Coup de Foudre

By emmas_storiez

7K 902 81

Tome 2 de L'équipe. (peut être lu avant Comète) Entre Lénaïc, rappeur et Juliette, mannequin, le coup de foud... More

1 - Prologue
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
44
45
46
47
48
50
51
52
Epilogue

49

93 14 1
By emmas_storiez

-Tes grands-parents sont adorable.

-J'ai parfois l'impression d'avoir encore cinq ans avec eux.

-Tu étais peut-être meilleur au scrabble à cinq ans.

-Ça a toujours été le truc de Nono. Moi mon truc c'est de regarder questions pour un champion avec eux. Les premières semaines j'étais chez eux tous les jours pour ne pas rater une seule émission. Ça et slam, ça les rassurait de me savoir chez eux au lieu de me savoir tout seul ici.

-Je le répète : ils sont adorables.

-Adorables, mais j'ai pas un estomac du troisième âge, je meurs de faim.

Je l'avais suivis jusque dans la cuisine et nos regards se posèrent sur le crumble. Avec un grand sourire, il ouvrit le tiroir à couverts pour en sortir deux cuillères à soupe avant de m'en tendre une.

-Et des assiettes non ?

-Pas besoin. Répondit-il avant de plonger sa cuillère dans le plat.

-Pas sûre que mamie approuverait.

-On s'en fou elle est pas là. T'as intérêt à y aller où je vais tout manger.

Je m'empressais de plonger ma cuillère dans le plat.

-Eh laisses en moi ! Ta moitié est là et la mienne ici.

-T'as une moitié toi ? J'aimerais bien voir ça.

-C'est un pari ?

-Ça pourrait en être un que tu perdrais sans problème ! T'as l'estomac d'un moineau.

On se retrouva à engloutir nos parts respectives pour ne pas que l'autre empiète dessus.

-Non Len c'est à moi !

Je bloquais sa cuillère avec la mienne.

-Du calme d'Artagnan.

-Toi et moi on va sortir dans le jardin si tu continues à dépasser ta moitié.

-J'aimerais bien voir ça.

Pour tester mes menaces, il plongea sa cuillère au milieu de ma part.

-Lénaïc Morvan...

Il ne me laissa pas le temps de finir ma phrase, utilisant son doigt comme une catapulte pour me renvoyer la cuillerée de crumble en plein milieu du front.

-Oh t'as pas fais ça !

-Je n'ai fais que rendre à César ce qui lui appartenait.

-Tu ne payes rien pour attendre.

Prenant le double de ce qu'il venait de me balancer, je lui jetais directement au visage. Lénaïc avait toujours eu la rancune tenace et après encore quelques lancés puérils, on se retrouva à se courir après, ou plutôt lui après moi alors qu'il me menaçait avec le plat.

-Non ! Il faut toujours que tu en fasses trop Len pose ce plat !

-Sûrement pas ! Je ne voudrais pas que tu rates une seule miette de ta moitié.

Glissant sur un morceau qui était tombé par terre, il réussit à me rattraper et à me coller le nez dans le plat dans le même mouvement.

-Len !!!

-Tu es belle comme tout.

En clignant des yeux, un morceau retomba dans le plat que je tenais maintenant nous faisait tous les deux pouffer de rire.

-T'es vraiment con, tu sais pas t'arrêter.

-Je suis sûr que ça peut te faire un bon masque hydratant.

Il se baissa pour ramasser un bon morceau qui était tombé par terre, me laissant le temps d'attraper une poignée et de lui étaler sur la joue quand il se releva.

-Oh c'est petit ça Madame Blanchard !

-Je ne voulais pas être la seule à avoir des boutons demain.

-Tu pourrais le tester en masque pour les cheveux.

Je partis en courant pour l'empêcher de tenter de mettre sa nouvelle idée à exécution et on se retrouva à se courir après dans le salon, chacun d'un côté du canapé.

-Lâche ce plat.

-Pas tant que tu veux m'en foutre dans les cheveux.

-Comme si je ferais ça.

-Dis le mec qui m'a foutu la gueule dedans.

-Promis j'arrête.

-T'as ta main derrière ton dos, t'es un gros gamin je te connais par cœur.

