ALONE || TOME 1 || [ en réécr...

By queen_slana

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Chaque jour de son existence était une épreuve. Le quotidien de Lola consistait à se cacher en permanence. En... More

Prologue
Chapitre 01: Les rencontres sont parfois liées au destin
Chapitre 02: Certains cauchemards ne prennent jamais fin
Chapitre 03: Il faut souvent se sentir partir pour savoir qui va rester
Chapitre 05: Savoir se battre ne règle pas toujours tout
Chapitre 06: Se perdre n'est pas forcément une erreur
Chapitre 07: Disparaître semble souvent être la meilleure solution
Chapitre 08: Mais c'est la vie
Chapitre 9: Bien plus qu'une simple sortie
Chapitre 10: Un jeu dangereux reste un jeu
Chapitre 11: La vérité a pour habitude de se cacher sous un gros mensonge
Chapitre 12: Match mouvementé
Chapitre 13: Super soirée
Chapitre 14: Gueule de bois
Chapitre 15: Élégante nouvelle
Chapitre 16: Ne surtout pas s'attacher
Chapitre 17: Nuit agitée
Chapitre 18: Jeu ou réalité ?
Chapitre 19: Concert terrorisant
Chapitre 20: Partir signifie abandonner
Chapitre 21: À cause d'un sapin
Chapitre 22: Un lit pour deux
Chapitre 23: Mettre ses sentiments de côté
Chapitre 24: Plus violent que prévu
Chapitre 25: Attention, ça brûle
Chapitre 26: Retournement de situation
Chapitre 27: Une journée pour pardonner
Chapitre 28: C'est fini.

Chapitre 04: Un chiffre avec bien trop d'importance

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By queen_slana

Le prof nous distribue les interros que nous
avons fait il y a quelques semaines.

J'ai toujours extrêmement mal à la tête à cause de mon accident et je crains le pire pour cette évaluation que j'ai probablement raté.

Mes mains tremblent quand il prononce mon prénom et s'approche de moi.

Il me tend la copie que je pose face cachée sur le bureau.

J'inspire et expire doucement.

1...2...3...

Et là je retourne la feuille, et c'est le drame.

9/20

Je suis morte.
Je suis littéralement morte.

J'essaie d'analyser mes erreurs mais ma vue est beaucoup trop floue.

Comment... ça a pu arriver ? J'ai jamais eu en dessous de 12/20 dans ma vie.

Une larme dévale le long de ma joue quand j'entends mon voisin pousser un cri de joie.

Gorge nouée, je range rapidement la copie dans mon sac. Si quelqu'un apprend que j'ai eu une note pareille je vais me faire vanner jusqu'à la fin de l'année.

Mes yeux fixent un point inexistant sur le mur devant moi tandis que les filles me font des signes pour connaître ma note.

Des milliers de scénarios se bousculent dans ma tête.

Comment lui annoncer ?
Comment je vais m'en sortir ?

Je vais finir à la rue.

Mes mains s'approchent lentement et se posent sur mon visage mouillé.

Je ferme doucement les yeux et essaie de penser à autre chose mais dans mon esprit il n'y a que son regard.

Je me vois déjà par terre, sur le parquet su salon, recevant les coups de mon père.

-Wesh tu pleures juste pour une note là ?

Ferme la, par pitié Mathieu ferme la.

Je me mord l'intérieur des joues pour éviter qu'un sanglot s'échappe de mes lèvres quand j'entends le prof m'appeler.

J'enlève soudainement mes mains de mon visage en sursautant.

- Lola Davis ! Peux tu répondre à la question 4 ?

Je renifle avant de répondre:

-Hum, non, j-je ne sais pas.

Il soupire et interroge à présent Alicia qui répond rapidement à la question.

J'entends quelques rires autour de moi et des « c'était trop simple ».

D'abord pourquoi il m'interroge s'il voit très bien que je suis mal ? Moi je dis, y'a volonté de me nuire.

Tous les autres reprennent leur travail mais moi je suis figée, toujours en train de fixer le mur.

Je pourrais peut-être fuguer ce soir avant qu'il ne rentre du travail. Actuellement tout ce que je ressens c'est de la peur, la peur d'imaginer ce qu'il pourrait me faire.

Je passe l'heure de cours à imaginer comment m'échapper de chez moi sans danger. Mais il n'y a aucune issue, je suis piégée, je vais encore être traitée comme une moins que rien.

