Pour toujours ta lumière (Mar...

By SayuriElendil

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Et si le destin d'une seule personne pouvait changer celui de tous les autres ? - Hikaru... c'est vraiment to... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Petit contretemps ?
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12

Chapitre 6

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By SayuriElendil

Bonjour,

Voici la suite de l'histoire. J'espère que ce chapitre vous plaira. N'hésitez pas à laisser un petit commentaire ou rejoindre le discord pour me dire ce que vous pensez de l'histoire et m'aider à l'améliorer. Je ne mors pas et aime beaucoup discuter et partager, n'ayez pas peur de rejoindre. Le lien d'invitation discord est tout le temps valable et est le suivant : https://discord.gg/FwMc8GCMQv

***

Je savais que je dormais, et pourtant ce rêve, non, ce cauchemar me semblait si réel. Tout me semblait si réel, comme si... Tout ce que je voyais actuellement s'était déjà véritablement déroulé.

Je me voyais seul, dans cette maison construite sur la falaise où Marco m'avait rejoint quelques jours plus tôt. J'étais assis sur un canapé confortable à l'étage, le rez-de-chaussée me servant de salle de consultation. Je me bandais l'épaule avec précaution, un grand sourire sur les lèvres. J'avais l'air d'avoir quelques années que plus que maintenant, j'avais plus de muscles et étais plus grand.

J'avais l'air d'avoir hâte de quelque chose, sûrement un anniversaire, si je croyais à la guirlande soigneusement accrochée sur une poutre du plafond. A la fin, je jouais un nœud comme pour les paquets cadeaux autour de mon épaule bandée. Il devait y avoir quelque chose d'important en dessous car, je n'arrêtais de sourire et de vérifier que tout était bien en place.

Quand plusieurs coups se firent entendre à la porte, j'ouvris la porte d'entrée tout de suite sans même faire attention à qui pouvait bien se trouver derrière. Mais mon sourire fût de courte durée en voyant deux hommes. Je n'arrivais pas à distinguer leur visage, mais je savais que je ne les aimais pas. Puis, tout à coup, alors que j'allais leur demander de partir, une vive douleur se fit sentir dans mon abdomen. En baissant les yeux vers la douleur, je vis un poignard planté dans mon ventre.

La peur et l'incompréhension me prit et la seule chose que je pus faire était de les repousser et partir de chez moi en courant malgré la blessure, malgré la douleur et le sang qui s'écoulait. J'appelais Oeko pour qu'il m'aide, mais à peine avait-il eut le temps de me rejoindre qu'on lui tirait dessus. Il prit une balle mais l'ignorait et me fit monter sur son dos tout en continuant de courir. Pour nous sauver, il nous fallait rejoindre la ville. Hélas, tout un groupe armé nous attendait sur le chemin et ils se mirent à nous canarder et nous attaquer avec des armes en tout genre. Oeko n'en sortit pas indemne, je lui ordonnais d'aller se cacher et de se faire soigner, qu'il en avait déjà bien assez fait. Mais le loup insista, il insista pour m'emmener le plus loin possible et surtout il voulait me cacher. Mais face à nos poursuivants et la gravité des blessures de mon ami, je finis par lui ordonner de se cacher, reprenant ma course poursuite à pied.

Cependant, nos poursuivants n'entendaient pas nous laisser tranquille. Je dus me résoudre à enlever l'arme blanche de mon abdomen et de m'en servir pour m'enfuir. Je ne comprenais pas pourquoi je n'avais pas riposté dès le début, pourquoi donc ne les attaquais-je pas ? Qui pouvaient bien-être ces hommes ? Qui n'oserais-je pas attaquer ? Et avec cette question, une réponse émergea tout de suite, les habitants de Dokra, n'importe quel habitant de Dokra. Les seules personnes que je serais bien incapable d'attaquer étaient les habitants de cette île qui m'avait vu grandir.

Je me voyais courir à en perdre haleine, me retournant plusieurs fois pour voir où étaient mes poursuivants, comparé à moi. Je sentais les nombreuses blessures que mon corps avait subi et me disais que si je survivrais, ce serait un miracle. Puis, sans que je ne sache comment, l'un d'eux me prit par surprise et me fit dévaler la falaise.

Les sensations qui vinrent par la suite n'était que douleur, tristesse et des sentiments d'abandons et de trahisons. Je ressentais surtout du désespoir et de la désolation. Il allait revenir, je savais qu'il allait me trouver et qu'il allait être brisé par ma faute.

Quand une ombre vint se placer au-dessus de moi, les larmes coulèrent. Je connaissais cette personne et elle était chère à mes yeux. Mon cœur pulsait plus fort quand je le vis, mais ma tristesse de partir le devenait aussi. J'étais si désolé envers lui. J'avais si mal... J'aurais tant voulu rester avec lui et le suivre dans ses aventures...

Tout cela, je le lui disais, du moins j'essayais. Je ne savais plus si mon corps était encore capable de faire parvenir les paroles que je voulais lui dire. J'étais dans l'incapacité la plus totale de m'entendre, moi-même. Seules mes pensées désordonnées m'entouraient et toute mon attention était fixée sur ses yeux, ces si chers aux miens, ravagés par les larmes. La fatigue commençait à prendre le dessus.

Toujours les mêmes pensées me venaient en-tête. Si seulement avais-je été un peu plus égoïste, si seulement avais-je écouté mon cœur et non ma raison, si seulement j'avais agi au lieu de rester tranquillement sur mon île, ayant peur de quitter mon petit quotidien parfait, qui se délitait avec le temps. Si seulement, je m'étais défendu...

Mon seul souhait, c'était de naviguer auprès des gens que j'aimais et j'avais loupé la possibilité de le faire et cela à tout jamais. J'étais décédé à la suite de mes blessures. Je le savais, je savais que j'avais trouvé la mort.

