu pourrais lui donner quelque chose pour qu'il se réveille ?

C'est la voix de Lucy, elle est douce mais inquiète.

Pourquoi il est inquiet ? Je pars pour le long voyage. Mais je réalise que Lucy n'a jamais entendu parler de cette histoire.

-S'il doit se réveiller, il se réveillera naturellement. Dit le prénommer Lee.

Une pensée pour cet homme me traverse l'esprit. J'espère qu'ils ne le tueront pas pour ne pas m'avait sauvé.

-Il va se réveiller. Assure une voix posée que je ne reconnais pas sur le moment.

-Qu'est-ce que tu en sais ? Demande Kay énervé en criant presque.

-Parce que Marvin s'est enfui et nous a trahis.

C'est Spencer cette voix froide et posée.

-Myler ne voudra jamais mourir alors qu'il nous a laissés dans la merde.

-Il va se réveiller. Répète mon petit frère.

Je ne sais pas ce qu'il se dit après, mais je sais que Spencer à raison.

Lorsque je vois la lumière au bout du tunnel, j'hésite. Plus j'attends et plus elle grandit sous mes yeux. Je la regarde, réfléchis et attends. Je veux qu'elle m'avale. Je veux qu'elle me prenne dans ses bras pour m'apporter la paix dont j'ai t'en besoin. Je crois voir ma mère dans la lumière blanche et c'est comme un électrochoc. Je ne peux pas laisser Lucy seul. Je ne peux pas. Maman aurait choisi de rester pour l'aider si on lui avait laissé cette opportunité.

Inconsciemment, je cours dans le sens inverse de la lumière sans m'arrêter. Je cours tellement que j'en suis essoufflé. Quand je m'arrête, je recrache mes poumons, tant que je ne peux plus respirer. D'un seul coup, je reprends une grande respiration et je comprendre.

Lucy est l'a, il me tient la main fermement et Kay est de l'autre côté.

-Il est de retour parmi nous. Il est réveillé. Crie doucement mon frère.

Je comprends que je suis en vie et que mon heure n'est pas arrivée.

Est-ce que c'est moi qui l'ai choisi ?

Ou n'ai-je tout simplement pas le droit à la paix dont je rêve tant ? Après tout ce que j'ai fait, je ne peux pas m'étonner.

Je prends une bonne gorgée d'air frais, grimace à la douleur affreuse dans mon ventre et crache :

-Je veux la tête de Marvin sur un putain de plateau d'argent.

***

Nouveau Chapitre !!!

Le début d'une descente au enfer qui risque d'être douloureuse...

Bonne lecture et bonne attente !!

À Vendredi...

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