𝐄𝐋𝐃𝐎𝐑𝐀𝐃𝐎 - 𝐿𝑎𝑛𝑑𝑜...

By -Mordicus-

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Charlie Rousseau a fait une promesse. À 23 ans et des rêves plein la tête, elle est déterminée à passer la me... More

- 𝐄𝐋𝐃𝐎𝐑𝐀𝐃𝐎 -
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟏
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟐
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟑
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟒
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟓
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟔
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟕
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟖
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟗
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟎
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟏
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟐
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟑
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟒
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟓
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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟖
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟗
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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟓
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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟑𝟐
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟑𝟑

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟐

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— 𝐄 𝐋 𝐃 𝐎 𝐑 𝐀 𝐃 𝐎 —

𝐆𝐫𝐞𝐚𝐭 𝐁𝐫𝐢𝐭𝐚𝐢𝐧 - 𝐏𝐚𝐫𝐭 𝐈𝐕











𝐅𝐀𝐂𝐓

𝐃𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐌𝐚𝐫𝐲𝐥𝐚𝐧𝐝, 𝐮𝐧𝐞 𝐥𝐨𝐢 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐝𝐢𝐭 𝐝𝐞 𝐦𝐚𝐥𝐭𝐫𝐚𝐢𝐭𝐞𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐡𝐮𝐢̂𝐭𝐫𝐞𝐬.











𝟕 𝐉𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟑

𝐒𝐢𝐥𝐯𝐞𝐫𝐬𝐭𝐨𝐧𝐞 𝐂𝐢𝐫𝐜𝐮𝐢𝐭

𝐓𝐨𝐰𝐜𝐞𝐬𝐭𝐞𝐫 – 𝐀𝐧𝐠𝐥𝐞𝐭𝐞𝐫𝐫𝐞



Agrippée à une barrière de sécurité, dressée sur la pointe des pieds à la manière d'un suricate, Charlie « Timon » Rousseau scanne la foule du regard à Lando « Pumbaa » Norris.

Soucieuse, elle pince les lèvres sans parvenir à le localiser. Pas que l'idée de jouer à cache-cache avec le pilote McLaren lui déplaise, elle a toujours adoré jouer, mais l'idée de le faire au milieu de dizaines de milliers d'inconnus susceptibles de créer un mouvement de foule rien qu'en apercevant l'ombre d'un pilote, Charlie ne peut qu'essayer de retenir la panique qui court le long de ses veines.

Si Poppy ne le tue pas en premier, elle se fera un plaisir d'abréger sa vie elle-même.

Il s'est écoulé plus d'un quart d'heure depuis qu'il lui a envoyé un message lui demandant de le rejoindre à côté de la scène, mais il n'a toujours pas pointé le bout de son nez et elle commence à vraiment craindre qu'il lui soit arrivé quelque chose.

Nerveusement, ses doigts tapotent la barre en métal sur laquelle elle est appuyée et elle commence à regretter de ne pas avoir accepté l'aide proposée par Marcus. Charlie est à présent seule sur le circuit et elle n'a aucune idée de la manière dont elle va se dépêtrer de cette affaire.

Elle regarde une nouvelle fois son téléphone, attendant désespérément une notification qui ne vient pas.

Et si quelqu'un l'avait reconnu ? Et si des fans d'un pilote concurrent s'en étaient pris à lui ? Et s'il avait été kidnappé par un groupe de fangirls afin de lui faire tourner des Tik Tok gênant jusqu'à ce que mort s'ensuive ?

La blonde secoue la tête, ce n'est pas le moment de paniquer, Lando à besoin d'elle.

Et cette histoire à besoin de Lando parce que, bah, compliqué de former un couple Charlie/Lando sans Lando. CQFD.

Pour en revenir à l'instant présent, Charlie scanne une nouvelle fois la foule du regard avant de plisser les yeux.

À quelques mètres de la scène, dos à elle, vêtu d'un sweat-shirt noir dont la capuche est rabattue sur une casquette tout aussi noire, une carrure similaire à celle qu'elle connaît et une attitude transpirant le mauvais James Bond, Charlie pense reconnaître Lando.

