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By Offstorms

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๐˜š๐˜บ๐˜ญ๐˜ท๐˜ข๐˜ช๐˜ฏ ๐˜ฆ๐˜ด๐˜ต ๐˜ถ๐˜ฏ ๐˜ซ๐˜ฆ๐˜ถ๐˜ฏ๐˜ฆ ๐˜ฑ๐˜ช๐˜ญ๐˜ฐ๐˜ต๐˜ฆ ๐˜ฅ๐˜ฆ ๐˜๐˜ฐ๐˜ณ๐˜ฎ๐˜ถ๐˜ญ๐˜ฆ ๐˜œ๐˜ฏ ๐˜ฑ๐˜ฐ๐˜ถ๐˜ณ ๐˜๐˜ฆ๐˜ณ๐˜ณ๐˜ข๐˜ณ๐˜ช. ๐˜Š๐˜ฆ ๐˜ฒ๏ฟฝ... More

โ€ข Avant-propos โ€ข
โ€ข Chapitre un : La rencontre โ€ข
โ€ข Chapitre deux : Mots รฉchangรฉs โ€ข
โ€ข Chapitre trois : La peur โ€ข
โ€ข Chapitre quatre : Le paddock โ€ข
โ€ข Chapitre cinq : L'article โ€ข
โ€ข Chapitre six : La course โ€ข
โ€ข Chapitre sept : La haine โ€ข
โ€ข Chapitre huit : La promesse โ€ข
โ€ข Chapitre neuf : La brรปlure โ€ข
โ€ข Chapitre dix : L'accident โ€ข
โ€ข Chapitre onze : Le cauchemar โ€ข
โ€ข Chapitre douze : Mal de pays โ€ข
โ€ข Chapitre treize : Murmures nocturnes โ€ข
โ€ข Chapitre quatorze : Retour ร  la rรฉalitรฉ โ€ข
โ€ข Chapitre quinze : Le gala โ€ข
โ€ข Chapitre seize : Bleu Roi โ€ข
โ€ข Chapitre dix-sept : Antoine โ€ข
โ€ข Chapitre dix-huit : Coeur de feu โ€ข

โ€ข Chapitre dix-neuf : ร‚me de feu โ€ข

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By Offstorms

Pierre était beaucoup de choses. Il ne se considérait pas spécialement comme une bonne personne - il était trop égoïste, trop intéressé par Sylvain pour faire attention à quoi que ce soit d'autre depuis des mois... des années, peut-être. Pourtant, alors que son ami lui offrait enfin ce qu'il voulait sur un plateau en argent, il ne pouvait pas le prendre.

Il fixa la silhouette du pilote, à peine visible dans la pénombre de l'hôtel. Le corps de Sylvain caressé par la lueur de la lune qui se trouvait à l'extérieur, donnant à sa peau un aspect satiné, éthéré. Là, entre ses bras, sur ce lit, son coeur se comprima dans sa poitrine. Il ne voulait pas de cette relation bancale. Il ne pouvait pas.

- Pierre... pourquoi tu pleures ?

Surpris, le grand brun se redressa, passa une main sur ses joues trempées de larmes. Il recula, refusant de regarder Sylvain allongé sur le lit, ses sourcils froncés et ses lèvres pincées. Ils n'étaient pas allés bien loin - son ami avait encore son pantalon - et Pierre était frappé d'une tristesse sans fin.

- Je suis désolé, lâcha-t-il du bout des lèvres. Je ne peux pas faire ça.

- Je ne comprends pas, souffla le pilote de Ferrari.

Il se redressa, attrapa son T-shirt qui traînait pour s'habiller, avant de se pencher sur la silhouette de Pierre, assit sur le bord du lit.

- C'est ce que tu voulais, lui rappela-t-il, comme une sentence.

- Non. Sylvain, je... je n'ai que faire du sexe. A quoi ça me servirait ? Ce n'est pas ça que je veux.

Il ferma les yeux, refusant de le regarder.

- Je t'aime.

Un long silence lui répondit. Pierre ne voulait pas affronter le regard de son ami, le jugement qu'il verrait là, dans ces yeux qu'il avait si longtemps contemplés quand personne ne faisait attention. Il sursauta lorsqu'une main glissa sur sa joue, puis l'autre.

- Pierre, regarde-moi.

Le concerné hésita un instant avant de relever la tête, fixant son ami. Ce dernier le regardait avec tendresse, et ses gestes étaient plus doux qu'ils ne l'avaient jamais été. Sylvain lui adressa un sourire, essuya ses larmes du bout de ses pouces.

- Sérieux, t'es tellement con.

