Ares || BELLAMY BLAKE

By Defkayla

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Dans les ombres silencieuses de ma vie, ton absence crie plus fort que les chansons d'amour sur lesquelles no... More

Première partie
Chapitre I : « Je m'appelle Belladonna. »
Chapitre II : « Pour ma défense, j'ai été laissé sans. »
Chapitre IV : « T'es pas quelqu'un qu'on oublie, Bellamy. »
Chapitre V : « Ça nous fait un point commun, avec tout ceux perdu. »
Chapitre VI : « Bellamy aurait jamais protégé l'une des leurs. »
Chapitre VII : « Jamais, on ne se serait retrouvé. »

Chapitre III : « Mais je t'ai retrouvé, libre. »

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By Defkayla

Une chose était sûre.
Aujourd'hui, mon ancien peuple me détesterait.

Mais j'avais choisi mon clan.
Il n'y avait plus de retour en arrière.

La dernière nuit avec Bellamy avait été une erreur de ma part, je n'aurais jamais dû céder à l'envie de le revoir. Au besoin de le sentir près de moi, une dernière fois.

Je trahissais mon clan, et l'embarquais dans une série de catastrophes.
Pourtant, je sens encore son odeur sur ce fameux t-shirt.

Et Denea, une trikru également, avait senti cette odeur. Différente, qui empestait selon elle.

On me l'a souvent reproché, ça aussi.
J'avais réussi à créer mes propres gels, pour parvenir à me laver.

À l'aide de plantes, et de graines, en faisant chauffer le tout. J'avais appris ça par mon frère, lorsqu'on était sur l'arche.

Mon grand frère, qui y est encore, je l'espère.

-Stop, nous dit Anya.

Nous nous stoppions dans notre marche, pas loin de ce pont où la nature avait repris ses lois, au-dessus du lac qu'aucun être du ciel ne devrait franchir, en temps normal.

Là où Octavia faisait les cent pas, tenant son avant-bras d'une main, en état de stress et de réflexion.
La brune était tiraillée entre se ranger du côté de Lincoln, et nous suivre, ou bien rester avec ceux qui l'avaient enfermé seize ans sous un sol.

Mon choix avait été rapide, personnellement.
Quand j'ai eu la chance de pouvoir quitter ce passé, je l'ai saisi. Et je leur étais redevable. A vie.

Un brun, accompagné d'une blonde, arrivait rapidement jusqu'à elle. Avant de se stopper, perplexe.

Nous les écoutions discrètement, avant de nous montrer.
On prenait un risque.
Je craignais autant pour ma vie que mon peuple, à mes côtés.

Hormis Bellamy et Octavia, personne ne me connaissait, chez eux.

-C'est comme ça que t'as tout organisé ? Demandait la blonde, qui devait être Clarke.

Un deal devait être fait, aujourd'hui.
Mais je le sens mal, très mal.
Mon peuple est très rancunier.
Jus drein jus daun.

-C'est toi qui l'as libéré, c'est ça ?
-J'ai confiance en lui.
-Ca se fait beaucoup, ces temps-ci.

Pour elle, Octavia les avait déjà trahis, en partie.
Et moi, je m'avançais vers eux, avec un Lincoln s'empressant d'aller prendre Octavia dans ses bras.
Heureux de la revoir.

-Et elle, qui c'est ?

Le garçon venait de demander. Et il saisit la main de sa blonde, en voyant le regard que je leur lançait. Mettant mise à gauche de Lincoln, ne souhaitant aucunement leur adresser un mot.

Un mot de plus, et je te tranche la langue.

Alors, la garde arrivait derrière nous. Et les armes que ceux de mon peuple avaient, ne leur plaisait visiblement pas.

-On avait dit sans armes ! S'exclamait le brun.

Je lançais un regard à Lincoln, qui était censé parler.

-On m'a assuré que y en aurait pas. Lincoln fixait notre groupe.
-De toute façon c'est trop tard.

Alors tout le monde se tournait vers cette blonde, qui venait de prendre la parole.
Et bientôt, elle marchait vers Anya.

Je le sentais mal, bordel.

Les deux s'avançaient l'une vers l'autre.
La scène nous paraissait lente, et un stress grandissait en moi.
J'avais beau grandir avec eux, je ne souhaitais plus aucune guerre. Ça avait trop duré.

Tous les quatre , nous échangions des regards.

-Vous vous appelez Clark ?
-Oui.