Un soupir soulagé lui échappe alors qu'elle descend de la barrière et se précipite dans la direction du pilote, essayant de ne pas marcher trop vite pour éviter d'éveiller les soupçons de la foule qui évolue toujours autour d'eux.

Arrivée juste derrière lui, elle comprend qu'il ne l'a pas encore remarqué, le visage toujours dissimulé tourné en direction de son téléphone.

Légèrement agacée, elle lève les bras et pose une main sur son épaule, satisfaite de le voir sursauter avant d'ouvrir la bouche :

- Tu n'es qu'un idiot ! Est-ce que tu sais à quel point je...

Mais elle s'arrête presque immédiatement.

Quelque chose cloche.

Charlie connaît les épaules de Lando, elle prend un peu trop plaisir à s'y agripper à la moindre occasion.

Mais le tas de muscles, finement travaillé, épais et ciselé qu'elle sent rouler sous ses doigts, n'est pas l'épaule de Lando.

Et pour cause, l'homme inconnu sur lequel elle vient de poser la main se retourne lentement, dévoilant une énorme paire de lunettes de soleil, une peau pâle constellée de grains de beauté et une expression absolument terrifiée qui foudroie Charlie sur place.

- Fuis, il chuchote rapidement. C'est un piège !

- Hein ? Elle baragouine.

- Va-t'en ! Il insiste. Il faut que tu partes avant qu'elle ne te trou...

- Baudelaire ! Comme c'est étonnant de te trouver ici !

Figé sur place, les yeux perdus dans ceux, désolés, du garçon auquel elle est toujours accrochée, la Normande n'ose pas bouger d'un cil lorsqu'une main, non, une paire de griffes, se referme sur son épaule, créant une chaîne plutôt insolite.

- Je pensais que tu devais rentrer avec tes amis ? Où sont-ils passés ?

La voix de Poppy grince à ses oreilles comme une craie sur un tableau noir, générant un frisson de peur glaciale qui coule le long de son dos alors qu'elle n'ose toujours pas se retourner pour faire face à sa mort prochaine.

Adieu, monde merveilleux, merci d'avoir offert à Charlie la chance de dormir avec Charles et Lando, c'est heureuse qu'elle part pour l'au-delà d'où elle ira hanter Max pour l'empêcher de gagner un autre championnat, elle voit déjà la lumière au bout du tunnel, est-ce que c'est Dieu qu'elle aperçoit ou bien Ayrton Senna ?

Face à elle, lue servant toujours de balle anti-stress de fortune, le garçon plus jeune qu'elle chuchote avec un fort accent Australien :

- Je suis désolé.

- Pourquoi tu t'excuses Oscar ? Ricane Poppy. Tu n'as rien fait de mal cette fois-ci, dis plutôt bonjour à ta nouvelle amie Charlie.

- Bonjour, il murmure timidement.

Charlie le trouve instantanément adorable, mais elle doit lutter contre ses instincts de fangirl et rester concentrée pour pouvoir se sortir du mauvais pas dans lequel elle s'est fourrée. Elle lui adresse un sourire gentil avant de lentement relâcher son épaule et de se retourner vers son bourreau qui, elle, ne l'a toujours pas relâché.

- Poppy ! Elle s'exclame d'un air jovial. Je suis contente de te voir, mais quelle surprise, je croyais être punie jusqu'à la fin du Grand Prix ?

Le sourire narquois de l'Anglaise s'accentue encore un peu plus.

- Surprise ? Elle ricane. Tu es pourtant exactement là où je t'ai donné rendez-vous.

Il faut une longue seconde à Charlie pour comprendre les paroles de la jeune femme face à elle alors que dans son dos, Oscar laisse échapper un couinement choqué.

Là où elle lui a donné rendez-vous ?

Le choc doit se lire très clairement sur son visage, sûrement le O parfait de sa bouche ou alors ses yeux, ronds comme des soucoupes, parce que Poppy a littéralement l'air de passer un moment délicieux.

- Comment est-ce que tu as...Balbutie Charlie.

