La salle de travail était baignée par les rayons de soleil de cette fin d'après-midi. Les quatre cavaliers étaient réunis autour d'une table. Les juges, quant à eux, étaient installés en face d'eux.
Jean Morel prit alors la parole : "Bien, ce stage touche à sa fin. Avant tout, je tiens à vous féliciter et à vous remercier pour votre excellent travail aujourd'hui et durant tout le stage. Les reprises que vous avez présentées étaient vraiment remarquables."
Sol écoutait attentivement, un sourire ineffaçable sur son visage.
Jan Nivelle rajouta : "C'est vrai, votre dévouement à l'entraînement et votre engagement sont clairement visibles dans les reprises que vous avez présenté."
Les juges prirent ensuite la parole tour à tour, exprimant leurs commentaires et impressions spécifiques sur chaque reprise. Les discussions devinrent plus détaillées et techniques, les points forts et les domaines à améliorer furent mis en avant.
Le sélectionneur termina alors « Ce serait trop long d'analyser vos reprises et je pense que vous avez beaucoup donné. Je vous laisse le soin de les regarder et écouter les commentaires de nos juges ici présents qui ont accepté de se prêter au jeu. Si vous avez des questions, vous savez que nous sommes toujours disponibles pour vous. »
Les cavaliers récupérèrent les vidéos de leurs reprises avant de saluer et remercier une dernière fois les juges internationaux qui s'étaient spécialement déplacés pour eux aujourd'hui.
En quittant la salle de travail, Sol avait l'agréable sensation d'avoir bien travaillé et que tout son investissement avait payé aujourd'hui. Elle se sentait portée par les retours positifs des entraîneurs et des juges qu'elle venait de recevoir.
C'est apaisée et satisfaite qu'elle se dirigea vers les écuries avec ses coéquipiers. Sol y prépara son départ, rassembla toutes ses affaires puis rangea sa selle, sa bride et tout son matériel dans le coffre de son petit camion. Elle partit ensuite récupérer son sac de voyage qu'elle avait terminé de préparer après être descendue de cheval plus tôt, et le ramena pour la ranger dans le camion.
La française prit ensuite soin de mettre les protections de transport sur les membres de Flamenco, ajustant son licol. Une fois tout en ordre, elle retrouva ses coéquipiers qui l'attendaient devant les écuries. Morgan, Maxime et Alexandre restaient une nuit de plus, puisqu'ils avaient plus de distance à parcourir pour rentrer chez eux, ce qui n'était pas le cas de Sol qui vivait à seulement 1h30.
Sol salua Maxime et Alexandre avant de se tourner vers Morgan. Les deux amies se prirent alors dans les bras
"On se voit à Aachen, ma belle," s'exclama Morgan.
Sol lui répondit avec un sourire sincère : "Oui, j'ai hâte d' y être !"
« On se tient au courant » lui sourit la blonde.
La blonde lui claqua un bisou bruyant sur la joue qui fit rire Sol. Dans quelques semaines, ils se retrouveraient dans un cadre différent, à Aachen, et donneraient le meilleur d'eux-mêmes pour voir flotter le drapeau tricolore au rang des meilleures nations. Car c'était bien leur objectif : le titre par équipe.
"Prenez soin de vous," déclara Sol avec un dernier geste de la main.
Quelques instants plus tard, Flamenco était confortablement installé dans le vl et Sol assise au volant de ce dernier. Elle alluma le moteur et démarra.
Sur la route, Sol appela ses parents et, cette fois, tomba sur son père. Elle lui raconta son stage et les retours qu'elle avait eu tout au long de ces quatre jours. Ces parents étaient fières de leur fille et ne manquaient jamais de le lui dire. Malheureusement, ils ne seraient pas rentrés pour venir la soutenir en Allemagne, mais la jeune femme savait qu'ils regarderaient la compétition en live.
Après une route tranquille, Sol arriva finalement aux écuries. Le coucher du soleil teintait déjà le ciel alors qu'elle descendait Flamenco du camion. Le cheval secoua légèrement la tête, comme pour montrer qu'il appréciait d'être de retour à la maison.
Sol prit le temps de retirer les protections de transport de Flamenco. Une fois le cheval confortablement installé dans son box, elle le gratifia d'une caresse sur son encolure pommelée et musclée et déposa une ration de nourriture dans sa mangeoira que l'étalon s'appliqua à déguster avec entrain.
Sol clôtura cette journée bien remplie en regagnant son domicile, elle prit son sac de voyage dans le coffre du petit camion et le glissa dans celui de sa Mercedes. En arrivant chez elle, elle se promit de s'occuper du reste le lendemain et pénétra dans son appartement avant de soupirer de fatigue, mais également de bonheur. Après une douche revigorante et délassante, elle se prépara une salade et s'installa dans son canapé.
Elle attrapa son téléphone pour la seconde fois de la journée, et vit qu'elle avait reçu un nouveau message de Carlos.
Son cœur s'emballa légèrement et elle ouvrit le message :
"Holà Sol, ¿cómo fue tu día? ¿Tuviste éxito en tus reprises?"
