Paulo le fou

By AnissaGuiot

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Paulo se croit fou, mais l'est-il vraiment ? More

Paulo le fou

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By AnissaGuiot

-Il nous ignore ! Il fait comme s'il ne voyait rien !

La voix que Paulo, en effet, prétendait ne pas entendre était outragée et la femme à qui elle appartenait montrait des signes évidents de colère. Pourtant, Paulo n'était pas volontairement impoli. Il croyait tout simplement que ce qu'il voyait et entendait venait de son imagination. Ce n'était, bien sûr, pas le cas. Il y avait bel et bien une femme et deux hommes entre le canapé et la télévision.

Comme les autres avant eux, ils étaient apparus brusquement, ou presque. Paul n'avaient pas encore fait le lien entre le bourdonnement dont il ne pouvait jamais déterminer l'origine et l'apparition de ceux qu'il finirait par appeler les intrus.

La femme reprit, à l'attention du plus âgé des deux hommes :

-Il nous voit ! On le gène !

Elle venait de remarquer que Paulo s'était légèrement déplacé vers la droite du canapé, pour mieux voir l'écran. Le jeune homme regretta immédiatement son geste. Il avait - naïvement - espéré faire disparaître ces trois personnes en se concentrant sur le film qu'il avait jusqu'alors suivi sans grand intérêt mais il n'avait fait que reconnaître leur présence.

-Où sommes-nous ? demanda, presque timidement le premier homme en regardant Paulo.

-Nous sommes morts ! répondit la femme avec violence. Et nous - elle insistait sur le pronom - sommes coincés dans un taudis !

Aussi piqué qu'il fut par cette remarque, Paulo fit en sorte de n'en rien montrer de peur de signaler à nouveaux aux intrus qu'il les voyait et entendait. Certes, l'appartement n'était pas des plus reluisants et le désordre y régnait depuis assez longtemps mais Paulo s'y sentait bien. L'apparition de ces trois personnes, chez lui, et avec une telle précision, mettait en péril l'équilibre qu'il avait réussi à trouver.

Paulo se savait en danger depuis longtemps déjà. Il sentait en lui, dormante, une forme de folie contre laquelle il ne pourrait pas toujours gagner. Enfant, chez sa tante, il avait de longues conversations avec une chaise vide. Chez la voisine, il riait devant la cheminée et criait « Encore ! Encore un tour de magie ! ».

Il inspirait une grande honte à sa mère. A force de l'entendre murmurer, dans un soupir désolé, « mon fils est fou ... » aux oreilles de qui voulait l'entendre, le petit garçon qu'il était avait fini par le croire. Après avoir décrit à un psychologue la vieille dame moustachue et bavarde qui, disait-il avec les mots d'un enfant « habitait dans la chaise » et l'apprenti magicien qui faisait des tours devant la cheminée, il avait tout nié devant une pédopsychiatre. Depuis, ignorer et nier était devenu sa ligne de conduite. « Ça n'existe pas, c'est dans ma tête » lui était un talisman.

Bien que découvert, Paulo persistait à ignorer le dialogue mais cela devenait de plus en plus difficile. Il n'entendait en vérité presque rien d'autre. Déjà, il commençait à perdre contact avec son environnement habituel et rassurant et ce malgré ses efforts pour se concentrer sur un film dont il avait perdu le fil et sa tentative de serrer, aussi fort que possible, l'accoudoir du canapé. En revanche, il percevait de plus en plus clairement les trois intrus. Deux d'entre eux, la femme et celui qu'il avait identifié comme son mari, portaient des tenues de sport et des chaussures de randonnée. Tous deux avaient, sur la peau et sur leurs vêtements par endroits déchirés, des traces de terre. Sur la tempe de l'homme et au coin des lèvres de son épouse, il y avait ce qui ressemblait à du sang.