- Dites donc, Victor Hugo, elle lève les yeux au ciel. J'ai comme l'impression que tu oublies un peu vite à qui tu parles, je suis la chargée de communication de Lando, ce qui veut dire, que j'ai accès à tous ses réseaux sociaux. Lando ne t'a pas donné rendez-vous, c'est moi qui l'ai fait, elle sourit cruellement.

- Mais c'est injuste, elle fronce les sourcils, scandalisée. Tu n'as pas le droit de...

- Oh que si et je peux t'assurer que c'est écrit noir sur blanc dans son contrat, pas vrai Oscar ?

Le pauvre garçon sursaute, surpris que l'on se rappelle sa présence.

- Hm, je préfère autant ne pas être mêlé à...

- Et puis, coupe Poppy. Ce n'est pas comme si je ne vous avais pas prévenus. C'est vous qui ne m'avez pas pris au sérieux.

Charlie ravale son argumentaire, vexée de s'être fait avoir aussi bêtement, elle aurait dû être plus prudente.

Maintenant qu'elle y réfléchit, toute cette histoire de fugue lui semble un peu trop tirée par les cheveux, tout comme l'intervention surprise de Max qui l'a embrouillée.

- Donc tout ça, c'était pour te moquer de moi ? Elle croise les bras sur sa poitrine. Tu t'es vraiment donné beaucoup de mal.

Elle va castrer Max la prochaine fois qu'elle le verra.

- Ah non, contredit l'Anglaise. Lando a bien disparu, ça, c'est la vérité.

Perdue, la Normande se retourne et cherche une validation dans le regard d'Oscar, approbation qu'il lui donne d'un hochement de tête discret.

- Mais alors, elle réfléchit. Pourquoi c'est à moi que tu tends un piège ? Tu savais très bien que Lando n'était pas avec moi pourtant.

- Oui, approuve Poppy. Mais actuellement, la seule raison qui puisse pousser Lando à faire quelque chose d'aussi stupide, c'est toi. Il va forcément vouloir te retrouver et à ce moment-là, je serai là pour lui faire bouffer les pissenlits par la racine.

La blonde pince les lèvres, elle comprend la logique de l'autre femme et elle doute que cette fois ici Lando puisse s'en tirer avec une simple remontrance.

Il va y avoir du sang, probablement qu'Oscar va s'évanouir et que la justice Anglaise condamne Poppy à la prison à perpétuité.

- D'accord, elle hésite. Et donc je fais quoi moi ? Je rentre chez moi ? Je ne vais pas attendre gentiment qu'il pointe le bout de son nez.

À vrai dire, Charlie à très envie d'une sieste et d'une boîte de nuggets surtout que Georgia et Marcus ont de nouveau prévu de sortir ce soir.

Si Charlie souhaite survivre, elle a besoin d'une préparation mentale et de manger un maximum de pain de mie pour pouvoir imbiber autant d'alcool que possible.

Technique de picton.

- Mais bien sûr, ricane l'autre. Je vais te laisser rentrer chez toi pour qu'à la première occasion, tu files le rejoindre je ne sais où alors que les qualifications sont demain après-midi. Tu me prends pour quel genre de pigeon ?

Charlie rougit violemment avant de fusiller Oscar du regard lorsqu'il a le malheur de pouffer discrètement.

Il se racle rapidement la gorge pour se reprendre avant de lancer son regard de chiot le plus malheureux à la chargée de communication qui ne bronche pas d'un cil.

- Eh moi Poppy ? Je n'ai rien à voir avec tout ça et il faut que je rentre me reposer, je peux y aller ?

Pendant une seconde, Charlie est presque sûr de voir une larme de crocodile briller dans les yeux de l'Australien dont la lèvre tremblote d'une manière tout à fait convaincante alors que ses petites mains jouant nerveusement avec les manches trop longues de son sweat-shirt.

Alors qu'il n'a même pas de petites mains.

Cet homme est doué.

Qu'on lui donne un Oscar !

Charlie est à deux doigts de lui proposer de le ramener à l'hôtel en le portant sur son dos quand Poppy laisse échapper un reniflement amusé.