Sa voix était froide, directe.
Elle n'allait pas perdre de temps dans ses mots, et en gagner pour ses actions.

-Moi c'est Anya.

Clark lui tendait sa main, mais ici, nous ne faisons pas ça.
Anya regardait sa main, ayant pour seule réponse son regard froid.
Et la blonde laissait reposer son bras le long de son corps.

Je ne pouvais pas voir son expression d'ici, ni les entendre parfaitement, mais une ambiance très pesante régnait.

-J'ai l'impression qu'on est parti du mauvais pied.

Tu ne crois pas si bien dire.

-Mais on aimerait trouver une solution pour cohabiter. En paix, insistait-elle sur ce dernier mot.
-Ouais, je comprends.

Que la blonde ne se réjouisse pas trop.
Mon regard croisait celui d'Octavia, qui espérait que ça se passe bien.
Et vu l'expression que j'affichais, elle commençait à faire le lien.

-Vous avez déclenché une guerre que vous ne savez pas arrêter.
-Quoi ? De l'indignation sonnait presque dans sa voix, Non, on a rien déclenché du tout. Vous nous avez attaqués sans raison.

Ow. Bon courage.

-Sans raison ? Son ton n'était plus très neutre, mais restait calme, Les missiles que vous avez lancés ont mis le feu et rasé un village tout entier.

Et je me rappelle parfaitement de ce jour.

-Les rétrofusées ? Non, ça c'était un signal, pour nos familles dans l'espace vous pouviez pas deviner. Clark se fit interrompre.
-Vous êtes des envahisseurs. Votre navette s'est posée chez nous sur notre territoire.

Malgré tout, elle avait raison.
Imaginez son village, sa maison et ses récoltes détruits par des humains pensant venir faire leur loi. C'était compliqué. A tel point que je me tournerai vers mon peuple, et pas ces nouveaux arrivants, en cas de guerre.

En mettant ceux que j'aime à l'abri.

-On ne savait pas qu'il y avait des gens, Clark essayait d'être convaincante, pour nous c'était une terre inhabitée.
-Vous saviez qu'on était là quand vous aviez envoyé un commando armé pour capturer l'un des nôtres, et le torturer.

Et mon équipier à mes côtés ne parlera jamais de ses traumatismes, ni de sa souffrance mentale. Mais il en avait bavé.

Ils ont capturé mon ami, en ayant débarqué ici.
Il avait juste sauvé Octavia, il souhaitait la comprendre mais la garder captive, sans savoir s'y prendre pour qu'elle ne le dénonce pas.

Et surtout, qu'elle ne soit pas visée par notre peuple, comme les nouveaux arrivants. Il lui voue une passion totalement différente de ce que j'ai connu, et vu.

-Ca fait plusieurs déclarations de guerre.

Et je ne donne plus chère de votre peau, avec ce que j'ai appris. Leur plan est prêt, et j'ai dû être tenu éloigné au maximum. Mais j'ai entendu que ça n'allait pas tarder.
Leur besoin de justice ne faisait que grandir.

-Je vois ce que vous voulez dire, Clark hochait de la tête, choisissant ses mots. C'est pour ça qu'il faut qu'on mette un therme à tout ça.

Anya entendait ses mots, relevant de peu son menton. Elle savait déjà ce qu'elle souhaitait. Et laissait la blonde mariner.

-Lincoln a dit que vous attendiez d'autres personnes, des guerriers.

L'air était glacé, mais mon stress s'emparait tellement de moi que je ne bougeais même pas. J'étais concentré à tout entendre.

-La garde, oui.

Erk. Ces chiens.

-Mais aussi des agriculteurs.

Ouais, ma grande. Comme ma mère, avant qu'elle ne soit dérivé.

-Des médecins, des ingénieurs. On peut s'entraider, mais pas si on est en guerre.
-Est ce que vous pouvez me jurer que ces nouveaux arrivants ne viendront pas nous attaquer ? Et qu'ils respecteront les thermes de notre accord. Sa voix s'élevait.
-Je peux vous jurer que je ferais tout ce que je pourrais pour les convaincre d'honorer les thermes qu'on aura fixé.

Des paroles. Que des paroles et promesses en l'air, aucun actes.
Mon ancien peuple était comme ça.

-Pourquoi j'accepterais de former une alliance que vos amis pourront briser à la seconde même où ils seront arrivés?