La sonnerie retentit enfin, je peux aller me cacher aux toilettes.

-Et attends ! Tu vas où comme ça ?

Je me retourne vers mon copain qui tient fortement mon bras.

-Lâche moi s'il te plaît.

Il ne sait pas du tout inquiété quand j'étais à l'hôpital et ne m'a même pas demandé si j'allais mieux.

Oui, je suis rancunière.

Il lève les sourcils et me laisse finalement m'en aller.

Je cours m'enfermer dans une cabine et tombe au sol.

À présent, tout mon corps entier tremble et mon pied tape légèrement sur le sol.

J'attrape le papier toilette d'un geste brusque et le déchire rageusement en petit morceaux, déversant toute ma haine.

J'aurais du plus réviser.
J'aurais du plus réviser.
J'aurais du plus réviser.

Les yeux clos, j'essaie de calmer ma respiration en posant mes mains sur mon ventre.

Voilà l'état dans lequel je me mets pour une note, une putain de note.

Et celui de mon père sera beaucoup moins calme.

Je me dépêche de sortir en entendant la sonnerie qui annonce le second cours.

*

J'essaie de cacher la détresse sur mon visage du mieux que je peux en présence de mon amie. Comme d'habitude c'est elle qui parle et moi qui écoute.

- T'aurais du venir à mon concert, tu m'as jamais vraiment entendu chanter.

- J'étais à l'hôpital ce jour là Josie. lui soufflé-je en m'appuyant sur ma main.

- Ah oui c'est vrai. Mais Thomas m'a dit que t'avais rien et que tu jouais seulement la comédie.

Bordel je hais ce mec.

- Et tu préfère le croire lui plutôt que moi ?

Elle me regarde dans l'incompréhension du ton froid que j'ai soudainement employé.

- J'ai jamais dit ça. finit-t-elle par répondre.

je lève le yeux au ciel discrètement car si elle m'apercevait le faire elle me ferait la gueule pendant au moins une semaine.

Elle remet ses cheveux blonds en place et prend un air saoulé, comme si je venais de lui crier dessus et qu'elle voudrait que je m'en veuille.

J'allais déjà assez mal, mais il a aussi fallu que Josie me fasse culpabiliser.

*

J'ouvre la porte de chez moi tout doucement en espérant que mon père n'est pas encore à la maison. Un long soupir s'échappe de mes lèvres quand je constate que la maison est vide.

Je monte les escaliers à petits pas même si je sais qu'il n'y a personne.

Une fois dans ma chambre, je m'empresse de fermer la porte à clé et m'allonge par terre.

J'appréhende énormément sa réaction.

J'espère qu'il ne verra pas ma note sur le site du lycée, j'aimerais le lui annoncer par moi même. Peut-être qu'il appréciera mon honnêteté.

Je sursaute en entendant la porte d'entrée s'ouvrir.

Je tiens ma poignée fermement au cas ou ce serait lui.

Les pas légers de ma soeur me font lâcher un soupir rassuré.

Je déverrouille ma porte et sors de ma chambre.

-T'en fais une tête. glousse-t-elle.

-J'ai eu une note de merde... 9/20.

Elle éclate de rire.

-Force à toi.

Puis elle s'enferme dans sa chambre sans rien ajouter.

Même s'il y avait très peu de chances que ça arrive, j'aurais aimé qu'elle me console, qu'elle me soutienne ou qu'elle m'aide à confronter mon père.

Au lieu de ça elle s'est moquée, elle a rit à gorge déployée sans s'inquiéter de ce que je pouvais ressentir.

J'attrape mon carnet noir posé sur mon bureau du bout des doigts et l'ouvre.

Un stylo plume à la main, je déverse ma peine et l'angoisse que je ressens sur le moment présent en écrivant.

Que ce soit des poèmes ou de simples phrases, ça m'aide à me canaliser.

J'écris tout ce qui me vient à l'esprit sans réfléchir. Je vide mes pensées sur le papier, comme si je confiais tous mes problèmes à quelqu'un.

Une page, puis deux, puis trois. J'avais vraiment beaucoup de choses à dire, tellement que j'en ai mal au poignet.

Déjà deux heures que je suis rentrée des cours, il ne devrait pas tarder.

Je dévale les escaliers pour récupérer mon chargeur que j'ai oublié en bas.

