Pour toujours ta lumière (Mar...

By SayuriElendil

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Et si le destin d'une seule personne pouvait changer celui de tous les autres ? - Hikaru... c'est vraiment to... More

Prologue
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Petit contretemps ?
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12

Chapitre 1

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By SayuriElendil

J'étais avec Thatch et père et nous regardions le gars du nom d'Hikaru. Mes deux compagnons étaient comme figés. J'avais l'impression d'être entouré par deux statues et c'était étrange. J'avais l'impression d'être un peu de trop. Tout d'un coup, Thatch partit en courant pour prendre le châtain dans ses bras. J'avais l'impression d'avoir manqué un épisode, voire beaucoup plus.

Je voyais Thatch le serrer contre lui et ses épaules être secouées, mais l'autre n'eut aucune réaction, il était comme déconnecté. Il ne cessait de regarder le sol à côté d'eux les yeux dans le vague. Très rapidement j'entendais les sanglots de mon ami. Décidément Thatch allait beaucoup pleurer aujourd'hui, enfin s'il y avait une alternance jour-nuit.

Etant totalement perdu je me retournais vers père, mais il ne put m'aider vu que lui aussi avaient des larmes silencieuses qui coulaient le long de ses joues. Lui non plus n'avait pas l'air de savoir comment réagir, enfin s'il réagissait. Je restais donc à ses côtés, prenant mon mal en patience.

Sauf qu'il ne fallait pas oublier quelque chose. Je n'étais pas patient pour un clou. En ayant marre de l'inactivité de tout le monde, je pris les choses en main. Je m'approchais donc, bien décidé pour avoir plus d'informations sur ce qu'il se passait en ce moment et surtout qui était ce gars que tout le monde connaissait sauf moi !

Une fois à leur niveau mon ami banane sembla se reprendre en main et s'éloigna un peu de l'inconnu et me fit signe de m'installer à leurs côtés et il appela père. Ce geste sortit père de sa torpeur et vint nous rejoindre sur le sol à côté de la flaque d'eau qu'Hikaru regardait fixement. En regardant également la petite étendue d'eau, je vis Marco en face de deux tombes, une avec mon chapeau orange et ma ceinture avec mon couteau et l'autre avec le bisento de père et son manteau. Marco, lui, pleurait au sol. Il semblait anéanti, complètement anéanti. En le voyant ainsi je sentis mon cœur me faire mal. Marco était mon meilleur ami et il était maintenant si mal...

Ce fus mon autre ami qui me sortit de ma contemplation de ce qu'il se passait pour Marco en m'adressant la parole.

- Ace, je te présente Hikaru, Hikaru Kiri. Le... comment dire... le copain de Marco vu que cet ananas n'a jamais tourné la page.

A peine Thatch eut dit ces mots que je retournais vers le châtain qui continuait de regarde ce que faisait le blond en pleurant en silence. Puis d'un coup, je pus me souvenir ce qu'il s'était passé alors que cela faisait que peu de temps après mon arrivée dans l'équipage.

- C'est... lui que... Marco va voir..., commençais-je hésitant et abasourdis.

- Oui, Marco va sur sa tombe tous les ans. C'est bien ça.

Flashback

On allait arriver sur une île estivale qui était sous la protection de père. Il ne nous restait qu'une petite heure de navigation avant que nous allions pouvoir accoster sur l'île. Je ne connaissais pas du tout cette île ! Je n'y étais jamais allé depuis mon arrivée dans l'équipage.

Alors que je piétinais sur place ayant hâte de pouvoir me promener sur l'île je vis Marco sortir de l'intérieur du Moby Dick avec un sac sur le dos. Etrangement, il était habillé comme d'habitude mais à la place des couleurs, ils étaient entièrement noirs. Il allait rejoindre père, le visage bizarrement fermé, enfin plus qu'à la normale.

Ne tenant plus et ayant une blague à lui faire depuis quelque temps, je m'approchais de lui discrètement avec le haut d'un ananas, que j'avais bien l'intention de lui coller sur le crâne. Alors que j'allais surgir de derrière lui, on m'attrapa par le col, ou plutôt par le chapeau. On me tirait vers l'arrière du bateau sans ménagement.

Alors que j'allais protester une fois à l'arrêt mon "agresseur" me baillonna avec une main sur la bouche pour me faire taire. Je pus donc voir que ce n'était personne d'autre qu'Izou qui m'avait fait louper mon coup.

- Laisse Marco tranquille jusqu'à ce qu'on soit parti de l'île Ace, dit froidement le brun et en me relâchant.