Je croisais alors mes bras, haussant légèrement les sourcils quand mon visage tiltait sur le côté. Il n'y avait aucune raison valable à leur yeux.

-Si vous tirez les premiers, les nouveaux venus ne chercheront même pas à négocier et ce sera la guerre.

Un point partout, balle au centre.
Attendez, je ne l'aime pas.

Balle pour mon clan. 1-0.

-Et notre technologie ... Ils sont capables de vous anéantir.

Putain d'armes. Ils sont en position de force.
Je les déteste.
J'en oubliais même qu'ils avaient eu des armes sur l'arche, quand ils m'avaient emmené jusqu'à ma cellule.
Chiens.

-Ils seraient pas les premiers à tenter leur chance.

Malgré moi, je me détachais de leur conversation, avec un léger frisson parcourant mon abdomen.
Je n'aimais pas avoir de mauvais pressentiment, et il se faisait commun ces derniers temps.

Il y avait un léger mouvement, du coin de l'œil.
Je levais lentement mon regard vers cet endroit, les arbres, en hauteur. A première vue, il n'y avait rien.

Enfin, si seulement.

Un de mon peuple se tenait là, lance à la main. Parfaitement aiguisé.

Visant Clarke.

Un autre, pas très loin. Son arc s'accordant à sa flèche tendue, il visait un autre point, que je suivais du regard. Très lentement, ne voulant pas me faire remarquer.

Moi qui n'est dans presque aucune confidence.

Je baissais mon regard vers le pont, ma tête tournant lentement vers des feuillages, plus loin au sol.

Et c'est là que je le vis. Lui, fusil à la main.
Accompagnées de deux autres, un garçon et une fille, entre eux.
C'était qui, pourquoi elle était aussi proche ?

Et surtout, qu'est-ce qu'il foutait là.

Mon sang ne fit qu'un tour.
Et quand mon visage passait du natif, à ce brun, successivement, le regard d'incompréhension de Lincoln me détaillait, attrapant mon avant bras pour me ramener vers lui et Octavia.

Il devait se dire que j'étais folle.

-Non ! J'avais hurlé.

Et au même moment, plus bas, une voix retentit. Un hurlement.

-Clark cours !

Alors, je me détachais de la prise de Lincoln, qui m'avait serré fortement le bras en entendant les cris.

Et instinctivement, j'avais couru jusqu'à l'endroit que visait le natif, avec son arc.

Les tirs du bas s'accordaient aux lancés de flèches.
J'avais protégé cet homme, sans même y réfléchir. C'était venu si naturellement.

Et j'en payais les conséquences de mes actes, quand je vis Anya se faire tirer dessus.
Une flèche venait de se planter dans mon épaule, à l'endroit de ma première cicatrice. Puis une autre, le temps que je réagisse, pile sur mon abdomen.

La première, et pas la dernière.

Un grognement m'échappait, puis un crie, la douleur avait été soudaine, et ne faisait que grandir. J'avais l'impression qu'on m'opérait sans anesthésie, m'ouvrant une ancienne blessure bien douloureuse.

Le garçon de tout à l'heure, celui qui tenait compagnie à Clark, posait sa main sur le haut de mon dos, pour me pousser à les suivre.

Et je n'avais pas le choix, si j'y retournais, s'en était finit de moi.
J'avais défendu un ennemi.

Mais je préférais le défendre, que de le voir perdre la vie devant mes yeux.

Je l'avais déjà cru mort une fois. Je venais de le retrouver.

-Lincoln !

Mais ce dernier poussait Octavia à nous suivre, s'étant lui aussi prit une flèche.
Notre peuple avait bien plus confiance en lui, qu'en moi, je suppose.

Et je regardais cet ami une dernière fois, qui acquiesçait en me regardant.
Je devais partir avec eux, et le laisser gérer ça de son côté.
Tout seul.

Et le risque était gros, c'est lui qui avait proposé ce plan, entre les deux peuples.

Celle que j'ai considéré comme ma meilleure amie, remarquait la flèche dans mon épaule.

Et j'enroulais mes doigts autour de la première, avant de la briser. Puis, me tenant le ventre, fit la même de ma main libre pour la deuxième.

Je ne devais pas les enlever, ou je saignerais abondamment, et prenais un risque.

Et ce sang, quand je regardais mes doigts, me rappelait de très mauvais souvenirs que j'aurais aimé irradié de ma mémoire.

