Alison
Je reste un long moment à regarder le plafond de cette petite chambre en essayant de reposer au maximum mon épaule, ne sachant quoi faire d'autre. Mes pensées divaguent et cette impression de tout perdre me bouffe la poitrine. Des larmes silencieuses passent sur les joues pour descendre sur mon cou sans que je les arrêtent. La nuit va bientôt tomber. Les derniers rayons du soleil disparaissent. De ce que je sais, j'ai encore un peu de temps devant moi.
Je laisse mes réflexions aller et venir, sans jamais vraiment les laisser partir. J'ai, jusque là, toujours vécu dans les difficultés et aujourd'hui deux inconnus viennent en rajouter en m'annonçant que tout serait encore plus dur maintenant. Si j'accepte le fait qu'ils pourraient avoir raison, ça voudrait dire que je suis pourchassée par mon pays. Par l'armée. Des gens entraînés pour faire la guerre. Je ne vois pas pourquoi des mercenaires comme eux iraient jusqu'à inventer une chose aussi énorme pour amadouer une de leurs cibles. Eux, il l'a tuent, point final.
Je ne réalise pas encore les choses et les événements qui se sont passés sous mes yeux. J'ai reçu une balle dans mon épaule, putain. Une vrai balle. J'aime espérer que je tourne en rond dans un cauchemar sans fin. J'aime l'espoir qui naît en moi quand je ferme les yeux et que j'espère, en les ouvrant, que je suis dans mon appartement, en sécurité. Chez moi.
Pourquoi les États-Unis veulent me voir morte ?
Pourquoi ?
Pourquoi moi ?
J'ai jamais causé de problème, jamais eu de problème judiciaire. Mon prénom est nul. Je suis la petite citoyenne qui se tait comme tout le monde et qui subit.
Je n'ai jamais posé de questions, jamais demandé de réponses.
Je ne suis pas non plus le genre de personne qui suis des inconnus ou des mercenaires sous le prétexte que je suis en danger. Pour me « protéger ». Ça se trouve c'est eux qui ont organisés cette attaque pour me faire croire que je suis en danger.
Je ne sais plus quoi penser, ni comment bien penser. Je m'invente des scénarios digne de grands films d'actions. La seule question qui résiste est le « pourquoi » :
Pourquoi l'armée me veut ?
Pourquoi des mercenaires tentent de m'aider ?
Pourquoi moi ?
Pourquoi je ne les suivrais pas ?
Merde, je vais devoir les suivre, car s'ils disent vrai, je ne pourrais jamais me défendre face à l'armée.
NON, il en est hors de question. Me hurle ma raison. Se sont des mercenaires, des tueurs.
Je ne sais pas quoi faire. Merde !
Les yeux rivés sur se plafond mal peint de cette chambre d'hôtel, je réfléchis. La peinture mal faite me fait étrangement penser à une peau remplie de cicatrices.
On dit souvent que les cicatrices sur le corps d'une personne, sont belles. Elles nous rappellent ce que nous avons survécu. Moi je les trouve laides. Elles me rendent faible. Dès que je sens cette ondulation sur mon corps ou que je la voit se refléter dans le miroir, je me dégoûte.
Elles font ressurgir des souvenirs bien profonds. Les souvenirs de ma vie les plus sombres. Celles qui ramènent bien trop d'émotions pour un seul moment. Des images dont je n'aurais jamais voulu être témoin, ou actrice, et pourtant elles sont là. Marquées sur mon corps, d'une large trace blanche.
J'ai toujours essayé de fuir mon passé et de combattre les démons qui les faisaient revenir. Aujourd'hui, hier, il y a deux jours... je me suis prise une balle. Une nouvelle cicatrice qui me rappellera chaque jour que l'armée de mon propre pays veut ma tête.
Je déteste ce monde cruel dans lequel je vis et dans lequel je vais m'embarquer. Suivre les mercenaires n'est pas ma meilleure option et pourtant les gens qui menacent ma vie ne m'en donne pas d'autre.
J'ai beau chercher et chercher encore, la vie ne marche pas comme ça. Je le sais. Si elle te donne un ultimatum avec que deux options, c'est qu'il n'y a que deux options pour toi. La plus part du temps, l'une est vraiment mauvaise, au point que toute personne consciente est incapable de la choisir. La deuxième est souvent avec de très lourdes conséquences. Qu'elles soient pour toi, ou pour les personnes qui t'entourent.
Deux possibilités.
Deux portes encore fermées pour quelques minutes.
Plus j'attends et plus elles menacent de s'ouvrir pour m'engloutir contre mon gré.
Soit je meurs, soit je les suis à mes risques et périlles.
Deux possibilités.
Une seule raisonnable.
Rien d'autre...