- Non mais, tu m'as fait foirer mon coup ! M'offusquais-je. Et pourquoi je dois le laisser d'abord ?

- C'est la pire journée de toute l'année pour lui et l'île aussi. Il a vraiment besoin qu'on lui fiche la paix.

- Hein ? Si c'est si mauvais pour lui, pourquoi le laisser seul ?

J'entendis clairement Izou soupirer d'exaspération face à mon attitude. Un autre soupir fit écho au sien dans mon dos. En me retournant je pus voir Thatch venir vers nous. Il avait l'air déprimé.

- Izou, tu peux relâcher Ace. Marco est déjà parti sur l'île. C'est père qui s'occupera de la répartition des tâches et de tout le boulot de Marco en son absence, annonça le cuisinier en s'asseyant sur un tonneau.

- Alors il va encore faire cavalier seul le temps qu'on reparte, n'est-ce pas ?

Notre ami banane ne fit qu'hocher de la tête pour confirmer la question d'Izou qui vint lui aussi s'asseoir lourdement sur un autre tonneau.

Pourquoi ils tiraient une tête pareille au juste et pourquoi on m'avait empêché de voir Marco et pourquoi il était parti en solitaire sur l'île au juste ?

- On peut m'expliquer ce qu'il se passe au juste ? Commençais-je à m'énerver doucement en ayant marre qu'on me laisse de côté.

- Ce n'est pas contre toi, Ace. Sache juste que Marco a besoin plus que jamais de tranquillité et de solitude. Tu pourras l'embêter autant que tu le voudras quand il reviendra sur le navire. Mais pour le moment il faut lui laisser du temps.

Thatch avait coupé court à ma crise de nerf en préparation. Il ne voulait visiblement pas parler de ce qu'il se passait. Je me mis donc à bouder comme un gros gamin en espérant les faire craquer. Mais j'étais tout de même relativement vexé du fait qu'ils refusent de me parler.

- Ne boude pas tête de flamme. On t'expliquera en temps et en heure une fois qu'on sera sur l'île, fit mon ami cuisinier.

- Tu sais, pour nous aussi c'est dur d'en parler... même si c'est toujours plus simple que pour notre ananas. Tu comprendras rapidement de quoi il en retourne quand on t'amènera quelque part sur l'île, l'endroit même où Marco va passer toute sa journée d'aujourd'hui.

A leur regard je voyais bien que cela leur était compliqué de parler. Eux aussi semblaient affectés par cette île. Ils étaient moins énergiques, moins joyeux et aussi de moins bonne humeur. Ils étaient plus sur les nerfs, dans leurs pensées et aussi nostalgiques et tristes.

Nous rejoignîmes assez rapidement père sur le pont, où il donnait déjà ses directives. Il nous chargea de réparer le navire et de remplir les cales en priorité dès notre arrivée. Nous allions ensuite pouvoir profiter de l'île à notre guise une fois cela fait, à condition de nous tenir à carreau et de respecter les habitants. Après tout il n'était pas bon de de se mettre à dos les insulaires sauf si nous voulions une rébellion.

Dès que nous fûmes accostés, j'aidais à la réparation du navire. Cela prit pas mal de temps, après tout nous étions sur le navire mère et non sur un des annexes. Nous eûmes fini les réparations qu'en début de soirée. C'est donc à ce moment-là que je rejoignis une des auberges de l'île où nous allions loger le temps de notre séjour.

J'avais hâte de pouvoir boire et manger, enfin surtout de manger. Mon estomac criait famine. Quand je fus dans l'établissement je constatais que mes amis commandants étaient déjà présents au bar avec père. Les trois avec un verre devant eux. Les trois hauts gradés présents semblaient être ailleurs, triste et très nostalgiques, tout comme les plus anciens membres de l'équipage.

Une fois installé le barman vint prendre ma commande, soit un verre de rhum, avant de rejoindre les trois autres pour reprendre leur conversation. L'homme semblait être âgé, ses cheveux attachés en une petite queue de cheval étaient grisonnants et sa barbe également. Ses yeux gris semblaient fatigués et sa posture montrait aussi toutes les années de dur labeur. Il était habillé très simplement une chemise légère beige et un pantalon droit gris.

- Comment va Marco, Edward ? Demanda l'homme en s'accoudant à son bar. Il tient le coup ?

- Comme toujours, il a quitté le navire le premier. Il va sûrement rester avec lui toute la nuit avant de rejoindre sa maison, répondit l'homme le plus fort du monde en vidant son verre et en le tendant au tenancier pour qu'il puisse le reremplir.

