Le Prince Immortel (TOME 1)

Par Strangleboo

598 293 2

Dans un monde tourmenté par la menace d'un passé sombre et la quête effrénée de l'Immortalité, Meï, une jeune... Plus

PROLOGUE
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
CHAPITRE 21
CHAPITRE 22
CHAPITRE 23
CHAPITRE 24
CHAPITRE 25
CHAPITRE 26
CHAPITRE 27
CHAPITRE 28
CHAPITRE 29
CHAPITRE 30
CHAPITRE 31
CHAPITRE 32
CHAPITRE 33
CHAPITRE 34
CHAPITRE 35
CHAPITRE 36
CHAPITRE 37
CHAPITRE 38
CHAPITRE 39
CHAPITRE 40
CHAPITRE 41
CHAPITRE 42
CHAPITRE 43
CHAPITRE 44
CHAPITRE 45

CHAPITRE 16

9 7 0
Par Strangleboo

La nouvelle venait de tomber tôt dans la matinée. Amira m'avait envoyé un message pour signaler que les cours de la matinée étaient annulés pour un événement particulier.

Hier soir, Zeref retrouva Dan dans son bureau. Tous ses papiers étaient à terre, les tiroirs de la pièce étaient vidés ainsi que tous les livres de la bibliothèque. Apparemment le bureau du proviseur était un véritable capharnaüm. Dan était dans un état euphorique, instable et donc impossible à le calmer. Le professeur Andrew était le premier à être sur les lieux tandis que Zeref n'arrêtait pas de pleurer devant ce désordre. L'homme s'était fait plaqué au sol par Egdar.

Ce matin, nous allions au Tribunal. Il s'agissait d'un endroit où des personnes soupçonnées de ne pas respecter les règles et d'être en lien avec Julia, étaient convoquées et entendues devant l'Armée. Cet établissement se trouvait dans chaque école — un souhait des Prêtresses depuis qu'elles se trouvaient au pouvoir. Les accusations restaient rares dans l'ensemble du territoire mais le Tribunal permettait de mettre une pression sur les étudiants puisque les finalités des jugements n'étaient pas d'une grande joie.

Le soleil illumina les mocassins à paillettes de mon amie Amira. Elle trépigna d'impatience à l'idée de me découvrir avec ma nouvelle tenue. Je portais un pull en laine avec un pantalon fluide noir pour montrer que j'avais intégré les Uniformes Noirs. Son visage resplendissait lorsqu'elle me découvrit.

— Bienvenue dans la secte des Uniformes Noirs, dit-elle en souriant.

Autour de nous, les étudiants se regroupaient devant une porte barricadée. Je reconnus Andrew, vêtu d'un grand manteau blanc, guidant des élèves portant un uniforme de la même couleur.

Chaque couleur suivait un chef pour pénétrer à l'intérieur du bâtiment.

— Je demande aux chefs des Armées de regrouper leurs soldats pour qu'il puisse rentrer dans le bon ordre, cria une voix parmi le troupeau d'élèves.

— Bonne nouvelle, nous sommes les derniers, s'enthousiasma Amira d'un air nié. Comme d'habitude.

— Il y a vraiment un ordre de passage pour rentrer dans le Tribunal ? M'exclamais-je en souriant.

— Vert, Rose, Rouge, Blanc et enfin Noir.

— D'accord.

Egdar nous fit signe de la main, proche de la porte. Sa longue cape noire était accrochée grâce à une broche en argent : elle était resplendissante. Il était déjà accompagné des soldats de l'Uniforme Noir. Nous étions les dernières attendues.

— Les filles, je ne dois pas vous attendre à chaque rassemblement, souffla le chef de l'Armée. Rentrez, on se rejoindra à l'intérieur.

Egdar nous laissa seules dans ce groupe d'inconnus.

Nous pénétrions dans une immense salle rectangulaire, entourée de sièges où les étudiants étaient déjà installés. Au-dessus d'eux, il y avait une grande scène en bois. À son extrémité gauche, il y avait Zeref, assis sur un siège, devant un bureau. De l'autre côté, assis sur un balcon, je reconnus le Conseil, observant les étudiants. Le plafond était constitué de poutres et de lustres en verre.

Nous nous asseyions à droite des Uniformes Blancs : nous n'étions qu'une minorité face à tous les autres étudiants.