- Hey ! se plaignit le fan.

Son ami éclata de rire.

- Je suis sincère ! T'aurais pas pu me dire ça dès le début ?! Avec ton discours tout décousu, j'ai cru-

- Quoi ? Que je ne voulais que du sexe ?

Sylvain pinça les lèvres. Il haussa les épaules, semblant soudain gêné de le regarder.

- Bah... c'est un peu l'impression que ça donnait, je trouve. Avec ton explication bancale sur ce que tu ressentais, c'était pas vraiment clair !

Pierre n'en revenait pas. Il secoua la tête, ricana nerveusement, tirant sur le col de son T-shirt. Il leva les yeux vers le pilote qui se tenait debout face à lui - seul moment où il était plus grand que lui.

- Je suis désolé si je n'ai pas été clair. J'étais stressé.

Sylvain secoua la tête, amusé, avant de s'installer à ses côtés. Il fixa le vide, sa cuisse collée à celle de son ami. La lun éclairait leurs deux visages, juste assez pour qu'ils puissent tourner la tête et se regarder, gênés.

- Ce n'est pas ta faute. Je ne voulais pas y croire, au début. Je veux dire, pourquoi moi ? Après tout ce qu'il s'est passé, tout ce que tu as découvert à mon sujet... je ne comprends pas ce qu'il peut bien y avoir d'intéressant, lâcha le pilote.

- Tu as tort. Je t'ai pourtant dit que je voulais prendre soin de toi, si tu me laissais faire, rappela le grand brun.

- Et je me rappelle bien t'avoir dit que c'était voué à l'échec, répliqua son ami.

- Pourtant tout va bien, n'est-ce pas ? Alec a utilisé sa dernière cartouche contre toi. Dans quelques jours, les médias auront oublié cette histoire stupide. Il ne peut plus te toucher alors que je sais, alors qu'Ascari est au courant... sans oublier ton contrat chez Alpine.

- Je sais, c'est juste que... pendant des années, j'ai été habitué au malheur, et toutes ces bonnes nouvelles... c'est comme si c'était un piège. Comme si quelque chose d'horrible allait arriver, murmura Sylvain.

- Ce ne sera pas le cas. Pas tant que je peux l'empêcher, fit Pierre.

Un rire échappa à son ami.

- On est ridicules, hein ? Depuis quand on est devenus si coincés à propos de tout ça ?

- Je ne sais pas. Mais on est pas obligés de l'être, tu sais.

Pierre baissa les yeux sur ses mains jointes, crispées sur ses genoux. Son coeur battait à tout rompre, et il n'avait pas manqué l'absence de réponse de son ami suite à sa seconde déclaration. Il essayait de ne pas pleurer une seconde fois - il ne pouvait pas lui montrer la souffrance qu'il cachait derrière un sourire crispé, son corps tremblant.

- Quand je me suis réveillé de mon accident à l'hôpital... j'ai eu l'impression que tout avait changé, souffla soudain Sylvain.

- Comment ça ?

Un sourire traversa le visage du pilote. Sans le regarder, sans même tourner la tête vers Pierre, il posa sa main droite sur les siennes.

- J'ai ouvert les yeux, terrifié à l'idée qu'il me soit arrivé quelque chose... d'irréparable. Que je ne puisse plus jamais être dans une monoplace, à être en Formule Un. Et pourtant... quand je t'ai vu à mes côtés dans l'hôpital, je n'avais plus si peur que ça, comme si, au final, tout irait bien. Peu importe l'issue.

Sylvain tourna la tête, fixant le ciel nocturne par la fenêtre. Les étoiles étaient éblouissantes, même à travers la baie vitrée.

- Depuis ce jour, je n'arrête pas de penser à toi. De penser à l'avenir, de ce qu'il adviendra de nous. Je ne peux... non. Je ne veux pas te laisser partir. Penser à la trêve hivernale, au fait que tu pourrais trouver quelqu'un et me laisser seul. Je pense que j'ai des sentiments pour toi depuis des semaines... peut-être des mois. Il faut croire que passer non loin des portes de la mort m'a ouvert les yeux, plaisanta-t-il.

Pierre le fixa, bouche bée, son coeur tambourinant dans sa poitrine. Il ne parvenait pas à y croire, terrifié à l'idée qu'on lui fasse une mauvaise blague. Il ne faisait pas confiance à son ouïe, persuadé d'avoir mal entendu ce qu'il avait pourtant attendu avec tant d'espoir.