- Il n'arrive toujours pas à passer à autre chose, n'est-ce pas ? Hikaru n'approuverait pas qu'il se laisser aller comme ça tous les ans... mais j'arrive à imaginer ce qu'il ressent. Je ne sais pas comment je réagirais à sa place. J'aime aussi ma femme de tout mon cœur et si elle disparaissait aussi violement je serais sûrement comme lui.

- La vie est injuste, fit Izou en buvant une grande gorgée de son verre. Hikaru ne méritait pas ce qui lui est arrivé. Personne ne mérite ce qu'il a subi...

Tous hochèrent de la tête, visiblement d'accord avec mon ami.

- Si vous croisez Marco, dites-lui que s'il a besoin de quelque chose, il ne faut pas qu'il hésite à de demander. Je l'aiderai du mieux que je pourrai.

- Merci Thurn, fit Thatch en vidant son verre d'une traitre. Je lui dirai, si je le vois.

Me sentant de trop, j'allais retrouver mes amis de la deuxième, ou du moins ceux qui avaient le moral pour faire la fête et boire de bon cœur. Je mangeais et buvais durant toute la soirée et je fus rapidement rejoins par mes deux amis et père. Cela fini en concours de boisson et tout cela grassement payé par notre chef cuisinier qui était outré. Bien évidemment, ce fut ce vieux renard qui gagna la partie. De toute façon, il n'avait jamais d'argent pour payer les consommations.

Nous restâmes coucher dans le bar les uns sur les autres sous le rire du gérant et ceux de ses employés. Certains, avaient finalement décidé de nous rejoindre dans notre mini-fête, qui prit de plus en plus d'ampleur.

Quand j'émergeais de ma beuverie, le lendemain, j'avais mal au crâne, même mes cheveux me faisaient mal. J'étais sur le sol, mon pied gauche contre la joue de Thatch, je tenais fermement une chope de rhum vide et Izou me servait d'oreiller. Si je devais vraiment décrire comment nous avions tous dormis, ce serait : dans un amas humain, sauf père qui était bien le seul à être correctement assis sur sa chaise.

Ayant faim, je décidais de sortir de la taverne à la recherche d'un endroit où je pourrais me trouver de quoi me mettre sous la dent. Le petit village de bord de côte et portuaire était tout de même très calme et chaleureux. La brise marine venait souffler en douceur sur le village, faisant voler les quelques fleurs présentes et faisant chanter les branches des arbres de la forêt bordant le haut du village.

Dokra était véritablement une ville accueillante et ses habitants vivaient comme ils l'entendaient en harmonie entre eux et la nature environnante. Tout le monde avait son rôle à jouer dans cette ville et unique ville de l'île du même nom. Elle n'était pas immense, mais la forêt était si dense et le pic rocheux si haut, qu'il n'y avait pas vraiment d'autre endroit que celui-ci pour y construire un village. Tous vivaient une vie simple, mais cela semblait leur convenir parfaitement.

En arrivant à la place centrale, je ne pus que sentir les bonnes odeurs de nourritures planantes et m'ouvrant encore plus l'appétit. Mon premier arrêt se fit sur un stand de viande grillée ! On ne changeait pas une équipe qui gagne, la viande et la picole, c'était la vie et la base pour un pirate. Je commandais plusieurs plats de viandes différents et m'installais à une des tables de fortune du commerçant. Quand je pus déguster ma viande, son goût me sauta tout de suite à la bouche. Elle était si différente de ce que je connaissais ! Elle était à la fois juteuse, forte en goût et pourtant si douce. J'avais l'impression de manger du gigot à la vue et à la texture, et pourtant avec un goût de poulet !

- C'est la spécialité de l'île, le gigot de bœufgator, me dit une voix derrière moi. C'est la seule espèce que l'on peut élever sans risquer sa vie, ici. Servez-moi la même chose, s'il vous plaît.

Sans étonnement, je vis mon ami à la banane se joindre à moi, à ma table avec le sourire, même si je pouvais bien voir qu'il avait une sacrée gueule de bois. En voyant cela, je lui servais une tasse de thé vert, comme quoi avoir un grand-père pouvait servir quelques fois. J'avais au moins pus apprendre que le thé vert était très efficace contre les gueules de bois ! Thatch me remercia et bus tranquillement la tasse que je lui avais servi en attendant que son assiette arrive.

- Les bêtes dans le coin sont si dangereuses ?

- C'est surtout que le bœufgator est le plus simple des herbivores de l'île, les autres volent et le reste de la faune, ce sont des carnivores qui font plus de dix fois la taille d'un homme ordinaire.