Quand le noir total se fit de nouveau, je sentais que je n'étais pas seul et que je me retrouvais dans une immense étreinte chaleureuse, réconfortante et surtout protectrice. Par instinct, je vins m'emmitoufler contre la personne qui était à mes côtés. Ce sentiment de sérénité qui se dégageait se lui me faisait le plus grand bien après cet odieux rêve. J'étais comme un cocon, protégé et dans une ambiance détendue.

Ce qui me réveilla au petit matin, fut le fracas d'une porte que l'on ouvrait à la volée et un Marco à la voix paniquée.

- Père ! Hikaru a disparu, yoi. J'ai fouillé tout le Moby Dick et rien, yoi ! Hurlait-il en panique.

Je me retournais, étant dos à lui, en me frottant les yeux, encore pleins de sommeil. Il était essoufflé et complètement débraillé, même ses cheveux étaient encore plus en bataille qu'habituellement. Alors qu'il allait continuer de paniquer, il s'arrêta la bouche grande ouverte en me regardant. Il était comme figé avant de crier.

- Père, tu m'as volé Hikaru, yoi. Tu te rends compte que j'ai flippé pour lui, yoi ?!

Seul le rire de Barbe Blanche lui répondit. L'homme s'amusait de la réaction du membre de son équipage. Il était content que le plus jeune se soit fait un ami de son âge.

- Tu vas mieux, gamin ? M'interrogeait-il.

- Fatigué, répondis-je simplement en continuant de me frotter les yeux. Mais j'ai plus mal au crâne, ni envie de vomir. Je suis où en fait ?

Je venais seulement de remarquer que je n'étais plus dans la première cabine, mais dans une nouvelle bien plus grande en tout.

- Dans ma chambre, gamin. Tu semblais mal dormir, je t'ai donc ramené dans la mienne pour que tu ne sois pas seul !

- Oh...

- Père, je le récupère, yoi. J'ai ramené de quoi manger ! Dit-il fier de lui.

- Je n'ai pas mon mot à dire ?

- Non, yoi.

Je ne pus que sourire, amusé par le comportement des deux. Je m'assis alors sur le lit en secouant légèrement la tête. Mes yeux me piquaient un peu, sans doute la fatigue qui était encore présente. Cela arrivait d'avoir une petite sécheresse oculaire, je ne m'en préoccupais pas plus que cela.

- Ça va tes yeux, yoi ? S'inquiétait tout de suite Marco.

Il monta sur le lit de son capitaine pour prendre mon visage en coupe entre ses mains, sans même demander l'autorisation de son propriétaire. Cela me surprit tellement que je me figeais les yeux grands ouverts. Et je ne devais pas être le seul surpris car il se figeait également avant de se reprendre et froncer les sourcils.

- Quoi ? L'interrogeais-je en levant un sourcil interrogateur.

- Tes yeux... l'espace d'un instant tes pupilles, elles étaient fendues et non ronde, yoi.

- Ce coup-ci, c'est toi qui manques de sommeil, me moquais-je de lui, accompagné de Newgate.

- Non, yoi. Je te jure que j'ai vu tes pupilles passer de fendues à normales, yoi ! Se défendait-il.

- Euh... Sauf que c'est impossible. Bref, tu as les plantes ? Changeais-je de sujet pour ne pas créer de dispute.

- Oui, yoi. Mais Oeko a été super chiant, il ne voulait pas me laisser aller où je voulais.

- Normal, il t'empêchait d'aller te faire tuer. Les spots se trouvent sur le territoire des loups et les loups n'aiment pas les étrangers, expliquais-je le plus détendu du monde.

- Hein ? Pourtant toi, ils t'acceptent bien sur leur territoire. Tu peux aller et venir comme tu l'entends, yoi.

- Je ne suis pas un bon exemple, riais-je gêné. Quand j'étais gamin, du genre cinq ans, j'ai échappé à la surveillance de tous les monde et suis partit explorer l'île. J'avais réussi à entrer dans territoire sans qu'ils me captent, puis je suis tombé dans une sorte de tunnel, si on peut dire ça. Le seul problème, c'est qu'il donnait directement dans la tanière du couple Alpha.

Je me frottais la nuque, assez gêné par les têtes ahuries que les deux hommes tiraient. Et décidais de continuer mon récit.

- La chute... Elle n'avait pas été tendre et je m'étais cassé une jambe. J'étais incapable de bouger, mais le positif c'était que Maiko, la louve Alpha, avait amortie ma chute. Le négatif c'était à la naissance d'Oeko et de ses frères et soeurs..., lançais-je l'air de rien. Heureusement pour moi, ils ont vite compris que je n'étais qu'un gamin. Maiko a pris soin de moi et de son petit et un peu plus tard Haide, l'Alpha m'a ramené à la lisière de la forêt.

- La trouille que tu as dû avoir, yoi...

- C'était très dangereux, surtout.

Barbe Blanche fonçait des sourcils avec un regard sévère. Il faisait presque penser à un père allant gronder son gosse, ce qui me fit sourire.

- Trouille qui n'a pas servie de leçon. Depuis ce jour on me retrouve toujours fourré dans leur territoire. Les loups se sont habitués à moi et n'ont pas le cœur à me chasser, vu qu'ils savent que je reviendrais à la charge très rapidement. Par contre, ils m'ont fait comprendre leurs règles, ne pas tuer sur leur territoire, ne pas le détruire aussi. Ne rentrer dans les grottes habitées seulement si le loup nous y invite et, le point le plus important, gratter derrière les oreilles de tous ceux qui le demanderont.

