Pour toi mon cœur [EN CORRECT...

enfant_des_nuages

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Qui aurait cru qu'un jour, tout allait basculer. J'ai toujours pensé être en bonne santé. Mais le mensonge fi... Еще

Prologue [Corrigé]
𝓟𝓻𝓮𝓶𝓲𝓮̀𝓻𝓮 𝓹𝓪𝓻𝓽𝓲𝓮
Chapitre 1 [Corrigé]
Chapitre 2 [Corrigé]
Chapitre 3 [Corrigé]
Chapitre 4 [Corrigé]
Chapitre 5 [Corrigé]
Chapitre 6 [Corrigé]
Chapitre 7 [Corrigé]
Chapitre 8 [Corrigé]
Chapitre 9 [Corrigé]
Chapitre 10 [Corrigé]
Chapitre 11 [Corrigé]
Chapitre 12 [Corrigé]
Chapitre 13 [Corrigé]
Chapitre 14 [Corrigé]
Chapitre 15 [Corrigé]
Chapitre 16 [Corrigé]
Chapitre 17 [Corrigé]
Chapitre 18 [Corrigé]
Chapitre 19 [Corrigé]

Chapitre 20 [Corrigé]

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enfant_des_nuages

Le vent frais de la nuit s'abat sur mon visage. La ville est plongée dans le noir. Le silence prend de plus en plus de place autour de moi. La lumière des lampadaires éclaire les petites ruelles, tout comme les phares des voitures.

Installé au bord de ma fenêtre, les pieds dans le vide, je regarde la nuit noire au-dessus de ma tête. Les étoiles brillent, il y en a beaucoup ce soir. Il y a toujours une constellation que je cherche et que je fixe. Parmi les quatre-vingt-huit constellations, celle du Phœnix m'attire le plus.

Trois étoiles forment un triangle, trois autres à pleine plus loin, espacé différemment des uns et des autres. Si on s'imagine avec des traits, on peut voir une sorte d'animal, un chat ou un chien.

J'ignore la raison pour laquelle je la regarde chaque nuit. Pourtant, il y en a beaucoup dans notre système solaire. J'aurais pu être attiré par la petite Ours, la Grande Ours, Aquarius ou je ne sais quoi.

Mais Phœnix est ma préférée.

Plus petit, maman et grand-mère m'ont raconté les différentes histoires des étoiles. Elles m'ont expliqué que les étoiles étaient des boules de feux qui, lorsqu'elles meurent, elles se transforment en météorites.

J'ai énormément de livres qui parlent d'astronomie et de magazine de la NASA. C'est un passe-temps que j'affectionne tout particulièrement. Comme les livres que je dévore, mon esprit divague et se plonge dans la peau d'un astronaute qui part en mission dans l'espace quand j'ouvre un documentaire d'astronomie.

Le soir est mon moment personnel où je peux m'éloigner de cette douleur intérieure et infâme qui bousille mon existence.

Tout le monde le sait maintenant. J'en ai marre.

Je veux partir, m'évader, partir de ce corps et de cet enfer qui me prend aux tripes et qui me tue de jour en jour.

Me sentir libre est devenu pour moi quelque chose de vital.

J'envie ces personnes qui voyagent partout dans le monde, qui profitent des plages et des montagnes. Ces hommes et ces femmes qui se détendent, qui oublient leurs problèmes pour se prélasser et s'amuser.

Petit, je détestais partir en vacances. J'ai toujours eu besoin d'être dans ma zone de confort. J'étais casanier, tellement casanier. Mais j'ai compris avec le temps qu'on devait, un jour ou l'autre, se lâcher et partir voir le monde tel qu'il est vraiment.

Tous les soirs, je vois ces adolescents qui s'amusent entre eux, ces couples qui prennent le temps de manger dans un restaurant, ces touristes qui prennent des photos et qui découvrent l'histoire de notre ville.