- Ils pourraient chasser. Avec un bon entraînement, on peut chasser un peu tout ce qu'on veut, fis-je remarquer.

- C'est pratiquement impossible, monsieur. Les animaux les moins dangereux et surtout comestibles vivent sur le territoire des loups arboricoles, expliquait le vendeur en posant son assiette devant Thatch. Ces bêtes sont vraiment féroces et sont considérés comme les gardiens de notre île. Personne ne peut rentrer sur leur territoire sans y laisser des plumes ! Ce sont des loups d'une très grande intelligence et qui savent même maîtriser les Haki, c'est pour vous dire à quel point il est difficile d'en venir à bout ! Ils n'aiment vraiment pas que l'on s'introduise sur leur territoire, même si c'était différent à une époque. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, il ne viendrait à personne l'idée de pénétrer leur territoire, bien trop dangereux. L'avantage, ça empêche la sur-chasse !

- Vous voulez que je vous en débarrasse ? Ils ont l'air super comme entraînement ! M'exclamais-je enthousiaste à l'idée de pouvoir aller chasser.

- Ace, tu as écouté ce qu'il a dit ? S'exaspérait mon ami en face de moi en mangeant. Les loups arboricoles, sont les gardiens de l'île. On ne s'attaque pas à eux, sauf si tu veux que tous les habitants du village veuillent ta mort.

- Mais s'ils sont une telle gêne, pourquoi les vénérer ? Vous êtes étrange.

- Il y a de ça plus de vingt ans, nous serions tous mort s'ils ne nous avaient pas protéger au sein de leur territoire. Ah... A cette époque le jeune Hikaru était encore là. Je vous le dis, ce gamin avait un don avec ces bêtes ! Depuis sa mort, nous n'avons plus que des emmerdes. Les loups nous font payer sa mort, je vous le dis ! Dit l'homme en repartant à ses fourneaux.

- Hikaru ?

- Une longue histoire, Ace. Très longue histoire. Hikaru, c'est lui, m'expliquait Thatch en me désignant la statue du centre de la place avec son menton. Je ne l'ai pas connu longtemps, mais c'était un chouette type. Un bagarreur dans l'âme, mais aussi un gars qui aimait prendre soin des siens. Toujours à faire passer les autres avant lui.

Je me retournais pour mieux détailler la statue. Elle représentait un adolescent ou un jeune adulte, tenant sur sa jambe gauche, avec la droite légèrement repliée derrière lui, faisant le signe de la victoire, le bras droit tendu. Il arborait un grand sourire. Il avait les yeux fermés et les cheveux mi-longs attachés à moitié. Cette statue me donnait l'impression que la personne que les habitants avaient tentés de représenter, respirait la joie de vivre.

- Pourquoi, "c'était" ? Tiltais-je d'un coup.

- Il est mort, Ace. Il y a des années. Il est mort de la pire des manières. Je ne sais pas si je devrais tout te dire ou laisser Marco t'expliquer, s'il y arrive un jour.

- Marco ne lui dira rien. On ferait mieux de lui expliquer nous-même plutôt qu'il fasse une connerie, intervenait une nouvelle voix, qu'ils reconnurent comme celle d'Izou.

- Je me disais qu'il en parlerait peut-être à Ace, dit le châtain en regardant Izou se joindre à nous.

- C'est une plaie béante, Thatch et tu sais que Marco n'est pas du genre à se confier. Ace, ce que l'on va te dire, tu ne devras jamais en parler devant Marco. Ce qui est arrivé à Hikaru, l'a fait et le fait toujours beaucoup souffrir.

- Comment ça ?

- Hikaru était le petit ami de Marco et il est mort dans ses bras, le jour de son anniversaire, dit de but en blanc Izou avec une expression fermée.

Pour le coup, j'en lâchais mon morceau de viande dans mon assiette. Marco avait été en couple ? Marco, celui que je connaissais avait vécu une chose aussi dure ? Jamais je n'aurais pensé qu'une chose pareille lui était arrivée !

- Ne parle pas de lui à père, non plus, ajoutait Thatch tristement. Hikaru était son fils.

- Il faisait partie de l'équipage ? Demandais-je incrédule.

- Ace, Hikaru était le fils biologique de père. Parmi nous tous, il était le plus légitime à l'appeler père. Nous n'avons appris cela qu'à la mort d'Hika. Ses grands-parents avaient laissé une lettre, écrite de la main de sa mère à son attention après leur décès. Hikaru devait l'ouvrir s'il voulait un jour retrouver ses parents, mais il ne l'a jamais fait. Il n'en avait juste pas ressenti le besoin.