Les mâchoires des deux se décrochèrent entendant le dernier point. Ils ne s'attendaient pas du tout à ça. Je ne pus que rire de leur tête. Leurs expressions étaient à mourir de rire ! Je me sentais bien avec cet équipage en réalité. Depuis qu'ils étaient présents sur l'île, je m'amusais enfin.

Au bout de quelques minutes, je me glissais hors du lit, me sentant d'attaque pour faire quelques petites choses pas trop physiques.

- Barbe Blanche, y a un coin sur ton bateau qu'on peut aménager comme labo de transformation pharmaceutique ? Demandais-je.

- Hum... Marco, la pièce servant de débarras à côté de l'infirmerie, va demander à ce qu'on la débarrasse et allez manger en attendant tous les deux.

- Bien capitaine, yoi !

Marco me tirait à sa suite vers le pont du navire avec beaucoup d'entrain. Je le soupçonnais de vouloir m'éloigner de son capitaine et d'être heureux de me garder que pour lui. Un sourire en coin se forma sur mon visage. Il me faisait rire. J'étais persuadé que si je lui en faisais la remarque, il allait tout nier en bloc et se mettre en colère. Je trouvais ce côté assez... mignon ? Ouais, fallait mieux que je me taise. Il allait vraiment nous faire un caca nerveux si je le disais.

Nous finîmes tous deux dans la cantine du navire, où très peu de pirates y mangeaient, d'un autre côté certains habitants étaient chargés de faire la cuisine pour tout le monde et ça devait les changer de ce qu'ils avaient l'habitude de manger sur le bateau.

Marco s'assura que j'étais bien installé avec Vista et Joz et partit voir André pour lui dire de débarrasser le débarras. Ce qu'il fit en levant les yeux au ciel.

- Alors, de nouveau sur pieds ? Demandait Joz en venant m'ébouriffer les cheveux. Tu as fait une peur bleue à notre piaf !

- Je vais bien mieux. Je vais pouvoir retourner travailler.

- Non, yoi. T'es pas encore en état.

Marco venait de revenir les mains pleines de bonnes choses à manger. Il avait aussi un regard désapprobateur. Il vint poser les plats entre nous deux et nous servit tous les deux généreusement. À ma grande surprise, il fit tout de même attention à ne pas me mettre trop de brocolis. Je ne pensais pas qu'il avait remarqué que je ne courais pas après ce légume.

- J'ai piqué un livre qui trainais dans ta chambre, et ça dit qu'il faut au moins se reposer trois jours après un surmenage, même que dans l'idéal c'est plus deux semaines, yoi.

Ok. Il m'impressionnait carrément, là. Attendez, ma chambre ? Je pensais qu'on y avait plus accès sauf par... la fenêtre. J'oubliais que ce n'était pas un problème pour quelqu'un comme lui.

- Au fait, sympa la piaule, juste un peu trop bleue, tu ne penses pas, yoi ? Se moquait-il gentiment.

- Je t'embête, je n'ai jamais eu le temps de faire la décoration. Je passe plus de temps dans les salles de consultations que dans ma chambre, pour information. Ma salle de consultation est bien mieux décorée ! M'offusquais-je. Enfin, était...

Et voilà, j'avais oublié que ma salle avait été partiellement détruite, c'était aussi une des raisons que je faisais les visites à domicile et que je m'occupais des pirates de leur équipage. J'étais un docteur sans domicile fixe... Même si, j'aimais vraiment l'infirmerie du Moby Dick, c'était super spacieux et super bien agencé.

- Ne t'en fais pas, Hikaru. Je travaille sur la rénovation de la clinique maintenant. Si tu as des souhaits, dis-le-moi. Je verrais ce que je pourrais faire, m'informait Joz.

- J'aiderais aussi, on te doit bien ça, ajoutait Vista. Pendant que j'y pense, j'ai demandé à ton grand-père de me prêter tes dagues, je suis en train de les affuter et de les nettoyer. Tu verras, elles couperont encore mieux qu'avant !

- Merci, c'est gentil, mais fallait pas. Sinon en ce qui concerne la décoration, je n'ai pas vraiment de demandes, juste que le tout soit fonctionnel. J'aime beaucoup ce que vous avez fait dans le Moby Dick, souriais-je.

- Sinon, tu pourrais aussi venir avec nous en voyage, yoi, lâchait Marco en continuant de manger, l'air de rien.

Je me figeais et repensais au rêve que j'avais fait la veille, aux regrets que j'avais eu de ne pas être partit plus tôt avec eux. Je savais que ne pas partir avec eux serait mon plus grand regret, cette fois je partirais avec eux. Mais pour le moment, il était encore trop tôt pour partir. Dans deux ans, je me le promettais intérieurement, je partirais avec eux et le plus important encore, cette fois, je donnerais cette lettre à mon père. Je me savais incapable de le faire ouvertement, mais j'avais confiance en moi pour trouver un moyen pour que la lettre parvienne à son destinataire.

- Je ne vais pas laisser mes grands-parents seuls à leur âge. Mais un jour, pourquoi pas, répondis-je avec le sourire en m'accoudant à la table. Ça a l'air fun, la vie de pirate.

- Tu serais parfait comme médecin pirate ! S'exclamait Vista.

- Quand plus rien ne me retiendra ici, je vous promets de venir avec vous explorer les mers. Enfin, si votre capitaine le permet et si vous nous trouvez un médecin pour me remplacer sur cette île.

Marco avait relevé sa tête de son plat et souriait comme un idiot à la réponse que je lui avais fourni. Il semblait être très satisfait de celle-ci et très heureux. Il vint même me sauter sur le dos.

- Père sera d'accord, yoi ! La question ne se pose même pas, yoi ! Exultait-il de joie.

- Nous pouvons d'ores et déjà t'appeler petit-frère, souriait Joz en venant poser une main amicale sur mon épaule gauche. Nous serons tous très heureux de te savoir avec nous sur le bateau ! Les maladies et les blessures n'auront qu'à bien se tenir avec toi dans les environs !