Le bruit des clés s'enfonçant dans la serrure me fait sursauter.

Ma mère m'a prévenue qu'elle rentrerait plus tard que prévu, donc c'est forcément lui.

Vite, va t'en ou il s'en prendra à toi.

Je tourne rapidement les talons et grimpe les escaliers à toute vitesse.

J'entends la porte d'entrée claquer quand je ferme la mienne à double tour.

Je vérifie cinq fois que c'est bien verrouillé avant de me laisser glisser le long de la porte, mon dos contre le bois.

Ses pas, je peux entendre ses pas lourds qui commencent à monter les escaliers.

Je ferme les yeux très fort et me pince la peau.

Plus que quelques marches.

J'entends la porte de ma soeur s'ouvrir violemment.

-Où est ton imbécile de sœur ?!

Je ne comprends pas la réponse de ma sœur et me contente de me recroqueviller encore plus sur moi même.

Et là, la poignée se met à bouger brutalement.

-Ouvre !

Je ferme les yeux un peu plus fort mais ne bouge pas.

Il continue d'enfoncer la poignée rageusement à plusieurs reprises. Elle ne va pas tarder à se casser.

-OUVRE BORDEL ! s'énerve-t-il en toquant six fois.

Je sursaute et enfonce mes ongles dans mes mollets.

Tout mon corps tremble et je sens une insupportable chaleur monter en moi.

-Ouvre ou ça va très mal finir.

Dans tous les cas ça finira mal, alors autant rester cacher encore un moment.

J'entends ses pas s'éloigner de ma porte mais je n'ai pas le temps de reprendre mon souffle qu'il revient juste après.

Un grand bruit éclate et fait résonner toute la maison.

Je ne suis pas sûre mais je crois qu'il a exploser un vase en céramique contre ma porte.

Il est taré.

-Sale garce, on aurait jamais du t'installer cette serrure !

Ça a été le meilleur investissement que vous ayez pu faire pour moi, merci beaucoup.

Des dizaines d'objets sont ensuite balancés contre ma porte. Des objets qu'il aurait sûrement balancé sur moi si j'avais été hors de la chambre actuellement.

J'attrape rapidement mon casque et mon téléphone à mes pieds.

Je mets ma playlist de The Neighbourhood car c'est les seules musiques que j'arrive à écouter sereinement dans ces moments là. J'enfonce mon casque sur mon crâne avec difficulté à cause de mes cheveux volumineux.

Le son au maximum, j'essaie de ne penser à absolument rien.

Je ferme les yeux et penche ma tête dans le creux de mes bras.

J'en ai marre que ma vie se résume à me cacher constamment. La plupart des jeunes de mon âge ont une famille aimante et des parents qui les encouragent dans tous ce qu'ils font. Moi j'ai un père qui balance des objets et une mère qui fait l'aveugle.

Malgré la musique au maximum dans mes oreilles, j'entends tout de même des sons traverser les murs fins de ma chambre plongée dans l'obscurité.

Mes yeux s'écarquillent quand je crois l'entendre crier qu'il va défoncer la porte.

Je me décale de celle-ci en l'entendant compter jusqu'à trois.

Un gros bruit fracassant tape contre ma porte qui tombe de mon côté.

Il a vraiment défoncé ma porte là ?

J'avale ma salive quand je réalise enfin qu'il a réussi à entrer et que c'est fini pour moi.

Il m'attrape par le poignet tellement fort que j'ai l'impression que ma circulation va se couper.

-Aïe. murmuré-je en tentant de me défaire de sa poigne.

Il se retourne face à moi et me lance ce regard que je redoute tant.

-Ouvre encore une fois ta grande gueule et je te jette par la fenêtre !

Face à ses mots, je retiens ma respiration comme si le simple fait de respirer pourrait me tuer.

Je me laisse traîner jusqu'en bas des escaliers là où il me bouscule brusquement.

Je tombe par terre et l'observe tirer une cigarette de sa poche.

Il la place entre ses lèvres avant de me jeter un livre de maths dans la figure.

-Je t'ai promis de te mettre à la rue la prochaine fois n'est ce pas ? déclare-t-il en soufflant de la fumée.

Je n'ouvre pas la bouche et me contente de baisser les yeux.

-Tu sais que je tiens toujours mes promesses ? Continue-t-il en me donnant un coup de pied dans la côte.