- Je me souviens que lorsque père a appris la nouvelle, de la bouche de Marco, ... Il s'est effondré en pleurs. Hikaru est le plus grand regret de tout l'équipage de Barbe Blanche.

- Pas plutôt celui de père et de Marco ? Interrogeais-je un peu perdu.

- Non, celui que nous portons tous. Le cadeau d'anniversaire que prévoyait de faire Hikaru à Marco était de prendre la mer avec nous. Nous lui avions proposé de prendre la mer avec nous dès notre première rencontre, mais à cette époque, il vivait encore avec ses grands-parents déjà très âgés. Ils ne voulaient pas les abandonner. Les deux sont décédés un an plus tard, mais là encore Hikaru n'osait toujours pas venir avec nous. Le village n'avait pas de médecin et il était le seul qui restait, il ne voulait pas risquer la vie de tous les habitants juste pas égoïsme.

- Sérieusement ? Je comprends dans un sens qu'il ne voulait pas mettre les habitants en danger, mais de là à s'empêcher de faire ce qu'il voulait réellement.

- Il nous a demandé de dégotter un docteur qui veuille bien habiter sur Dokra, qu'il allait rester le temps que nous en trouvions un à la hauteur. Il était comme ça Hikaru. C'est même lui qui a appris les bases de la médecine à Marco. Avant de le rencontrer notre ananas n'était que navigateur et vraiment tête brûlée.

- Vraiment ? S'étonnait Thatch. Il était pourtant déjà calme et stoïque quand on s'est rencontré !

- C'était la magie d'Hikaru sur Marco... Vous avez fini de manger ? Demandait mon ami originaire de Wano. Je voudrais apporter des provisions à Marco et aussi aller voir Hikaru. Passons lui prendre des fleurs, il adorait beaucoup l'odeur des jasmins et des Osmanthus. Je voudrais remplacer ceux qui ont dût mourir depuis notre dernier passage, expliquait Izou.

- Allons-y. Viens Ace, on va te le présenter, déclarait le cuisinier en se levant et en partant payer les consommations.

- T'es sûr que ce n'est pas déplacé de ma part de venir ? Je ne le connaissais pas, m'étonnais-je.

- J'en suis certain. Il aimait rencontrer de nouvelles têtes et entendre toutes nos aventures. Tu pourrais lui parler de ton parcours depuis ton départ de ton île. Je suis certain qu'il adorerait en apprendre plus sur toi et sur le monde qui nous entoure.

Je ne pouvais qu'être surpris de ce qu'ils me disaient. Ils parlaient de lui au passé, ils savaient donc qu'il était mort et qu'il ne reviendrait pas et pourtant... J'avais l'impression qu'ils espéraient le revoir, qu'ils espéraient que leur ami allait revenir d'entre les morts et venir les voir en les saluant joyeusement comme si de rien n'était. J'avais l'impression de me revoir des années en arrière avec Luffy devant la tombe de Sabo, en attendant qu'un miracle se produise, un miracle qui n'arriverait jamais. Je ne pus que lâcher un soupir discret, triste de voir mes amis ainsi.

Comme l'avait dit Izou, nous fîmes le tour des commerçants de la place et prîmes des vivres pour plusieurs jours et plusieurs pots de jasmins et d'Osmanthus. Ce qui m'étonnais fut qu'aucun des commerçants ne voulut qu'on les paye. Tous portaient un air triste, nostalgique et coupable ? C'était vraiment étrange comme réaction. Pourquoi se sentaient-ils coupables ? Je ne comprenais véritablement pas.

Quand nous eûmes tout ce que mes deux frères voulaient, nous prîmes la route en direction de l'unique montagne de l'île. Celle-ci avait une forme assez étrange, comme un crâne de loup, un crâne géant de loup. Je commençais à comprendre pourquoi on surnommait cette île, l'île aux loups, surtout quand nous en croisâmes un petit groupe. Ces bêtes étaient effectivement immenses et dégageaient un quelque chose qui poussait au respect. Ces loups avaient la forme de tout loup normalement constitué, à l'exception qu'ils étaient immenses et qu'ils n'avaient pas des poils, mais pleins de petites feuilles comme fourrure. Leurs yeux étaient vert émeraude et je pouvais bien lire à leur expression corporelle qu'ils nous intimaient de ne pas nous enfoncer plus loin dans la forêt. Ils ne cherchaient pas à nous attaquer, seulement à nous prévenir de ne pas rentrer sur leur territoire. Ces créatures étaient bien étranges et énigmatiques.