- Et les pirates et les marines aussi ! Ajoutait Vista.

Les trois levèrent leur verre, rempli d'eau, et me fixèrent, en attendant qu'une seule chose. Je fis de même et levais mon verre et nous les entrechoquâmes entre eux pour sceller la promesse. Je savais que d'ici deux ans, peut-être trois, je serais en mer avec eux.

- Mais j'y pense, mais que diront les deux vieux de ta décision ? S'inquiétait soudainement Vista.

- Ils s'en ficheront. Pour eux, tant que je fais ce qu'il me plaît vraiment, c'est le plus important. Mais les connaissant, ils râleront quand même, rien que pour la forme, expliquais-je.

Nous continuâmes ainsi notre repas et attendîmes qu'André et ses hommes terminent vider le débarras. Quand cela fût fait, nous nous mîmes au travail avec le blond. Il m'obligea à prendre les tâches non physiques, soit faire les mélanges et les dosages. Moins de deux jours plus tard, les stocks étaient de nouveau au beau fixe pour tout le monde et je pus retourner à mon poste de médecin. En l'occurrence, plutôt comme professeur de médecine.

Les pirates suivant ma formation avaient demandé à ce que je ne fasse plus que les surveiller et que je n'intervienne seulement en cas de faux diagnostique ou pour montrer les techniques de médecine. Ils étaient tous plus ou moins doués, mais tous étaient aptes à faire des soins simples à moyens avec mes cours accélérés. Je profitais donc du temps de surveillance pour m'occuper de Rose, qui était maintenant sous la tutelle de Thurn et de sa femme, mais également pour faire un manuel qu'ils pourraient consulter et utiliser à tout moment quand ils repartiront. Je leur faisais en quelque sorte une clef de détermination des maladies et des blessures et leur indiquais les traitements pour chaque cas.

Marco restait tout le temps avec moi depuis mon épisode de surmenage, et cela était loin de me gêner. Ma chambre était presque devenue la sienne également. Tous les soirs, il venait me rejoindre en passant par la fenêtre de ma chambre, la nuit tombée. En fait, nous avions pris l'habitude de dormir ensemble depuis que nous faisions les médicaments ensemble. Marco prenait toujours ses aises et entrait sans toquer ni même demander l'autorisation, mais je ne m'en formalisais pas plus que cela. Je me sentais toujours étrangement serein avec lui à mes côtés, même s'il arrivait à me mettre hors de moi des fois.

Mais ce soir-là, quelque chose n'était pas comme d'habitude. En effet, j'allais me coucher sans que Marco ne m'ait rejoint. Je trouvais vraiment cela étrange, m'étant habitué à sa présence. Je me dis qu'il n'avait pas vu l'heure passer. Je laissais ma fenêtre entrouverte, pour qu'il puisse me rejoindre quand il le voudrait. Il me tira de mon sommeil en plein milieu de la nuit, quand je le sentis venir se coucher avec moi dans mon lit.

- Hum..., marmonnais-je en me tournant vers mon squatteur préféré. Tout va bien Marco ?

Je lui demandais ceci avec des yeux embrumés par le sommeil alors qu'il vint me prendre sans ses bras de manière assez possessive. Il n'était pas comme d'habitude, vraiment pas. C'était bien la première fois qu'il agissait comme ça avec moi. Je répondis alors à son câlin tout en posant ma tête sur son épaule gauche, contre son cou.

- Fais chier, yoi. Désolé.

Je ne compris pas ses paroles, pas au début du moins. Il s'éloigna un peu en posant ses mains de chaque côté de mon visage et m'embrassait, tout à coup. J'écarquillais les yeux sous la surprise et bien plus réveillé maintenant. Sur le moment, je restais figé, ne sachant que faire, mais rapidement, je me détendais et répondais à son baiser.

- Tu me fais faire n'importe quoi, yoi..., chuchotait Marco contre mon oreille à la fin de notre roulage de pelle. Franchement, je ne me comprends même plus, yoi. J'ai peur pour toi, tout le temps. Je m'inquiète tout le temps pour toi et quand t'es pas dans mon champ de vision, je ne suis pas détendu. Je n'arrête pas de te chercher, yoi...

- C'est-ce qu'on appelle aimer quelqu'un et ça me flatte que tu penses à moi comme ça. Si ça peut te rassurer, y a que toi pour me sortir de mes gongs comme tu le fais. J'aime bien aussi toutes les petites attentions que tu as envers moi, du genre faire attention qu'il n'y ait pas trop de brocolis dans mon assiette, me moquais-je gentiment et tendrement en venant poser mes lèvres sur les siennes.

- Je ne vais jamais réussir à repartir, yoi... Pas sans toi...

Il dit cela tout bas contre mes lèvres en fermant les yeux et en venant de nouveau capturer les miennes tendrement. À la fin, il resta, là, sans bouger en posant son front contre le mien. Il posa ses mains autours de mes hanches, alors que je passais mes bras autour de son cou. Nous nous endormîmes ainsi et ce fut ainsi que nous nous réveillâmes. Nous ne bougeâmes pas pendant de longues minutes. Aucun de nous deux ne le voulait. Il me rapprocha de lui et soupirait, un long soupir triste et las.

- Marco, dans quelques années, je te rejoindrais, c'est promis et en plus Barbe...

- Père, appelle-le père, me reprit-il. Tu ne fais peut-être pas encore partit de l'équipage officiellement, mais c'est tout comme, yoi.

- Oui, père va placer notre île sous sa protection, seuls des crétins suicidaires viendraient s'en prendre à nous maintenant. Et qui dit protection de votre part, dis que nous allons pouvoir nous appeler par Den Den Mushi et ça quand on le voudra.

