« Un moment de réconfort »
Mon corps sursaute en entendant la portée d'entrée claquer en plein milieu de la nuit. La vision encore flou, je tente de savoir ce qu'il se passe à trois heures du matin. Je distingue une silhouette masculine, et en déduit qu'il s'agit de Kai. Ce dernier ne manque de se prendre les murs sur son passage, et fait un boucan pas possible. Comme s'il est alcoolisé, ce qui ne m'étonne alors pas.
En me redressant encore plus, je tente de l'observer de loin. Il peine à ouvrir sa porte de chambre, quand je l'entends renifler. Il pleure. Et ce ne sont pas des petites larmes, il pleure à sanglot. Cela me fait une sensation étrange. Je n'ai jamais entendu un homme pleurer, alors je ne sais pas comment réagir. La porte ne claque pas cette fois, après son passage.
Très vite, je me lève instinctivement. Toute personne qui pleure, a besoin de réconfort. C'est indéniable. Avec des petits pas, je me dirige vers la porte de sa chambre, qui est entre-ouverte. Je veille à ne pas faire de bruit, puisque je ne veux pas que mon frère, ou encore Zack ne m'entendent.
Lorsque je pousse la porte en bois, elle lâche un grincement. Et pourtant, Kai ne relève pas le visage. Je le vois assis à même le sol, devant son lit. Sa tête est enfouie dans ses genoux, et dissimulée également par ses mains. Deux bouteilles d'alcool sont devant lui, une vide et allongée, tandis que l'autre en contient encore un quart.
Je l'entends à nouveau renifler. Et à partir de ce moment-là, je me comporte comme s'il s'agissait de mon ancienne amie Stella, que je réconfortais. Tout doucement, je viens m'asseoir à côté de lui par terre. Je glisse mes doigts dans ses cheveux en bataille, où ils font des mouvements lents. Le plus important, c'est de ne pas parler. Je dois respecter son silence, sinon il me demandera de prendre la porte. Et cela fonctionne, Kai ne parle pas mais ne me repousse pas.
Il pleure de plus en plus et se laisse aller. Mais il veille toujours à ne pas se faire voir, sûrement trop honteux. Alors que je me rends compte maintenant, qu'un homme a aussi le droit de pleurer. C'est surtout cela qui fait de lui un homme. Mais il doit l'ignorer.
Je dépose mon visage contre son crâne, lorsqu'il pose une de ses mains sur la mienne qui est dans ses cheveux. Kai ne me demande pas d'arrêter, non. Il veut s'assurer que je suis bien présente avec lui. Nous restons comme cela pendant un moment, dans la pénombre. Une demie-heure je dirais, s'écoule. Mais j'accepte. Il doit sûrement avoir besoin de cette présence qui le rassure. Qui lui prouve qu'il n'est pas seul.
Tout à coup, Kai relève son menton et me dévisage. Il se dévoile enfin. Ses joues sont trempées et ses yeux gonflés, à cause des larmes. Nous nous scrutons pendant quelques instants, avant qu'il ne vienne poser son front contre le mien. Son geste me surprend, mais me fait du bien. Il sait que je ne vais pas le juger : il me fait confiance. Nos deux soufflent se mélangent, et ont l'air de lui réchauffer le coeur. Je fini par admettre que l'alcool doit l'aider à ne pas se cacher, à se laisser aller.
J'enlève une main qui était dans ses cheveux, pour venir essuyer sa joue. Et ses doigts viennent instantanément, croisés les miens. Cette sensation que j'avais ressentie lors de notre première rencontre, renait. Son contact m'est particulier, inconnu. Toutes ces émotions me chamboulent à nouveau. Nos peaux qui se touchent m'électrisent.
En coupant notre échange, Kai tente de se relever mais chute presque dans mes bras. Il n'arrive plus à marcher, alors je viens à ses côtés et le soutient. Il s'est vraiment mis minable aujourd'hui. Lorsque nous arrivons enfin à l'installer dans son lit, il se jette littéralement dedans. Cela me fait donc tomber avec lui, ou plutôt sur lui.
Avant que je n'ai le temps de me relever, il glisse ses doigts autour d'une mèche blonde. Kai scrute tout le haut de mon corps, puis son regard vient se perdre dans mes yeux. Les siens sont encore brillants, mais les larmes ne coulent plus. Nous n'échangeons encore aucun mot. À ce moment-là, les gestes valent bien plus.
Il dégage les autres mèches qui tombent sur mon visage. Sa vue divague entre mes lèvres et mes iris. Une tension énorme nous sépare. Vous savez, cette personne qui vous attire plus que tout. Cette personne qui représente votre idéal physiquement. C'est ce qu'il est. Kai possède tout ce que j'aime.
Je me rappelle d'un seul coup qu'il a beaucoup trop bu, et qu'il doit donc se reposer. Mais en me relevant, Kai lâche un grognement. Je lui enlève ses chaussures, avant de lui souhaiter une bonne nuit. Je l'entends murmurer un mot dans sa barbe, seulement je ne parviens pas à le comprendre.
— Reste...
— Logan pourrait nous surprendre, je ne peux pas.