Rouen est une ville que je connais sur le bout des doigts. Je suis né ici, je sais les moindres détails de son histoire. Je suis rarement sorti d'ici seul. J'ai toujours été accompagné de quelqu'un de ma famille.

Mais aujourd'hui j'en suis sûr, j'ai besoin de partir et explorer la France ou une autre région. N'importe laquelle !

Mais où ? Quand ? Comment ? Seul ou accompagné ? Avec quel argent ?

Des questions sans réponse qui ne cesse jamais de se répéter.

Tu es un grand garçon, Hugo. Tu n'es plus un enfant qu'on tient par la main partout et tout le temps.

Je sais ! Mais ce n'est pas en un claquement de doigt que les choses vont changer. Je suis malade et perdu dans ce que je veux vraiment. Je suis sur liste d'attente pour un nouveau cœur, pour une durée indéterminée.

*

Le grincement de la porte de ma chambre qui s'ouvre me sors brutalement de ma contemplation nocturne. Je me retourne et trouve Marcus, posé contre l'encadrement de la porte, les mains dans les poches. Comme toujours, son sourire rayonne sur son visage.

Je pose une main sur ma poitrine et lui sourit en retour. Je descends de mon perchoir et prend le temps de m'adosser contre le bord de ma fenêtre.

- Je peux rentrer... ? me demande-t-il en chuchotant un peu.

- Oui vas-y, rentre ! je lui réponds.

Il s'avance et ferme lentement la porte derrière lui. Il s'avance d'un pas lent jusqu'à mon lit et s'y installe. Il pose ses mains sur ses genoux et ne me quitte pas des yeux. Ma chambre est plongée dans un silence plutôt agréable, mais aussi mystérieux.

- Maman est partie se coucher... Elle est beaucoup trop fatiguée... reprend mon frère.

- Demain est une grande journée... Elle a eu raison de se coucher tôt. En même temps... Le week-end était charger en émotions.

Il pousse un petit rire et tapote sur la place à côté de lui. Je m'avance et viens me mettre à côté de lui. Son sourire et son regard sont marqués par la fatigue. Il commence à se faire tard... La Lune est déjà haute dans le ciel.

Mais la présence de mon frère dégage quelque chose d'encore plus étrange. Entre nous, il y a toujours un feeling qui me laisse croire que je vais avoir droit à une discussion sérieuse. Je laisse couler le silence, mais celui-ci m'assomme.

- Toi, tu as besoin de parler... je tente de dire afin de lancer une discussion.

- Ouais, j'ai besoin qu'on parle un peu toi et moi... Comme on le faisait avant...

J'hoche la tête et souris. Il baisse un peu la tête et prend une grande respiration. J'attends qu'il se lance. Alors je reste là, silencieux.

- J'ai besoin de te parler de quelque chose... Mais je ne veux pas que ça t'embête...

- Pourquoi ça m'embêterait ? je demande en fronçant les sourcils.

- Je sais que c'est compliqué pour toi de rentrer à l'hôpital, même pour une toute petite semaine. Mais il faut que tu tiennes le coup. Ce que je voudrais avant tout, c'est que tu continues de te battre. Tu es sur la dernière ligne droite avant ton opération.

- Je le sais déjà, frangin...

- Je suis sérieux, Hugo. Vraiment sérieux ! Je ne veux pas te savoir en train de continuer à t'enfermer. Je ne suis pas censé te le dire mais... Tu t'enfermes beaucoup trop d'après ce que me dit maman. Tu ne profite plus de la vie, comme tu le faisais avant...

- Comment veux-tu que je profite de ma vie alors que je suis et reste condamné. Même si je sors totalement de l'hôpital la semaine prochaine, ma vie restera telle qu'elle est déjà. Je suis né pour souffrir, tu le sais très bien.