- Mais tu ne seras pas vraiment avec moi, yoi, boudait-il. Sans oublier qu'on ne sait pas quand est-ce que l'on pourra revenir sur Dokra, yoi.

Cette conversation... J'avais un air de déjà-vu. Je me voyais lui répondre que nous allions devoir prendre notre mal en patience chacun de notre côté et qu'en attendant nous devions profiter de chaque moment que nous allions passer ensemble jusqu'à son départ. Je savais que je n'avais aucune solution pour faire en sorte que Barbe Blanche ne vienne régulièrement sur l'île. Pourtant, j'en avais une maintenant.

- Et si je te dis que j'ai peut-être une solution pour que vous reveniez souvent ?

Je levais un sourcil et fis un sourire en coin, me donnant un air assez rusé et éveillant sa curiosité. Il attendait à ce que je lui en dise plus, mais je ne dis pas un mot de plus, le frustrant au plus haut point. J'allais pouvoir faire d'une pierre, deux coups. J'allais pouvoir dire à mon père, qu'il était vraiment père et faire en sorte de voir Marco un peu plus souvent, enfin, si le premier point faisait réagir le vieux.

- Vous partez quand ?

- Dans deux jours, le temps de remplir les cales, yoi, soupirait-il dans ma nuque. Je veux repartir, mais en même temps je ne veux pas te laisser seul ici, yoi.

- N'exagère pas, je ne serais pas seul, j'aurais ma famille est les habitants de l'île pour me tenir compagnie et toi, tout l'équipage. Le temps te semblera bien plus court pour toi en voguant sur les mers et en partant à l'aventure.

- Mouais... Tu penses pouvoir prendre deux jours, juste pour que l'on reste que toi et moi, yoi ?

- Hum... On prend la poudre d'escampette ? Proposais-je.

- Je m'envole où tu veux, yoi.

- La falaise a l'arrière de l'île ? Laisse-moi juste le temps de me préparer.

Il hocha de la tête et il me relâchait pour que je puisse aller faire ce que j'avais à faire. Je fis plus que juste me prendre une douche et de m'habiller avec un short noir et un marcel, je piquais de quoi pique-niquer. Je pris juste un tout petit peu plus de temps pour bien attacher mes cheveux châtains qui arrivaient aux épaules. Comme toujours, je n'en attachait que la moitié supérieure en laissant quelques mèches retomber de chaque côté de mon visage, mais je fis attention à ce que la coiffure soit un peu mieux faite qu'à l'habitude. Ce n'était pas tous les jours que Marco proposait un rencard.

Je remplissais mon sac à dos de mes trouvailles et retournais dans ma chambre où m'attendait Marco. Je lui souris et il se baissa, signe me disant de monter sur son dos. Je me baissais alors et passais mes bras autour de son cou. Il s'avança en prenant appui sur le rebord de la fenêtre et se laissa tomber dans le vide avant de se transformer et de partir en volant en direction de la falaise.

Le jour commençait à peine à pointer et le ciel encore noir de la nuit se mêlait à la lumière irradiée par le soleil montant de l'horizon depuis la mer. La vue de ce spectacle depuis les airs valait tous les trésors du monde. J'étais émerveillé devant ce qui se déroulait devant moi. J'aimais les choses simples de la vie. Je n'avais pas besoin de choses extravagantes, juste des moments qui pourrait rester à jamais dans ma mémoire avec les personnes qui m'étaient chères.

- C'est vraiment beau, tu ne trouves pas ?

- Je suis d'accord avec toi, yoi. Mais tu verras, quand tu seras sur les mers avec nous, tu pourras voir des levers de soleil aussi beaux, non encore plus beaux que celui-là, yoi. Même si je dois avouer que c'est le premier qui me marque autant, dit-il en continuant de voler.

Il perdit doucement de l'altitude. Jusqu'à se poser et me faire descendre de son dos et me faire mettre pieds à terre. Nous étions arrivés à destination. Même en étant sur la terre ferme, le lever de soleil restait magnifique. Je sentis Marco prendre quelque chose de mon sac à dos. Je ne faisais pas attention à ce qu'il faisait, trop absorbé. Quand il me fit asseoir par terre, je ne sentis pas l'herbe mais la couverture bleue d'extérieure que j'avais emmené pour que l'on puisse s'installer tranquillement. Il vint s'asseoir derrière moi et fit en sorte que je sois entre ses jambes et il vint enrouler ses bras autour de mes hanches et poser sa tête sur mon épaule gauche tout en venant m'offrir un baiser sur la joue au passage.

Nous restâmes ainsi pendant de longues minutes, jusqu'à ce qu'il se sente un peu trembler. Il déplaçait alors ses autour de mon cou, sur mes épaules et transformait ses ailes, pour que leur feu me réchauffe du froid du matin. J'étais si bien ainsi. Je me laissais aller contre lui et reposais totalement mon dos contre son torse nu. Je pivotais légèrement la tête pour venir l'embrasser en douceur, et il me répondit aussi tôt. Le moment était tout simplement parfait.

- On est bien ici, yoi, remarquait-il.

- Très, pour accéder à cet endroit il faut longer le territoire des loups, donc peu de personnes ne viennent s'y aventurer. Cet endroit, c'est bien celui que je préfère le plus de toute l'île. Il a une vue imprenable sur la mer et est très paisible.

- Je vois. Tu aimes beaucoup être seul, n'est-ce pas, yoi ?

- Non, pas spécialement. C'est juste qu'ici je n'ai que deux compagnons de jeu : Thurn et Oeko. Thurn est souvent occupé avec le bar, il ne peut donc pas jouer avec moi autant que je le voudrais et Oeko, c'est mon meilleur camarade de jeu, mais... il reste un loup. Je lui parle beaucoup, mais des fois j'aurais besoin de quelqu'un qui puisse me répondre.