Thatch et Izou les ignoraient et continuaient simplement leur chemin en s'enfonçant dans la forêt, mais plus vers les hauteurs. J'avais l'impression que les deux connaissaient très bien les limites à ne pas franchir, les limites du territoire des loups arboricoles. J'eus même l'impression que l'un d'eux nous accompagnait. Il était légèrement plus grand que les autres. Il avait de nombreuses cicatrices, dont une très longue et importante sur l'épaule. Ce n'était pas une cicatrice faite par un combat contre un autre animal, mais bien des cicatrices de plaies par balles et de coups de sabre.

Après plusieurs longues et interminables minutes, nous arrivâmes à une petite clairière remplie d'arbustes en fleur. Elle croulait sous les fleurs blanches, voire légèrement jaune pour certaines et surtout où il y régnait un parfum très prononcé de jasmins et de fruits. Tout semblait si calme, que ça me semblait presque irréel. Quelques pétales volaient avec la brise qui venait de la mer, que la falaise surplombait. C'était un très bel endroit.

Mes deux amis me guidèrent dans ce dédale d'arbustes fleuris, et m'emmenèrent au bord de la falaise. Là-bas, je pus voir qu'une grosse dalle de pierre carrée s'y trouvait, avec deux énormes dagues à double lames, recourbées presque comme les branches d'un arc, plantés en son centre. Un nom y était gravé : Hikaru Kiri, amant, ami, frère et fils aimé. Mais ce qui me surpris le plus, ce fut ce cercueil en verre épais devant la pierre tombale. Il était rempli de fleurs blanches et au-dessus se trouvait un jeune homme châtain. Le même que la statue du centre du village.

- Hey, Hikaru, ça fait une paye. Déjà un an de plus... Déjà vingt depuis ton décès..., commençait Izou en posant sa main sur le cercueil de verre. Tu nous manques tous les jours...

- Nous ne sommes pas venus seuls, aujourd'hui. On te présente notre nouveau petit frère, Ace. Il est hyperactif, bagarreur, intrépide et glouton, mais attachant. On s'est dit que tu voudrais le connaître, continuait Thatch en me faisant approcher de la... Tombe ? Ace, je te présente Hikaru.

- Euh... Salut, dis-je simplement ne sachant pas trop quoi faire et dire d'autre.

Thatch et Izou continuèrent de lui parler pendant un moment, en même temps que je détaillais le corps enfermé dans ce cercueil sortant de l'ordinaire. Je comprenais un peu mieux pourquoi mes deux amis et Marco avaient l'impression qu'il était toujours là, avec eux. Si je croyais les dire d'Izou, cela faisait vingt ans qu'Hikaru était décédé, et pourtant, rien n'y laissait paraître. Il donnait l'impression de pouvoir ouvrir les yeux à tout moment. Le corps n'avait subi aucune dégradation, même pas un petit assèchement cutané ou quoi que ce soit d'autre.

Je pouvais tout de même voir que l'on avait rendu son cadavre plus présentable. De nombreuses blessures pouvaient se voir sous le maquillage si l'on observait bien et certaines articulations et os semblaient... étrange, comme si on avait tenté de cacher le plus important sous les vêtements. Comme si on avait tout fait pour cacher toutes les blessures qu'avait subi cette personne avant sa mort. Il donnait vraiment l'impression de pouvoir se réveiller et se relever à tout moment et pourtant il était bel et bien mort. Pas étonnant que personne n'arrivait à faire son deuil en le regardant allongé ainsi, les mains sur son ventre, comme endormi profondément.

Je décidais de les laisser parler avec lui seuls. Je fis alors le tour du jardin, toutes ces plantes avaient dû être plantées avec les années par nos amis. Toute la falaise était recouverte de fleur, comme un océan blanc, un océan de nuages. Tout était si calme... comme si la nature, elle-même, voulait préserver ce lieu, comme si toute la nature lui rendait hommage. Aucun oiseau ne chantait trop fort, ni aucun autre animal ne venait déranger la tranquillité du lieu. En continuant d'explorer l'endroit, je vis qu'un pied de jasmin avait rendu l'âme et était maintenant tout fané. Je m'accroupis alors pour regarder l'état du pied et vis qu'il avait séché sur place. La pauvre plante avait fait son temps.

Alors que j'approchais la main pour le déraciner, afin de pouvoir le changer avec un nouveau que l'on avait apporté. Un grognement se fit entendre dans mon dos. En me retournant, je pus voir que c'était ce gros loup qui nous avait accompagné tout le long du chemin. Il s'approcha lentement et tranquillement de moi. Pour ma part, je ne pus que me méfier et me préparer au combat, enfin c'est ce que je fis, jusqu'à ce que la voix de Marco se fit entendre.