Les portes derrière le bureau du proviseur s'ouvrirent. Egdar pénétra la salle, toujours vêtu de sa grande cape majestueuse. Lorsqu'il s'assit à côté de Zeref, il posa ses pieds sur le bureau et bascula la tête vers l'avant, s'endormant alors que le jugement de Dan allait commencer.

Zeref commença par demander la confirmation de la présence des chefs de l'Armée.

Emaïa était la première personne debout. Elle portait une belle et longue robe verte où l'emblème d'un arbre y était brodé. Ses ailes fines et régulières dépassaient de son dos. Les élèves à l'Uniforme Vert suivirent son mouvement avant de regagner leurs chaises.

Les Uniformes Roses firent le même mouvement. Leur main était portée sur leur tête, signe de respect envers leur chef. La personne devant eux était assez âgé, plus que le chef de l'école. Il portait un kimono rose avec l'emblème d'une ceinture noire nouée en forme de nœud. Ce vieillard était Hector, le chef de l'Armée Rose.

Une jeune femme se leva. Elle porta une belle chemise rouge, moulant sa poitrine. Une épée brodée à la couleur jaune apparaissait sur la baleine de ce vêtement. Il s'agissait de Lise, une jeune femme apparemment aux prouesses remarquables lors des Expéditions.

D'immenses ailes blanches jaillissent de l'Uniforme Blanc. Andrew répondit présent. Deux fusils d'assaut se croisaient sur le bas de son sweat à capuche.

Au-dessus des étudiants, Elane se leva. Elle porta la main vers son cœur en répondant présent. Le Conseil devait être dans l'obligation de se présenter à ce genre d'événements puisque leur rôle était d'assurer la protection des élèves. Les yeux de la cheffe ne lâchèrent pas une seule seconde le visage de notre capitaine des Uniformes Noirs. Elle semblait l'apprécier puisque la jeune femme le regardait avec une attention particulière.

Zeref frappa le sol à l'aide sa canne. Le bruit d'un mécanisme résonna dans la salle : les engrenages s'emboîtaient parfaitement, roulant les uns sur les autres pour ouvrir la scène en deux. Au fur et à mesure du bruit, le visage accumulé par la fatigue sortit du sol.

Dan était enchaîné, les bras noués dans son dos. Le regard flou, l'adolescent balaya la salle du regard puis pendant quelques secondes, il me regarda. Il souriait de toutes ses dents, avec un regard plein de folie.

Il avait tenu sa promesse de revenir me voir, mais je ne pensais pas dans de telles circonstances. La mort l'attendait ou pas.

Dan se retourna vers les deux individus en face de lui. Son visage se déforma devant Zeref, impassible de toutes émotions puis devant celui de Egdar, qui semblait dormir en face de l'accusé.

— Bonjour à tous. Merci de vous êtes réunis pour ce jour particulier, déclara Zeref. Nous allons juger l'adolescent devant nous, Dan.

— Il y a beaucoup de jugements dans l'école ? Chuchotai-je à Amira.

— D'après mes souvenirs, celui-ci est le troisième. Le premier était par rapport à un vol important de potions et livres anciens dans le bureau d'un ancien professeur. Le deuxième... Je ne me souviens plus. Je crois qu'il s'agissait d'un crime envers un professeur, quelque chose dans ce genre-là.

— Hier soir, continua Zeref, nous avons surpris cet individu dans mon bureau, sans mon accord puisque j'étais absent. Tous les documents sur l'établissement ont été fouillés, brûlés ou certains ont même disparu.

Zeref continua son explication et décrivait tous les éléments détériorés par la visite de Dan. Le directeur avait également interrogé tous les chefs de l'Armée pour savoir des réponses à ce désastre mais cet interrogatoire n'avait servi à rien. Après la condamnation de l'accusé, une Expédition aura lieu pour fouiller la maison de Dan.

Deux gardes entouraient l'adolescent, la tête baissée comme s'il était couvert de honte. Les élèves chuchotaient entre eux pour l'accuser volontairement.

— Je vais te poser plusieurs questions, déclara Zeref. Je ne souhaite entendre seulement la vérité.

— Oui, répondit faiblement Dan.

