𝐄𝐋𝐃𝐎𝐑𝐀𝐃𝐎 - 𝐿𝑎𝑛𝑑𝑜...

By -Mordicus-

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Charlie Rousseau a fait une promesse. À 23 ans et des rêves plein la tête, elle est déterminée à passer la me... More

- 𝐄𝐋𝐃𝐎𝐑𝐀𝐃𝐎 -
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟏
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟐
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟑
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟒
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟓
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟔
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟕
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟖
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟗
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟎
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟏
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟐
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟑
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟒
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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟗
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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟏
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟐
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟑
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟒
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟓
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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟖
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟗
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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟑𝟏
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟑𝟐
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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟓

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— 𝐄 𝐋 𝐃 𝐎 𝐑 𝐀 𝐃 𝐎 —

𝑨𝒖𝒔𝒕𝒓𝒊𝒂 - 𝑷𝒂𝒓𝒕 𝑰𝑽











𝐅𝐀𝐂𝐓

𝐂𝐨𝐮𝐜𝐡𝐞́ 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐝𝐨𝐬 𝐞𝐭 𝐞𝐧 𝐞́𝐥𝐞𝐯𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐨𝐮𝐜𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐣𝐚𝐦𝐛𝐞𝐬, 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐧𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐯𝐞𝐳 𝐩𝐚𝐬 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐞𝐧𝐟𝐨𝐧𝐜𝐞𝐫 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐬𝐚𝐛𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐨𝐮𝐯𝐚𝐧𝐭𝐬.











𝟏 𝐉𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟑

𝐂𝐢𝐫𝐜𝐮𝐢𝐭 𝐑𝐞𝐝 𝐁𝐮𝐥𝐥 𝐑𝐢𝐧𝐠

𝐒𝐩𝐢𝐞𝐥𝐛𝐞𝐫𝐠 – 𝐀𝐮𝐭𝐫𝐢𝐜𝐡𝐞



Comme à chaque fois qu'elle sait que Lando va venir, ce qui arrive de plus en plus souvent ces derniers temps, pas qu'elle s'en plaigne, loin de là, Charlie range la caravane dès qu'elle revient du paddock.

Le sprint ne s'est pas très bien passé pour Lando qui termine neuvième à la porte des points après avoir pris le départ troisième, sous la pluie.

Rarement Charlie s'est senti autant en colère que lorsque les deux pilotes Red Bull en manquées de se percuter dans le troisième virage obligeant Lando à ralentir et perdant quatre places dans l'opération.

Si elle avait pu hurler sa colère dans la radio de Max et Checo jusqu'à les rendre tous les deux sourds, elle l'aurait fait, mais le regard d'avertissement de Marthe l'en avait assez facilement dissuadé.

Foutu pilotes.

Elle s'arrête un instant dans son ménage pour prendre une grande inspiration et faire redescendre la colère qu'elle sent pointer au fond de sa gorge. Le passé est le passé, n'en parlons plus. À la place, elle couvre l'endroit du regard vérifiant que tout est à sa place avant l'arrivée du pilote.

La vaisselle est faite et rangée dans les placards, elle a installé une couverture sur la petite banquette, caché le sweat-shirt de Lando sous son oreiller, allumé quelques bougies pour l'ambiance et lancer une playlist Spotify en arrière-plan. Son frigo est presque entièrement composé de vin, de bière et de boisson sans alcool pour le pilote, l'horloge affiche dix-neuf heures trente et elle a enfilé une tenue en laine de couleur crème décontractée et chaude qui lui fait une jolie silhouette.

Charlie est fin prête.

Elle prend une grande inspiration quand des coups sont donnés contre la porte du véhicule et prend le temps de s'observer un petit instant dans le miroir accroché à la porte avant d'ouvrir à Lando qu'elle découvre, emmitouflé dans une parka aux couleurs de son écurie.

- Hey, elle souffle en s'écartant pour le laisser entrer.

- Salut, il sourit.

Prévenante, elle récupère son manteau pour le déposer sur l'étagère dédiée alors qu'il observe tranquillement l'endroit avant de s'asseoir sur le canapé.

- Comment était ta journée ? Il demande.

- On s'est vu ce midi.

Il lève les yeux au ciel, amusé.

- Comment était ton après-midi alors ?