- Hors de question, elle sourit méchamment. Vous deux, vous venez avec moi.

- Où ça ?

L'Anglaise semble réfléchir un instant avant d'esquisser un nouveau sourire à en faire froid dans le dos.

- J'ai ma petite idée. Allez Tome et Jerry, en route.

Puis, sans les attendre, elle tourne les talons et prend la direction du parking VIP, les laissant tous les deux bouches bées au milieu de l'esplanade.

- Hé, souffle la Française au bout d'une seconde. Tu penses qu'on doit la suivre ?

- Je pense qu'on n'a pas le choix.

- D'accord, elle soupire. Tu veux être qui, toi ?

Leurs regards s'accrochent pendant une longue seconde durant laquelle Oscar semble la scanner jusqu'au plus profond de l'âme et avec le plus grand sérieux avant d'ouvrir la bouche.

- Jerry, il annonce.

- Cool, elle sourit. Je préfère le chat, je suis Charlie, enchanté.

- Oscar, il lui sert la main qu'elle lui tend. Content d'enfin pouvoir rencontrer le troisième pilote McLaren.

La Normande laisse échapper un gloussement amusé, il est drôle, je veux l'ajouter à sa collection.

- Peut-être pas à ce point, elle plaisante. Je ne suis pas certaine que vous ayez envie de me confier une monoplace.

- Surement, il rit. Mais si tu demandais gentiment, je suis presque sûr que Lando te prêtera la sienne.

- Je garde ça en tête, elle ponctue d'un clin d'œil.

- Allez Tic et Tac, résonne une voix au loin. On n'a pas toute la journée !

Nouvel échange de regard.

- Je suis Tic, elle souffle.

- Et moi Tac, il approuve.

Ils échangent un sourire complice avant de rattraper Poppy devant une voiture qu'elle déverrouille à leur arrivée.

Oscar profite d'être passé en zone VIP pour retirer le pull qui l'étouffe et Charlie en profite pour s'assurer que tous les pilotes de Formule 1 ont bien un minimum de six abdos.

Confirmation qu'elle obtient sous le regard blasé de Poppy qui n'en loupe pas une miette. La Normande lui rend son regard, c'est vrai quoi ? Elle ne fait que jeter un coup d'œil, ça ne fait de mal à personne !

Silencieusement, Charlie et Oscar prennent place à l'arrière de la voiture, le plus loin possible de l'Anglaise qui prend le volant.

- Où est-ce qu'on va ? Demande-t-elle au bout de plusieurs minutes.

- Tu le sauras bien assez tôt, éludes Poppy.

- J'espère qu'on va au restaurant, parce que j'ai super faim, commente Oscar.

- Et moi, j'espère qu'il y aura des toilettes parce qu'il faut vraiment que j'aille faire pipi. D'ailleurs Oscar, tu as déjà fait pipi dans ta monoplace ?

- Non, il secoue la tête. J'ai essayé une fois en Formule 2, mais la position n'est pas pratique et je n'ai pas réussi en plus, je t'avoue que je ne trouve pas ça hyper propre.

- Hm, elle valide silencieusement. Je peux te poser une question un peu gênante ?

- Tu viens de me demander si j'avais déjà fait pipi dans la voiture...

- Non, mais ça, c'est classique comme question, là, je te parle d'un truc vraiment perso.

- OK, il approuve.

- Je voulais te demander si ça t'était déjà arrivé parce que j'ai lu une fois que pendant la course, il arrive que certains pilotes aient des érec...

- Bon, ça suffit, Poppy souffle par le nez. Ne me forcez pas à vous bâillonner, je sais que je peux le faire, vous savez que je peux le faire, même les lecteurs savent que je peux le faire, alors fermez-la. Est-ce que c'est clair pour vous deux ?

Aucune réponse ne lui parvient et elle se concentre sur la route, ignorant qu'à l'arrière, Oscar tape silencieusement dans la paume de la main que Charlie lui tend.

Ils n'ont pas d'autres choix que de subir cette prise d'otages, mais personne n'a dit qu'ils devaient rendre ça plus facile pour Poppy.

