J'ai toujours été excitée à l'idée de ne pas mettre de culotte. Il m'est arrivé de le faire au lycée, c'était à la fois effrayant et excitant. J'avais peur qu'on le sache ou pire, qu'on le voit. Et ça, c'était avant Daddy, avant que je ne trouve ce que je cherche, que j'ai un rôle à jouer. Je n'ai jamais eu une telle expérience avec lui, pas encore. Trop protecteur, il m'a toujours demandé d'être prudente, de ne pas trop m'habiller léger et de préserver ma virginité. Cette expérience est donc une des choses que je vais découvrir avec lui.
Pendant tout le repas, je cherche un moyen de faire savoir à Daddy que sa Baby Girl n'est pas complètement habillée, mais impossible. Il regarde toujours ses voisins et j'ai bien trop peur d'accompagner sa main sous la table, au risque qu'on se fasse surprendre. Les voisins pensent qu'il est mon père, alors je ne veux pas qu'ils soient surpris.
A cause de moi, le repas a dû être reporté, car il était à l'origine organisé pour la semaine dernière. Et je ne sais pas si le voisin m'avait proposé de venir pour que je tienne compagnie à fils ou que je devienne sa future petite amie, mais la rencontre n'est pas franchement fructueuse. L'adolescent de seize ans – soit deux ans de moins que moi – ne lâche pas une seconde sa console portable. Il a son casque et les yeux rivés sur l'écran. J'ai pu apercevoir, en passant près de lui, qu'il jouait à un jeu de combat assez violent. Pour un garçon de son âge, c'est normal. Mais il ne décroche pas un mot de tout le temps que nous sommes chez eux. Si son père ne nous avait pas un peu parlé de lui, je ne connaîtrais ni son âge, ni son nom.
Daddy est assis à côté de moi. En bout de table, il y a le voisin, à côté sa femme et en face de moi, leur fils. Je me sens un peu mise de côté, comme je suis censée l'être, mais ça m'attriste un peu. Les grands parlent entre eux de travail et de politique, ce qui ne m'intéresse pas du tout. Je passe le repas à balancer mes jambes dans le vide et jouer avec les cure-dents. En plus, je n'aime pas du tout le regard insistant du voisin.
Heureusement, Daddy ne veut pas user de leur temps et décide de rentrer peu de temps après que nous ayons terminé de manger. Nous les saluons et retournons dans notre maison. Autant dire que la route n'est pas très longue. Par conséquent, nous rentrons très vite.
- J'aimerais bien avoir d'autres voisins..., m'avoue Daddy en retirant ses chaussures.
- Tu ne les aime pas ?
- Pas vraiment.
Je hausse les épaules et m'assieds sur le canapé.
- Mais le repas était très bon.
Il me rejoint et caresse ma tête.
- Tu veux regarder un dessin-animé ? Me propose-t-il.
J'opine de la tête. Il allume la télé et monte un peu le son. En réalité, je n'ai pas regardé la télé depuis un moment. Je ne l'ai jamais vraiment regardée, parce que rien ne m'intéressait. Mais avoir un vrai moment familial avec Daddy change complètement mes habitudes.
Je m'allonge sur le dos et pose ma tête sur les cuisses de Daddy. Il se cale et monte un peu le son. Nous restons ainsi pendant plusieurs épisodes, sans nous dire un mot, jusqu'à ce que Daddy prenne la parole.
- Baby Girl... Viens sur Daddy s'il te plaît...
Il accompagne ses paroles de gestes, qui m'invitent à monter sur lui. Je me mets dans la même position que si j'attendais une fessée, les fesses tendues et le reste de mon corps penché. Je regarde le mur face à moi et me mords la lèvre, pressée de savoir ce que Daddy va me faire.
- Qu'est-ce qu'il y a, Daddy ? Je demande d'une petite voix, en agitant mes jambes.
- Il y a une tâche sur ton short...
Il pose sa main sur mes fesses et la descend jusqu'à la soi-disant tâche. En effet, je peux sentir l'humidité du tissu quand il appuie sur mon sexe. Ses doigts s'enfoncent presque en moi et me font gémir. Je ferme alors les yeux quand il tire sur l'élastique de mon short pour le faire coulisser le long de mes jambes.
- Baby Girl ! Se fâche-t-il. Où es ta culotte ?!
Sa voix n'est pas pleine de tendresse. Je relève la tête pour le regarder, un peu surprise de ne pas l'avoir excité.
- Tu m'as dit de la retirer...
- Et tu n'en as pas remis ! Baby Girl, je suis déçu de toi. Tu es vraiment une vilaine fille.
Il me descend précipitamment et se redresse pour partir. Il m'abandonne sur le sol, à genoux, mon short à mes pieds. Je ne sais pas quoi faire ni quoi dire. J'ai lu dans son regard quelque chose ressemblait à de la déception et de la colère.
- Daddy...
Pour ne pas aggraver mon cas, je me rhabille et rejoins Daddy dans la cuisine, tête baissée.
- Excuse-moi Daddy...
- C'est très mal ce que tu as fait ! Tu dois toujours mettre une culotte, même si je ne te le dis pas. Tu n'as pas le droit de laisser ta fleur sans protection, est-ce que c'est compris ?
