GAMES - LE CROQUE MITAINE

By OkeanosS__

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Je dois tuer Aleksander Stakhanov. Je n'ai pas le choix. Je ne l'ai jamais eu. Je dois sauver Elea O'Neil. E... More

PROLOGUE
CHAPITRE 1
CHAPITRE 3

CHAPITRE 2

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By OkeanosS__


Elea

Mon cœur bat la chamade dans ma poitrine, résonnant comme un tambour de panique. La peur serre ma gorge, et mes pensées restent désordonnées, tourbillonnant dans un chaos que je ne peux pas démêler. J'essaie désespérément de me souvenir de ce qui s'est passé, mais tout est flou, comme si mes souvenirs étaient emmêlés constituant un brouillard épais.

Tout autour de moi, l'air semble lourd, chargé d'une tension palpable. Mon regard se fixe sur cet homme imposant qui a écarté les autres d'un simple geste. Il émane une aura de puissance et d'autorité qui me fait frissonner. Les hommes qui l'entourent ne sont que des marionnettes à ses ordres, et cette réalisation ne fait qu'accroître mon angoisse.

Laissant mes yeux parcourir la scène, je remarque l'autre homme et la femme, armés comme s'ils se préparaient à affronter un danger imminent. La froideur du métal dans leurs mains contraste violemment avec la chaleur de mon propre sang qui souille mes doigts. Mon esprit tourne en rond, cherchant désespérément une échappatoire, une explication à tout cela.

Chaque fibre de mon être crie de fuir, de me cacher, mais mes jambes semblent enracinées dans le béton du toit. Mes mains tremblent, et mes muscles sont tendus comme des cordes de violon, prêtes à éclater à tout moment. La peur qui me traverse est si intense qu'elle m'engloutit presque entièrement, m'empêchant de penser réellement.

Je ne sais pas comment j'ai atterri dans cette situation. En revanche, une chose reste certaine : je dois trouver un moyen de sortir de ce cauchemar vivant. Mon esprit tourne à toute vitesse, cherchant désespérément une lueur d'espoir dans cette obscurité étouffante.

Je voulais pas, je ne voulais pas leur faire du mal, voilà ce que j'aimerais hurler. Mais rien ne sort, encore une fois. Des larmes de frustration coulent sur mon visage brûlant.

J'entends l'homme me poser des questions, cependant je n'ai aucune des réponses qu'il attend.

— Aleksander..

Aleksander.

« Je secoue la tête frénétiquement, je ne veux pas. Un claquement de langue me réprimande durement.

— mon petit oiseaux, tu sais que tu n'as pas le choix. C'est pour ton bien... »

Je me fige au souvenir qui me percute avec violence.

Je n'ai pas le choix.

Mes pieds meurtris me font souffrir le martyre. L'adrénaline me fait tenir debout, mais je sens mon corps tendre vers sa limite.

J'ai besoin de le toucher, j'aime le contact humain, du moins, je crois. Je ne suis plus sûr de grand chose à l'heure actuelle. Quand on ne peut pas parler la plupart du temps, on apprend à se nourrir d'autre chose que de discussions.

Une fois assez proche de lui, je lève doucement ma main. Ma peau souillée de sang tranche avec la sienne si pâle, elle fait ressortir ses yeux noirs et sa chevelure sombre.

Il n'aime pas que je le touche, c'est discret, mais repérable, son visage se crispe légèrement alors que son corps tout entier se tend.

— Alek... marmonne l'homme qui tient son arme pointée sur moi. Lui et cette femme ont le même comportement, ce sont des soldats. Il ordonne et eux obéissent.

Un flash macabre me percute de plein fouet.

Des hurlements.

Du sang.

De la douleur.

Un cri silencieux sort de ma gorge, mes doigts atteignent avec violence son œil gauche. Mon autre main se recourbe pour venir griffer sa joue.

Son hurlement rageur se répercute dans mes oreilles. Je suis soudainement propulsé par terre avec une force qui me coupe le souffle. Je tousse quand une vive douleur apparaît dans mon thorax.

— Tuez-moi cette salope !

L'homme à sa solde me tourne sur le béton froid et humide sans aucune considération. La femme, elle, se positionne à califourchon sur mes hanches. Ils cherchent à m'immobiliser, je puise dans mes dernières forces pour me débattre.

— Attendez !

Ils s'arrêtent net. J'entends des jurons sortir de la bouche de l'homme qui se prénomme Aleksander.

Pourquoi ce prénom m'a l'air si familier ?

Il s'accroupit à ma hauteur avant de m'empoigner les cheveux. Son visage ensanglanté s'impose devant moi, si proche que je sens son souffle sur moi.

