Dirty old town × RUSSELL ✓

By azra_128

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george ne comprenait pas pourquoi eireann semblait ne pas vouloir lui parler, alors que c'était tout ce dont... More

PROLOGUE - LA TRAVERSÉE
UN - LA SAUCÉE
DEUX - L'ARRIVÉE
TROIS - LA JETÉE
QUATRE - LA CONVERSATION COUPÉE
CINQ - LE SPECTACLE IMPROVISÉ
SIX - LE VENT GLACÉ
SEPT - LES COULEURS TRESSÉES
NEUF - LA TOMBE MARBRÉE
DIX - LES HYMNES ENTONNÉES
ONZE - LA STATUE ROUILLÉE
DOUZE - LES PHOTOS PUBLIÉES
TREIZE - LA COMPÉTITION ACHARNÉE
QUATORZE - LE BIJOU ARGENTÉ
ÉPILOGUE - LA SCÈNE ILLUMINÉE & LE RESTAURANT ÉTOILÉ

HUIT - LE MUSÉE VISITÉ

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By azra_128

Salut les gars !

Les visages des différentes personnes se retrouvant sont fatigués. On peut voir à leurs traits que la nuit a été bien trop courte.

— Vous avez pas trop galéré à trouver ?

— Non, le gps est une formidable invention.

Des petits rires répondent à la remarque tandis que les irlandais rentrent dans la petite boutique suivis des étrangers. Ils s'assoient rapidement à une table sur laquelle le soleil présent ce matin-là tape doucement.

— Du coup, vous nous conseillez quoi ?

Le néerlandais a la voix cassée d'avoir un peu trop crié et chanté en compagnie des locaux la veille. Il fronce le bout de son nez quand il lit la carte du salon de thé et que de nombreux mots d'ingrédients lui paraissent inconnus. Il passe en revue les petits-déjeuners typiques, la plupart salés tout en ayant absolument pas envie malgré qu'ils soient immédiatement conseillés.

— Trop tôt pour du salé en vrai.

— Il est jamais trop tôt pour du salé.

— Tout le monde n'est pas anglais ou irlandais !

Les yeux roulent dans leurs orbites en réponse alors que le champion du monde en titre a un sourire amusé peint sur les lèvres. Il finit par se diriger vers une gaufre qui lui fait de l'œil tandis que ses trois compères commandent différents plats, certains uniquement avec des légumes, d'autres contenant des œufs et Alex particulièrement courageux aux yeux de celui qui vient sur le continent se décide pour celui contenant saucisses et flageolets. Rien que l'idée d'en manger retourne l'estomac du néerlandais.

— Alors du coup, vous nous conseillez quoi pour aujourd'hui ?

— Y a le musée des sports gaéliques, c'est mon préféré, mais vu que vous en avez regardé hier, c'est peut-être pas le plus utile pour découvrir.

— La prison ! C'est ce que je préfère !

— C'est vrai que c'est trop bien.

— Trop bien et trop pris d'assaut. Jamais ils trouvent quatre places pour aujourd'hui, faut toujours réserver avec un mois d'avance !

— Ça commence bien vos propositions dis-donc !

— Musée Guinness, un peu commercial, mais toujours sympa de savoir comment est produite la meilleure bière du monde ! Et c'est dans les anciens locaux, le bâtiment vaut le détour.

— On a déjà fait le whiskey hier, on voudrait autre chose aujourd'hui. Mais c'était sur notre liste pour le jour de notre retour en avion !

— Bien ! Vous avez réservé ?

— Oui oui, c'est fait.

— Parfait. Moi j'aime bien le GPO museum. C'est sur la révolution de 1916 et le bâtiment est trop trop beau.

— Le musée d'histoire, pour que les envahisseurs découvrent l'histoire de notre beau pays ?

Le ton est légèrement moqueur et les irlandais se mettent à pouffer quand leurs regards se croisent.

— Y a aussi le musée de l'immigration ?

— Moins bien, il est un peu long et c'est beaucoup de lecture je trouve.