Il feinta en avant, me faisant repartir dans la cuisine. Il attrapa un morceau du plat par dessus l'îlot central et on se retrouva à tirer chacun de notre côté comme deux gamins.
Je n'avais aucune chance contre lui alors pour tenter le tout pour le tout, je tirais de toutes mes forces. Il lâcha le plat mais son coude tapa dans la bouteille de cidre restée là qui se fracassa sur le carrelage nous faisant sursauter tous les deux.

-Merde !

-Ça va ? Tu t'es pas fais mal ?

-Non pas du tout. Et bien voilà qui règle son cas.

-Je suis vraiment désolée Len, je ne sais pas comment ça a pu me sortir de la tête.

-Je t'assure que c'est pas grave. La vue d'une bouteille ne va pas me tuer, je vais devoir m'y habituer. Tu aurais vraiment pu boire.

-Pas devant toi. Je crois que je le pourrais jamais. Surtout après tout ce que tu m'as dis.

-C'est une question d'habitude. Je pense que je vais finir par m'y habituer. Les gars n'auront pas à se priver juste parce que je suis là.

-Ça leur ferait du bien à tous de freiner sur l'alcool. T'as une serpillère ?

Il en sortit une de sous l'évier pour que je commence à éponger alors qu'il ramassait les morceaux de verre.

-Ça va ?

-J'ai jamais aimé le cidre.

-T'as souvent envie de boire ?

-Quasiment tout le temps. 

-C'est vrai ?

-C'est pas toujours de l'envie. C'est juste que j'y pense. Hier au restaurant il y avait du cidre sur trois tables et du vin sur deux, les gens le plus proche de nous ont prit un mojito et une pinte en apéritif, ça devait être une Lancelot, peut-être une tripel, ma préférée. Mais j'ai savouré mon perrier. J'ai l'impression d'avoir développé une sorte de sixième sens, je suis archi conscient de l'alcool qui m'entoure mais comme me l'a dit l'addictologue, la tentation sera toujours présente je ne pourrais rien faire pour l'empêcher. Le vrai travail c'est d'apprendre à l'accepter parce que le monde n'arrêtera pas de boire parce que moi, Lénaïc Morvan j'ai un problème avec l'alcool. J'ai vraiment envie de boire quand je ressens quelque chose de fort. Le soir où tu es arrivée, j'aurais bu n'importe quoi.

-Tu l'as fais ?

-Non. J'ai rien du tout à la maison. Et même si l'envie était très forte, j'ai tenté de la détourner.

-Comment ?

-J'ai appelé Raph.

-Je suis désolée de t'avoir bouleversé.

-Tu ne devrais pas, ça me fait plaisir que tu sois là.

On termina de nettoyer avant de se retrouver tous les deux devant l'évier pour nous laver les mains. Tournant la tête vers lui, je remarquais qu'il me dévisageait bizarrement.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

Avec un petit sourire en coin, il me frotta la joue de sa main mouillée pour me retirer une trace de crumble.

-Tu préfères toujours avoir de la tarte en plein milieu du front ou ne plus jamais manger aucun autre dessert que du crumble ?

Sa main se décida à rester posée sur ma joue qu'il caressa tendrement du pouce.

-Ça dépend, le parfum du crumble peu changer ?

-Non.

Son regard tomba sur mes lèvres alors que mon cœur se mit à battre plus vite. Mon dieu, il avait envie de m'embrasser ! J'en mourrais d'envie aussi !
Hier j'aurais trouvé que c'était la pire des idées, pourtant aujourd'hui après la journée que l'on avait passé et tout ce qu'il venait de me dire, j'avais l'impression que c'était juste. Que lutter ne mènerait qu'à la frustration.

-Il faudrait que je regoûte.

Me penchant vers lui, mes lèvres se posèrent sur sa joue avant de s'entrouvrir pour que ma langue parcoure la commissure de ses lèvres encore barbouillée de compote de pomme. Je sentis son souffle se bloquer alors que je reculais légèrement.

-Si c'est tous les jours ce genre de dégustation, je pense que je ne me lasserais jamais du crumble.