Charlie glisse un regard dans la direction de son nouveau complice dont l'attention est rivée sur les paysages extérieurs.

Elle l'adore, elle l'adore même à un tel point qu'elle envisage de proposer à Lando de l'adopter.

La blonde secoue la tête et repousse l'idée dans un coin de son esprit pour plus tard. À la place, elle pousse stratégiquement son genou dans le rembourrage du siège conducteur, appuyant pile au bon endroit pour faire chier Poppy un maximum.

À côté d'elle Oscar saisit la majeure et commence très lentement à baisser et à remonter la fenêtre provoquant un petit bruit de crissement particulièrement agaçant.

Ils ne tardent pas à arpenter de nouveau les rues d'Oxford, Charlie reconnaissant quelques monuments devant lesquels elle est déjà passée avec ses amis et elle commence réellement à se demander si Poppy n'est pas tout simplement en train de la ramener chez elle.

Cette idée la frustre à un point.

Mais contre toute attente, ils s'éloignent finalement du quartier de Georgia pour retourner dans la partie chic et touristique de la ville. La chargée de communication immobilise finalement la voiture devant l'entrée d'un hôtel plutôt haut de gamme selon Charlie, mais après avoir vue la chambre de Charles elle n'est plus aussi facilement impressionnée.

- On rentre à l'hôtel ? Demande Oscar alors qu'un voiturier récupère les clés.

- Pas exactement.

Les deux plus jeunes lancent un regard intrigué alors que l'Anglaise avance sans se retourner vers la porte et permettre dans le hall après que le portier ait libéré le passage.

Comme deux poussins suivants leur mère, Charlie et Oscar collent aux baskets de Poppy, les yeux brillants de curiosité, surtout lorsqu'on les guide à l'une des tables du restaurant qui accole à la réception.

- Tu nous emmène manger ? Pétille la Normande.

C'est sans compter sur le regard mauvais que lui lance la plus âgée avant de prendre place, faisant ravaler son sourire à Charlie.

- Ou pas ? Grimace la plus jeune.

Comme dans tous les grands restaurants, un serveur tiré à quatre épingles se présente à leur table aussitôt les trois adultes installés. Charlie ne relève pas le regard arrogant qu'il porte sur elle et sur sa tenue des plus décontractée.

De toute façon, elle pourrait venir habillée d'un sac-poubelle, c'est toujours elle qui mange assise à table et lui qui la serre.

Cheh.

C'est ça d'avoir des amis riches.

- Monsieur, mesdames, il prononce d'un ton guindé. Puis-je vous apporter la carte ?

Charlie ouvre la bouche prête à lui sortir sa meilleure répartie de peste, mais c'est sans compter si Poppy qui la coupe net dans ses envolées lyriques à la Sharpay Evans.

- Pour moi, oui, mais pas pour ces deux-là, elle les pointe du doigt. Ils sont punis.

Un silence gêné tombe sur la table, le temps que Charlie, Oscar et le serveur malpoli comprennent les paroles de Poppy.

- Je comprends madame, susurre le serveur venimeux. Je vous apporte ça tout de suite.

Il tourne les talons, non sans jeter un regard condescendant à Charlie qui a toujours la bouche ouverte à cause du choc.

- Quoi ? Elle s'offusque. Tu nous emmènes au restaurant et tu nous empêches de manger ?!

- Écoute, Poppy, tente Oscar avec diplomatie. Je suis un athlète de haut niveau à la veille d'un jour très important, j'ai besoin d'apports nutritifs au risque de mettre ma vie en danger demain et je sais que toi et moi ne souhaitons pas que je risque ma vie alors que...

- Ne commencez pas tous les deux, elle prévient. Je pense que vous n'êtes pas en position de me faire des reproches.

- Mais c'est Lando qui s'est échappé, râle Charlie. Pourquoi c'est nous que tu punis ? C'est injuste.

- Je vous punis parce que toi, Molière, elle pointe la blonde du doigt. Tu m'as menti pour aller le rejoindre à la première occasion et toi, elle pointe Oscar qui se ratatine sur sa chaise. Tu l'as aidé à filer en échangeant vos badges d'accès pour que je ne voie pas qu'il était parti.