Zeref mentionna l'événement qui avait valu son renvoie à l'école d'Eradale. Egdar m'avait déjà expliqué les grandes lignes mais j'allais savoir réellement l'histoire, du début à la fin.

Dan était connu au sein de l'Armée Blanche grâce à ses talentueux pouvoirs. Sa magie constituait un véritable atout pour l'ensemble de l'équipe : il pouvait anticiper les coups de son adversaire et posséder l'arme qu'il souhaitait selon la situation. Il venait de rentrer dans sa dernière année à l'Armée.

Les écoles s'échangeaient des soldats pour établir un équilibre entre les Armées. Plusieurs élèves étaient arrivés à l'école d'Eradale. Un jeune garçon venait d'intégrer l'Armée Blanche avec un manque de confiance en soi à cause de son ancienne équipe. Il avait vécu l'enfer des moqueries, des coups et de la torture à chaque cours.

— Dan, peux-tu m'expliquer ce jour ?

Le jeune homme regarda Zeref, droit dans les yeux. Il souffla du nez, comme s'il ne voulait pas raconter son histoire. Tout le monde savait que Dan était un meurtrier.

D'une voix tremblante, il expliqua le drame. Dès son réveil, il sentit que quelque chose n'allait pas. L'homme était de mauvaise humeur et il se rendit à l'école.

Quand les soldats étaient en troisième année, les cours passaient d'abord par la pratique. Les entraînements étaient de plus en plus durs et donnaient un coup au moral ainsi qu'au physique.

— Pour les Expéditions, j'étais le chef quand Andrew n'était pas présent. Je devais gérer les entraînements, donner la motivation à ma troupe. Il est difficile d'accumuler autant de fatigue.

Andrew se leva. Serrant les poings, il regardait son ancien élève. Zeref regardait l'individu, curieux.

— Tu n'avais pas l'obligation d'endurer un tel rôle, s'exclama Andrew. L'Armée Blanche a honte de toi.

— Andrew, coupa Zeref. Laissez le jeune homme continuer, s'il vous plaît.

Il se rassit, croisant les bras.

Lors de cette matinée, Dan devait préparer le groupe pour une Expédition assez périlleuse puisqu'il devait affronter un lot de créatures démoniaques et gigantesques. L'adolescent était heureux de voir ces équipiers s'entraîner en avance sur le terrain. Ce même jour, Andrew devait les rejoindre pour regarder l'évolution de sa troupe.

— Mes équipiers devaient s'entraîner entre eux mais quelqu'un ne voulait pas bouger. Il refusait de se battre et semblait terrifier. Je l'ai donc aidé.

— Tu l'as donc tué, continua Zeref. Andrew est arrivé juste après cet événement.

Zeref récita les coups portés sur le corps de l'innocent : deux coups de poings dans la tête, trois dans l'estomac et dans le dos, fracture de la jambe gauche et douze coups d'épée dans le torse.

Notre proviseur expliqua les conséquences de ses actes. La plupart des soldats de l'Armée Blanche avait abandonné leurs postes. Ils étaient terrifiés : ils ne voulaient pas se faire tuer par l'un de leurs équipiers.

— Tu t'es vraiment acharné, conclut Zeref. Tu as été renvoyé de l'école et tu ne peux plus pratiquer la magie.

— Comment ça ? Dis-je, à peine inaudible.

— Certains professeurs peuvent être amenés à couper la magie d'une personne pendant un délai donné, expliqua Amira. Andrew peut le faire, par exemple. C'est lui qui a décidé de lui enlever.

— Pourquoi tu es revenu à Eradale ? Demanda le chef de l'établissement.

Dan n'arrivait pas à se souvenir pourquoi il devait revenir à l'école. Il répondit vaguement, mélangeant ses mots. Il enchaîna sur son enfance, qui n'avait aucun rapport à la question. Pourtant, Zeref le laissa parler.

— Pourquoi tu étais dans mon bureau ? Enchaîna Zeref.

Ses chaînes se secouèrent. Les soldats plaquèrent une main sur ses épaules, comme s'il comptait se lever. Il sourit, levant ses mains avant de rire.

Egdar venait de réveiller. Il leva sa tête, s'étira les bras vers le haut avant de poser sa tête sur sa main. Dan l'avait réveillé par son rire qui devenait de plus en plus flippant.

— Je cherche le Prince Immortel, déclara-t-il.

