Prisonnière de la mafia

By Lamiss141

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Orpheline, Isabella Hudson décide de partir en Sicile pour en apprendre plus sur son dernier parent, mais tr... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Épilogue
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Chapitre 16

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By Lamiss141




C'était fini, et Bella le savait parce que le silence avait pris des tons froids et inquiétants. Dans ce silence Bella distingua la respiration sauvage du mafieux qui avait l'air de tenter en vain de se calmer. Était-il en colère contre elle ? Sans doute.

Tout en massant ses poignets elle tourna la tête dans la direction de cette respiration de moins en moins rapides, mais toujours perceptible.

  - Je vous en supplie, commença Bella des trémolos dans la voix. Je suis plongée dans le noir et j'ai...paniqué, j'ai eu peur. Je ne voulais pas partir.

  - Je sais, dit-il alors qu'elle était presque sûre depuis le début qu'elle allait subir ses foudres. Je sais que c'est différent pour vous et pendant quelques secondes je me suis surpris à m'imaginer à votre place.

Mais ? Car il y avait un mais.

  - Mais il va être temps de me faire confiance, car comme je l'avais prédit vous n'êtes pas en sécurité.

  - Ou...oui...j'ai compris, bredouilla-t-elle en saisissant la chance qu'elle avait qu'il soit compatissant.

  - Non ! Gronda-t-il soudain en lui saisissant les épaules pour les secouer légèrement. Vous ne comprenez pas !

Il s'empara de ses bras assez fort pour lui arracher une grimace et la hissa vers lui en l'obligeant à se redresser.

Son pouls s'emballa à une vitesse folle, et son sang se glaça.

  - Vous ne saisissez toujours pas l'ampleur du danger qui vous guette mademoiselle Hudson, commença-t-il froidement et si proche de son visage qu'elle sentit son souffle tiède. Il y a des hommes qui sont prêts à tout pour vous retrouver afin de récupérer le butin qui leur a été promis. Si vous ne me faites pas confiance alors je ne pourrais pas vous garder en vie et si je ne peux pas vous garder en vie alors autant vous livrer à eux tout de suite parce que si je décide de vous rendre la liberté c'est ce qui finira par arriver ! Que vous soyez ici ou ailleurs ils n'ont pas l'intention de renoncer.

Éprise de légers tremblements, Bella dont le menton tremblait, décela dans sa voix qu'il n'essayait pas de lui faire peur volontairement, et chaque note qui la perçait était glaçante.

  - J'en ai assez maintenant, reprit-il d'une voix de gorge aiguisée de colère. J'ai épuisé mon stock de patience avec vous et plus je perds patience, plus je deviens sadique et plus je deviens sadique moins j'éprouve de la compassion pour qui que ce soit à commencé par vous. Alors vous allez m'écouter attentivement.

Bella tourna le regard pour fuir le sien même si elle ne pouvait pas le voir. Elle le devinait froid, dénué de toutes émotions.

  - Sois vous consentez enfin à me faire confiance et à accepter d'être entre mes mains, sois je vous emmène jusqu'au port demain matin et je vous laisse entre les mains d'un autre.

Il lâcha son bras pour presser ses doigts sur ses joues pour y exercer une pression de façon à ce qu'il puisse enfoncer sa paire d'yeux dans les siens.

  - Parce que c'est exactement ce qui vous attends, ajouta le mafieux sur le même ton. Il y a des hommes qui vous cherche et l'homme qui a payé pour vous avoir est un Américain. Il lui sera facile de mettre la main sur vous. Alors que choisissez-vous Bella ?

Ses doigts se pressèrent un peu plus sur sa peau.

  - Ce que je risque en vous abandonnant à votre sort ne sera que temporaire. Les règles auxquelles je tiens seront plus ou moins écorchées. Car une fois que Théodora n'aura plus de nouvelles de vous elle contactera la police, les journalistes s'empareront de l'affaire ce qui fera grand bruit ici, mais après tout j'ai plusieurs cordes à mon arc pour satisfaire le pays et ils oublieront très vite votre disparition ou votre mort. Vous ne serez plus qu'un nom sur une affiche de disparus ou dans la rubrique nécrologique. Le monde oubliera très vite votre existence.

Comme une lame chauffée à blanc dans la gorge, elle n'arrivait plus à déglutir. Les larmes roulaient toutes seules et elle ne s'entendait pas pleurer, comme si son corps tout entier était devenu muet par la peur. Ce récit glaçant et narré sans aucune once d'émotions termina de lui arracher le cœur.

  - Faites votre choix avant l'aube, claqua-t-il en la relâchant froidement. Vous avez le choix entre moi ou la mort. C'est à vous de choisir.

Dépourvue de force, anéantie et brusquement assaillie de pensées terrifiantes, Bella leva sa main dans le vide dans l'espoir de le retenir.

  - Attendez ! S'il vous plaît !

Les doigts agrippés à sa chemise, elle exhala un soupir tremblant en plongeant son regard sur ce qu'elle pensait être son visage.