Charlie croise les bras sur sa poitrine avant de se laisser glisser dans sa chaise, elle sait que Poppy a raison, mais c'est quand même très frustrant d'être puni.

- Téléphone, ordonne l'Anglaise.

- Quoi encore, râle la Française.

- Donnez-moi vos téléphones, précise-t-elle.

- Bien sûr, tu veux les clés de mon van et la preuve que les licornes existent aussi ?

Mais avant même qu'elle ne puisse voir la réaction de l'autre femme, Charlie perçois du coin de l'œil le mouvement d'Oscar qui pose son téléphone sur la table.

Choquée, elle lui lance un regard trahi auquel il répond par un simple haussement d'épaule et un petit :

- J'ai faim.

La jeune femme lui lance un regard mauvais pendant que le sourire de Poppy s'agrandit.

Lâche, faible.

Elle avait placé tellement d'espoirs en lui pour qu'il la trahisse à la première occasion.

Judas.

- Je suis sûr qu'il y a un mini-bar dans ta chambre en plus, elle souffle.

Vaincue par le nombre de ses opposants, Charlie pose à son tour son téléphone sur la table où il est rapidement récupéré par la chargée de communication qui sort le sien en même temps.

- Parfait, maintenant fais moi un beau sourire tous les deux, elle lève le téléphone dans leur direction.

Mauvaise, Charlie fait un doigt d'honneur à l'appareil alors qu'Oscar fait un adorable V de la victoire avec deux de ses doigts.

Trop mignon.

Arrête Charlie, tu es censé être en colère contre lui.

- Je peux savoir ce que tu fais, elle râle à la place.

- J'envoie une photo à notre cher Lando pour lui faire savoir que ses deux amoureux sont avec moi et que donc il ne sert à rien qu'il continue à se cacher.

- Ce n'est pas mon amoureux !

Surprise, Charlie tourne la tête en direction d'Oscar, le visage rouge écarlate et visiblement très mal à l'aise qui se ratatine sur lui-même de son côté de la table.

Pour une fois que ce n'est pas Charlie qui dit ça, elle comprend pourquoi les autres ont du mal à y croire.

- J'ai une copine en plus, il ajoute dans un grognement.

- Mais oui, bichette, rassure Poppy.

- OK, soupire la Normande. Donc tu as prévenu Lando, mais pourquoi prendre nos téléphones, ce n'est pas comme si on allait aller ou que ce soit de toute façon.

- Attends une seconde.

- Poppy...

- Attends.

Presque comme si elle savait ce qui allait arriver, le téléphone de Charlie se met soudainement à vibrer, le nom de Lando s'affichant dans les appels entrants. Plus vive que l'éclair, la chargée de communication renvoie l'appel directement sur le répondeur, reproduit le même schéma quelques instants plus tard avec le téléphone d'Oscar et ainsi de suite jusqu'à ce que finalement, le téléphone de Poppy ne sonne à son tour.

- Lando ! Elle prend un ton enjoué en répondant. Contente d'apprendre que tu n'es pas mort dans un fossé.

Charlie ne peut pas entendre la réponse de Lando, mais elle se doute qu'il ne doive pas forcément être très heureux.

- Tu as vu ma photo ? Elle surjoue. On fait une petite fête en t'attendant.

Quelques instants plus tard, la jeune femme fronce les sourcils et Charlie comme Oscar s'immobilisent pour éviter de prendre une balle perdue.

- Écoute-moi bien, mon petit bonhomme, elle siffle. On n'a pas élevé les cochons ensembles alors tu vas redescendre de tes grands chevaux, on ne peut pas gagner à chaque fois et là, clairement, je t'ai battue donc tu rentres à l'hôtel et tu files dans ta chambre.

Encore quelques secondes d'attentes et puis à nouveau :

- Non, il n'y a pas de blablabla c'est moi le pilote, c'est moi qui décide, si tu ne veux pas que j'en parle à Zak, tu ferais bien de rentrer tout de suite et si tu veux voir Charlie, monte sur le podium dimanche et on en reparlera à ce moment-là.