- C'est loin d'être finie, Hugo. Tu dois profiter de ta vie ! Par exemple, tu peux sortir, partir quelques jours je ne sais où ! Mais ne t'enferme pas jusqu'à ce que ton téléphone sonne pour te dire que tu peux revenir à l'hôpital pour te faire opérer.

Je pousse un soupir et m'allonge à plat dos sur mon lit. Je passe mes mains sous ma nuque et fixe mon plafond. Marcus se tourne vers moi et me regarde toujours avant de reprendre :

- Je sais déjà ce que tu vas dire...

- Alors si tu sais déjà ce que je vais te dire...

- Pourquoi tu ne partirais pas quelques jours ?

Je dirige mon regard dans sa direction et le dévisage.

- Tu me mets à la porte, là ? je demande doucement en rigolant.

- Non, non ! Pas du tout ! Je ne te mets pas du tout à la porte. Je te propose simplement une idée que tu pourrais faire quand tu seras sorti de l'hôpital !

- Mais tu veux que j'aille où ? Et avec qui ?

- J'en ai aucune idée, moi ! Tu as bien des amis qui pourraient venir avec toi ? Autant être accompagné de personnes de confiance plutôt que tout seul comme un con.

- Je préfère mille fois être seul... Mais l'idée est bonne.

Il sourit comme un idiot avant de se coucher à côté de moi. Je tourne la tête dans sa direction et affiche un sourire discret. Une nouvelle fois, le silence envahit ma chambre. Mon jumeau pose ses deux mains sur son ventre et regarde le plafond au-dessus de sa tête. Il pousse un long et profond soupir avant de prendre la parole :

- Si tu savais comme je suis heureux qu'on soit enfin réuni...

- Pourtant, dans peu de temps, nous serons à nouveau séparés...

- Arrête de penser au futur... Profite de l'instant présent, nom d'un chien ! Tu es toujours en train de penser à ce qu'il va se passer à l'avenir !

- Je sais mais... Tu me connais puisque nous étions ensemble dans le ventre de maman... plaisanté-je.

- C'est vrai, tu n'as pas tort ! Mais comprends-moi, Hugo ! Chaque fois que nous essayons de parler de l'instant présent, tu parles du futur.

- Tu sais ce qu'on dit, Marcus... Il n'y a jamais de présent... Il se passe une seconde et nous sommes plongés dans le futur.

- Tu as appris ça dans tes bouquins ? rigole-t-il doucement.

- Il n'y a pas besoin de livre pour apprendre ce qu'est réellement la vie...

Il sourit et nous nous regardons dans les yeux. Plusieurs secondes passent avant que je ne le sente me prendre contre lui, dans ses bras. Il pose sa tête sur mon épaule et ferme les yeux. Je laisse un doux sourire se dessiner sur mon visage.

Je ferme mes paupières et pose ma tête contre la sienne. Ses cheveux longs viennent me caresser le visage. Je dirais même que ça me chatouille un peu.

*

Les fusionnels.

C'est ainsi que les gens nous appelaient lorsque nous étions petits. Malgré notre différence, Marcus et moi partageons un attachement fort.

Enfants, notre passe-temps favori était de se retrouver la nuit dans notre chambre pour parler de tout et de rien. Très longtemps, on ne pouvait pas se séparer.

On ne pouvait pas faire quelque chose séparément.

On jouait toujours ensemble dans la cour. Nous étions toujours collés l'un à l'autre. Mais quand papa était encore avec maman, il n'arrêtait pas de nous disputer, de nous séparer pour qu'on puisse grandir séparément.

- Vous n'allez pas passer toute votre vie à vous coller comme de la glue, l'un à l'autre ! nous avait-il répété plusieurs fois quand nous étions encore petits.

Nous avons commencé par nous éloigner, tout en continuant de partager des moments en duo quand notre père tournait le dos.

Vivre séparément était quelque chose d'impossible.