Le troisième était beaucoup plus jeune. Il ne devait pas être beaucoup plus âgé que Paulo, qu'il regardait avec envie. Lui portait la blouse des patients d'hôpital et il savait qu'il était mort. Il était porteur d'une tumeur au cerveau, diagnostiquée très tard, après qu'il se soit effondré sur le chemin de l'université. Il se souvenait parfaitement du discours peu rassurant du neurologue trop habitué à perdre ses patients pour les regarder dans les yeux. Le coma artificiel allait permettre des examens plus poussés et sans inconfort mais il pouvait aussi ne jamais en sortir, ce qui arriva à peine 48 heures plus tard. Malgré sa résignation, il aurait voulu sortir du coma et vivre encore un peu, comme Paulo dont les jointures blanchissaient à force de serrer l'accoudoir.

-Je ne veux pas être mort, soupira le plus âgé des deux hommes. Son épouse lui répondit avec virulence.

-Et pourtant, c'est ce que tu es. Et moi aussi.

-Mais comment ?

-La chute ! Mais enfin, souviens-toi ! L'accrobranche ... Quelle idée stupide !

L'homme sembla se souvenir. Il posa à nouveau la question « où sommes-nous ? » mais sans s'adresser à personne en particulier.

Paulo faillit répondre « Chez moi. Et je veux que vous partiez maintenant ! », Cela le surprit. Il n'avait plus parlé aux apparitions depuis son enfance. Ce fut le jeune homme qui répondit, et le couple sembla le remarquer pour la première fois.

-On n'est pas vraiment ici. Dans l'appartement, je veux dire. On attend je crois, mais on est ailleurs. Lui -il désigna un Paulo au bord de la terreur - peut nous voir parce qu'il est pas comme les autres, alors c'est comme si on était là mais en fait, non.

Paulo eut envie de leur demander s'ils étaient réels. Il eut même l'envie de s'en assurer par lui-même et c'est de là que vint le sentiment de terreur. Il ferma les paupières si fort qu'il en eut mal. Lorsqu'il ouvrit à nouveau les yeux, quelques dizaines de secondes plus tard, les trois intrus avaient disparu. Il était à nouveau seul et, comme à chaque fois, il avait froid.

Lorsqu'à nouveau il eut conscience du film, Paulo l'arrêta et se dirigea vers son saxophone. L'instrument, laissé hors de sa caisse pendant plusieurs jours, était poussiéreux. Absent à lui-même, il l'épousseta et se mit à jouer. Les sons qu'il sortait de son saxophone étaient son repère, son abri et il s'en servait comme d'autres utilisent l'encens et les incantations.

Après peut-être une heure, Paulo n'avait plus la notion du temps, il rangea l'instrument dans sa caisse. Il était apaisé et il avait pris la résolution de se faire soigner pour ce qu'il croyait être une maladie.

Paulo n'en savait encore rien et il ne l'aurait de toute façon pas accepté mais ni la thérapie ni les médicaments ne le libéreraient de ses hallucinations. Ce qu'était Paulo ne s'expliquait pas. Cela devait simplement être accepté, reconnu sous peine de sombrer dans la dépression ou la folie. Dans le cas de Paulo, quelque temps après ces évènements, il y aurait d'abord un épisode de dépression. La folie ne viendrait qu'un peu plus tard, avec l'aide de médicaments non adaptés et souvent mal dosés.

-Bonjour Monsieur.

Paul, qui n'était plus Paulo le fou, s'exprimait avec déférence. Changer de travail faisait partie du changement de cadre conseillé par son psychiatre et sa guérison en dépendait. Il avait mis toutes les chances de son côté, allant jusqu'à emprisonner son improbable chevelure bouclée au bas de sa nuque. Il se reconnaissait à peine ainsi mais il savait qu'il correspondait aux attentes du directeur du centre d'appel.

-Vous venez des espaces verts. Qu'est-ce qui vous mène à la prospection téléphonique ?

-Je pense avoir fait le tour du métier et je souhaite m'intégrer pleinement dans un univers professionnel tourné vers l'avenir.