- Je vois, yoi. Mais tes grands-parents, ils ne peuvent pas t'aider ? Me questionnait-il.

- Ils sont âgés et occupés, sans oublier que si je prends ce qui me tracasse le plus en ce moment... Ils ne seront pas de bons conseils, vu que ça concerne mes parents et qu'ils ne les connaissent pas forcément plus que cela.

- Tes parents, yoi ? S'étonnait Marco. On nous a dit que ta mère t'avait laissé aux vieux alors que tu n'étais qu'un bébé, yoi. Tu veux les rencontrer ?

- J'ai déjà rencontré l'un des deux et je dois dire que j'aime ce que j'ai vu de lui.

- Tu l'accepterais aussi simplement dans ta vie que cela ? Il t'a abandonné tout de même, yoi.

- Mon père n'est pas au courant de ma naissance, l'informais-je, le surprenant par la même occasion. Quand il est parti, ma mère ne savait pas qu'elle était enceinte. Elle n'était pas en sécurité là où elle était et a préféré me laisser aux Kiri pour me protéger.

- Donc, tu as rencontré ton père, yoi ?

Marco comprenait vite, je ne pus qu'approuver ses dires avec un hochement de tête et un hum. Mon blond soupirait, il comprenait que tout ceci était une situation délicate pour moi et que j'avais beaucoup de mal à savoir comment agir. Il n'était pas aisé de savoir comment agir face à des personnes que l'on ne connaissait pas, alors même que c'était ses propres parents.

- Je m'en veux encore plus de partir sans toi, maintenant, yoi...

- Marco, c'est mon choix de ne pas partir tout de suite avec vous. Et même si tu étais ici avec moi, que ferrais-tu ? Tu es bien plus heureux libre et sur les mers, qu'ici et prisonnier d'une île. J'aime voir mon oiseau bleu voler en toute insouciance. Le temps passera bien plus rapidement que tu ne penseras et en plus, ça te donne une bonne raison pour chercher un docteur pour me remplacer sur l'île. Plus vite tu en trouveras un, plus vite je me joindrai à vous dans l'aventure !

- Je vais casser les pieds à père et à tous les autres, yoi. Mais tu vas me manquer tout de même. J'aimais beaucoup nos engueulades, riait-il en douceur.

- Et pendant que vous rechercherez, j'améliorerais mes compétences de médecine, pour pouvoir tous vous soigner. Je demanderais aussi aux vieux de m'apprendre à naviguer, parce que pour le coup, je ne sais faire que du kitesurf et c'est plus pour m'amuser qu'autre chose. Je serais bien incapable de faire un nœud marin !

- Tu veux que je t'apprenne les nœuds, yoi ?

- Avec plaisir !

C'est ainsi qu'il me piqua la lanière de cuir que j'utilisais pour attacher mes cheveux, les faisant retomber sur mes épaules. C'était malin, j'avais mes cheveux devant le visage maintenant. Je ne pus m'empêcher de faire la moue, mais il vint poser ses lèvres contre les miennes en signe d'excuse. Je lui pardonnais, alors, mais le vent ne m'aidait pas à y voir grand-chose. Je fouillais donc mon sac et en sortit du fil chirurgical et attachait sommairement mes cheveux dans une queue de cheval avec. Marco se mit à rire en voyant que je me baladais avec un kit d'urgence dans mon sac.

Pendant toute la journée, il m'apprit avec patience tous les nœuds marins à connaître absolument, soit le nœud en huit, le nœud de chaise, le nœud d'Hercule, le nœud de batelier, le nœud d'amarrage, le nœud tour mort et deux demi-clés et enfin le nœud pomme de touline. Il m'expliquait l'utilisation de chacun d'entre eux et m'aidait même à faire des schémas sur mon carnet pour que je puisse les refaire quand je le voulais. Il était bien plus doué en dessin que moi. Il rit de ma remarque et prit une nouvelle page de mon carnet et se mit à dessiner sous mon attention.

- Ah ! Mais c'est Dokra ! M'exclamais-je quand il eut terminé. Tu fais de la cartographie ? C'est trop bien fait !

- Je suis un navigateur, yoi. Et j'adore dessiner des cartes, dès que l'on trouve une nouvelle île, c'est plus fort que moi, j'en fais le tour en vol et la dessine, yoi.

- Je vois. Je ne m'y connais pas, mais je sais une chose, que tu es très doué. Je serais bien incapable de faire ce que tu viens de faire.

- Pourtant, tu n'es pas mauvais en dessin, on a juste besoin de regarder les croquis des plantes que tu as dans ton carnet pour le savoir, yoi.

- Ça ? Ils ne sont pas très bien faits. Le port des feuilles n'est jamais bien fait et les traits sont maladroit. Mamie passe son temps à me reprocher de n'être pas assez rigoureux dans mes croquis, riais-je alors que Marco détaillait mes croquis.

- Pourtant, je t'assure que j'ai vu des livres dans la bibliothèque avec des croquis de plantes bien plus moches que les tiens. Sans oublier que tes explications sont assez claires pour qu'un gars ne s'y connaissant pas en plante ne se trompe pas en les cueillant, yoi. Tu devrais faire un livre qui répertorie toutes les plantes médicinales, yoi.

- Tu crois ? Et si je te disais que j'avais déjà commencé ce livre ? Dis-je avec un air mutin sur le visage.

- Attends, yoi... Les carnets que tu fais quand on fait les consultations, yoi ?