(Salut Sol. Comment s'est passée ta journée ? Tu as réussi tes reprises ?)
Un sourire se dessina sur son visage. Elle était surprise mais ravie que Carlos ait prit le temps de prendre à nouveau de ses nouvelles, qu'il ait pensé à elle. C'était vraiment un garçon attentionné et elle n'avait pas l'habitude qu'un homme de comporte comme ça.
Elle décida de répondre avec enthousiasme : "Holà Carlos, ¡mi día fue genial! Las reprises salieron bien, muy bien! ¿Y tu día en Baku? ¿Cómo estuvo?"
(Salut Carlos. Ma journée était géniale ! Les reprises se sont bien passées, très bien passées ! Et toi ta journée à Baku ? Comment ça s'est passé ?)
Le cœur de Sol se mit à battre plus fort alors qu'elle attendait la réponse de Carlos. Soudain, son téléphone sonna et afficha l'appel entrant du pilote, dont elle avait enregistré le numéro la veille. Son cœur s'emballa plus encore, et elle inspira profondément avant de répondre.
"¡Holà Carlos!" répondit-elle.
"¡Holà Sol! Asi que tus reprises salieron bien ? ¡Felicidades!" la félicita-t-il.
(Salut Sol ! Alors tes reprises se sont bien passées ? Félicitations !)
Sol sourit, touchée "¡Gracias! Sí, muy bien. Y quiero agradecerte por tus consejos. Nuestra conversacion me ayudo a mantener la calma y concentrarme en la pista."
(Merci ! Oui, très bien. Et je voulais te remercier pour tes conseils. Notre conversation m'a vraiment aidé à rester calme et concentrer sur la piste)
"Me alegra escuchar que soy buen consejero. Pero no dude un minuto en que lo harías muy bien" répondit l'espagnol.
(ça me fait plaisir d'entendre que je suis bon conseiller. Mais je n'ai pas douté un instant que tu réussirais)
"Debo admitir que pensar en ti también me ayudó un poco." avoua la jeune femme après un instant d'hésitation, son coeur battant la chamade.
(Je dois avouer que penser à toi m'a un peu aidé)
Mais bordel ! Pourquoi avait-elle dit ça ? Elle allait passé pour quoi ?
"¿En serio?" se surprit la madrilène.
(C'est vrai ?)
Sol ne savait plus où se mettre. Elle était irrécupérable, qu'est-ce qui lui avait pris de dire ça ? "Bueno, no es lo que queria decir... Yo"
(Bon, ce n'est pas vraiment ce que je voulais dire... Je...)
"¡Vaya, vaya! Parece que te hago un poco de efecto." La coupa le pilote, taquin et tout à fait conscient de la gêne de la cavalière. En même temps, il était flatté par ce qu'elle venait de lui avouer.
(Eh bien ! Il semblerait que je te fasse un peu d'effet !)
"¡Carlos! No te burles de mí. No queria que sonara asi" répondit la brune, faussement véxée.
(Carlos ! Ne te moques pas de moi. Je ne voulais pas dire ça comme ça)
"Aja... No te creo Sol" continua-t-il de la taquiner.
(Aha... Je ne te crois pas Sol)
"Pero..." tenta à nouveau la brune, aussi rouge que la monoplace du madrilène.
(Mais...)
"Estoy bromeando Sol. Lo siento, no pude evitarlo. Pero en serio, me alegra haberte ayudado." Avoua Carlos.
(Je blague Sol. Je suis désolé, je n'ai pas pu résister. Mais plus sérieusement, je suis ravi d'avoir pu t'aider)
"Hum... Aprecio mucho tu apoyo." tenta de conclure Sol.
(Hum... J'apprécie beaucoup ton soutien)
Mais ce fut sans succés, et Carlos prit un malin plaisir à surenchérir "Siempre que lo necesitas puedes pensar en mí para mantenerte tranquila, adelante."
(Tu peux penser à moi pour te calmer dès que tu en as besoin, n'hésites pas)
"¡Ay, eres un desastre! Pero supongo que debo agradecerte." répondit la brune, consciente que l'espagnol se moquait d'elle.
(Roh, t'es horrible ! Mais je suppose que je dois te remercier)
"De nada, Sol. Bueno, me gustaria seguir hablando contigo pero tengo que dejarte ahora, tengo que hablar con mi primo antes de acostarme. Me levanto temprano mañana. Descansa bien." dit-il avec douceur.
(De rien Sol. J'aimerai encore parler avec toi mais je dois te laisser, je dois parler avec mon cousin avant de me coucher. Je me lève tôt demain. Repose-toi bien.)
Et Sol se rendit compte qu'elle souriait à nouveau bêtement « ¡Buenas noches, Carlos! »
(Bonne nuit Carlos !)
« Buenas noches, preciosa. » puis il raccrocha.
(Bonne nuit ma belle)
Le cœur de Sol se mit à tambouriner violemment dans sa poitrine. Carlos lui avait donné un surnom affectif et non des moindres.