Paul était fier de lui. Non seulement il connaissait son texte par cœur mais en plus, il le restituait sans la moindre hésitation. Il parvenait même à ignorer la sensation douloureuse d'enfermement qui le prenait toujours dans les lieux clos.

Avec l'aide de son psychiatre, il avait réussi à se persuader que les grands espaces, une fois qu'il aurait retrouvé une vie normale, ne lui manqueraient pas et que la climatisation des bureaux ne lui apparaitrait plus être un artifice inconfortable.

Le recruteur souligna l'absence d'expérience de Paul mais là aussi, le jeune homme avait une réponse de convenance toute prête. Malheureusement, celle-ci lui échappa, remplacée par le bourdonnement. Paul, qui se sentait redevenir Paulo, se retint à temps de libérer sa chevelure et posa les deux mains à plat sur le bureau, aussi loin qu'il le put de tout objet dont il aurait pu se saisir. Il bégayait presque en mentionnant ses grandes capacités d'apprentissage et son envie de se former au métier de téléprospecteur.

La thérapie ne fonctionnait pas. Paul, Paulo se sentait maudit, injustement puni. La médication était désormais inévitable. L'homme blafard, au cou profondément entamé par l'empreinte d'une corde, qui se tenait derrière le recruteur, était la preuve que Paulo - il ne serait plus jamais Paul - avait basculé dans la folie.

Quelques jours avant son entretien d'embauche, Paulo avait pris des renseignements sur la société mais il avait ignoré les articles sur le suicide d'un collaborateur. La lecture d'un seul article sur le sujet lui aurait appris qu'il s'agissait d'une pendaison et peut-être Paulo aurait-il pu voir les choses sous un autre angle.

Il est aussi regrettable qu'il n'ait jamais pensé qu'il vivait depuis quelques mois à proximité d'un hôpital ou encore que le parc de l'autre côté du boulevard périphérique, dans lequel il avait pourtant travaillé, proposait un parcours d'accrobranche. Récemment, un couple en pleine dispute y avait perdu la vie.

Ces éléments auraient pu apporter un autre regard mais Paulo n'aimait pas trop la presse et ne s'intéressait pas aux nouvelles locales. Il vivait dans une bulle. Il se sentait bien à l'extérieur, où il avait choisi de travailler. Entretenir les végétaux, participer à la création de parcs en ville ou encore fleurir les ronds-points le rendait, tout simplement, heureux. Certes, au travail aussi, il voyait des intrus. Certains cherchaient à attirer son attention mais, dehors, il pouvait toujours porter son regard au loin. D'autres, plus ingénieux et un peu plus facétieux, jouaient à dissimuler dans les végétaux des visages et des silhouettes. Paulo les ignorait, il se répétait que tout était dans sa tête et tant qu'il en avait conscience, il allait bien.

Les trois intrus, puis le pendu avaient tout changé. Lorsque Paulo les avait vus, il n'avait pu les ignorer. Le fait qu'il ait presque parlé aux trois premiers l'avait mené en consultation, en vain puisque le suivant l'avait à ce point pris de court qu'il en avait échoué à son entretien qu'il avait pourtant minutieusement préparé. Tout cela ne laissait à Paulo que très peu d'espoir...

Lors de la séance qui suivit l'entretien malheureux, le psychiatre demanda à Paulo de revenir sur la fréquence des hallucinations :

- Alors, je vous ai déjà parlé de mon enfance. Après, j'ai fait semblant. Quand je voyais des trucs, des gens c'était pas pareil qu'avant vous savez. Quand j'étais petit, je les voyais vraiment. Comme maintenant en fait. Mais après, c'était moins net. Parfois, c'était juste des voix, ou comme des ombres...

Paulo s'interrompît pour réfléchir un instant :

-Il y avait aussi des endroits où je ne voulais pas aller, mais je ne sais pas pourquoi en vérité...