- La première fois que j'ai voulu t'embrasser, c'est après ma victoire à Imola, continua le pilote de Ferrari. Dans ce couloir, juste avant le podium. J'étais persuadé que c'était juste l'adrénaline de ma victoire... mais même les semaines qui ont suivi, pendant mes défaites... j'en avais toujours envie. Peut-être même encore plus.

Pierre ne tenait plus. Il se tourna totalement vers Sylvain, le dévisageant. La question sur le bout des lèvres.

- Qu'est-ce que tu essaies de me dire, précisément ? demanda-t-il.

Le regard de son ami s'adoucit. Avec lenteur, il leva une main vers son visage, effleura ses lèvres du bout des doigts, fasciné par leur texture.

- Que je t'aime, moi aussi. Que tu peux m'avoir, si c'est toujours ce que tu veux.

Pierre rit, les larmes aux yeux.

- Pourquoi est-ce que j'aurai changé d'avis ? Tu es la plus belle chose qui me soit jamais arrivé.

Cette fois-ci, lorsque Pierre se pencha sur son ami pour l'embrasser, il n'avait plus peur d'être rejeté. A vrai dire, il n'avait plus peur de rien - il se sentait plus libre qu'il ne l'avait jamais été, et lorsque le corps de Sylvain s'appuya contre le sien dans la pénombre, leurs silhouettes éclairées par ce rayon de lune solitaire, Pierre se sentit plus entier qu'il ne l'avait jamais été.

◈ ━━━━━━━━━━━━━━ ◈

Les mois passèrent. La victoire de Sylvain en tant que champion du monde était imminente, si proche qu'il pouvait la toucher du bout des doigts. Un pilote Red Bull n'était pas loin dans le classement - la dernière course de la saison serait la plus acharnée pour remporter les points.

Comme Pierre l'avait prédit, Alec n'avait plus de quoi faire pression sur son pilote. Il avait tenté, presque une semaine après le fiasco des médias, de tabasser Sylvain - qui lui avait rendu coup sur coup, pour la première fois de sa vie, avant d'apporter une vidéo prise par son ami comme preuve à la FIA. Il n'en avait pas fallut davantage pour que la réputation du coach soit ruinée et que d'autres sortent du silence - des pilotes, maltraités pendant des années au sein de Ferrari sans rien pouvoir faire. Une bonne partie de l'équipe fut également licenciée, et même si elle s'était reconstruite jusqu'à devenir quelque chose de bien, Sylvain ne comptait pas rester. Il avait assez vu le rosso corsa pour toute une vie. La saison prochaine serait chez Alpine, comme il l'avait promis à Alexandre Ascari.

- Je suis terrifié, avoua-t-il.

Pierre tourna la tête dans sa direction, sa main effleurant sa peau dans la pénombre. Depuis leurs aveux au Mans, leur relation avait évolué pour le mieux. Sylvain n'avait encore jamais vécu une chose pareille, et la sérénité qu'il ressentait en présence de Pierre l'effrayait parfois.

- De quoi as-tu peur ? demanda son petit-ami.

- Abu Dhabi. La victoire est si proche, il n'y a qu'une poignée de points entre moi et Red Bull... et si jamais je n'étais pas premier ? Si jamais je perdais ?

- Tu vas gagner, Sylvain, souffla Pierre avec douceur. Tu es le meilleur pilote de cette génération. C'est un miracle que tu en sois arrivé là avec l'équipe et le coach que tu devais supporter.

- Mais-

- Il n'y a pas de mais, répliqua Pierre avec un sourire. Tout le monde sait déjà que c'est toi, qu'on verra au sommet demain. Tu t'es qualifié P3...

- Comme au Mans, continua Sylvain.

- Comme au Mans, confirma Pierre. Si ça, ce n'est pas un signe, je ne sais pas ce que c'est.

Le plus grand roula entre les draps pour se placer au-dessus de Sylvain. Appuyé sur un coude, il effleura le visage du pilote, repoussant les cheveux qui tombaient devant les yeux de ce dernier.

- Plus que tout, je sais que tu vas y arriver. Je n'ai jamais été aussi sûr de ma vie à propos de quoi que ce soit.

Sylvain rit, le poussa d'un coup d'épaule, le forçant à s'affaler à ses côtés dans le lit.

- T'es médium, pour me sortir des conneries pareilles ? s'esclaffa-t-il.

- Peut-être. Ou alors, je crois juste en toi.

Pierre tourna la tête dans sa direction, s'agita un peu jusqu'à se retrouver à sa hauteur. Il posa ses lèvres sur l'épaule du pilote.

- Tu es un prodige. Le plus jeune pilote de Formule Un de tous les temps. Ça doit pouvoir compter pour quelque chose, n'est-ce pas ?