Une sorte de courant électrique passa entre nous comme l'étincelle précédent un brasier jusqu'alors inconnu. Mais ce n'était pas censé être inconnu, on se connaissait depuis dix ans. Mon regard croisa le sien et je ne su ce qu'il trouva dans le mien mais il fit un pas en arrière avant de se tourner vers l'évier pour se laver les mains.

-Tu... Commença t-il avait de se racler la gorge. Tu peux aller la première à la douche si tu veux, je t'en ai mis dans les cheveux.

L'étincelle laissa place à un froid polaire alors qu'il sortit son paquet de clope de sa poche après s'être éloigné un peu plus encore.
Je m'en voulais de l'avoir touché, il venait de me dire que ça risquait de lui donner envie de boire. Entre ça et la bouteille de cidre, j'enchainais les bourdes. J'allais une fois de plus m'excuser mais il n'avait pas besoin de ça non plus.

-Merci. Je t'aiderais à finir de nettoyer après.

Il hocha brièvement la tête avant de sortir sur la terrasse.
En croisant mon reflet dans le miroir de la salle de bain, je constatais qu'il n'avait pas menti en disant que j'en avais dans les cheveux, sa menace de me faire un masque était vaine puisqu'en me mettant la tête dans le plat ma mèche avait déjà prit cher. Entre le caramel qui avait collé mes cheveux et le gel douche de Lénaïc qui lui faisait aussi office de shampoing que je du utiliser pour les laver, mes cheveux criaient au désespoir. Ils n'en restaient pas moins désespérés que mon cœur pour qui cette soirée n'était pas un jeu. Tout avait des allures de première fois, on s'était chamaillés comme des gamins, il m'avait encore surprise en jouant à « tu préfères », jeu auquel on jouait depuis dix ans. Et pourtant j'avais été surprise comme la première fois qu'il m'avait posé une question, ce qui était devenu une habitude, notre routine s'était transformé en un nouveau souvenir. Quand à ce baiser, pour la première fois je n'avais eu aucune appréhension, aucune hésitation, aucun questionnement sur la tournure que cela prendrait. J'en avais juste eu envie, sur une impulsion et j'y avais cédé. Et c'est lui qui avait reculé. Alors qu'habituellement j'étais celle qui fuyait, celle qui avait quelque chose à protéger ou à perdre, ce qui me faisait réaliser que je n'étais plus cette Juliette.
C'était étrange de se sentir libre alors que dix ans de ma vie c'étaient écoulés, mais l'apitoiement ne mènerait à rien, surtout alors que je venais de découvrir que la liberté que j'attendais si farouchement depuis des années c'était révélée sans que j'en ai conscience.
Il était étrange de constater que j'étais devenu forte et que Lénaïc était celui en position de faiblesse. Mais je n'avais trouvé la paix qu'en affrontant seule mes démons, ce dont il se sortait très bien jusqu'à ce que je vienne l'envahir. Il fallait que je parte, que je le laisse avant d'ébranler encore plus les fondations de sa reconstruction. Je ne supporterais pas d'être la cause d'une rechute alors que tout semblait mieux aller sans moi.

_________

Vous sentez la fin qui approche ?
Notre Juju est enfin libre de ses démons. Va-t-elle partir ? Comment Len va réagir ?
Encore un suspens...

Continue Reading

You'll Also Like

2.7K 141 31
Jamais ils n'auraient pensé sourire à nouveau. "Qui me fera sourire si tu n'es plus là" Jamais ils n'auraient pensé quand ce rencontrant ils arriver...
6K 421 35
Gabriella est une jeune femme qui c'est toujours préservée, à 20 ans elle n'as jamais vraiment eu de petit copain, de plus elle est encore vierge. El...
124K 4.2K 38
Je viens déjà à ce match uniquement pour faire plaisir à mon frère mais alors si je m'attendais à disparaître dans un mélange d'agitation, d'écouleme...
753K 16.4K 69
« 𝐈𝐥 𝐲 𝐚𝐮𝐫𝐚 𝐭𝐨𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐮𝐧𝐞 𝐩𝐥𝐮𝐦𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐞́𝐜𝐫𝐢𝐫𝐞 𝐥𝐞 𝐟𝐮𝐭𝐮𝐫, 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐣𝐚𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐝𝐞 𝐠𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐞𝐟𝐟𝐚...