- Ne t'en fais pas. Il ne t'attaquera pas. Il vient souvent ici, c'est lui qui s'occupe de cet endroit quand nous ne sommes pas là, dit Marco en me rejoignant et en posant une main amicale sur le loup qui vint se frotter à mon ami. Oeko ne te fera rien ici, sauf si tu déranges la paix qui y règne.

Marco restait Marco, toujours sérieux et calme. Mais à la différence de d'habitude, il portait du noir et n'avait pas cet éclat de joie. C'était même tout le contraire, ses traits étaient tirés par la fatigue et la tristesse pouvait se lire aisément sur son visage. Je pouvais même voir des traces rouges sous ses yeux, signe qu'il avait beaucoup pleuré. Il était exténué. C'était bien la première fois que je le voyais aussi abattu.

- Que fais-tu ici, Ace ? Tu ne devrais pas te promener seul hors de la ville, tu pourrais rentrer sur le territoire des loups arboricoles, yoi. C'est dangereux, m'avertissait Marco.

- J'accompagne Izou et Thatch, expliquais-je simplement, faisant soupirer mon ami.

Oeko, le loup, donna un petit coup de langue à la main de mon ami blond avant de s'avancer au pied de jasmin mort. L'animal toucha la plante avec son museau et celle-ci reprit vie, comme si elle n'avait jamais fané. Comme si, elle avait ressuscité.

- Waouh, dis-je estomaqué devant le spectacle qui s'était offert à moi. Ce loup a mangé un fruit du démon ?!

- Non. Oeko est un loup arboricole, c'est une espèce qui est très proche du végétal. Ils ont la capacité de transmettre de la force vitale aux végétaux. Si tu préfères, ils prennent soin des végétaux pour que les herbivores puissent avoir accès en illimité à de la nourriture et de ce fait, ils ne manquent jamais de gibier à chasser, yoi.

- Je vois. C'est pour ça que les habitants les prennent pour les gardiens de l'île.

- Oui. Mais te connaissant, tu as d'autres questions, n'est-ce pas ? Je veux dire. Que tu dois te demander pas mal de choses... Sur cet endroit.

- Pas vraiment, répondis-je à Marco. Izou et Thatch m'ont déjà pas mal expliqué la situation, même s'il reste pas mal de zones d'ombres. Mais, je comprends que tu n'aies aucune envie d'en parler, tout comme père et le reste des anciens. Chacun son jardin secret.

Marco paru tout à coup très surpris par mes propos, et finit par lâcher un petit sourire triste. Je voyais bien que tout sur cette île était dur pour lui et qu'il ne voulait qu'une chose, pleurer. Je ne devais pas être le seul à l'avoir remarqué, car le loup finit par venir lui donner un gentil petit coup de museau tout en poussant un jappement triste.

- Désolé, je ne suis vraiment pas de bonne compagnie en ce moment, yoi... Hikaru... Me manque beaucoup... Je déteste cette île et pourtant...

- C'est là qu'est Hikaru, complétais-je en comprenant.

Je ressentais la même chose. Lorsque j'étais encore sur Dawn, j'avais beaucoup de mal à m'empêcher d'aller sur la tombe de mon frère. Le savoir là et en même temps pas là était une véritable épreuve. Je n'osais pas m'imaginer à la place de Marco, qui devait en plus gérer le fait que le corps de son amant ne se décomposait pas.

- Marco, tu devrais le mettre en terre, osais-je lui dire tout à coup. Tu n'arriveras jamais à faire ton deuil en pouvant le voir tout le temps... Le voir comme ça... ça ne t'aidera pas.

- Je n'y arrive pas, Ace. Tous les ans j'essaie de le mettre en terre et tous les ans... Je n'en ai pas le cœur. Hikaru... Il sera toujours le seul et unique. Le voir tel qu'il est, me rappelle le jour de sa mort... Hikaru... est... Je l'ai gardé contre moi pendant des jours... Je l'ai tenu contre moi, jusqu'à épuisement... J'ai peur d'oublier à quoi il ressemblait et de ne garder que... ces dernières et horribles images en mémoire, yoi.

- Tu veux... en parler ?

Comme seule réponse, mon ami s'assit sur le sol et le loup vint aussi tôt s'allonger derrière lui pour lui servir de dossier. Je fis de même et m'asseyait entailleur devant lui, et attendait qu'il reprenne la parole, comprenant que Marco voulait en parler.