Au contraire, je les ressassais, alors que le bras d'Octavia autour de ma taille m'aidait un peu plus à supporter mon poids.

Son corps fin parvenait à trouver des forces, de ce que je voyais.

Et alors, nous courrions, suivant les deux devant nous.

-Hey !

J'avais reconnu cette voix, Bellamy avait accouru jusqu'à nous. Ayant sûrement vu la scène.

Son arme tenait contre son corps, et je détestais cette vision.

-Putain d'arme. Je lâchais.

Octavia retirait son bras, acquiesçant vers son frère, qui se chargeait de prendre le relais.
Son bras sous mes épaules me maintenait, et sa main fit pression sur mon flanc

Alors, nos pas accélérait, surtout les siens. La douleur accaparait mon esprit. J'avais connu pire c'était sur, mais une douleur reste une douleur.

Et j'étouffais mes râle, serrant des dents, durant notre course.

J'avais aidé l'ennemi. Si j'étais rentré avec eux, j'aurais été puni.

-Fais chier ...

Octavia était essoufflée, lorsqu'on s'arrêtait pas loin du camp.
Mais sur les cuisses, elle se redressait.

-T'as quelque chose à dire ?

Le ton de Bellamy était agressif. Il était sur les nerfs, et je pense que ma blessure joue sur son humeur.
Mon regard envers ce garçon face à nous n'avait pas changé, même si il m'avait légèrement aidé, en m'embarquant avec eux.

-J'avais dis qu'on y allait sans armes ! Dit ce même garçon.
-Tu vois qu'on pouvait pas faire confiance au natifs, j'avais raison ! Lâchait la blonde.

Mon premier réflexe avait été de faire un pas vers elle, lui faire retirer son ton hautain en parlant de mon peuple. Ceux qui m'ont aidé.

J'avais réagis par impulsivité, c'était mon défaut.
C'est eux, qui avait lancé les hostilités.

Ses yeux s'ouvraient un peu plus grands, quand ses sourcils se fronçaient. Elle était surprise, et dans l'incompréhension.

La main de Bellamy fit pression sur ma côte, me ramenant contre lui.

-C'est qui, celle là ?

Je rêve, elle se pensait vraiment au dessus.
Et ne prenait même pas la peine de me regarder, mais plutôt Bellamy, qui me tenait.

-Je suis là, poufiasse.

Apparement, j'ai des problèmes de comportement.
Et le brun à ma gauche reculait légèrement, voulant m'entraîner avec lui.

-Vas te faire dériver. Crachait elle.
-Oh, chérie, d'où penses tu que je viens ?

Je tentais un sarcasme, grinçant des dents entre chaque phrase. Je devais me soigner, ça faisait atrocement mal.
L'élan de la flèche fait tout.

Une brune reprit la parole, secouant négativement sa tête en revenant au sujet principal.

-Pourquoi tu m'as pas dis ce que t'étais en train de faire ?
-J'ai essayé, mais t'étais trop occupé à fabriquer des munitions.

Alors ça tournait au règlement de compte, hein.

-Heureusement qu'elle les a apporté, la tête de Bellamy se tournait vers le garçon, ils sont venus pour te tuer Finn.

C'était donc ça, qu'ils m'avaient cachés, lors de leur réunion.

-Ca t'en sais rien, se défendait il, c'est Jasper qu'a tiré le premier !
-Tas tout foutu en l'air. Lâchait Octavia.

Ces quatre adolescents restaient dernière nous, quand avec Bellamy, nous suivions Octavia qui rentrait. Écœurée.
Et je ne pouvais que la comprendre.

-Je t'ai sauvé la vie ! Hurlait ce Jasper, celui qui avait hurlé à Clarke de courir.

La porte s'ouvrait pour nous laisser entrer, et marchant parmis les jeunes de ce camp, me dévisageant sur notre passage, quand certains se rapprochaient assez curieux, nous avancions jusqu'au vaisseau.

A l'intérieur, il y avait un garçon qui essayait de dormir, et d'autres encore réveillés.

-Pose la ici.

Un hamac. Ils avaient un putain d'hamac dans un vaisseau.

-Non.

Je n'avais aucune envie d'être allongé, et soigné. J'avais horreur d'être traité comme une enfant, qui ne savait pas quoi faire de ces dix doigts.

On m'avait fait sentir comme ça durant dix-sept ans. Dix-sept longues années de ma vie.