Je suis fatiguée, j'ai seulement envie de m'endormir, d'oublier. Mes yeux papillonnent, ça serait tellement facile de simplement sombrer.

Je grogne quand il tire brusquement en arrière les mèches emprisonnées dans sa main. La seconde se porte sur ma mâchoire amplifiant l'inconfort de ma position.

— Qui t'envoie ?

Je ne sais pas.

— Alek, faut t'amener voir un médecin, ton œil.. Il est en mauvais état, constate l'homme.

— Anton, ferme là. Je veux savoir pour qui cette pute travaille. Alors, elle va cracher le morceau où elle va le regretter.

Anton.

Amené par la force de trois personnes, je me retrouve enfin debout. Malheureusement, aucun d'entre eux ne me lâche, au contraire.

— Si tu t'évertues à fermer ta gueule, je te coupe la langue, ce n'est pas vraiment le soir pour me casser les couilles, me souffle Aleksander.

Trouve mieux comme menace connard.

L'éclat de rébellion qui surgit en moi me surprend.

— À qui appartient tout ce sang bordel ? D'où est-ce que tu viens ? Il hurle à présent, le son de sa voix me vrille les oreilles.

La tristesse et le désespoir reviennent à grand pas, balayant sur son passage la moindre envie de me battre.

Je ne sais pas.

J'ai besoin de lui dire, je dois lui dire pour sauver ma peau. Mais rien ne veut sortir, comme d'habitude.

— On l'embarque. On la fera parler au hangar.

Je ne veux pas que ça recommence, je vous en prie...

Je sens mes genoux fléchir sous le poids de la terreur qui me submerge. Les paroles d'Aleksander me font frissonner d'effroi, et les menaces voilées me laissent sans voix. Je ne peux m'empêcher de penser à ce qu'ils pourraient me faire, à la douleur qui pourrait m'attendre si je ne réponds pas à leurs questions.

Les larmes recommencent à couler le long de mes joues, trahissant ma peur et mon désarroi. Les questions d'Aleksander résonnent dans mes oreilles comme un écho persistant, mais la panique m'empêche de rassembler mes pensées. Mon esprit est un tourbillon de confusion, et je me sens totalement impuissante face à cette situation cauchemardesque.

Mes yeux rencontrent son œil encore ouvert. J'essaye désespérément de trouver une lueur d'humanité dans son regard froid et impitoyable. Je dois trouver un moyen de répondre, de dénicher les mots justes pour lui éviter d'autres raisons de s'acharner sur moi. Mais, mes paroles restent bloquées dans ma gorge, étouffées par la peur et le désespoir.

Je me sens prise au piège, une proie vulnérable entre les mains de ces individus brutaux. Mon souffle tremble, mon corps est secoué par des sanglots incontrôlables. J'aimerais pouvoir m'échapper de cette réalité terrifiante.

Mon souffle s'accélère, devenant de plus en plus erratique, alors que l'angoisse me submerge. Mes mains tremblent et mes jambes refusent de me porter. Soudain, mes muscles se raidissent, et je sens une sensation étrange d'engourdissement se propager dans mon corps. Je suis tétanisée, incapable de bouger ou de parler. Les larmes coulent toujours, mais je suis maintenant prisonnière de ma propre panique.

À travers le voile de ma terreur, j'entends Aleksander jurer et maudire la situation. Je sens son regard brûlant sur moi alors qu'il cherche à comprendre la situation. L'image floue de ce Anton et de la femme se forme devant moi.

Soudain son emprise se resserre autour de mon cou, et je sens la pression augmenter, mon souffle devenant de plus en plus difficile.

Mon cœur bat la chamade, martelant dans ma poitrine, et je lutte pour reprendre le contrôle de mon corps. Les pensées tournent en boucle dans mon esprit embrouillé, luttant pour trouver une issue à cette situation insupportable. La douleur de l'étranglement se mêle à la paralysie de ma crise, créant une sensation surréaliste et cauchemardesque.

Le monde autour de moi semble flou, distant, comme si j'étais piégée dans une réalité déformée. Je veux crier, implorer qu'on me laisse partir, mais mes cordes vocales restent silencieuses. Mon esprit crie à l'aide, mais mon corps refuse de répondre. Mon espoir vacille, tandis que la vague d'obscurité menace de m'engloutir complètement.

« Tue Aleksander et tu seras libre mon petit oiseau. »

Je ne connais pas la voix de l'homme qui résonne en boucle dans ma tête alors que je m'évanouis.

Mais, je suis maintenant sûr d'une chose.

J'ai fait quelque chose de mal.

Et, je dois payer pour ça. 

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