— Ouais t'as raison. Je pense que le GPO c'est le mieux pour le côté histoire. Vraiment le mieux.

La discussion est interrompue le temps que les plats arrivent. Une grimace de dégout est présente sur le visage de celui aux cheveux les plus clairs de la troupe de visiteurs, ce qui fait rire les locaux.

— De bon matin comme ça, avec les restes d'alcool de la veille en plus, franchement je sais pas comment vous faites.

— L'habitude Max. L'habitude.

— Je suis pas sûr que je pourrais avoir envie de m'habituer à ça.

— Tu devrais pourtant, il vaut bien mieux manger du salé que du sucré le matin, Brad te le dit pas ?

— Je l'écoute pas sur certains points. Et Daniel a déjà essayé mais jamais il réussira à me convaincre d'avaler un truc comme ça.

Sur ces mots, il plante sa fourchette dans sa gaufre recouverte de fraises et de chantilly bien plus adaptée à cette heure là de la journée.

— Du coup les gars, GPO ? Musée d'histoire ?

— Franchement le GPO, s'il y en a un à faire, il explique vraiment pas mal l'histoire récente du pays.

Les têtes sont hochées alors qu'ils écoutent les explications des irlandais sur les différents musées et rares monuments de la ville. 

— Ils étaient quand même bien plus cool qu'au village. J'ai hâte qu'on les revoit pour une soirée avant notre départ !

— On a oublié de leur demander pour Riverdance ! On avait dit qu'on le ferait.

— Après si ça te tracasse tant que ça George, rien ne t'empêche de te servir de google, tu verras c'est utile.

— Oui, mais ça fait un sujet de conversation si c'est quelque chose de connu. On passe pour des gens curieux et ça nous fait pas de mal vu comme ils ont pas l'air de tous nous porter dans leur cœur !

Tous sont d'accord avec la phrase prononcée alors qu'ils marchent dans la ville, l'estomac un peu trop rempli, en direction de l'ancien bureau de poste de la ville (ndlr : GPO = General Post Office). Bientôt, l'imposante devanture se tient devant eux et quand ils entrent dans les lieux, ils sont émerveillés par la splendeur du bâtiment. Ils ont l'impression de se retrouver dans un film d'époque, Les meubles en bois se mêlent aux plafonds sculptés de l'immense bureau de poste de la ville.

— Pfiou ! Beau bureau de poste. Je pensais pas que c'était encore un bureau de poste actuellement.

— Yep, moi non plus. Mais il est vraiment beau. Par contre je vois pas trop ce qu'on fait ici alors qu'on devait aller dans un musée. On est sûr qu'on est au bon endroit ?

— C'est à droite le musée les gars, on s'est trompés d'entrée !

Ils se dirigent donc vers la porte qui sépare les deux lieux, récupérant des audioguides qui les aideront dans leur visite. Puis ils descendent un petit escalier qui les mènent à la première salle du lieu. Un sourire vient illuminer leurs visages quand ils reconnaissent immédiatement les équipements du sport dont ils ont pu voir un match la veille.

— Ça, on maitrise !

À chaque vitrine, un petit numéro leur indique la piste à suivre et ils en profitent pour observer les divers objets présents derrière les panneaux de verres. Pistolet, carnets, maillots, pièces de théâtre, croix et photos se mélangent alors qu'ils avancent petit à petit, découvrant les événements s'étant produits en mille-neuf-cent-seize, en plein milieu de la première guerre mondiale.

— T'étais au courant toi, de ça ?

Le pilote Mercedes hoche négativement la tête alors que son compatriote s'est adressé à lui.

— Division du nombre d'habitants par deux, beau boulot les englishs !

Le néerlandais prend un petit coup alors qu'il se met par la suite à pouffer. Ses prunelles azurées pétillent de malice et des regards noirs lui sont lancés, lui faisant comprendre qu'ils n'ont pas envie de l'entendre continuer sur sa lancée.