Et Octavia ne dit rien, quand je refusais.
Peut-être qu'elle avait compris.
Je n'aimais pas être contrôlé.

-Tu dois t'asseoir, renchéri Bellamy.
-Je ne veux pas.

Je me dégageais de son emprise, traînant du pied droit sur le sol froid. Comme l'air que l'on respirait.
Tout était sombre ici, mais ils avaient de petites lumières qui nous éclairait assez, pour bien voir mes blessures.

Sa main attrapait mon avant bras, me regardant de haut. Il était bien plus grand. Et ça me plaisait, comme me faisait encore sentir comme sa protégée.

-Ne m'y oblige pas.

Et je le serais à vie, que ça me plaise ou non.
Alors, je le regardais de haut en bas.

-Je suis tout ce que tu ne peux pas contrôler. Ne l'oublie pas.

Sa mâchoire se serrait légèrement, quand sa prise se resserrait. Il m'en ferait presque mal.

Octavia nous regardait, nous zieutant tour à tour, compresse et flacon dans chaque main. Elle n'osait pas faire un pas de plus.

Jamais, elle ne nous avait vu ensemble. Physiquement. Et elle devait être perdue, comme réjouie.

-Ne joue pas à ce jeu avec moi, J.

Ce surnom que j'aimais tant, prit mon cœur en otage. Mon regard s'adoucît, mais je ne devais pas lui montrer.
Même si il l'avait vu, et que c'était trop tard.

Octavia, elle, n'avait peut-être rien vu.

Ce n'est pas parce qu'une personne voit mes faiblesses, qu'elles en sont toutes au courant.

Et lui, me connaissait mieux que personne.

-Lâche moi, je murmurais.

Et il s'exécutait.
De mon côté, je posais mon dos contre un mur, pliant légèrement mes jambes.

Mon visage se crispait, quand Octavia disposait ce qu'elle avait dans les mains, devant moi.

-T'es forte, m'encourageait elle.

Je la regardais alors, et esquissait un faible sourire.
Elle allait devoir apprendre à être indépendant, et n'attendre l'aide de personne. Sinon elle s'y habituerait, et ça signerait sa perte.

Quand je versais le liquide sur la compresse, je tenais le bout de flèches dans mes doigts, avant de respirer fortement.

-Tu veux t'endurcir ?

Octavia fronçait ses sourcils, passant ses yeux de la flèche plantée dans mon épaule, aux miens.

Et hochait la tête, perdue.

-Enlève la flèche.

Quand j'ai du soigner un membre de mon peuple, la première fois, j'étais tétanisé.
De lui faire mal, de ne pas bien faire les choses.
De me dégonfler.

La peur ne doit pas être un frein.

-C'est comme ça que j'ai appris.

Elle avalait péniblement sa salive.

-Je vais te faire mal.
-Ce qui ne te tue pas te rends plus fort. Vas-y.

Elle regardait à nouveau la flèche, avant de s'avancer.
Ses mains tremblaient faiblement, mais ça se voyait sur le bout de ses doigts qui bougeaient sans raison.

Elle effleurait le bout coupé, hésitant.

-Moi, je le veux.

Alors comme ça, le grand Bellamy voulait s'endurcir ?
Ou bien trouver un prétexte pour me soigner, et éloigner sa sœur de ça.

-Octavia, sors.
-Mais je ...
-Sors.

Son ton était sec, alors que la brune le dévisageait. Soupirant.

Et alors, la main du brun appuyait lourdement sur mon épaule.

Mes fesses tombaient au sol. Je lâchais un bruit de douleur, fermant les yeux.

-Je compte, ok ?

Je hochais de la tête, quand il se mit à genoux, face à moi.
Il était trop proche, je n'aimais pas ça.

-Un ...

Il ne terminait même pas son décompte, que le premier bout de bois fut retiré, avant que sa main droite n'exerce une forte pression.

Je serrais des dents, inspirant si fortement que je sentais l'air frais s'engouffrer dans ma gorge un peu trop violemment.

Par réflexe, j'avais agrippé sa main gauche, qui venait de tirer ce foutu bout de bois.

-Allez, sers fort.

Je hochais de la tête, yeux fermés.
Le bruit de la flèche ensanglanté tombant sur le sol me disait qu'on avait fait la moitié du chemin, déjà.