La salle plongea dans le silence. Zeref fronça les sourcils avant de sourire.

— S'il devait être ici, prononça le proviseur, le Prince Immortel serait déjà mort. Nous protégerons nos élèves, corps et âme.

— Julia le cherche, chuchota Dan. Elle veut l'Immortalité.

Plusieurs voix résonnèrent dans la salle. Zeref se leva brusquement de la chaise — le prénom de Julia percuta l'ensemble de la salle.

— Tu oses pénétrer mon bureau pour trouver des informations sur un type dont il ne connaît même pas ton existence puisqu'il est entre les mains des Prêtresses ? Hurla le vieil homme.

Ses cheveux gris se dressaient sur son crâne. La colère de Zeref provoqua le tremblement des murs. Mon ventre se noua en deux, me rappelant ce drame. Egdar pouvait se préparer à me sauver la vie encore une fois.

Cette colère était néanmoins compréhensible puisque Dan avait mentionné le prénom de notre principale ennemie puisqu'elle désirait l'immortalité.

— L'Immortalité, quelle grande histoire ! Cria Dan en se levant.

Les lourdes chaînes permettaient à son corps de basculer de droite à gauche, comme s'il était un bateau au milieu d'une tempête. Ses jambes tremblèrent, épuisé par l'événement.

— Ce Roi Immortel n'est pas l'être le plus puissant du monde, continua Dan en se tenant les cheveux. Il possède cet incroyable don que tout le monde convoite. Imaginez, le public et toi, Zeref, obtenir l'Immortalité ! Une véritable prouesse mais aussi, vous pourriez gouverner sur n'importe qui.

Dan perdait la tête. Il parlait de cet inconnu, comme s'il le connaissait. L'Immortalité était le principal sujet dans ses paroles : ce Roi pouvait offrir ce don à qui il voulait.

— Mettre un peuple sous sa domination, raser des paysages, terrifier des enfants en étant le plus grand criminel de l'Histoire, pour au final, que sa bien-aimée soit morte.

— Dan, chuchota Zeref en serrant les dents.

— Il devient malade, s'exclama Amira en pointant son doigt vers lui. Qu'est-ce qu'il lui prend ?

— Faire de grands sacrifices pour apprendre qu'elle est morte, soupira Dan en montrant son plus beau sourire. Quel idiot. J'espère que cet homme souffre et qu'il finira torturer par sa souffrance de ne jamais récupérer celle qu'il l'aimait.

Nos sièges tremblaient. Amira regardait avec admiration le chef de l'établissement. Devant nous, Gus et les Jumelles ne disaient rien et observaient la scène.

Elane était désormais debout sur la rampe du balcon. Son visage était horrifié par toutes ces déclarations.

Je n'avais jamais connu Dan dans cet état. Il était comme l'agresseur qu'il était avant que je rejoigne Eradale. L'adolescent semblait perdu, comme s'il ne savait pas ce qu'il prononçait. Son regard, plein de folie, regardait le public dans le vide.

Egdar gardait toujours sa tête sur sa main, comme s'il était ennuyé. Il plissa les yeux quelques secondes puis il regarda Dan. Je voulais savoir ce qu'il pensait puisqu'il restait silencieux depuis le début.

Le chef de l'Armée Noire me regardait. Il haussa les sourcils puis les épaules en lâchant un petit sourire discret. Il avait dû se sentir observer et comme une idiote, je me retrouvais à le fixer.

— Bon, déclara Zeref en reculant dans sa chaise. Nous devons choisir la peine accordée pour Dan. Les chefs de l'Armée et le Conseil, veuillez me joindre à l'arrière du bureau.

Andrew était le premier à lâcher son groupe d'élèves pour ouvrir la petite porte en bois. Egdar se leva, s'étirant les jambes avant de le rejoindre. Tout le monde partit dans cette direction, en nous laissant seuls.

— Hé bien, c'était mouvementé, déclara Amira en sortant son téléphone. Ton Dan est un sacré numéro.

— Ce n'est plus mon ami, et encore moins mon petit-ami. Je ne l'avais jamais vu comme cela. Que font les chefs derrière cette porte ?