— C'est fou quand même ce qu'une maladie sur une plante peut faire.

— C'est une façon de voir les choses. Je crois qu'il y avait pas que la maladie sur les pommes de terre comme problème. Et le deuxième problème de ce que je viens de lire, il commençait par empire et il finissait par britannique !

Une moue s'installe sur le visage des deux anglais qui se tiennent en face de celui qui vient de parler et s'en va à la vitrine suivante comme si de rien n'était. Bientôt, ils sont assis à quatre par terre dans un coin de la pièce à regarder un film retraçant l'insurrection de Pacques. Les noms Pearse, Connolly, Mac Diarmada, de Valera ou encore Markievicz sont dits et redits et les visiteurs suivent leurs actions ayant réussi à mettre la ville à feu et à sang avant d'être stoppés avec grand intérêt. Ils sont captivés par les images et les sons et aucun ne fait le moindre commentaire pendant les vingt minutes que dure la vidéo explicative.

Ils continuent ensuite leur visite, comprenant au fur et à mesure où les événements de mille neuf-cent seize vont mener que les quatre savent désormais que l'Irlande fait sa vie seule de son côté.

— C'est quand même n'importe quoi, s'ils avaient pas été aussi cons ensuite, ça n'aurait certainement été qu'un feu de paille.

— La prison qu'ils voulaient qu'on visite, ça doit être le lieu où les trois mille gars tirés au sort se sont retrouvés non ?

— Peut-être ouais.

— Y en a quand même un qui a été négocier des armes avec les allemands en pleine guerre contre eux. Le culot est immense quand on sait que certains irlandais étaient dans la Somme.

La discussion s'arrête alors que tous écoutent les explications suivantes, se perdant chacun dans leurs pensées alors que leurs regards accrochent tantôt la vitrine, tantôt le vide en même temps.

— Franchement, je comprends vraiment pas la gestion de la crise. Oui c'était grave, mais ils ont tellement mal géré. L'historien qui parle, il a quand même raison, remis dans le contexte général, les sanctions étaient pas si grosses pour l'action menée.

— Assez d'accord, mais c'est sûr que quand tu mets des innocents en prison et que tu planifies une exécution par semaine pendant trois mois pour effrayer tout le monde... Pas étonnant que les gens prennent le temps de discuter entre eux.

— Mon passage préféré, c'est quand même celui où les irlandais trouvent que pour une fois, ils sont pas trop ridicules dans leur révolte. Les précédentes devaient quand même être sacrément nulles pour qu'ils ne soutiennent même pas le mouvement au début parce qu'ils savaient qu'ils seraient forcément déçus.

Des petits rires leurs échappent alors qu'ils ont des sourires amusés tandis qu'ils grimpent les escaliers les menant à l'étage supérieur où le début de la guerre civile qui a suivi est expliqué.

— Vous vous y perdez pas vous entre tous les noms ? Nationalistes, unionistes, républicains, royalistes. Je suis complétement perdu je sais plus qui et qui.

— Si, c'est hyper compliqué. J'ose même pas imaginer les autres musées quand ils disaient que c'était le plus clair de tous !

— Bon après je suis pas certain que l'histoire du grand royaume des Pays-Bas soit simple aussi.

— Eh, j'te permets pas toi !

Le doigt du néerlandais s'enfonce dans les côtes du jeune anglais qui éclate de rire.

— CHUUUUT

Les deux se regardent et leurs prunelles pétillantes d'amusement font qu'ils ne peuvent s'empêcher de rire encore un peu plus fort. Cela leur vaut un regard mauvais de la mère de famille qui se tient à quelques mètres de là. Ils se regardent à nouveau avant de rouler des yeux, le plus jeune se dandinant tout en l'imitant, son ami tentant avec difficulté de retenir son rire.

— Et venez voir ce qu'on vient de trouver ! C'est dans l'expo sur les irlandais dans les guerres !