Elle finit par se dire que le pilote espagnol n'avait sans doute pas fait attention et qu'il devait être seulement fatigué. Pourtant, ça lui faisait plaisir. Vraiment. Et elle ne comprenait pas comment quelqu'un qu'elle ne connaissait que depuis une dizaine de jours pouvait provoquer en elle de telles réactions.
Sol se glissa dans son lit le sourire aux lèvres et le coeur léger. Elle ferma les yeux, repensant à sa journée remplie d'émotions et de succès.
******
A Baku, Charles venait de remonter dans sa chambre après une journée intense mais intéressante.
Malgré la fatigue, il s'empressa de se doucher pour ensuite appeler sa petite-amie qui était restée à Monaco pour le boulot. Elle était architecte et travaillait sur de nombreux projets à la fois, elle ne pouvait donc pas l'accompagner sur tout les Grands Prix.
Lorsque la jeune monégasque répondit à son appel Facetime, il ne put s'empêcher de lui sourire bêtement. Sourire que lui rendit sa petite-amie.
"Bonsoir, mon amour, tu vas bien ?" lui demanda le pilote.
"Bonsoir mon ange ! Ça va, même si tu me manques. Comment ça se passe à Baku ?" répondit la brune, un sourire radieux étirant ses lèvres.
Et Charles commença à lui décrire sa journée "Tout se passe. On a passé la journée à discuter stratégie avec l'ingénieur et à peaufiner les détails pour le Grand Prix. On a aussi tourné quelques spots vidéos pour l'équipe."
"Une journée bien remplie alors. Et comment se passe le travail avec l'équipe ?" l'interrogea Charlotte.
« Tout roule. Mais tu ne devineras jamais ce que Carlos m'a dit avant hier. Il se trouve que lui et Sol discutent par messages depuis quelques jours » s'empressa-t-il de lui dire.
Charlotte ne put alors cacher sa surprise « Attends, Sol ? Ma Sol hyper timide et réservée ? Vraiment ? Elle ne m'a rien dit »
La monégasque avait vu que Carlos avait commenté la publication de Sol la veille mais ça ne l'avait pas surpris de la part de l'espagnol puisqu'il commentait beaucoup de publications sans pour autant réellement connaître les personnes. Mais apprendre que le pilote et son amie discutaient maintenant ensemble était vraiment surprenant.
Sol avait toujours été discrète et n'était pas du style à aller vers les autres. Elle n'avait eu qu'un ou deux petits amis et le dernier en date, Paul, de son misérable prénom, lui avait brisé le cœur en la trompant à droite et à gauche. Il l'avait manipulé pendant plus de deux ans, l'éloignant de ses amis et sa famille. Ce gars était un pervers narcissique et il avait détruit son amie. Charlotte le haïssait de toutes ses forces, c'était physique.
Depuis son amie ne se laissait plus approcher par les garçons, à la fois par manque de confiance en elle et surtout en la gente masculine.
Charlotte ajouta « J'aurais jamais imaginé qu'elle laisserait Carlos l'approcher. »
« C'est vrai qu'elle est très timide » ajouta le pilote.
« Hum... En fait elle a surtout beaucoup souffert à cause de son ex. Je l'ai ramassé à la petite cuillère quand il l'a quitté et depuis elle fuit toute relation autre qu'amicale avec les mecs. » lui confia la brune.
Charles sentit dans le ton de sa voix que sa petite amie était inquiète pour celle qu'elle considérait comme une sœur. Mais il était certain qu'elle n'avait aucun soucis à se faire.
Alors il voulu la rassurer « Tu n'as pas à t'inquiéter mon amour. Ils ne font que discuter et même si ça devait aller plus loin, tu peux avoir confiance en Carlos. Tu sais que c'est quelqu'un de sérieux »
« Je sais... Je pense pas que Carlos ait de mauvaises intentions non plus mais je suis un peu trop protectrice avec Sol » répondit-elle avant d'ajouter « Mais si elle se sent à l'aise avec lui, c'est une bonne chose. Je suis contente pour elle. »
« J'ai confiance en Carlos » rajouta Charles.
« Moi aussi. On verra bien comment leur relation évoluera de toute façon. Bon, je vais te laisser mon ange, je suis crevée. » ajouta la brune en baillant.
Charles rigola, attendri « Je vois ça. Passe une bonne nuit mon amour. Je t'aime ! »
A l'autre bout du fil, Charlotte ne put s'empêcher de sourire « Je t'aime aussi, Charles. À demain »
Charlotte ne tarda pas à s'endormir, se promettant d'appeler Sol dans les prochains jours.
******
Hey 🙃
Vous allez bien ?
Voici le septième chapitre sur un nombre encore indéfini.
C'est pas du tout l'univers sur lequel j'ai l'habitude d'écrire mais je suis la Formule 1 depuis plus de dix ans.
J'espère que la suite vous plaire !
N'hésitez pas à me donner vos avis 🙂
Adishatz !