Et sa main serrait la mienne, la posant sur ma cuisse.
Je la serrais si fort, que mes ongles lui laisseraient d'énormes marques.
Et une grande douleur.

Mais il ne dit rien, continuant de faire pression sur mon épaule.

Les secondes s'écoulaient, voir même les minutes, dans ce silence où seul mon souffle résonnait.
Très fort, comme les battements de mon cœur.

J'en avais des sueurs froides, je me sentais partir.

Je n'avais pas dormis de la nuit, rien mangé.

Ça ne mettait aucune chance de mon côté.

-La deuxième, maintenant, ok ? Demandait il.
-Hum.

Je ne voulais pas ouvrir les yeux. Je hochais seulement de la tête, relevant le menton haut. Très haut. Comme si je m'empêchais de voir ça.

-He, tu te rappelles quand on était sortit, le jour de ton anniversaire ?

Ce jour-là, bien sûr que je m'en rappelle.
Mon frère s'assurait que personne ne nous prendrait, et ma mère également.

Bellamy avait insisté des jours durant, pour que l'on me laisse sortir. Et à aucun moment, on ne s'était fait prendre. Tard dans la nuit déjà bien entamé, on s'était caché, pour admirer la vue qu'offrait cette grande vitre. Sur la terre.

Sans penser qu'elle serait comme ça.

Je me rappelle encore de sa main sur mon épaule, quand tout deux nous regardions cette terre, qui serait à nouveau notre.

Nous avions des tonnes de projets en tête, et maintenant, plus qu'un.

Sauver l'autre.

-Oui, je soufflais, mes seize ans.
-Exactement, je l'entendais sourire, je te l'avais dis, qu'on y arriverais.

C'était vrai. Il m'avait promis que d'une manière ou d'une autre, on irait sur terre.
Et que là-bas, je serais libre de vivre comme je l'entends.
Je n'aurais plus à me cacher.

Nous n'aurions plus à nous cacher.

-Pas de la meilleure des manières. J'ironisais.
-Certes, mais je t'ai retrouvé, libre.
-B..

Ça faisait des mois et des mois que je n'avais pas prononcé son prénom. Ça me brûlait les lèvres.
Comme le hurlement qui m'a été arraché, quand cette deuxième et dernière flèche eu le même destin.

Je sentais les picotements affreux, et l'impression qu'une brûlure était amplifié par des dizaines de petites entailles en pleine action.

J'avais appuyé mon front contre son épaule, l'agrippant de ma main. C'était à moi, de m'accrocher à lui, cette fois.
J'essayais de me rappeler ce souvenir, pour en oublier la douleur trop forte. 

Son autre main faisait pression, elle aussi.

Sa joue s'était automatiquement appuyé contre ma tête, quand je m'étais réfugié contre lui. Il ne pouvait me tenir dans ses bras, mais je comprenais son intention.
C'était encore plus fort.

-Appuie toi contre mon front, murmurait il. Voilà, comme ça. Respire calmement, imite moi.

Je tenais ses trapèzes de mes mains, appuyant un peu trop fort de mes ongles dans le haut de son dos.
Son front s'était collé au mien, quand je serrais des dents pour évacuer.

Sa respiration était lente, bruyante.
La mienne se calait petit à petit sur la sienne, avec les secondes passant.

Ma poitrine se soulevait, puis s'abaissait en douceur.

Alors, mettant calmé, je me reculais de peu. Pour ouvrir les yeux, pouvoir le regarder.

-Je ne veux pas voir. Avouais je.

Ça n'allait que me mettre encore plus dans les vapes.
Je ne devais pas m'évanouir maintenant, je n'étais pas faible.
Je ne devais pas montrer plus de faiblesses.

-Alors ne regarde pas.

Mais quand il me regardait aussi directement, c'était dur.

-Je vais te regarder, c'est ça ? Je murmurais.

Son petit sourire détendait mes traits de visage.
Quand une douleur plus vive me transperçait, je me crispais.
Avant de reprendre une respiration normal, et arrêter de froncer mes sourcils.

Je devais essayer de me débrouiller, ne pas perdre cette habitude.
Mais l'habitude qu'il prenne soin de moi, elle aussi, je l'avais perdu.

Et je l'avais perdu lui.



Je m'étais même pas rendu compte que je poste ce chapitre 8 jours après le dernier, du coup j'ai corrigé que le début des fautes- sorryyy

En espérant qu'il soit à votre goût celui-là aussi !
Bisous <3

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