- Je me suis bien amusé, c'était intéressant de pouvoir voir une autre manière de faire et une attitude différente. L'ambiance des sprints n'a rien à voir avec celle des Grand Prix, mais assister à la victoire d'une équipe depuis l'intérieur de leur garage à quelque chose de particulier, j'ai trouvé ça grisant. Et toi ?

Il esquisse une petite grimace tordue avant de hausser les épaules.

- On ne parle pas boulot.

Comprenant qu'il fait référence à la règle tacite qu'ils ont mise en place lors de leur première soirée, Charlie ne cherche pas à creuser. De toute façon, elle n'est pas certaine de vouloir le voir se dévaloriser alors qu'il n'y est rien dans le loupé de cet après-midi.

- Il va falloir que l'on parle de ces règles d'ailleurs, elle change de sujet. Une liste d'interdits qui ne contient que deux interdits est un peu pathétique.

- Tu penses à quelque chose en particulier ?

- Pas vraiment, tu veux boire quelque chose ? Elle demande. J'ai de l'alcool, mais on oublie ou alors des sodas ou des jus de fruits ?

- Je vais prendre de l'eau s'il te plaît. Alors, qu'est-ce que l'on pourrait ajouter comme règles ?

Elle vient le rejoindre sur la banquette et il accepte le grand verre d'eau qu'elle lui tend alors qu'elle prend une grande gorgée du sien.

- Ne pas parler boulot et ne pas parler de tes poils, je suis sûr que l'on peut trouver autre chose, elle plaisante.

- Ne pas hésiter à appeler à l'aide lorsqu'on en a besoin ? Il propose.

Charlie esquisse une grimace alors qu'il la fixe avec intensité.

- J'imagine que je l'ai mérité, elle plaisante.

- J'insiste, tu n'es pas obligé de m'appeler moi, tout le monde est prêt à t'aider, tu l'as bien vue ? Max s'est porté volontaire, Charles a prêté sa voiture et Poppy a maudit ce garagiste sur plusieurs générations.

- D'accord, elle accepte, émue. Mais seulement si tu m'appelles aussi quand tu as besoin d'aide.

- C'est promis, il sourit. Tu as faim ? Je ne sais pas ce que tu aimes alors j'ai apporté plein de choses différentes.

Sous ses yeux, il dévoile un assortiment de plats sans doute commandés au restaurant de l'hôtel dans lequel il loge. Il y a de tout, salé comme sucré et Charlie se laisse tenter par un croque-monsieur recouvert de fromage fondu qu'elle partage en deux pour en laisser la moitié au pilote.

- Tu crois qu'il va pleuvoir demain ? Elle demande au bout d'un moment.

- Règle numéro un Charlie, il râle.

- Mais je ne parle pas travail ! Je me demande juste comment je dois m'habiller demain matin.

Il lève les yeux au ciel.

- Pour répondre à ta question, il ne devrait pas pleuvoir demain, mais on ne sait jamais.

- D'accord, elle se satisfait. De quoi est-ce que tu veux parler alors ?

Tout en parlant, elle pioche une tomate cerise dans l'assiette de Lando qui se met naturellement à déposer tous les petits fruits ovales sur le bord pour qu'elle puisse les prendre.

- Comment ça va chez Red Bull ? J'ai pu voir que tu t'étais rapproché de max ?

- Je crois que ça va mieux, elle réfléchit. Nous avons parlé un peu et tu as raison, il n'est pas intimidant, juste casse-pieds et particulièrement lourd sur certain sujet.

Lando rit, amusé par ses paroles.

- Comment ça ?

- Il est allé raconter à tout le monde qu'il m'a sauvé d'un garagiste et que maintenant, je lui suis partout pour lui montrer ma reconnaissance éternelle, elle s'exaspère.

À ses côtés, Lando éclate de rire et elle se renfrogne avant de le pousser légèrement.

- Arrête de rire ! Trois mécaniciens de chez Red Bull sont déjà venus me proposer de me montrer comment changer une roue, j'ai l'air de quoi maintenant ? Attends que je l'attrape demain, je vais lui faire regretter d'être né, elle peste.

- Oh, allez Charlie, admets que c'est drôle.

- Ce n'est pas drôle du tout et ma réputation là-dedans ?!