J'agite la tête de haut en bas, le bout de mon doigt coincé entre mes dents. Il soupire et passe une main dans ses cheveux.
- Je suis fâché. Je n'ai même plus envie de te regarder, tu es vilaine.
Je grimace.
- On va prendre la douche. Après manger, tu iras te coucher.
La douche est un moment de torture. Daddy pose à peine les yeux sur moi et ses gestes sont très secs. Il me fait parfois un peu mal quand il frotte ma peau avec le gant de toilette ou me tire les bras. Je ne dis rien mais verse des larmes discrètes, qui se confondent avec les gouttelettes du jet d'eau.
A table, il ne m'adresse pas la parole. Il pose mon assiette, des couverts et un verre rempli d'eau. Rien d'autre. Et en dîner, des petits poids et un cordon bleu, tout de même découpé par ses soins.
- Tu ne manges pas ? Je demande en voyant la place vide en face de moi.
- Je ne veux pas manger en face d'une vilaine fille.
Il a une voix vraiment agressive. Il n'est pas vulgaire, ni méchant, mais il me fait clairement comprendre qu'il n'a pas aimé ma surprise. Pourtant, j'étais sûre d'éveiller chez lui des sensations, un désir sexuel... Moi-même, je n'ai plus aucune envie. Juste de retrouver le visage heureux de mon Daddy. Mais il ne tourne jamais la tête vers moi. Il fixe l'écran de la télévision, bras croisés.
Je peine à finir mon assiette. Quand je l'ai terminée, je fais en sorte de le rendre fier. Du moins, de ne pas le décevoir davantage. Je pose mes affaires dans l'évier et monte me laver les dents.
Le miroir au-dessus du lavabo me renvoie une image terne. Mes yeux sont rougis et le bout de mon nez rouge, comme un clown. J'ai même quelques tâches sur les joues, et des gouttes transparentes qui sortent de mes narines. Je les essuie avec du papier toilette avant de brosser mes dents blanches.
En redescendant, je marche très lentement, observant d'abord ses gestes. Je ne veux pas le brusquer, ni paraître trop envahissante. Je l'ai déçu, il faut que je regagne sa confiance.
- Bonne nuit, Daddy...
- Bonne nuit.
Il ne m'offre aucun baiser, mais se laisse embrasser la joue. Je le regarde un moment mais finis par céder et tourner les talons pour remonter.
Je ne sais pas s'il est vraiment vexé ou non. Nous jouons un rôle constamment, mais j'ai peur de lui avoir réellement fait du tort. Si je veux lui demander, il va falloir que je sorte du jeu en utilisant le mot d'alerte : clafoutis. Mais c'est trop tôt. Ce mot est vraiment à utiliser avec modération. Je peux bien attendre la nuit pour être sûre que tout ça fait partie de notre relation. Et dans ce cas, il faut savoir accepter que j'ai fait une erreur, et que je dois être punie pour cela.
Je me couche donc dans un silence absolu. En m'allongeant, je fixe les fenêtres, sur lesquelles il manque toujours des rideaux. J'ai oublié de lui en parler, et ce n'est absolument pas le bon moment !
Cette nouvelle journée me trotte dans la tête. Je garde tous les moments en mémoire, ruminant chaque seconde. J'en ai tellement sur le cœur que je décide de me relever en pleine nuit. Je sors mon journal intime, offert par Daddy, et commence à laisser couler les mots sur les pages. J'en remplis bien une dizaine avant d'être gagnée par la fatigue.
***
- Tu ne m'en veux plus... ?
Je regarde Daddy qui se tient contre la porte de ma chambre.
- Non, Baby Girl. Je ne t'en veux plus.
Il m'offre un sourire contagieux. Je me cache derrière ma peluche et pleure presque de joie. Avec la très mauvaise nuit que j'ai passée, je suis fatiguée et irritable. J'ai envie de pleurer juste en regardant mon lapin.
- Câlin ? Me propose-t-il.
Je ne me fais pas prier et cours dans ses bras pour m'y réfugier. Je me colle à lui comme si nous ne faisions qu'un et il m'entoure de ses bras pour me garder au chaud, en sécurité. Je mords ma tétine et et ferme les yeux, appréciant sa tendresse. C'était vraiment une mauvaise expérience, et je n'ai plus du tout envie de faire de bêtises. Du moins, tenter de nouvelles choses sans l'accord de Daddy.
- Je n'aime pas quand tu fais la tête..., je lui avoue.
- Et moi, je n'aime pas te voir dans cet état. Tu es toute blanche et toute fatiguée. Tu devrais dormir encore un peu.
- Non ! Je veux rester avec toi !
- D'accord. Mais tu feras une sieste cet après-midi.
- Oui, Daddy.
Je lève le regard vers lui. Il me sourit puis embrasse mon front avant de se décoller de moi.
- Claire m'a appelé hier soir, sur le numéro de Monsieur Crow. Elle voulait te parler, mais je lui ai dit que tu dormais. Elle aimerait savoir si tu veux bien être son modèle pour un travail qu'elle doit rendre la semaine prochaine.
- Modèle ?
- Pour des photos.
- Quoi comme photos ?
Il caresse ma tête.
- Je ne sais pas.
- Et tu lui as répondu quoi ?
- Que tu l'appellerais pour lui dire.