— S'il te plait.
Je peine à distinguer ses mots, puisqu'il n'arrive lui-même pas à parler. Avec la voix brisée, mélangée à l'alcool, c'est compliqué de tout comprendre. J'hésite, pendant de longues secondes, debout dans sa chambre.
Il est vrai que Logan pourrait nous surprendre à tout moment, mais Kai souhaite m'avoir à ses côtés. Je retrouve le contact que nous avons eu. Et je crois que je suis beaucoup trop attirée par celui-ci, pour le laisser ainsi. Puis, je n'aurai qu'à quitter la chambre avant son réveil.
— S'il te plait...
Après qu'il m'ait répété son désir, je lâche un grognement en venant me glisser dans son lit. L'entendre me demander deux fois, me fait plaisir, je ne vais pas le cacher. Alors je ne lutte pas plus contre mon envie.
Lorsque que Kai lui, essaie de se déshabiller, je me glisse sous la couette. Je n'ai qu'un t-shirt à Logan sur moi, cela ne tient pas très chaud. Puis soudain, je sens une forte chaleur sous la couverture. Kai est désormais en caleçon, à quelques centimètres de moi. Il se retourne vers moi, et à présent tous les deux nous sommes face à face. J'analyse chaque trait de son visage.
Pendant l'espace d'une seconde, j'aperçois son sourire avec ses adorables fossettes. Puis son regard me scrute à nouveau, ce qui me déstabilise davantage. Alors que j'avais froid, j'ai une soudaine envie d'envoyer balader ce qui est sur moi. Le moment est trop excitant. Et ses cheveux qui lui tombent sur le front, ainsi que tous ces tatouages, ne m'aident pas vraiment.
— Viens.
Kai m'ouvre ses bras, et lorsque je me colle contre son torse, je remarque que lui est brûlant. Je pose ma tête sur ses pectoraux, et savoure le moment. Une de ses mains se pose dans mes cheveux, et l'autre en bas de mon dos. Tandis que j'entends son coeur respirer à une allure stupéfiante, je sens également son sexe contre moi.
Quand je relève le menton pour le regarder, je remarque que lui le faisait déjà. On s'admire pendant un instant, puis d'un coup, je sens ses lèvres se plaquer sur les miennes avec fougue. Je lui rends son baiser, et profite de l'instant. Kai descend sa main sur le haut de mes fesses, tandis que j'attrape sa nuque. Le baiser est charnel, désiré, passionné. Nous nous dévorons littéralement.
Nous frottons nos deux corps l'un contre l'autre, ce qui augmente la tension qui nous sépare. Je sais que ma culotte doit déjà être trempée, tout comme son sexe va bientôt imploser. Nous n'arrêtons pas de nous embrasser, lorsque nos parties génitales se frôlent une fois de plus.
Il gémit en me portant comme si j'étais une plume, pour m'installer sur lui. À califourchon sur Kai, je ressens désormais encore plus sa queue contre ma culotte. Nous ne pouvons nous empêcher de lâcher des gémissements, sans même qu'il me pénètre. Seulement, nous faisons beaucoup trop de bruit. Mais l'instant que nous partageons est sensationnel. Je n'ai jamais autant désiré une personne.
Je me frotte de plus en plus rapidement contre son sexe, et Kai m'accompagne dans mes gestes. Ses mains sont à présent sur mes deux fesses, mais une se détache pour venir déposer un doigt dans ma bouche. Et putain, qu'est-ce que j'aime cela.
Tout en se regardant, je suce son doigt et j'admire Kai lever ses yeux en l'air de satisfaction. À ce moment-là, qu'est-ce que j'ai envie de faire du bruit.
Ting.
Le bruit d'une notification de message provenant de la chambre partageant un mur avec celle de Kai, nous interpelle. Désormais, nous ne bougeons plus. Je n'ose même plus cligner des yeux. Ce putain de bruit, a tout interrompu.
Je m'allonge à nouveau à côté de lui, le souffle saccadé, avec un main sur le visage. Nous attendons tous les deux de savoir si Zack va sortir de sa chambre, mais non. Il reste dans son lit. Ouf. S'il avait vu que je n'étais pas dans le canapé, cela aurait très mal fini.
— Je le hais, reviens...
— On ferait mieux d'être sage...
Il comprend et m'ouvre à nouveau ses bras. Malgré son abus d'alcool et de clopes, lorsque je suis contre lui, je réussi à sentir sa délicieuse odeur habituelle. Nous ne faisons plus de bruit, nous sommes silencieux. Je fixe le plafond en me demandant quel sera encore son comportement après cette soirée, puis je finis par me dire qu'il faut que je savoure l'instant présent. Il ne faut pas se prendre la tête, Livia. Nous nous endormons tous les deux très vite, dans les bras de l'autre. Chacun de nous est apaisé.
Je me réveille un peu plus tard, et regagne mon canapé naturellement. Il ne faut surtout pas que mon frère, me découvre dans la chambre de son ami. Lorsque je quitte la chambre de Kai, ce dernier dort encore paisblement. Une fois de plus, le sommeil m'envahie en quelques minutes.