- Quelle réputation ? Il éclate de rire.

Vexée, elle se détourne, croise les bras sur sa poitrine pour marquer son désaccord et il lève les yeux au ciel avant d'attraper une tomate cerise qu'il agite sous ses yeux.

- Tu fais la tête ? Il s'amuse.

- Non.

Il lève les yeux au ciel alors qu'elle lui tourne le dos et enroule doucement un bras autour de ses épaules pour la plaquer contre son torse faisant danser la petite tomate sous ses yeux.

- Charlie, Charlie, Charlie, il chantonne. Tu es bien la seule fille que je connaisse qui fasse la tête alors qu'elle passe du temps avec un pilote aussi charmant que moi.

- Toi ? Charmant ? Elle s'offusque.

D'un mouvement, elle se retourne, prête à le remettre à sa place, mais il en profite pour enfoncer la tomate cerise dans sa bouche avant même qu'elle puisse parler.

- Lando ! Elle hurle.

Obligée de mâcher avant de pouvoir parler, elle le regarde se moquer, les sourcils froncés par la colère.

- Et tu trouves ça drôle en plus, elle râle.

- Oh, tu devrais voir ta tête !

Elle va lui faire la peau, Grand Prix ou pas, c'est un homme mort.

Le regard de Charlie fait le voyage jusqu'à la table chargée d'aliments puis jusqu'à Lando dont le regard fait de même. Il faut juste une seconde de trop à l'Anglais pour comprendre ce qu'elle prévoit de faire.

Quand il lève la main pour se protéger, il est déjà trop tard et elle a vidé le verre d'eau sur la tête du pilote qui la regarde, proprement outré.

- T'as pas fait ça ?

Elle se contente de sourire de toutes ses dents, très fière d'elle avant de hocher la tête.

- Charlie....

- Oui ? Elle ricane.

Aussi vite que possible, Charlie saute sur ses pieds alors qu'il attrape le second verre et court jusqu'à la porte du van qu'elle ouvre avec précipitation pour tenter de lui échapper. La pluie la surprend, mais elle ne s'arrête pas de courir pour autant.

- Reviens ici, Charlie !

- Non ! Elle rit.

Elle continue de rire en tournant à l'angle d'une caravane persuadée de l'avoir semé et prête à revenir en grande gagnante, mais c'est sans compter sur la silhouette contre laquelle elle s'aplatit lamentablement.

- Je te tiens, souffle une voix.

Avant qu'elle n'ait le temps de réagir, un bras s'enroule autour d'elle pour la retenir et Lando renverse le verre d'eau sur sa tête alors qu'elle hurle.

- Arrête ! Elle rit aux éclats. Je vais être trempée !

- J'espère bien, il ricane.

- Je vais le dire à Poppy !

- Elle ne te croira pas et puis de toute façon, c'est toi qui as commencé.

Glacée par sa douche imprévue, Charlie ne se rend pas immédiatement compte qu'ils se trouvent tous les deux debout sous la plus en plein milieu de l'air de camping, elle, agrippée au sweat-shirt du pilote et lui un bras fermement enroulé autour de sa taille.

En réalité, la Normande se fiche d'être vue avec Lando, elle a simplement envie que cet instant n'appartienne qu'à eux, loin des caméras et des réseaux sociaux.

Soucieuse, elle pince les lèvres et, sans faire attention au regard que l'Anglais porte à sa bouche, elle lève les bras pour atteindre le visage du pilote qui la regarde faire sans broncher, presque comme s'il espérait qu'elle pose les mains sur lui.

À la place, elle se saisit du rebord de sa capuche qu'elle rabat en douceur sur son crâne effleurant au passage ses boucles humides dans lesquelles elle rêve de plonger les doigts. Elle ne détache pas tout de suite ses doigts du vêtement, inconsciente du fait qu'elle rapproche lentement leurs visages l'un de l'autre en l'attirant à elle, réduisant l'espace entre leur bouche un peu plus chaque seconde.

Charlie voudrait que ce moment dure pour l'éternité, les mains brûlantes du pilote agrippées à sa taille, la pluie froide qui glisse le long de sa nuque contrastant avec la chaleur de sa peau, l'air qu'ils partagent, son cœur qui bat la chamade et les yeux de Lando qui la regarde comme s'il n'y avait qu'elle au monde.