— Ils discutent et remettent en ordre tous ses propos. Le Conseil prend en compte les anciens événements avant qu'il se fasse virer de l'école et ceux depuis qu'il est rentré sans autorisation. Je ne sais pas si l'issue va être joyeuse pour lui.

— Sa condamnation peut être grave ? Me renseignai-je.

— Dans les écoles, personne n'est sorti les mains dans les poches. Il peut terminer en prison et se faire retirer ses pouvoirs pour une durée indéterminée ou mourir devant nous.

— Il risque d'être exécuté ici ?

— Dans les minutes qui arrivent, probablement.

J'allais assister à ma première condamnation la plus marquante de toute ma vie. Dan allait sûrement mourir devant mes yeux, se faire torturer, trancher la tête ou poignarder. Mon esprit imaginait les scénarios envisageables, mais ils y en avaient trop. La magie et les armes offraient de nombreuses possibilités.

Dan était agenouillé, les yeux fermés. Ses joues étaient inondées de larmes. L'adolescent pleurait silencieusement en espérant que personne ne puisse le regarder. Je n'arrivais pas à me détacher de son corps, frêle et fragile.

Les portes s'ouvrirent. Egdar riait avec le chef de l'établissement. Elane tenait toujours son bras et le mangeait du regard.

Zeref reprit sa place et regardait les élèves. Il attendait que la pièce soit dans le silence complet.

— Dan, dit-il doucement. L'école d'Eradale a pris la décision de t'exécuter, devant les yeux de tous.

— Tu es notre ennemi commun, enrichit Elane. Notre école doit être une fierté pour les Prêtresses et non l'inverse.

La salle gardait son silence tandis que mon amie Amira gloussait à mes côtés. Elle semblait impatiente de voir notre ennemi se faire tuer devant nos yeux.

Dan ne disait plus un mot. Egdar se leva doucement. Dans sa main gauche, il tenait fermement son sabre. Il avançait dans la direction du jeune homme, après avoir quitté son fauteuil. Le chef des Uniformes Noirs ne semblait pas pressé d'exécuter quelqu'un. Egdar bailla puis il porta sa main devant la bouche.

L'atmosphère devint différente. Mon estomac brassait toutes les émotions alors que j'avais envie de vomir. Quelque chose me faisait angoisser mais d'une autre part, j'arrivais parfaitement à garder mon calme devant la situation. L'acte qui allait se produire n'affectait pas mon état, mais il s'agissait bien d'autre chose dont je n'arrivais pas à mettre le mot.

Dan secoua ses chaînes. Les gardes s'étaient reculés pour laisser place à Egdar, qui n'était qu'à quelques centimètres du condamné. L'adolescent commença à crier et à supplier l'assemblée. Les larmes coulaient, la morve barbouillait son visage.

— S'il vous plaît, je préfère être enfermé, s'étouffa Dan. Je vous en supplie.

Il leva la tête vers Egdar. Les mains croisées, le jeune homme espérait sortir d'ici vivant.

Le visage d'Egdar plongea dans la direction du condamné. Sa bouche se porta près de son oreille droite. Ses lèvres bougèrent rapidement puis l'Uniforme Noir se releva.

Dan avait le visage baissé. Il ne disait plus un seul mot. Pourtant, il souriait.

L'adolescent continuait de sourire jusqu'à rire au nez de son exécuteur.

Son sabre entre les mains, il tendit la lame au-dessus de sa tête. Le regard d'Egdar croisa le mien pendant quelques secondes.

La dernière chose que nous entendions, était le bruit de la lame contre la tête de Dan.

Continuer la Lecture

Vous Aimerez Aussi

1.3K 161 13
Alors que pour son vingt-septième noël, Elisa a tout prévu à l'avance en espérant passer le meilleur noël de sa vie, rien ne se passe comme prévu. Sa...
91.8K 9.1K 25
Je suis né une nuit d'orage, une nuit sans lune. Des éclairs déchiraient le ciel dans un vacarme assourdissant. Je n'ai jamais connu mon père et ce s...
59.4K 2.6K 20
une jeune lycéenne fait la connaissance d'un jeune homme qui as un lourd secret mais qui concerne aussi la jeune fille..... je vous laisse découvri...
122K 9.4K 33
Au 18ème siècle, Maria deBourvain, fille d'un riche noble qui est le conseillé favoris du roi de France, est promise au prince du petit royaume de Po...