Sylvain ferma les yeux, savourant le contact de leurs peaux liées. Il pensa à sa mère, qui ne lui adressait plus la parole depuis la mort de son beau-père. Il pensa à Agnesa, qui se tiendrait demain dans son petit restaurant italien au fin fond d'Aydat, à afficher la course sur la télévision tout en s'occupant des commandes de ses habitués. Il pensa à Antoine, la joie qui aurait illuminé son visage en le voyant là aujourd'hui.

Il pensa à Pierre. A sa présence infaillible de ces derniers mois, de ses phalanges ensanglantées ce soir-là, à Monaco. De ce baiser, échangé au-dessus de la piste, au Mans.

Sylvain voulait gagner, pour chacun d'entre eux. Il voulait pleurer, éclaboussé par le champagne, et se sentir vivant, à jamais.

- Quand je vais gagner, demain... ne me regarde pas d'en bas. Je refuse de célébrer sans toi.

- Dans ce cas, t'as intérêt à assurer, plaisanta Pierre.

Ils se turent, appréciant le silence pendant de longues minutes avant que le pilote ne reprenne la parole.

- Après tout ça, pendant la trêve hivernale... qu'est-ce qu'on va faire ?

- Peu importe. On pourrait visiter des coins sympas. J'ai toujours voulu voir le Nürburgring, lâcha Pierre. Tu pourrais aller piloter là-bas. Je suis sûr que beaucoup de gens adoreraient t'y voir.

- Quelle drôle d'idée ! Mais pourquoi pas, souffla Sylvain avec enthousiasme.

Pierre effleura ses doigts, qu'il trouva entre les draps de soie.

- Peut-être qu'on pourrait fêter Noël avec Agnesa.

Sylvain se redressa d'un coup. Son petit-ami le fixa, un peu surpris.

- Tu penses ce que tu dis ? demanda le pilote.

- Bien sûr. Je sais à quel point elle compte pour toi. Noël, ça se fête en famille, n'est-ce pas ? Même si la nôtre est dysfonctionnelle-

- Nous sommes une famille ? répéta Sylvain.

Pierre se rendit compte que son copain avait les larmes aux yeux. Son coeur battant dans sa poitrine, il lui adressa un sourire, essuya les larmes du bout des doigts.

- Évidemment, répondit-il.

Sylvain se pencha vers lui, l'entraînant dans un baiser qui avait le goût du sel. Pierre rit, le repoussa légèrement pour mieux le prendre dans ses bras, roulant dans le lit.

- Que ce soit sur les circuits ou ici, tu as une telle passion en toi !

- Ah ?

Pierre lui sourit, mêlant ses doigts aux siens.

- Lorsque je t'embrasse, j'ai l'impression de goûter des flammes. Celles qui brûlent à l'intérieur de toi.

◈ ━━━━━━━━━━━━━━ ◈

Si les hurlements de la foule avaient semblé assourdissants à Monaco, cela n'avait plus rien à voir avec Abu Dhabi. Sylvain était persuadé qu'il allait finir sourd, ou au moins rentrer à l'hôtel tard le soir avec des acouphènes. Pourtant, il ne s'en plaignait pas - ces cris de joie étaient pour lui, alors qu'il venait de passer la ligne d'arrivée premier, pleurant tellement sur les derniers mètres que c'était un miracle qu'il n'ait pas terminé dans une barrière. Il ne voyait rien dans son casque, il tremblait.

- POUR LA TOUTE PREMIÈRE FOIS, SYLVAIN LEVY EST CHAMPION DU MONDE !!

Le hurlement du présentateur paraissait n'être qu'un rêve. Sylvain quitta sa monoplace, retira son casque, dévoilant son visage baigné de larmes au reste du monde. Pour la dernière course, il portait une combinaison d'un rouge vif, brodée d'un gigantesque cheval noir sur son flanc gauche. Dans un coin de sa tête, il pensa aux jolies photos qu'il pourrait garder en souvenir, ses larmes sur le cadre. Nostalgique d'un passé lointain.

Les gens hurlaient son nom. "Forza Ferrari !" ajoutaient d'autres fans hystériques. Leurs sourires étaient semblables à des banderoles, le rouge de leurs tenues comme une mer infinie.

La suite des évènements était floue, et Sylvain se retrouva entraîné vers le podium. Les gens lui tapaient dans le dos pour le féliciter, chantaient ses louanges. Il pleurait toujours, mais il s'en moquait - personne ne viendrait lui en tenir rigueur. Il laissa ses yeux glisser sur la foule, cherchant Pierre, mais comment le repérer au milieu de tant de monde ?