Tout est parfait.

Une porte qui claque sur leur droite les fait tous les deux sursauter et s'écarter comme deux adolescents pris sur le fait.

Gênée, la blonde croise les bras sur sa poitrine alors qu'il enfonce les mains dans les poches de son pantalon et qu'aucun des deux n'ose regarder l'autre.

Vous y avez crû, pas vrai ? Eh bien Charlie aussi.

Mais bon soyez patients, personne ne s'embrasse au chapitre quinze.

Un petit rire finit par échapper à Charlie qui baisse les yeux sur ses chaussons détrempés et couverts de boue.

- Mes chaussons sont foutus, elle rit.

Lando regarde à son tour les pieds de la jeune fille, à vrai dire, il détaille toute sa silhouette trempée par les intempéries et leur petite bataille d'eau improvisée. En deux grandes enjambées, il la rejoint et lui tend une main qu'elle s'empresse de saisir, espérant que l'obscurité dissimule un minimum le rouge de ses joues.

- Allez, viens, rentrons avant que tu ne tombes malade.

- Je pourrais dire la même chose pour toi, elle sourit.

- Non, parce que moi, je porte un sweat-shirt, des chaussures et que j'ai mis mon manteau avant de sortir, il contredit. Je ne suis pas casse-cou comme certaines.

Amusée, elle lève les yeux au ciel alors qu'il la ramène au van et s'assure qu'ils n'ont pas été repérés avant de refermer la porte derrière eux.

- C'est le garçon qui conduit une formule 1 qui m'accuse d'être casse-cou ? On aura tout vu. Retire ton pull, je vais t'en donner un autre.

Il la regarde un instant, amusé avant d'acquiescer.

- Est-ce que par hasard, tu ne serais pas en train de me voler tous mes pulls Charlie ? Il s'interroge.

- Je ne sais pas de quoi tu parles.

Sans faire attention à ses propres vêtements humides, elle ouvre un placard et sort un autre sweat-shirt appartenant à Basile cette fois-ci. Lando s'en saisit et retire son propre vêtement donnant à Charlie une vue très détaillée de son ventre musclé qu'elle ne se prive pas de détailler.

En relevant la tête, elle éclate de rire en découvrant qu'il a enfilé le vêtement dans le mauvais sens, la capuche recouvrant totalement son visage et l'empêchant de voir.

- Mais qu'est-ce que tu fais ? Elle rit. Je pensais qu'à vingt-trois ans, tu saurais t'habiller tout seul.

- Regarde, tu vas comprendre, il s'agite, passant une main devant son visage. Avec la capuche sur le visage, je ne vois rien du tout donc tu peux te changer tranquillement sans avoir peur que je regarde !

La bouche de Charlie forme un « O » parfait alors que son cœur palpite un peu plus vite et qu'elle tombe encore un peu plus amoureuse si cela est seulement possible.

- Merci Lando, elle sourit. C'est vraiment une idée géniale.

Toujours aveugle, il se contente de hausser les épaules comme si de rien n'était alors qu'elle entreprend d'enfiler à son tour une tenue sèche.

- Ce n'est pas grand-chose, je le fais avec toutes mes amies filles. C'est ma maman qui m'a appris la technique quand j'étais petit.

- Elle doit être fière de toi, elle a l'air d'être une maman extra.

- Elle l'est, il souffle, un sourire dans la voix. C'est la meilleure.

Touchée, Charlie le regarde un instant, grande silhouette un peu gauche debout face à elle, totalement inconscient du regard admiratif qu'elle porte sur lui.

Elle le regarde longtemps, devinant les traits de son visage à travers le tissu épais, la forme de ses épaules développées, le contour de son torse et sa taille marquée, ses grandes mains bronzées dont les doigts tirent sur les manches du vêtement comme le ferait un enfant.

En arrière-plan, une nouvelle chanson démarre et les premières notes de « Sunsetz » de Cigarettes After Sex résonnent dans l'habitacle restreint de la caravane. Charlie balance doucement la tête, les yeux toujours fixés sur le pilote qui attend son accord pour retirer sa capuche, elle adore cette chanson.