Plus les minutes passent et plus Charlie à l'impression d'assister à une dispute entre une mère et son enfant turbulent. Ça pourrait être drôle, si elle n'était pas la monnaie d'échange de cette fameuse dispute.

- Oui, Lando, soupire Poppy. Elle est à l'hôtel, nous allons manger. Je ne sais pas où tu es, mais si tu te dépêches, je te laisse la voir cinq minutes.

Maintenant, elle a plutôt l'impression d'être l'enfant d'un divorce que ses parents se battent pour avoir.

À côté d'elle, Oscar esquisse un petit sourire amusé, sans doute, vient-il de penser exactement la même chose, mais Charlie lui fait toujours la tronche donc il peut se brosser pour qu'elle rigole avec lui.

Quelques instants plus tard, Poppy met fin à la conversation et reporte son regard sur les deux jeunes adultes toujours assis en face d'elle.

- On peut manger maintenant ? Demande Oscar.

- Je vous ai pris des club-sandwichs au bar de l'hôtel, puis elle ajoute devant leur air dessus. Quoi ? Vous êtes toujours punis, vous ne pensiez quand même pas manger un repas gastronomique avec moi ?

- Si ? Tente Oscar.

Le regard qu'elle lui lance vaut toutes les promesses de mort du monde et il n'ose pas rétorquer, même si Charlie peut littéralement le voir saliver d'envie lorsque l'on apporte son premier plat à Poppy. Le pauvre garçon découvre ce que c'est que la faim, la vraie.

- Tous les deux, l'Anglaise déclare au bout d'un moment. Je veux que vous promettiez de ne plus jamais me faire de plan comme ça.

- D'accord, répond aussitôt d'Australien.

- Hors de question, répond Charlie en même temps.

Ils se fusillent du regard tous les deux entre celui qui préfère mentir pour survivre et celle qui ne sait pas mentir donc qui préfère dire la vérité.

- Oh, ricane Poppy. On dirait bien qu'il y a de l'eau dans le gaz entre Dupont et Dupond.

- Je suis Dupont, elle crache méchamment.

- Et moi Dupond, il grimace.

- Faux-frère, elle critique.

- Balance, il renvoie.

- Je pensais qu'on était amis.

- Et moi, je pensais qu'on avait un truc.

- Haaaaa, s'amuse Poppy. Dire que vous ne vous connaissiez pas il y a deux heures.

Charlie détourne le regard du traître et croque violemment dans son club-sandwich haut de gamme, tout de même, il ne faut pas abuser, pendant qu'Oscar fait de même et elle ne loupe pas la grimace qu'il tire à mâchant sa bouchée.

Elle ne dit toujours rien quand il repose son repas dans l'assiette et reste immobile pendant plusieurs instants.

- Tu veux mes tomates ? Il finit par demander, penaud.

Elle hésite un instant.

- D'accord.

Le reste du repas se déroule dans un silence relatif et Charlie en vient presque à oublier la raison de sa présence, il faut dire que le sandwich est vraiment sensationnel, tellement extra qu'elle sursaute et manque de s'étouffer avec une feuille de salade bio, élevée dans le souci de son bien-être et cueillie avec son consentement.

- Ha ! S'exclame la chargée de communication. Voilà le retour du fugueur.

La Normande fait son maximum pour avaler sa bouchée en un temps record et glisse un œil vers Oscar qui, d'un signe de tête, lui assure qu'elle n'a pas de morceau de salade coincé entre les dents avant de se retourner.

N'agis pas bizarrement, Charlie, tu n'as rien à te reprocher agis normalement.

Oh mon Dieu et s'il veut l'embrasser ?

Ne paniquons pas, surtout ne paniquons pas.

- Salut rayon de soleil, elle sourit au jeune homme rayonnant.

- Bonjour beauté, il sourit en retour.

Doucement, il se penche et embrasse son front sans qu'elle n'ose faire le moindre mouvement.

Le front ?

Hm Ok.

- Où est-ce que tu étais passé ? Elle demande.

