Good reading.
2 MOIS PLUS TARD.
Dans la peau d'Elikya.
21h18.
J'étais entrain déballer encore les tonnes de cartons qui me restaient.
Parce que oui j'ai déménagé, quand je vous dit qu'en 2 mois beaucoup de choses se sont passés !
Au tout début je voulais faire ça, mais pas précipitamment. Jusqu'à ce que mon adresse fuite, et que l'un des tweetos viennent agresser physiquement Emma.
J'ai pas pu supporter, tout de suite, en 2 semaines c'était bouclée je n'étais plus là bas.
J'ai trouvé cet appartement qui fait largement l'affaire.
En attendant, mon état moral ne s'améliore pas, mais je tiens car je sais que Dieu est fidèle.
Je déballais, quand soudain je tomba sur une photo.
Qui d'autre ça pourrait être à part Daniel, mon fils.
Ça m'a fait un pincement au cœur, je ne suis jamais indifférente devant ce genre de photo.
Je m'en rappelle comme si c'était hier, il était bien habillé et tout beau pour sa rentrée en petite section à l'école primaire.
Mon bébé.. mon pauvre bébé.
J'ai redéposer ce cadre dans le carton où j'avais rassemblé tout les autres cadres de ce genre.
Je me suis assise sur une chaise et j'ai fermé les yeux.
- Seigneur, aide-moi, plus-que-jamais, aujourd'hui j'ai besoin de toi, de me sentir mieux.
Et j'eus une image qui passa : C'était moi, devant une porte.
J'ouvris les yeux. Et tout de suite, je savais de quelle porte il s'agissait.
[...]
19h40.
Chez les Medjiba.
J'étais en face de cette porte, mais au final j'avais envie de faire demi-tour.
Mais bon, qu'est ce qui pourrait m'arriver de pire ?
Je sonna doucement, en espérant qu'ils aient pas entendu et que je rentre chez moi.
Mais on m'ouvrit la porte.
Je tomba sur Elias, mon grand frère.
Avec un petit garçon, d'environ 4 ans dans les bras.
Il ouvrit grand les yeux, en choc.
- Tu te souviens de moi, grand frère. En souriant faiblement.
Elias - Comment je pourrais t'oublier même Elikya.
Il se poussa pour me faire entrer, alors j'entra. Rien n'avais changé ici.
Je me suis senti « bien », comme chez moi. Réellement chez moi. Ça m'a rendu nostalgique je mon enfance, et mon adolescence.
Les traces de feutres qui ne se sont jamais effacés sur les murs, les papiers peints à moitié déchirés.
Je suis resté là, à redécouvrir ma propre maison, celle de mon enfance.
Yvanna descendit les escaliers en courant vers moi puis me prit dans ses bras.
Yvanna-Marie - Tu es rentrée à la maison.. Dit-elle soulagée.
Je resserras l'étreinte, en fermant les yeux.
- Oui il le fallait.
...- Oui effectivement, il le fallait.
J'ouvris les yeux, Yvanna se détacha de moi. Et il y avait devant nous, ma mère avec un bébé sur son dos attaché à l'aide d'un pagne.
J'hocha la tête; et elle vint me faire un câlin. Au même moment, elle s'effondra dans mes bras.
Ma mère - Ah mon bébé, tu étais seule et je ne t'ai pas cherché. Je te demande pardon Elikya.
Je lui fait un bisous sur la tempe et resserra l'étreinte.
- C'est du passé, tout est derrière nous maintenant.
Ma mère - Viens manger ici, j'étais entrain de mettre la table.
- D'accord..
Je m'avance vers le salon, et je m'assois sur le canapé.
Quand le petit de 4 ans de tout a l'heure, vient vers moi en déambulant.
Je souriais automatiquement.
- Ehh, c'est quoi ton prénom ? En me penchant vers lui.
Petit garçon - M'appelle Éli.
- Qu'est-ce que tu es beau Éli, un vrai beau gosse.