Elle l'aime même tellement qu'elle se sent pousser des ailes lorsqu'une idée fleurit dans son esprit.

Silencieusement, elle augmente le volume de la musique avant d'effacer la distance qui la sépare du pilote McLaren toujours immobile. Hésitante, elle lève les bras jusqu'à venir les enrouler autour du cou de Lando, laissant échapper un petit soupir de soulagement lorsqu'il pose ses mains sur sa taille, rapprochant leur corps.

Délicatement, elle laisse sa tête retomber contre son épaule avant de commencer à se balancer doucement en rythme alors les paroles, tournant sur eux même lentement.

Charlie ne dit rien, appuyée contre lui, son oreille posée tout contre son cœur, écoutant le bourdonnement apaisant de son palpitant, elle ferme les yeux et se laisse porter par la chaleur de leurs corps enlacés, la tendresse de Lando dont la pulpe des doigts caresses la peau nu de ses hanches, juste sous la barrière de son t-shirt, son menton appuyé sur le haut du crâne de la jeune fille.

- Charlie ? Il demande au bout d'un moment.

- Hm ?

Elle garde les yeux fermés, profitant de la voix rauque du pilote qui résonne dans ses oreilles.

- Est-ce que je peux retirer ma capuche maintenant ?

La blonde hoche simplement la tête frottant sa joue contre l'épaule du garçon. Elle ne bronche pas lorsqu'il arrache l'une de ses mains à sa peau pour venir tirer sur le vêtement et libérer son visage rouge de chaleur pour plonger ses prunelles, dilatée par l'obscurité dans les siennes, replaçant sa main sur elle.

En arrière-plan, la musique change et une autre débute, mais elle n'y prête aucune attention, le regard plongé dans celui de son vis-à-vis.

L'instant est suspendu dans le temps, la musique, leurs corps pressés l'un contre l'autre, le bruit de la pluie au-dehors.

- Charlie ? Il répète.

- Hm ?

- Tu te souviens de notre deal ? Il souffle. Le premier de nous deux qui arrive au circuit ? Eh bien, je sais ce que je veux.

Bouillonnante d'appréhension, elle se contente de hocher la tête sans jamais détourner les yeux, fascinée par les différentes nuances de bleu qu'elle décèle dans les siens, bordés par un rideau de cils aux reflets mordorés.

Dieu qu'il est beau, quelle injustice pour les mortels comme elle de devoir lutter face à tant de beauté.

S'il se penchait juste encore un peu elle pourrait...

- Laisse-moi venir avec toi.

Stop. Pause. Qu'est-ce qu'il a dit ?

- Hein ? Elle demande, brisant tout le glamour de la scène.

- Je t'ai demandé de me laisser venir avec toi, il sourit, amusé.

- Pour aller où ?

Et l'Oscar de la meilleure actrice est accordé à Charlie Rousseau pour son incroyable performance dans « L'amour rend sourd et aveugle en plus de griller le cerveau » !

On peut l'applaudir.

Amusé par la lenteur de la jeune fille, Lando esquisse un sourire et lève les yeux au ciel avant de se pencher en avant, plaquant leurs fronts l'un contre l'autre prenant la Normande par surprise.

- La semaine prochaine, c'est Silverstone, je veux y aller avec toi, il répète.

Le cerveau de la jeune fille mouline dans la semoule quelques bonnes secondes avant qu'elle ne comprenne que par « avec toi » il parle en réalité du van et de traverser la totalité de l'Europe en sa compagnie pendant toute une semaine.

Ce qui implique aussi de vivre ensemble, manger ensemble, dormir ensemble, s'allonger dans le même lit, probablement ronfler...

Oh mon Dieu et si elle pète dans son sommeil ?!

OK Stop, on se calme, on prend une grande inspiration et on recommence depuis le début.

- Tu veux traverser l'Europe en van avec moi ? Elle s'assure.

- Ouaip, il sourit.

- Tu sais que l'on aura quatre jours, peut-être moins si tu dois être sur le circuit jeudi matin ?

- Je sais, oui.

Elle le fixe comme s'il s'apprêtait à rire et à avouer qu'il s'agit d'une énorme blague, mais ce moment ne vient pas.