  - Je reste, lâcha-t-elle d'un souffle court et bloqué par une douleur logée dans la gorge. Je vous obéirais, je cesserai de vouloir m'enfuir...je reste avec vous.

Ce choix elle ne venait pas de le prendre sur un coup de tête, mais parce que le mafieux pourtant acerbe et impitoyable était le seul à pouvoir inverser le cours de son destin. Impitoyable, sadique, et agile de sa puissance, il était le seul à pouvoir la protéger et il était temps de se faire une raison avant que la peur ne la pousse à se tourner vers la mort.

Ce qu'il venait de lui dire et de façon cruel confirmait sa monstruosité, mais ne valait-il pas mieux se donner à lui plutôt qu'à un autre ?

  - Êtes-vous sûre ? Car c'est la dernière fois que je vous laisse la possibilité de choisir. La prochaine fois, je vous largue au port sans la moindre pitié.

  - Oui, murmura-t-elle en lâchant sa chemise.

  - Parfait, dit-il froidement. Rallongez-vous maintenant.

Elle s'allongea en ressentant une douleur dans le dos, sans doute provoquée par la crispation de son corps.

   - La journée de demain va sans doute être longue.

Le matelas reprit sa forme lorsqu'il se leva et il quitta la chambre, mais cette fois-ci il ferma la porte.

Bella ne savait plus quoi penser ni comment agir. Elle avait l'impression de ne plus posséder son corps et encore moins son esprit. Fermer les yeux et dormir ? Elle en fut incapable, et ce jusqu'à l'aube.

Le lendemain, Massimo qui se trouvait à quelques mètres de la voiture, regardait avec humeur Vincenzo qui marchait vers lui, deux cafés dans les mains. Il jeta sa cigarette par terre en glissant un regard à la jeune femme qui attendait près de la voiture.

   - Alors ? Demanda Massimo d'une voix rêche.

   - Alors je l'ai emmené dans l'hôpital le plus proche comme tu l'as ordonné, et je me suis assuré qu'il ait bien saisi ton message.

    - Je pense qu'il la saisit, dit-il en mettant ses lunettes de soleil. Il lui sera difficile de dire quoique ce soit maintenant que je lui ai coupé la langue.

     - N'oublie pas qu'il a des mains, précisa Vincenzo en s'adossant au mur de la maison.

     - Et c'est bien pour ça que je l'ai menacé de les lui couper si jamais il s'en servait pour écrire sur ce qu'il s'est passé ce soir.

Un rictus sombre creusa sa bouche entourée d'une barbe plus longue.

      - Il a bêtement pensé qu'il pourrait s'en sortir alors qu'il participe depuis des années à un trafic de femmes. Il les traque en se faisant passer pour un guide touristique et ensuite les prend en photos pour les envoyer à son patron. Qu'il s'estime heureux d'être encore en vie.

Massimo n'était toujours pas calmé et il essaya de trouver une dernière dose d'adrénaline dans une gorgée de café. Il éprouvait le besoin de frapper dans un mur ou de tuer quelqu'un pour apaiser ses nerfs à vif.

   - Ta captive va bien ? Demanda doucement son ami. Elle a l'air pâle et comateuse.

Massimo évita soigneusement de la regarder.

   - La nuit a été longue et on va dire que je n'ai pas été d'une compagnie agréable. Disons que je lui ai fait peur pour qu'elle choisisse quel destin lui convenait le mieux.

Il ne put échapper au regard interrogateur de Vincenzo.

    - Tu penses que c'est la bonne méthode ?

    - J'ai épuisé toutes mes ressources, répondit-il froidement, l'effrayer totalement et lui donner le choix de confier son destin dans une paire de mains autre que les miennes me paraissait la meilleure solution.

     - Et c'est toujours ce que tu penses ? S'enquit Vincenzo en levant un sourcil.

Il se tourna pour l'observer et réprima le bref remord qui l'agitait déjà.

      - Oui, c'est toujours ce que je pense, confirma-t-il en terminant son café. Je n'ai plus de temps à perdre.

      - Pourquoi ne nous laisses-tu pas nous en occuper ? Normalement ce travail c'est dans nos mains que tu le places, pas dans les tiennes déjà bien occupées.

      - Parce que cette fois-ci c'est différent.

      - En effet, ça a l'air différent, confirma Vincenzo en faisant une allusion à peine voilée.

Massimo le confronta, les yeux froids.

  - Je peux savoir ce que tu insinues exactement ?

  - Rien de particulier, dit-il en haussant des épaules. Je constate simplement que tu agis avec cette fille différemment et que tu t'implique trop. D'ordinaire tu nous aurais chargé de cette affaire sans trop t'en soucier.

  - Et qu'est-ce que ça veux dire " Agir différemment " s'enquit Massimo agacé.

  - À toi de me le dire.

  - Cette affaire est différente parce qu'elle a un handicap et que ça complique la situation qui aurait pu être réglée plus vite si elle avait pu nous décrire les visages de toutes les personnes qu'elle a rencontré jusqu'à son enlèvement, répondit-il en s'approchant l'air menaçant. Je l'ai jetée en prison lorsqu'elle m'a désobéi, je l'ai attaché aux barreaux du lit la nuit dernière pendant que je jouais au docteur et par la suite je l'ai menacé de la jeter au port plus précisément dans la gueule de ceux qui la veulent pour la livrer comme un vulgaire paquet. D'après-toi Vincenzo, ai-je vraiment l'air de la traiter différemment ?