Il ria et me tendit ses bras.
Je le prit dans mes bras et le posa sur mes cuisses, puis lui il posa sa tête sur ma poitrine.
Je le regardait, et j'étais rempli de joie, dans ma bulle de paix.
Pour moi, un enfant est une bénédiction. Peu importe les conditions dans lesquelles il est venu au monde, il apporte toujours beaucoup de douceur dans le foyer qu'il habite.
Quand j'étais petite, mon rêve était d'être mère. J'ai toujours aimé m'occuper des plus petits, en prendre soin et surtout de les aimer.
J'ai un besoin atroce d'aimer, et pour moi, ceux qui ont besoin de plus d'amour sont les enfants, car ils grandissent avec et savent transmettre cet amour autour d'eux.
Je quitta mes pensés quand Elias apparut dans le salon.
Il s'asseyait près de moi et mit les chaussettes aux pieds d'Eli.
- J'aurais peut-être pas dû le prendre sans te demander, désolée. Dis-je en ne le quittant pas des yeux.
Elias - Non t'inquiète, ça ne fait rien. Garde-le, il a l'air bien avec toi.
- C'est ton enfant ? En levant les yeux vers Elias.
Il hocha la tête.
- Oh, félicitations alors. En souriant. Et il a quel âge ?
Elias - 3 ans, il vient d'entrer en petite section. En souriant.
Mon sourire disparaît doucement, et je dépose mon regard sur Eli qui se mettait à s'endormir.
J'étais quand même heureuse, en tout cas je le crois et je m'efforce de l'être.
Elias - Et toi ça va ? Ton enfant ?
- Oui moi ça va, et.. il s'appelle Daniel.
Elias - Ah c'est un garçon ?! Dit-il étonné. Félicitations alors, j'suis grave content. T'es pas venu avec lui ?
- Merci Elias, et non j'ai pas pu. Désolée, une autre fois peut être.
Il hocha la tête, puis ensuite on est appelé à aller manger. Je déposa Eli entre 2 coussins dans le salon et j'entra dans la salle à manger avec Eli.
Quand j'entra, un silence s'installa, et je croisa le regard de Joël.
Son regard qui me glaçait le sang quand j'avais 12 ans, ça n'avait pas changé du haut de mes 22 ans.
Je baissa les yeux et m'installa. Ma mère pria, et on s'est tous mis à manger dans un lourd silence.
J'aurais préféré ce silence plutôt que de parler du sujet qui allait venir dans quelques instants.
Ma mère - Alors sinon, comment va ton enfant Elikya ?
Yvanna-Marie - Ah Elikya ! Tu as fais la connaissance d'Eli ? Il est adorable hein.
- Ouii, il est venu me faire un câlin. En souriant a Yvanna-Marie, l'air de rien.
Joël racla de la gorge.
Joël - On t'a posé une question Elikya.
- Oui ?
Ma mere - C'est rien, peut être elle n'a pas entendu, comment va ton enfant ?
Je soupira en fixant mon assiette, la bouche bée.
Yvanna me donna un léger coup de pied sous la table, qui me ramena un peu à la réalité.
- Euh..
Je sentis mes larmes montées.
Elias fronça les sourcils.
- J'avais un bébé.. c'était un garçon. Et.. et..
Je passa mes mains sous la table pour cacher mes légers tremblements qui apparaissaient.
- Mon fils est décédé.. il s'appelait Daniel..
L'ambiance était devenue plus que glaciale, et d'un coup, mon père fit son entrée dans la salle à manger.
Dans sa tenue de travail.
Il me voit, et enleva ses lunettes vite.
Je me leva et alla dans ses bras, il resserra l'étreinte sans rien dire de plus.
- Je suis tellement désolée de vous avoir déçu.
[..] non, les bontés de l'Eternel ne sont pas à leur terme et ses tendresses ne sont pas épuisées."
Lamentations 3:22