Un drapeau français fut jeté sur ses épaules. Du coin de l'oeil, il remarqua le pilote de Red Bull, le pli furieux de ses lèvres, alors qu'il venait de voir la victoire échapper à ses mains tendues. Sylvain voulait rire, étaler la joie qui menaçait d'exploser, quitter sa poitrine.

Il écouta d'une oreille distraite le présentateur, crispa ses doigts sur le trophée qu'on déposa entre ses mains tremblantes. Il voulait vider le champagne sur ses concurrents mais ces derniers l'esquivèrent, l'amertume de la défaite encore trop présente sur leurs lèvres. Peu importe - Sylvain vida la bouteille sur la foule qui se trouvait en contrebas en riant, son trophée coincé sous le bras malgré son poids.

De longues heures plus tard, après avoir enduré des interviews, des photographies et on ne savait quoi d'autre encore, Sylvain se retrouva libre. Une grande fête était organisée pour sa victoire mais pour l'instant, il s'en souciait peu, cherchant Pierre du regard.

Il retrouva le grand brun au détour d'un couloir, posant une main sur son bras.

- Je ne t'ai pas vu, au podium.

- Tu m'as dit de ne pas te regarder d'en bas. J'étais dans les gradins, juste à droite du podium, répondit Pierre.

Il lui adressa un sourire avant de l'enlacer tendrement, laissant le pilote de Ferrari couronné glisser sa tête contre son épaule.

- Je t'avais bien dit que tu y arriverais, souffla le fan avec un sourire.

- Tu avais raison, confirma Sylvain.

Il redressa la tête, le laissant poser les mains sur le trophée. Pierre observa la gigantesque pièce de métal doré, le nom de son pilote gravé sur la plaque juste avant la cérémonie de remise des prix. Il passa son doigt sur le prénom de Sylvain, releva les yeux jusqu'à son visage. Il se tenait là devant lui, dans sa tenue rouge flanqué d'un gigantesque cheval noir, le regard brillant, les lèvres étirées en un sourire si beau qu'il pouvait sûrement l'éblouir.

Sylvain ressemblait à ce dont quoi sont faits les rêves de gloire ‒ à peine possible, juste assez pour y croire.

Pierre baissa la tête, déposant un baiser entre les mèches rebelles décoiffées par le casque. Il n'était pas capable de trouver les mots pour exprimer ce qu'il avait ressenti en voyant son petit ami au-dessus du monde, les mains sur son trophée et sa bouteille de champagne, rejoignant un panthéon qui n'avait que trop tardé.

- Je suis tellement fier de toi, souffla-t-il finalement, attendri.

Sylvain leva les yeux vers lui. Il était encore difficile de croire qu'ils aient l'avenir devant eux. Que tout ce qui s'était passé de mal avec Ferrari était derrière eux, qu'une nouvelle saison commencerait auprès d'Alpine... qu'il n'y avait plus rien pour se mettre sur leur chemin. Le pilote avait les larmes aux yeux, ses mains crispées sur les vêtements froissés de son petit ami.

Sylvain sourit. Plongés dans la pénombre, cachés aux yeux du monde dans ce couloir étroit coincé entre deux garages - celui de Ferrari et Mercedes - il n'y avait plus qu'eux, et personne pour remarquer l'amour évident qui brillait dans le regard du nouveau champion du monde.

- Je t'aime tellement, Pierre, avoua ce dernier.

Le brun sentit son coeur battre avec force dans sa poitrine. D'un geste, il se pencha pour l'embrasser.

- Je t'aime aussi, souffla-t-il contre ses lèvres.

◈ ━━━━━━━━━━━━━━ ◈

Et voilà pour le tout dernier chapitre de cette histoire ! J'espère tout d'abord qu'elle vous aura plu jusqu'au bout !

Un peu déçue de publier la fin de cette fanfic dans de telles circonstances honnêtement, je pense qu'aucun d'entre nous ne s'attendait à la fin de leur chaîne Youtube, surtout sorti de nulle part comme ça. Je ne vais pas m'étaler sur le sujet, j'ai déjà dit ce que j'en pensais sur mon mur ahahaha

BREF je pense prochainement sortir un gros recueil d'OS sur les pilotes de F1 comme celui que j'avais fait pour Vilebrequin. Rien n'est sûr encore et le rythme de publication sera très lent mais si jamais ça vous intéresse faites-le moi savoir :)

Merci encore d'avoir lu cette histoire, je ferais sûrement un dernier message sur mon mur dans les prochains jours pour vous remercier comme il se doit mais je n'ai pas le coeur à ça ce soir, bien sûr. Des bisous les loulous ! <3

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