Il se baisse vers moi, je prends peur en apercevant son visage très proche du mien et enfonce tellement mes ongles dans mes jambes que je peux être sûre de saigner.

-J-je vais vraiment dormir dehors ?

Il me donne une gifle en guise de réponse et me lance son mégot de cigarette sur la tête.

Je pose ma main sur ma joue qui chauffe et sens mes yeux se remplir de larmes.

J'ai le malheur qu'une dévale le long de mon visage, ce qui endurcit son regard.

-Je vais te donner une bonne raison de pleurer.

Ses mots, ses regards, ses gestes.

Je n'aurais jamais pensé que mon propre père soit celui qui me déteste plus que je ne me déteste moi même. Avant j'étais en colère qu'il me fasse endurer ça, maintenant je suis juste exténuée, je suis fatiguée de toujours devoir me battre contre moi même.

En plongeant mes yeux dans les siens, tout ce que j'aperçois c'est de la haine et un peu de pitié, c'est tout ce que je lui évoque. Il m'a fait comprendre à tellement de reprises que j'étais nulle que je l'ai accepté, je suis nulle et je ne mérite rien, même pas son amour.

Je me dégoute plus qu'il ne me dégoute.

Il s'approche dangereusement de moi tandis que j'essaie de me relever à l'aide du peu de force qu'il me reste.

Il me pousse violemment et je tombe à la renverse, me cognant la tête contre la table basse du salon.

Elle résonne tellement fort que j'en aperçois presque des étoiles.

Putain je sors de l'hôpital en plus.

Je ne retiens désormais plus mes larmes qui s'accumulent sur mes joues.

Pourquoi me déteste-t-il autant ?

Qu'est ce que je lui ai fais pour qu'il éprouve autant de haine envers moi ?

Il retourne sur ses pas mais revient très vite, des verres à la main.

Me dit pas qu'il va me balancer ça dans la gueule ?

-Regarde, c'est la vaisselle que tu n'as pas faite ce matin. m'explique-t-il en gardant un ton colérique.

Il en lance un dans ma direction en me traitant de tous les noms.

Il continue à me lancer ces verres un par un jusqu'à ce qu'il finisse par me toucher.

Les morceaux sont éparpillés sur ma jambe droite qui est maintenant en sang.

- Ça t'apprendras à ramener des notes pareil.

Je laisse un sanglot s'échapper de mes lèvres en enlevant les bouts de verre.

- 9/20 putain, 9/20 !

Il me donne un dernier coup de pied dans la cuisse quand j'entends la porte s'ouvrir.

Maman, tu es enfin là.

Ses yeux s'écarquillent en me voyant au sol et mon père se retourne et s'en va se chercher un verre d'alcool.

Elle se rue vers moi et soulève ma tête qui a violemment cogné contre la table basse il y a deux minutes.

-Mais qu'est ce qu'il s'est passé !? sanglote-t-elle en retirant les derniers bouts de verres de ma jambe.

-Ta fille a eu une note plus qu'honteuse. Cette conne finira caissière. souffle-t-il entre deux gorgées d'alcool.

-C'est pas une raison pour lui affliger ça ! s'écrie ma mère en l'assassinant du regard.

-Au moins maintenant elle sait qu'elle doit réviser la prochaine fois. termine-t-il en s'éloignant.

Comme si je révisais pas déjà assez.
S'il savait comme je me démène pour de simples notes.

-Maman, j-j'ai mal à la tête et à la jambe. murmurais-je sans m'arrêter de pleurer.

-Je sais, je suis navrée pour ton père mais ça va al-

-Non ! m'écriais-je, énervée par ces mensonges à répétition. Tu sais très bien que ça ne va pas et que ça ne s'améliorera pas. Mais toi tu le regardes me détruire petit à petit comme si de rien était, comme si c'était normal.

Elle me fixe, déboussolée par mes propos.

J'attends une réaction de sa part, des excuses au moins. Mais elle ne dit rien et se lève.

Elle s'en va à la cuisine et reviens avec un verre d'eau qu'elle pose sur le tapis à côté de moi.

-C'est pas ma faute Lola.

Puis elle tourne les talons et monte dans sa chambre.

C'est vraiment tout ce qu'elle a trouvé à me dire ? Que c'était pas de sa faute ?

Je sais pas à quoi je m'attendais quand j'ai cru qu'elle pourrait un jour s'excuser envers moi.

{ La suite dans le prochain chapitre }

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