- Quand on a débarqué sur l'île, il y a exactement vingt ans, la première chose que j'ai faite a été de le chercher. D'aller le trouver dans cette maison, dit-il en me montrant la maison que l'on pouvait apercevoir plus haut sur la montagne. C'était là qu'il habitait. Il avait toujours adoré cet endroit, son havre de paix, yoi. Mais quand je suis arrivé, il n'était pas là. Je l'ai cherché, encore et encore. Quand je l'ai retrouvé, il était au pied d'une des falaises de l'île, à moitié mort... Tous ses membres étaient cassés et... il y avait du sang partout... Il avait beaucoup de mal à tenir éveillé et mes talents en médecines étaient très restreintes... Il n'a pas arrêté de s'excuser de me laisser... Il n'a fait que de me demander pardon... J'ai senti son cœur ralentir... J'ai senti son corps devenir froid... totalement froid, yoi... Depuis ce jour, son corps n'a pas bougé. Je n'avais pas le cœur à l'empêcher de regarder le ciel. Il adorait regarder le ciel, qu'importe l'heure ou le temps. Il aimait regarder l'horizon et le ciel se refléter dans les vagues. Il aimait le grand large.

- D'où le cercueil en verre, compris-je.

- Oui. Je veux qu'il puisse admirer tout ça... Je veux savoir qu'il puisse voir encore de belles choses et que son âme ne reste pas bloquée sur ce qu'il a subi. Avant, ce village était gouverné par une bande de riche. C'étaient eux qui faisaient la loi sur l'île et ils ne voyaient pas d'un bon œil que celui qui ait sauvé le village entier ne soit qu'un jeune adulte d'une vingtaine d'année. Ils ont commencé à s'en prendre à lui, mais Hikaru n'a jamais rien dit à personne, yoi. Il subissait en silence pour ne pas créer de problème jusqu'à ce jour où il fut chassé comme une vulgaire bête... Oeko a essayé de le protéger avec sa meute, mais n'a pas pu. Hikaru lui avait interdit de s'en prendre aux humains et il a respecté cet ordre... Oeko a bien failli y passer aussi dans cette histoire. Depuis la mort d'Hikaru, Oeko ne fait plus confiance aux habitants de cette île et refuse de laisser qui conque autre les amis proches d'Hikaru de rentrer sur son territoire.

- C'est pour ça que le vieux disait qu'avant la mort d'Hikaru, tout était plus simple avec les loups arboricoles ?

- Oui. Ce sont les gens de son propre village qui a tué Hikaru, yoi. On ne connait pas tous les faits et je ne préfère pas tout savoir... Mais pour les loups, les Hommes les ont trahis en tuant le seul humain qu'ils considéraient comme un des leurs, yoi.

- Je pense qu'à leur place et à la tienne, j'aurais été bien plus... violent.

- Je l'ai été... violent, yoi. Ces enfoirés, je les ai envoyés personnellement dans la mer du nouveau monde se faire manger par les monstres marins tout en faisant en sorte qu'ils souffrent le plus possible. Mais... Ça ne change rien à la douleur de le perdre... Ça ne m'a pas fait plus de bien de faire ça... ça ne changeait strictement rien. Hikaru est mort et ne reviendra jamais, yoi. Je l'aime et l'aimerais pour toujours, Ace, yoi. Rien ne changera ce fait.

Mon frère fondit en larmes devant moi. Il serrait ses poings de toutes ses forces, montrant toute la douleur que son cœur ressentait. Il était détruit et n'arrivait pas à reconstruire son cœur.

Fin flashback

Je me souvenais encore de ce que je m'étais dit ce jour-là : que jamais Marco n'allait réussir à se remettre de la mort d'Hikaru.

Tout à coup, je vis Hikaru se relever. Son regard avait changé. Il était maintenant déterminé et non plus vide. Quelque chose avait soudainement changé chez lui. Comme si une force nouvelle prenait possession de lui. L'ambiance était maintenant lourde et presque suffocante tant la pression qu'émanait de lui était puissante.

- Je refuse que les choses se passent ainsi. Il est hors de question que tout ça, se termine comme ça. Mon destin et celui de tous les autres, je les changerais !

Une aura sombre vint l'entourer soudainement et se fit de plus en plus épaisse et grosse, jusqu'à ce qu'on ne puisse plus rien voir, pas même nos propres mains. L'incompréhension se fit sentir chez tout le monde. Personne ne comprenait réellement ce qu'il se passait.

- Va, mon enfant, ne reste pas prisonnier d'un destin qui ne te conviens pas. Le temps est venu pour toi de t'éveiller et de montrer au monde qui est réellement Hikaru Newgate Kiri, résonnait une voix féminine. 

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