- Je vous ai fait une clef de détermination des maladies, une autres des blessures, une autre sur les poisons et une autre clef sur les plantes médicinales. Bien entendu, tu as les traitements à chaque fois et aussi comment transformer et utiliser les plantes. Et j'ai pensé qu'un carnet sur les plantes vénéneuses et toxiques vous serait d'un grand secours. Ce serait con de mourir car vous auriez mangé une plante qu'il ne fallait pas, tu ne crois pas ?

- Merci, yoi.

Il m'embrassa en me prenant contre lui. Il était très reconnaissant visiblement et son comportement m'attendrissait. J'aimais savoir que je pouvais les aider à ma manière. J'aimais savoir que je leur étais utile même si je n'étais pas avec eux. Je savais également que je manquais encore de connaissances médicales et que si je voulais pouvoir les soigner, il me fallait que j'en apprenne un peu plus sur le monde entier et toutes ses maladies et aussi toutes ses plantes. Je demandais alors à Marco s'il pouvait me ramener des livres de médecine de ses voyages, ce qu'il acceptait avec joie.

Le soir venu, nous dûmes rentrer à la ville, mais n'ayant pas la foi de subir les remontrances de mes grands-parents, nous préférâmes nous faufiler sur le Moby Dick et nous reposer dans la cabine de Marco. Il se fit un grand plaisir de me montrer ses plus belles cartes et je ne pus qu'être encore plus admiratif devant son travail. Je voyais qu'il y mettait tout son cœur.

Après ce moment d'exposition cartographique, nous partîmes nous coucher avec mon blond, dans la même position que la veille. La séparation allait être rude, c'était certain et je la redoutais déjà. Cependant, pour Marco, je ne pouvais pas laisser paraitre mon malaise. Il était déjà tiraillé de me laisser sur mon île, alors si je lui montrais que la séparation allait être aussi très compliqué pour moi, il serait capable de rester et de déprimer et ça, il en était hors de question.

Quand nous nous réveillâmes, nous n'étions que tous les deux et la journée avait bien été entamée. Nous n'avions pas d'autre choix que de nous lever pour aller prendre notre petit déjeuné. En entrant dans la cantine, tous les hauts gradés, si je pouvais dire ça, étaient présents dont le capitaine. Marco me fit asseoir avec eux et me demandait de l'attendre le temps qu'il revienne avec de quoi manger pour nous deux.

Dès qu'il fut éloigné, les six commandants se tournèrent vers moi avec des regards qui ne me disaient rien de bons. Je sentais à leurs regards que j'allais avoir le droit à un interrogatoire dans les règles. Ils me foutaient un peu mal à l'aise, surtout qu'ils n'avaient pas le moindre tact.

- Alors, mon petit Hikaru, commençait Whitey avec un regard empli de sous-entendu, qu'avez-vous fait Marco et toi pour disparaitre pendant plus de vingt-quatre heures ?

- Vous étiez assez mignon à dormir ensemble, continuait Epoida.

- On pourrait presque penser qu'il y a quelque entre vous deux, me taquinait Joz.

- Ah la jeunesse, enchérissait André avec un faux air de mélancolie.

- C'est le printemps ! Charriait Vista.

- C'est que les deux grandissent ! Se moquait Rakuyou.

Ok, ils étaient lourds... Quelle bande de fouineurs, vraiment. Et le vieux qui rigolait devant ce spectacle, surtout ne vient pas m'aider ! Je ne sais pas vraiment quelle tête je tirais, mais je savais que c'était une tête du genre : arrêtez de me saouler, ma relation avec Marco ne regarde que nous. Mais ils ne furent que plus insistants suite à ma réaction.

- Vous êtes chiants...

- Lâchez-le, yoi. Si j'avais su, on serait parti, yoi. Désolé, Hikaru, intervenait Marco en posant les plats entre nous deux.

- Ne t'en fais pas. Ça va, quand j'en aurais trop marre je les frapperais, répondis-je l'air de rien et en attaquant les plats.

- Je t'aiderai, yoi.

Je levais le pouce en l'air tout en me battant avec mes cheveux qui retombaient. Le fil chirurgical avait lâché et je n'allais pas vider mon stock pour ça. Whitey vint à ma rescousse à ma grande surprise et vint m'attacher les cheveux. Mais quand on connaissait les personnages, il fallait s'attendre à une douille.

- C'est un bon coup au moins au lit ? Me chuchota-t-elle dans l'oreille. Je me demande lequel des deux est le dominant.

Cette douille me conduisit à m'étouffer avec ma nourriture à cause du choc et de virer rouge cramoisie de gêne.

- Mais t'es pas bien de demander des choses comme ça ?! Hurlais-je une fois que j'eus réussi à faire passer ma nourriture.

- Bon vous êtes chiants, yoi. Oui, on sort ensemble et le reste ce n'est pas vos affaires, yoi ! Intervint Marco en colère contre ses frères d'armes.

- Si ça nous concerne tous, parce que quand il sera avec nous sur les mers, va falloir qu'on vous supporte la nuit, rétorquait Rakuyou fier de sa connerie. Joz, faudra que tu insonorises la chambre de Marco, sinon personne ne pourra dormir la nuit !

- C'est comme si c'était fait !

Barbe Blanche explosa de rire avec les autres. Quant à nous, nous nous regardâmes en se disant qu'ils étaient vraiment lourds et qu'ils feraient mieux de se trouver quelqu'un au lieu de venir nous emmerder.

- Au fait, Hikaru, bienvenu dans la famille, coupait mon père en me regardant.

- Merci, mais ce n'est pas encore fait. Trouvez-moi un remplaçant.

- J'ai assez d'îles sous ma protection pour me dire que je trouverais quelqu'un sans mal. Prépare tes affaires, on viendra te chercher bien assez vite ! Même si, pour toi, ce sera un moment difficile.