Tout en prenant des notes, le psychiatre réfléchissait au cas de son patient. Le jeune homme s'exprimait très bien, même lorsqu'il semblait fragilisé ou perturbé par ses propres souvenirs. Il était d'une politesse exemplaire et qui n'avait rien d'obséquieux. Rien, chez ce patient un peu atypique, ne laissait penser à un quelconque déséquilibre. Paulo lui avait certes avoué qu'il aimait être reconnu et apprécié et de cette envie de reconnaissance, le médecin avait conclu à une fragilité qui demandait un soutien affectif mais c'était là, à part évidemment la précision des hallucinations, le trait le plus saillant des consultations. Le jeune homme n'avait pas perdu contact avec le réel et semblait au contraire très lucide quant à lui-même.

En vérité, Paulo avait le choix. Il avait toujours eu le choix, entre accepter d'être ce qu'il était ou choisir de se faire déclarer fou. La première solution était la plus difficile. D'autres la choisissent mais le prix est très lourd. Dans le cas de Paulo, cette solution était compromise ... Le chemin qu'il aurait à parcourir s'il choisissait de reconnaître ses visions comme réelles était un chemin qu'il ne pouvait baliser seul et personne ne pouvait l'aider. Paradoxalement, c'est souvent cela qui mène les gens comme Paulo à la vraie folie. Se faire déclarer fou en revanche s'avérait plus simple même si cela a aussi son lot de dangers et de risques. Aucun choix n'est jamais aisé, ni évident. Paulo avait choisi de se faire déclarer fou mais son psychiatre ne le voyait pas ainsi. Certes, il donna à son jeune patient des médicaments pour arrêter les manifestations de ce qui semblait être un trouble dépressif. Les hallucinations étaient dues à une grande imagination et bien sûr, une surveillance allait être de rigueur mais Paulo ne présentait aucun signe de folie à proprement parler.

Au cours des sept mois qui suivirent cette consultation, Paulo se rendit chez son psychiatre deux à trois fois par mois. Il avait fallu changer le dosage des médicaments à cause de tremblements mais le traitement avait fini par fonctionner. Au bout de quelque temps, Paulo avait même pu reprendre une formation. Il était désormais conducteur de trains. Au moment d'arrêter le traitement, Paulo était encore en apprentissage et, de peur que le sevrage ne le déstabilise, il avait augmenté la fréquence des rendez-vous lorsque ses déplacements le lui permettaient.

Paulo aimait ses trains, ses rails et les lignes droites à n'en plus finir. Il aimait être seul dans sa cabine et conduire son train, sa locomotive ... Il avançait, l'esprit libre. Plus libre que dans les parcs et jardins, plus libre que dans les cabinets médicaux.

L'avantage de ce nouveau métier s'était précisé d'abord pendant la phase de diminution du traitement puis après l'arrêt complet de celui-ci. Lorsque, rarement désormais, des visions se profilaient, Paulo pouvait les ignorer en regardant aussi loin que possible par la vitre. Il y avait eu des cas particuliers certes, avec quelqu'un debout sur les rails mais, avec toutes ces heures passées à détailler chacune des visions dont il se souvenait, il avait appris à faire le lien entre le bourdonnement et l'arrivée d'un intrus. Des acouphènes, avait diagnostiqué le psychiatre. Rien de grave, c'est gênant mais très commun. Ce mot avait rassuré Paulo. Il n'était pas le seul et surtout, puisqu'il pouvait nommer le bourdonnement, il pouvait s'en servir comme d'une alarme et se reprendre avant même que la vision d'un intrus ne se précise.

Enfin, tout était résolu. Il y avait eu un traitement efficace puisque les visions s'étaient faites moins fréquentes et moins précises puis un arrêt du traitement. Les séances avaient permis à Paulo de mieux gérer ses hallucinations. Tout allait bien, enfin.