Je me lève. J'ai besoin d'une douche. J'ai besoin de m'éloigner de mes souvenirs. J'ai besoin de me recentrer sur ce qu'il m'arrive.
Cette robe est insupportable et je pue comme un cadavre en décomposition. J'ouvre la porte avec difficulté, restant appuyé sur la poignet pour ne pas tomber dans le vide. Je suis surprise de ne voir que Lucy dans le salon, il est assit sur le sofa. Avec toute sa gentillesse, il se précipite vers moi, met mon bras encore valide sur ses épaules pour m'aider à avancer.
-Tu ne devrais pas rester debout. Tu as perdu beaucoup de sang cette nuit. Dit-il en m'engueulant à moitié.
-J'ai besoin d'une douche.
Il ne dit rien et m'accompagne dans une petite pièce avec tout ce que j'ai besoin pour me laver. Je lui souris espérant qu'il prenne ça comme un remerciement silencieux.
-Je vais te chercher des affaires.
Lucy ne met pas long temps à revenir avec des sous-vêtement propre, un pull et un pantalon. Tout ce dont j'ai besoin.
-Ne mouille pas ton pansement, ni ta plaie. Il ne faut pas que ça s'infecte. L'eau de ces hôtels n'est pas source de confiance.
Je lui fais un signe de la tête, montrant que j'ai tout compris. Il part me laissant seul dans le pièce sans issue.
Je ne me fais pas prier. J'enlève mes vêtements de ma main encore valide. Une fois sous l'eau mi-froide mi-chaude, mon corps prend un malin plaisir à me rappeler que ma blessure à l'épaule est bien réelle. L'eau savonné me pique les genoux, écorchés par la chute que j'ai faite de la fenêtre des toilettes.
Je sors finalement très vite de la cabine, me sentant plus propre, sans avoir sali mon pansement. J'enfile mes vêtement et sors de la salle de bain, les cheveux encore mouillés.
Lucy se retourne vers moi, à mon entrée dans le salon. Il ne cherche pas à m'aide et demande sans détour :
-Tu comptes venir avec nous ?
Perturbée par sa question, je fronce les sourcils et le dévisage.
-Il me semblerait ne pas avoir le choix.
-Je sais que tout ça est rapide, mais... il tente de chercher ses mots. Chez toi tu n'es plus en sécurité. Je ne sais pas ce que tu as fais pour énerver les troupes de Durand, mais ils ne sont pas les plus dangereux sur la liste de tes ennemis, Alison. Des tueurs à gage sont déjà en train de te chercher.
Il marque une pause pour scruter ma réaction. Malheureusement pour lui, je reste neutre, comme on me la toujours appris. Néanmoins, moi je peux l'observer. Son regard foncé, similaire à celui de son frère, déborde d'émotions. Inquiétude, énervement, incompréhension, et j'en passe. Lui n'a rien de neutre.
-J'ai une liste d'ennemis maintenant ? C'est super ! Je crache avec ironie.
-Maintenant toutes les maisons des mercenaires d'Ohio doivent te protéger, Alison. C'est la règle. Si tu acceptes de venir avec nous les mercenaires te devrons protection et sécurité.
Je reste silencieuse, ne sachant quoi penser ou quoi répondre. Je suis perdue. Que faire ? Il pourrait très bien me mentir.
« Les tueurs à gage » a dit Lucy.
Je ne pourrais jamais me protéger seule.
Il me regarde d'un air triste pour moi, remplit de compassion et de tendresse. Je ne pourrais donc pas revoir Kristina ni Alexander. Ni même Cassis.
Plus personne...
-Tu sais que tu ne peux pas te protéger seule. C'est des hommes par dizaine qui viendront s'en prendre à toi. Ou bien des personnes qui te tueront sans savoir ce que tu as bien pu faire. Ils te trancheront la gorge alors que tu n'auras même pas le temps de voir leurs visages.
-Si tu essayes de me faire peur ça marche.
Je le vois sourire puis reprendre.
-C'est pas nous les méchants.
-Peut-être, mais vous restez des tueurs et des inconnus pour moi. Comment je peux être certaine que vous ne me baratinez pas ?
-Tu peux pas.
-Ça va pas m'aider.
-On est pas payés pour te rassurer. Quelqu'un nous a demander de te protéger et à l'heure actuelle le lieu le plus sûr pour toi c'est notre maison.
-Super ! Alors le seul endroit où je suis en sécurité c'est une maison remplit de tueur ?
-Oui, il me répond si sérieusement que j'en suis désarmée.
Deux possibilités.
Un choix, mais je n'ai pas le choix.
-On part maintenant, si tu veux nous suivre descend avec moi. Ou reste ici, jusqu'à ce que quelqu'un te trouve.
Il se lève du sofa, qui grince en un bruit infernal. Lucy s'approche de moi, l'air de se demander ce qu'il peut bien se passer dans ma tête.