- Non, je ne peux pas faire ça, elle refuse.

- Quoi ? Mais pourquoi ?

- Pourquoi ?! Peut-être parce que c'est l'Angleterre, ton circuit, qu'on ne peut pas prendre le risque d'arriver en retard et que même si on arrive dans les temps, tu seras épuisé. Et puis McLaren ne sera jamais d'accord avec un truc aussi fou !

- Mais on s'en fiche de McLaren, je peux encore décider de ce que je veux faire et ce que je veux faire, c'est traverser l'Europe avec toi, il martèle.

Perturbée, elle s'extirpe de son étreinte, fait un pas en arrière et le dévisage clairement suspicieuse.

- Qu'est-ce que tu ne me dis pas ? Elle accuse.

Lando lève les yeux au ciel, prouvant qu'elle a vue juste et pince les lèvres avant de finalement cracher le morceau.

- Il n'y a rien, je te jure, il râle. La voiture commence à performer et on est confiant pour la suite, on va remonter au classement...

- Alors pourquoi as-tu l'air aussi stressé ?

Il détourne le regard, soudainement gêné et Charlie hausse les sourcils, pas certaines de saisir l'origine de la panique de l'Anglais.

- Lando, est-ce que...Tu as peur que ta voiture fasse de bonnes performances ?

L'idée lui semble totalement improbable, mais elle a visiblement touché un point sensible puisque Lando soupire lourdement avant de s'avachir sur le petit canapé, plongeant sa tête dans ses mains.

Soucieuse, Charlie s'accroupit face à lui avant de poser une main délicate sur son épaule pour l'encourager à parler.

- Je n'ai pas peur, il grince. C'est juste que maintenant que la voiture sort des performances acceptable tout le monde espère que je produise un miracle avec et je ne sais pas comment gérer leurs attentes.

Charlie pince les lèvres, soucieuse du moral de son pilote, le cerveau carburant pour tenter de trouver une solution avant de finalement laisser échapper un long soupire vaincue et d'esquisser un petit sourire à l'attention de Lando qui relève la tête vers elle.

- OK, tu peux m'accompagner, elle abdique. Mais si tu as l'air fatigué ou que l'on prend la plus petite heure de retard, je te dépose à l'aéroport le plus proche et tu devras prendre le premier avion, ce n'est pas négociable.

Sous ses yeux, le visage du pilote s'illumine alors que son visage se fend d'un immense sourire reconnaissant et qu'il plaque ses deux mains sur les joues de la jeune fille avant d'embrasser son front.

- Merci Charlie, vraiment, merci beaucoup.

- Ne me remercie pas tout de suite, elle ricane. Tu n'as pas encore découvert les toilettes des autoroutes.

En voyant le sourire heureux qui ne quitte pas les lèvres de Lando, Charlie n'arrive pas à regretter d'avoir accepté. C'est tout simplement irréel, parfaitement désorganisé et probablement la pire idée qu'elle ait eue, mais elle n'arrive pas à effacer le sourire qui orne ses lèvres.

Elle va dormir dans le même lit que Lando Norris pendant une semaine.

La meilleure et la pire chose qui pouvait lui arriver.

Les quatre dodos les plus importants de toute sa vie.

Elle regrettera sûrement d'avoir accepté demain matin, mais pour l'instant, elle profite pleinement de ce coup de folie. Relier Spielberg et Silverstone en compagnie de Lando Norris dans un road trip totalement improvisé.

Rien qu'à imaginer la chose, une armée de fangirl hurle dans son esprit alors qu'elle fait de son mieux pour oublier que Poppy va tout simplement les mettre à mort une fois qu'elle aura mis la main sur eux.

- Tu devrais rentrer, elle souffle. Tu as une course à gagner demain.

Il ricane doucement, ses doigts jouant avec le bord du sweat-shirt qu'elle lui a prêté.

- C'est gentil de faire comme si je pouvais gagner, il plaisante.

- Bien sûr que tu vas gagner, moi, j'y crois et tu devrais en faire autant.

- Je préfère que tu y croies pour moi, sourit-il.

- Je crèverai les pneus de Max pour toi, tu le sais ?