Je le regardais, surpris qu'il ait compris ce que voulait dire ces deux ans. Ces deux ans, c'était une estimation que j'avais faite. Ces deux ans, c'était la période de vie qu'il me restait à passer avec mes grands-parents. Dans deux ans, je savais qu'aucun des deux ne seraient encore en vie et donc que plus rien ne me retiendrait réellement à Dokra.

- Alors vous aviez compris ce que sous-entendaient ces deux ans, souriais-je tristement.

- Gamin, il ne faut pas être médecin pour savoir que les deux vieux ont presque atteint la fin du voyage.

- Je sentis Marco nous regarder en se demandant de quoi l'on parlait avant de finalement se tourner vers moi, choqué.

- Attends, ces deux ans, c'est..., n'osait-il pas finir.

- C'est le temps qu'il reste à vivre pour mes grands-parents. Mon grand-père, je ne lui donne qu'un an, maximum, quant à ma grand-mère... Je la connais bien, elle se laissera aller sans même s'en rendre compte, elle a déjà commencé à décliner. C'est ainsi depuis que l'on sait le temps qu'il reste à mon grand-père. Deux ans, c'est le temps que j'ai estimé en étant optimiste, expliquais-je en faisant tourner l'eau dans mon verre.

- Et en étant pessimiste, combien de temps ? Osait demander André.

- Un an, peut-être moins.

- Je ne peux pas te laisser, yoi ! Je... père, on reviendra ens...

Je ne lui laissais pas le temps de finir sa phrase et le giflais en le regardant droit dans les yeux. Lui me regardait choqué, la main sur sa joue droite.

- Toi, tu pars avec ton équipage et tu vas sillonner les mers et vivre des aventures plus folles les unes que les autres et me les raconter quand tu reviendras ou par lettres ou n'importe comment ! Marco, les deux vieux sont ma famille, pas la tienne. Je sais que ce sera dur, encore plus que de les voir dépérir jours après jours, mais ils m'ont élevé et je leur dois bien ça. Laisse-moi passer le temps qu'il leur reste avec eux. Fais juste en sorte de revenir quand tout sera fini, quand je serais seul. Ta place est sur les mers et te savoir là-bas, ce sera mon plus grand réconfort, d'accord ?

Je le voyais baisser la tête et serrer des poings, avant de me regarder.

- Je te le promets, yoi.

- Je te promets de revenir dans deux ans, gamin. Nous ne te laisserons pas tomber. Tu fais déjà parti de notre famille, me promit Newgate en posant une main sur l'épaule de Marco.

Je leur souriais de toutes mes dents. Ils respectaient mon choix d'affronter cela seul et avaient compris que je les attendais de pied ferme pour partir dès que toutes mes obligations seront envolées.

Le reste de la journée, nous le passâmes comme la veille, mais enfermé dans la cabine de Marco. Quand l'heure du départ sonna, le lendemain en milieu de matinée, Marco m'emmenait un peu à l'écart.

- S'il te plait, donne-moi ton cordon de cuir avec lequel tu t'attaches les cheveux, yoi. Je veux quelque chose qui t'appartiens, yoi.

Je ne pus que lui sourire et me détacher les cheveux pour venir nouer mon cordon autour du poignet de mon oiseau.

- En échange, je veux ta chemise, le taquinais-je.

Par contre, je n'avais pas prévu qu'il me la donnerait véritablement et qu'il me la ferait porter. J'avais donc une chemise violette à manches longues au-dessus de mon t-shirt sans manche. Et dire qu'il allait rejoindre son équipage torse-nu. On allait encore faire parler de nous et les rumeurs allaient aller de bon train !

Il voulut faire demi-tour et partir, mais je le retenais. Il me regardait surpris et interrogateur.

- Je t'avais dit que j'avais quelque chose qui forcerait... père, j'avais encore du mal à l'appeler comme ça, à revenir sur l'île, n'est-ce pas ?

- Oui, je m'en rappelle, yoi. Ces deux années...

- Et non, pas ça, ça c'est juste une promesse de rejoindre votre équipage. Je te parle de se revoir avant l'échéance de deux ans.

Je sortis la lettre adressée à père de la part de ma mère de ma sacoche. Et la tendis à mon ananas blond.

- Qu'est-ce que c'est, yoi ?

- Une lettre, qui doit être remise en main propre à Barbe Blanche, ne la perds pas. Tu dois la lui remettre quand vous serez parti depuis au moins deux jours et ne l'ouvre pas. Je compte aussi sur toi pour lui faire promettre deux choses : que vous ne reviendrez pas avant trois mois, et de revenir au moins une fois tous les ans, jusqu'au jour de mon départ avec vous. Ajoute aussi, que la balle est dans son camp.

- Hein ? Mais... pourquoi, yoi ?

Il ne comprenait pas de quoi je lui parlais, mais je n'allais pas tout lui dire. Cela ne concernait que Barbe Blanche et moi-même.

- Tu sauras bien assez tôt de quoi il en retourne, mon oiseau bleu, enfin s'il t'en parle. Comprends juste que si ça fonctionne, on se revoit au plus tard dans un an. C'est un peu un ultimatum que je lui pose. Je compte sur toi pour m'écrire sa réponse, ou le forcer à m'écrire directement.

- Mais...

- Je t'aime, prends soin de toi et reviens-moi.

Je le coupais et l'embrassais en passant mes bras autour de son cou pour l'empêcher de trop réfléchir et se concentrer sur moi.

- On parlera de ça à mon retour, yoi. Toi aussi prends soin de toi et... Je t'aime, yoi...

Il était gêné et se grattait la joue, ne sachant que faire d'autre. Il finit par s'envoler non sans se retourner et se posait sur le Moby Dick qui s'éloignait déjà. Je leur fis signe à tous et leur demandais de prendre soin d'eux, jusqu'à ce qu'ils disparaissent à l'horizon. 

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