— Franchement, ça vaut le détour ! Ça explique aussi « l'amour » des irlandais pour l'incroyable pays qu'est la France. Enfin, c'était le royaume ou l'empire de France qu'ils aimaient.

Le nom du pays voisin est dit sur un ton légèrement hautain et il insiste lourdement sur l'adjectif rattaché au pays arrachant des sourires et légers rires aux deux retardataires. Leurs prunelles se posent sur les panneaux qu'ils s'empressent de lire.

— Apparemment Carlos aussi serait bien vu ici !

— Oui, je crois.

— Non mais c'est quand même quelque chose, ils étaient de tous les combats avec les armées qui faisaient la guerre contre le Royaume-Uni juste dans l'espoir qu'ils gagnent et récupèrent leur pays au passage. Le royaume d'Espagne entre en guerre contre celui d'Angleterre, hop ! On rejoint l'armée. Celui de France entre en guerre, hop, même choix.

— Moi, ça m'impressionne quand même de continuer d'être tant attaché à son pays sans y habiter. C'est beau. Et puis, leur persévérance a fini par payer. Non, mais sérieux Alex, faudra vraiment que tu changes de chaussures, elles couinent c'est insupportable !

— C'est vrai que c'est hyper chiant. Couic, couic, couic.

— L'avantage, c'est qu'on sait toujours où il est. Quand on l'entend plus, c'est qu'il est plus là !

— Messieurs, si vous avez terminé votre visite, je vais vous demander de quitter la pièce pour permettre aux autres de continuer de profiter de l'exposition dans le calme.

L'un d'entre eux fait une grimace amusante et des gros yeux surpris de s'être fait reprendre ainsi. Cela entraine immédiatement le rire du plus jeune. Ils quittent donc précipitamment la pièce avant d'éclater de rire dans le couloir quand le battement des pas du brun sorti dans la précipitation produit des sons encore plus forts, le thaïlandais ayant les joues rougies de s'être fait ainsi reprendre. 

On a quand même été virés du musée à cause de tes chaussures Alex ! 

—  Après, je crois qu'il était l'heure qu'on y aille si on veut pas rater notre train retour.

Voilà, vous voyez, je viens de nous éviter un loupé de train à trop flâner dans ce top musée ! 

fin de la visite de la capitale avec des débuts de piste de réflexion pour tout ce beau monde. dans le prochain chapitre, on est de retour dans la campagne du kerry :) 

instant informations :

la baisse de la population évoquée est liée à l'attaque des champs de pommes de terre irlandais par le mildiou ce qui avait fait fortement chuter les rendements plusieurs années de suite, alors qu'il s'agissait de la culture principale de l'île, les irlandais n'ayant pas de grandes surfaces agricoles et produisant donc quasi exclusivement cette culture d'année en année puisqu'il s'agit de celle qui "nourrit" le plus. étant donné que les irlandais étaient catholiques majoritairement, ils n'étaient pas propriétaires de leurs terres et la plupart des récoltes ont continué de partir en grande-bretagne qui n'est pas intervenue après que la famine ait commencé. 

l'évolution de la population européenne et irlandaise où on voit nettement les effets de la grande famine, avec une émigration importante des irlandais vers d'autres pays en plus des morts de faim/maladie (estimés à 1 million environ - sur un pays d'environ 8 à l'époque). 

et concernant l'insurrection, en (très) gros, les irlandais ont déclaré leur indépendance en plein milieu de la 1'ère guerre mondiale devant le bureau de poste & ça a conduit à une révolte dans la ville (c'était pas la 1ère fois, mais le mouvement avait duré plus longtemps qu'avant). c'est ce qui a conduit à la scission qq années plus tard puisque le royaume-uni a très mal géré les conséquences et ce qui devait être un énième mouvement "raté" s'est transformé en vraie révolte à la suite d'emprisonnements au "pif" et au fait qu'ils ont mis des mois à exécuter les principaux leaders ce qui a fait monter la gronde un peu plus à chaque fois. quelques années plus tard seulement, une partie de l'irlande prenait son indépendance. 

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