Lando éclate de rire avant de se relever, l'aidant à se redresser au passage et ils se retrouvent tous les deux l'un en face de l'autre, seulement séparés par quelques malheureux centimètres.

Cette soirée est beaucoup trop forte en émotion pour le cœur de la Française qui palpite violemment dans sa poitrine.

- Cette saison serait vraiment triste sans toi, Charlie, il glisse doucement.

- C'est un plaisir de vous divertir monsieur Norris.

Il lève les yeux au ciel avant de venir embrasser son front avec délicatesse, imprimant la marque de ses lèvres dans l'esprit de Charlie.

- Je te vois après la course ? Il demande.

- On se retrouve directement au van, on partira dès que tu auras terminé ton débrief.

- OK, je fais au plus vite.

Elle lève un sourcil, amusé.

- Tu ne vas quand même pas DNF juste pour pouvoir revenir plus vite ? Elle plaisante.

- Je ne suis pas ce genre d'homme mademoiselle, tu devrais le savoir si tu as regardé Bahreïn jusqu'au bout.

- À la fin, je fermais les yeux pour ne plus voir ce calvaire, elle rit.

- Méchante.

- Je sais, elle sourit. Rentre chez toi Lando Norris, une longue et reposante nuit t'attend. Je peux t'assurer que mon lit n'est pas aussi confortable.

Tout en plaisantant, elle raccompagne le pilote jusqu'à la porte, le laissant descendre les marches seuls alors qu'elle le contemple depuis l'encadrement de la porte alors qu'il se retourne, un air tout à fait canaille plaqué sur le visage et qu'il articule lentement.

- Si tu es dedans alors il se sera... Bonne nuit Charlie.

Et il tourne les talons sans lui laisser le temps de comprendre le sens de ses paroles ou même de riposter.

Autant vous dire que Charlie ne dort pas beaucoup cette nuit-là, elle range son van de fond en comble, éliminant jusqu'à la plus petite particule de poussière.

Elle se couche surexcitée, ne dors que quelques malheureuses heures et débarque dans le garage Red Bull prête à mordre quiconque ferait une remarque malheureuse sur Lando ou sur McLaren en règle générale.

Max semble le comprendre, puisqu'il lui lance des regards amusés et qu'elle lui répond par des grimaces toutes plus hideuses les unes que les autres, le tout sous la supervision de Christian qui accorde les points tout à fait impartialement tout au long de la matinée.

Faute d'emploi du temps, elle mange en compagnie de Marthe le midi dans une atmosphère bien plus calme et détendue que la veille, le reste du paddock courant autour d'elle pour réussir à tout préparer avant le départ.

- Et donc, tu fais le tour des Grand Prix d'Europe, c'est ça ?

- Oui, je vais jusqu'à Monza en septembre et puis je rentre chez moi et je cherche un travail, elle acquiesce.

- C'est vraiment trop cool, s'extasie l'autre. J'aurai adoré avoir cette idée ! Tu accepterais que j'en parle à l'équipe de communication ? Je suis sûre qu'ils adoreront ton projet et qu'ils voudront en parler sur nos réseaux.

La Normande sourit face à l'engouement de la jeune femme avant de répondre, une grimace désolée sur les lèvres.

- Ça serait avec plaisir, vraiment, mais je crois que Poppy a déjà prévu de faire une publication pour McLaren alors je ne suis pas sûre qu'elle soit d'accord.

- Poppy Williams ? La chargée de communication de Lando Norris ? Tu as raison, on laisse tomber, cette fille est pire qu'un dragon, tu es sa chasse gardée.

La blonde éclate de rire devant la terreur que Poppy semble créer partout sur le paddock.

- Quand on la connaît, elle n'est pas si méchante, je t'assure.

- Peut-être qu'elle t'aime bien alors, tu as de la chance. On m'a raconté qu'une fois, elle avait fait pleurer la fille d'un sponsor qui avait tenté de rentrer dans la Driver Room de Norris.

- Ça ne m'étonne pas, c'est du Poppy tout craché, rit Charlie.

- Ce qui m'étonne moi, c'est de voir tous les pilotes qui te connaissent. Comment est-ce que tu as fait ? Tu n'es même pas une copine, tu es littéralement juste là et ils t'apprécient tous.