- Je ne peux pas te le dire, c'est une surprise.

Il ponctue sa phrase d'un clin d'œil et Charlie tombe encore une fois sous le charme, oubliant jusqu'à l'existence du monde en dehors de Lando.

- Si tu penses que je vais laisser passer ça, Lando, prévient Poppy. Tu te fourres le doigt dans l'œil jusqu'au coude.

- Tu as dit cinq minutes Pop's, il supplie. S'il te plaît.

- J'imagine que j'ai dit ça, oui, elle lève les yeux au ciel. Mais pas une minute de plus et ensuite Charlie devra prendre le taxi qui l'attend devant l'hôtel.

- C'est promis !

La blonde valide d'un grand sourire et se laisse entraîner un peu plus loin par le pilote qui ne lâche sa main à aucun moment. Il s'arrête une fois à l'abri des regards et pose de nouveau les yeux sur elle.

- Est-ce que ça va ? Il demande. Charles m'a dit que la nuit n'avait pas été facile, tu as suffisamment bu d'eau, tu n'es pas déshydraté ?

- Je vais bien, elle sourit. Juste une sacrée gueule de bois.

- Tant mieux, je me suis inquiétée.

- Il ne fallait pas, désolé pour hier soir, je n'étais vraiment pas moi-même, c'était horrible.

Un rire grave échappe au pilote qui l'attire dans une étreinte délicate, fourrant son nez dans les cheveux de la jolie blonde avant de glisser tout contre son oreille.

- Moi, je l'aime bien, la Charlie bourrée. C'est difficile de ne pas lui donner ce qu'elle veut.

La phrase fait rougir Charlie jusqu'aux oreilles alors qu'elle comprend parfaitement à quoi il fait allusion. Elle ne sait pas si elle doit mourir de honte ou se consumer sur place de désir.

Lentement, Lando s'écarte de nouveau et attrape son visage en coupe, fixant son regard aigue-marine dans ceux de la jeune femme.

- Je vais gagner dimanche, il souffle, sûr de lui. Je vais gagner et c'est toi que je veux voir quand je monterai sur la première marche du podium.

Hypnotisé par son regard clair, Charlie est incapable de parler, à vrai dire, elle est même incapable de formuler une pensée qui ne soit pas en rapport direct avec les lèvres du pilote.

- Lando, Charlie, appelle Poppy. Il vous reste une minute !

- Je te vois dimanche, d'accord ? Il souffle. Je serai le gars en haut du podium.

Le regard dans Lando s'attarde une seconde de trop sur ses lèvres, elle a du mal à respirer.

Est-ce que quelqu'un a monté le chauffage ? Parce qu'il fait vachement chaud ici.

C'est le moment Charlie, dis un truc, bouge, fais quelque chose.

Difficilement, elle avale sa salive.

- Et moi, elle chuchote de manière que seul lui puisse l'entendre. Je serais la fille qui embrasse le gars en haut du podium.

Quand elle monte dans le taxi, quelques minutes plus tard, Charlie a oublié jusqu'à son propre prénom, mais une chose est sûre :

Elle a dit à Lando qu'elle allait l'embrasser.

Et il n'a pas dit non.



♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡



Alors, alors, hihihi un petit bisou pour bientôt ou alors c'est un nouveau piège de votre auteur préféré ?

Un message très court ce soir parce que je suis en retard pour aller à une super soirée karaoké-raclette avec mes copains, mais je voulais quand même publier le chapitre aujourd'hui et j'ai réussi !

Petite introduction d'un Oscar faussement innocent qui match tout de suite avec le caractère de Charlie, retour d'une Poppy à bout de nerf et enfin brève apparition d'un Lando qui révèle avoir fugué pour faire une surprise !

J'ai l'impression que ce chapitre n'a aucun sens et honnêtement je ne saurais pas vous dire si je l'aime bien ou s'il me fait peur alors j'espère que vous allez quand même aimer !

Passez une bonne soirée, un bon week-end !

Promis je fais attention avec le vin blanc histoire de ne pas faire une Charlie !

Bye les copains ! ♡

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