  - Oui, je le pense toujours parce que sinon tu n'aurais pas cette petite irritation dans la voix pendant que tu essayes de te justifier.

Le mafieux poussa un juron en se retournant agacé.

  - Je ne sais pas si c'est de la pitié ou parce que elle ne te laisse pas indifférent mais il y a un truc Massimo, insista-t-il en lui tapotant l'épaule.

  - Elle pourrait être ma sœur ! S'emporta Massimo en lâchant un chapelet de jurons en italien.

  - Oui, répliqua Vincenzo en esquissant un sourire mystérieux. Mais elle n'est pas ta sœur.

Tout au long de cette supposition, Massimo n'avait pas regardé une seule fois la jeune femme. Il serra les mâchoires convulsivement en fusillant son ami du regard. Un regard pourtant dissimuler derrière une paire de lunettes noire.

  - Tu ne vas plus au club, tu n'es plus à la table de poker, la plupart des clients se demandent où tu es passé, lança Vincenzo sur un ton plus sérieux. Tu as mis ta vie entre parenthèse pour cette fille. Alors j'ignore si c'est sa cécité qui en est responsable, mais il y a quelque chose qui te pousse à t'occuper de cette affaire personnellement.

Son bras droit haussa des épaules en lui lançant un sourire modeste.

  - Pour ma part je trouve cela intéressant, ajouta-t-il en s'éloignant vers sa voiture. Reste à savoir où tout cela va te mener ainsi que nous. J'ai hâte.

Massimo ne répondit pas et jeta le gobelet de son café dans la poubelle avec humeur. Tendu et extrêmement agacé par les propos tenus par son ami, il décida de les mettre dans un coin de sa tête avant de retrouver la jeune femme à l'origine de son problème.

  - Il est temps de partir, annonça-t-il posant sa main dans son dos.

  - Vous êtes toujours en colère ? Lui demanda-t-elle lorsqu'il ferma la portière.

Surpris par cette question émise avec une infinie douceur, il retira ses lunettes pour la dévisager un moment avant de répondre.

  - Non, je ne suis plus en colère.

  - Dans ce cas pourquoi vous ne parlez pas ? S'enquit-elle.

Massimo ignora son corps se raidir lorsqu'il tira sur la ceinture pour l'attacher.

  - J'avais besoin de réfléchir.

Elle se pinça les lèvres en tournant la tête de son côté. Savait-elle au moins que son visage était à quelques centimètres seulement de son visage ?

Les muscles de ses mâchoires se mirent à convulser car son regard n'avait pas pu résister à ce pincement de lèvres.

  - Je n'ai pas dormir de la nuit, lui dit-elle doucement. Moi aussi j'ai réfléchi.

  - Ah oui ? S'enquit le mafieux d'une voix qui avait pris une intonation très rauque et qu'il n'avait pas pu maîtriser.

  - Oui. Vous êtes un tueur sadique et je ne veux pas savoir ce que vous avez fait à cet homme hier, commença-t-elle en avalant plusieurs fois sa salive. Vous êtes effrayant et je vous crains, mais...

Elle marqua une pause sans laquelle un voile étrange se posa sur ses yeux.

  - Mais j'ai enfin compris hier que vous n'étiez pas celui qui veut me faire du mal. Sinon vous l'auriez fait depuis longtemps alors je...je n'essayerai plus de vous fuir, même si la peur me pousse sans cesse à me diriger à l'opposé de votre direction.

Massimo accueillit ce récit avec un léger sourire à peine perceptible.

  - Dans ce cas Isabella, il est préférable de repartir sur de bonnes bases, vous n'êtes pas d'accord.

Malgré que ses mains tremblaient elle acquiesça.

  - Mais vous demeurez toujours ma prisonnière, essayez de ne pas l'oublier.

Elle se garda de répondre et tourna la tête vers le pare-brise.

Si au début il pensait que c'était pour fuir ce détail glaçant pour elle, mais savoureux pour lui, Massimo distingua dans son regard qu'elle était partie ailleurs. Elle dévisageait devant elle comme si elle cherchait une réponse.

  - Mia piccola, est-ce que tout va bien ?

Elle sursauta en tournant à nouveau la tête vers lui.

  - Ce tintement de cloches, je le reconnais, je me souviens !

  - C'est une église.

  - J'y suis allée, souffla-t-elle d'une voix tremblantes de souvenirs. Je me souviens que des femmes m'ont accueilli là-bas et ensuite j'entends encore le bruit de la portière de voiture se fermer sur leur voix puis c'est à ce moment-là que tout est devenu froid et terrifiant.

  - Vous en êtes sûre cara ? Une église ?

  - Oui, je me souviens maintenant, murmura Bella en entendant encore la voix de cette femme lui dire que tout irait bien...

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