Je dois choisir entre la mort et la prison.
Mon instinct de survie est plus fort et Lucy le comprend dans mon regard. Je cède. Il prend le sac avec mes affaires et sort de la chambre d'hôtel.
Je le suis, pour vivre.
Simplement pour vivre encore un peu.
J'ai dû dormir tout le long du voyage en voiture car, quand Myler ouvre ma porte pour que ma tête face un saut dans le vide pour me réveiller, le soleil est au zénith.
Il m'aide quand même à me mettre sur pied, mais me lâche trop tôt et prise d'un énorme vertige, je tombe sur les fesses. Lucy, face au spectacle, engueule son frère qui lui n'a qu'un grand sourire aux lèvres.
-Tu abuses, elle à besoin d'aide. Grogne t-il.
Je fronce les yeux et prend l'initiative de me lever seule, grâce à l'appui de la voiture.
Merci voiture...
-Je n'ai besoin de personne pour me lever. Je réplique, la voix encore endormie.
En marchant j'analysais mon nouvel environnement. La voiture est garée à côté d'une dizaine d'autres, toutes aussi belles les unes que les autres, avec aussi cinq motos un peu plus loin. Elles sont protégées pas un préau aussi beau que la maison collée à cet endroit. Elle s'organisait sur deux étages. Avec de grande baie vitrée et des balcon.
Cette maison est juste magnifique. Grande et ancienne, avec des pierres apparentes. Tout pour montrer que les personnes qui y habitent sont bien placées socialement et économiquement dans la société d'aujourd'hui.
Ébahie par le spectacle que cette battisse nous offre, Lucy arrive avant moi à la grande porte d'entre en bois. Il la pousse après l'avoir déverrouillée.
La porte s'ouvre sur un grand séjour entouré de deux escaliers décorés avec un tapis rouge, digne de grand défilés ce qui me fais écarquiller les yeux.
-Viens, me dit Lucy. Je vais te montrer ta chambre.
Il me fait monter un des grands escaliers et me montre du doigt la chambre à quelques mètres de moi. La pièce est immense avec une grande bais qui donne vu sur le jardin et la piscine de la propriété. Au de là, s'étant une grande forêt à perte de vue. Le lit est si grand que nous pouvions y dormir à quatre dedans. Quelques petits meubles sont présent comme pour combler les vides.
Elle est juste magnifique.
Myler passe devant moi, me coupant dans mes rêveries en voyant son visage serré et crispé. Il dépose mon sac et crache sèchement :
-Prend une douche dans la salle de bain juste en face et fait en sorte d'être présentable pour les autres membres du groupe.
Il part sans rien ajouter.
-Désolé, il est souvent comme ça. Toujours énervé et malpoli. Mais quand il te connaîtra ça ira mieux.
J'ai plus l'impression que Lucy essaye de se convaincre lui même avec ses paroles.
-Tu en es sur ?
-Il est très difficile à cerner. Je suis le plus cool des trois de toute façon !
Ça remarque me fait rire. Donc Lucy et Myler sont bien frères, Lucy sans aucun doute le petit dernier. Il est plus jeune que moi et ressemble fortement à son frère, à quelques détailles près. Lucy est plus petit avec des cheveux bruns plus clairs que ceux de Myler. Or son grand frère paraît bien plus féroce et inspire beaucoup plus de peur avec ses yeux très foncés, limite noir. Lucy a les yeux doux et tendres d'un marron noircie par quelque chose que je ne serais comprendre. Il semble plus éclatant à la fois.
-Je n'en doute pas une seconde.
Il part, rejoindre son grand frère sûrement. Moi je prends des affaires habillés et me dirige vers la douche.
Je viens d'ouvrir une des deux portes, avant qu'elle ne m'engloutit.
J'aurais aimée qu'elle reste fermée pour toujours.
J'aurais aimée qu'elle n'existe pas.
J'aurais aimée un autre choix.
J'aurais aimée beaucoup d'autres choses. Mais me voilà ici, dans une maison de mercenaires alors que l'armée me cherche pour me couper la tête.
Pourquoi ? J'espère que l'avenir me le dira.
***
Nouveau Chapitre !!!
Voilà le virage de mon histoire, Alison choisit de vivre mais à quel prix ?
Le prochain chapitre vous montrera qui seront mes personnages principaux...
Je réserve pas mal de surprise, de nouveaux personnes, de nouvelle croyance et des coutumes assez étranges dans mon roman.
Mon Histoire demande un esprits ouvert alors ne me reprocher pas d'avoir les similitudes avec d'autre romance dans le même style que le mien. Je n'ai pas lu d'histoire wattpad alors je ne peux pas copier les autres.
Si il y a des questions, je réponds à tous !
Sinon, bonne lecture et bonne attente !!
à Dimanche...