Dans les faits, Paulo avait, sans même y penser, résolu sa situation d'une façon assez originale. Il avait eu le choix entre deux voies et, à sa manière, il avait choisi les deux. « Je suis fou » avait-il pensé, « j'ai besoin d'un traitement » s'était-il dit. J'arrive à la fin de la partie de son histoire que je connais et je ne saurais vous dire si ce jeune homme avait eu conscience de ce qu'il mettait en place mais voici ce que je pense. Ce tout jeune homme a utilisé sa plus grande peur, la folie, pour réussir à accepter ses visions et ne plus en souffrir. Si la démarche lui est restée d'un bout à l'autre inconsciente, elle n'en est pas moins courageuse. A ma connaissance, Paulo ne sait toujours pas comment utiliser ses visions mais il est jeune et tout peut encore arriver ...

A chaque escale, entre deux trains, Paulo se promenait dans la ville où il avait amené ses passagers. Il mettait à profit les quelques heures de repos pour aller jouer du saxophone dans les rues et sur les marchés. Il n'avait pas d'autorisation pour cela mais donner de la musique aux gens, à tous ces inconnus dont il ne voyait que les jambes, le rendait suffisamment heureux pour passer outre l'illégalité de ses concerts improvisés. Paulo était heureux et il n'avait jamais rien demandé de plus.

Avant de vous laisser, il faut que je parle de quelqu'un d'autre. Peut-être cela vous aidera à mieux comprendre notre héros ...

Le docteur Allard n'avait plus vu Paulo depuis deux mois et aucune nouvelle séance n'était prévue. Il avait donc archivé son dossier après l'avoir relu et il mettait son cabinet en ordre pour le lendemain. Tous les patients n'étaient pas comme Paulo et le dernier de la journée avait été particulièrement difficile. Le psychiatre s'était promis de faire attention sur le palier. La veille, l'ampoule avait été remplacée mais elle était bien trop forte pour le petit espace qui menait aux escaliers. La lumière était crue et blanche et le médecin en fut très gêné en allumant le plafonnier. Il eut une seconde d'inattention et c'est ainsi que les événements le menèrent à une mort prématurée. Allard n'avait tout simplement pas remarqué qu'un coin du tapis était relevé car il avait fermé les yeux. Il perdit l'équilibre mais jamais il ne sut vraiment comment. Sa véritable erreur cependant avait été de ne pas lâcher sa mallette. Il aurait pu alors attraper la rampe de sa main droite et s'en sortir avec une vilaine entorse ou une fracture. Au lieu de cela, le médecin chuta, emporté par son propre poids et celui de sa mallette, alourdie par les dossiers patients qu'il voulait étudier le soir même. Après une dizaine de marches, l'escalier tournait brusquement sur la droite et c'est là, précisément, que prit fin la vie du docteur Allard.

Après un temps qui lui avait semblé très long, Allard se réveilla dans une ville qu'il ne connaissait pas. Il avait un vague souvenir d'être tombé dans les escaliers mais ce qui le surprenait le plus, c'était cette sensation de légèreté. Il savait, ou plutôt, une partie de lui, distante et affaiblie, savait qu'il aurait du se trouver dans la cage d'escaliers de son cabinet mais cette information avait de moins en moins de sens à mesure que la sensation de légèreté augmentait. C'était à n'y rien comprendre ... Et ce bruit de fond, celui d'une rue passante, était tout aussi incompréhensible. Et d'où venait cette musique ? A la seconde où Allard eut cette pensée, il vit un jeune homme qui jouait du saxophone et reconnut Paulo, qui à cet instant hésita sur une note. Son ancien patient s'était coupé les cheveux et portait un uniforme ... Il y a avait des gens autour d'Allard, et deux enfants qui dansaient mais personne ne le remarquait. Paulo ne le voyait pas non plus. Il avait de toute façon fermé les yeux. Allard l'appela, plusieurs fois mais Paulo continuait à jouer, les yeux fermés. Le psychiatre repensa à leur dernier entretien où Paulo lui avait dit :

- Je les vois encore, mais c'est flou, et c'est vraiment rare. Et je ne les entends plus.

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