Puis les années ont passé et notre adolescence est arrivée. Au collège, nous nous sommes éloignés pour rejoindre nos groupes d'amis. C'est à cet instant que notre petite séparation s'est produite.

J'étais un adolescent dans un vaste groupe d'amis, la plupart était perturbés par un comportement agité. Lui était plutôt dans un petit groupe assez calme et qu'on voyait à peine.

Le seul point commun que nous avons, c'est notre amour pour étudier. Souvent, je me faisais moquer sur ce sujet.

- Les devoirs ne servent à rien ! m'a souvent dit le leader du groupe. Lâche tes bouquins et viens avec nous !

Marcus lui, dans son groupe d'amis, était parfaitement à sa place. Chaque récréation était pour lui un moyen de réviser et relire les leçons de ses cahiers. Il était assis par terre, sous le préau du collège, lit un livre de la bibliothèque ou un cours qu'il vient d'écrire.

Je l'enviais...

Oh oui je l'enviais ! J'ai longtemps essayé de ne pas me faire influencer par mes amis problématiques qui ne faisaient que de se faire coller.

Quand mes « potes » séchaient les cours, Marcus me faisait rentrer dans son groupe pour ne pas me laisser seul. On aurait pu penser qu'on me considérait comme un pansement. Mais mon frère m'a répété et assuré que beaucoup m'adoraient.

Au lycée, les choses ont changé. Nous sommes partis chacun de notre côté, dans un lycée différent. Lui est parti pour un bac dans le management, et moi dans le commerce. On se voyait à peine, on se voyait simplement le soir ou le week-end.

Je passais le plus clair de mon temps dans ma chambre avec mes cours. Je prenais aussi du temps avec ma guitare sur les genoux, en train de gratter les cordes fines. Enfermé dans mon jardin secret, je m'évadais à travers les notes de musique. J'ai longtemps fredonné quelques musiques à l'improviste, mais jamais je n'en ai écrite.

Je me souviens encore de notre ancien chien, Haddock, un chien d'ours de Carélie, qui venait régulièrement se mettre à mes pieds lorsque je chantais dans ma chambre.

Marcus venait parfois dans ma chambre. Il me regardait depuis la porte et souriait comme un idiot. Ses mains étaient ancrées dans ses poches, son sourire était maigre. Mais c'était son moyen d'exprimer son bonheur. Il rentrait parfois et s'installait sur un pouf. Il caressait Haddock tout en tendant l'oreille.

Je chante uniquement pour mon bien personnel, pas pour celui des gens qui m'entourent. Beaucoup de fois, les gens de mon entourage m'encouragent à me lancer dans la musique, plutôt que de continuer dans la branche du commerce.

Mais j'ai refusé.

J'ai refusé de me lancer dans quelque chose d'aussi gros et prenant.

J'ai préféré garder cette place que j'habitais depuis des années.

*

Pour en revenir à Marcus, c'est un homme beaucoup plus calme et présent pour son entourage. Avec moi, c'est différent. Avec ma mère, il a été l'un des seuls à ne pas avoir fuis et tourner le dos depuis que mon cœur est malade.

Mon jumeau déteste lorsque je lui dis que j'en ai marre, que je veux en finir. Il a toujours son mot à dire et toujours une parole rassurante à sortir. Même si le travail l'oblige à se montrer absent, il a toujours une idée en tête pour venir me voir rapidement.

Marcus est malin.

Très malin, je dirais.

Mon frère est beaucoup trop important à mes yeux. Il est sur un pied d'égalité avec notre mère qui tente toujours de se montrer beaucoup plus présente que jamais. Jamais je ne pourrais me plaindre d'avoir une famille si peu soudée.

J'ai fait le vide dans ma tête des personnes qui nous ont tourné le dos depuis des années. Je me concentre uniquement sur les gens qui me soutiennent, qui me portent à bout de bras.

Mon frère et ma mère sont des étoiles qui ne cesseront jamais de briller.

Soon ♡

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