La Française regarde Marthe faire un signe de la main pour l'englober tout entière avant de hausser les épaules.

- Je n'ai rien fait de particulier, elle se dédouane. J'ai eu beaucoup de chance et puis j'ai rencontré les bonnes personnes.

Elle regarde la stagiaire lever les yeux au ciel, pas du tout convaincue par ses explications, mais il ne s'agit que de la réalité, Charlie n'a pas l'impression d'avoir fait quelque chose en particulier, à part si le fait de se faire plaquer au sol par Lando Norris compte évidemment.

Depuis le départ, il lui a porté chance et elle n'a eu qu'à se laisser entraîner dans son sillage. Sans Lando, elle n'aurait jamais rencontré Poppy, Charles, Alexandra, ou Max, toutes ses personnes réputées intouchables et qui pourtant se sont arrêtés pour l'aider à un moment ou à un autre.

Elle sait aussi que sa maladresse et son honnêteté ont certainement joué un rôle déterminant dans l'évolution de son voyage et sur ses relations dans et hors du paddock. Charlie est spontané, drôle souvent à ses dépens et surtout, elle sait où est sa place.

Tous ces facteurs ajoutés à la chance incroyable que lui a offerte Lando ce jour-là à Bahreïn, elle serait bien incapable de les expliquer ou même de les reproduire, mais ils l'ont mené ici aujourd'hui et jamais elle ne pourra les regretter.

- Eh, bah, si j'avais le quart de ta chance, j'en profiterais pour demander à Daniel Ricciardo de sortir avec moi, soupire la stagiaire.

Amusée, Charlie hausse les épaules et croise les bras sur sa poitrine.

- Pourquoi est-ce que tu ne lui demandes pas ? Elle demande.

Marthe lève les yeux au ciel comme s'il s'agissait de la chose la plus stupide qu'elle ait jamais entendue.

- Déjà, parce qu'il a une copine incroyablement belle, ensuite parce que je suis une stagiaire et lui un pilote et que ce genre de chose n'arrive que dans les films, elle soupire.

La Normande esquisse une grimace compréhensive, elle est bien placée pour comprendre ce que peut ressentir la jeune femme, après tout, ce n'est pas parce qu'elle est proche de Lando qu'elle se sent prête à tout risquer pour tenter d'avoir plus.

Charlie est bien consciente de la chance qu'elle a de pouvoir être aussi proche de lui, d'être devenue son amie en l'espace de quelques semaines, mais elle sait aussi qu'elle ressent plus que de l'amitié platonique à l'égard du pilote McLaren et que cette attirance qu'elle ressent pourrait mettre en danger cette relation précieuse qu'ils ont.

Si elle tentait quoi que ce soit et que Lando n'était pas intéressé, son ego ne s'en remettrait sans doute jamais et elle n'oserait plus croiser le regard de l'Anglais sans ressentir une honte cuisante. Qui plus est, leur relation en serait forcément impactée et ils ne pourraient plus jamais redevenir de simples amis.

Pour toutes ces raisons, Charlie ne fera sans doute jamais le premier pas, elle a trop de choses à perdre et l'affection que Lando lui porte est beaucoup trop précieuse pour qu'elle prenne le risque de tout gâcher en écoutant son idiot de cœur qui s'emballe toujours trop vite.

C'est pensive que la Normande regagne sa place dans le garage Red Bull un peu plus d'une heure avant le départ du Grand Prix, les mots de Marthe tournant dans son esprit sans relâche. Sa réflexion intérieure doit s'afficher sur son visage parce que personne ne vient la déranger bien qu'elle voit Christian Horner passer quelques fois devant elle, lui adressant un sourire sympathique auquel elle répond à chaque fois.

Le seul qui prenne le risque de venir la déranger n'est autre que Max vêtu de sa combinaison de pilote nouée autour de ses hanches, un gilet rafraîchissant passé sur le torse et sa gourde à la main.

- À quoi tu penses ? Il demande en s'adossant contre la barrière.

- À la probabilité que tu prennes un mur au premier virage.

Il lève les yeux au ciel, amusé et ils regardent tous les deux l'agitation qui prend le garage alors que sa monoplace est emmené sur la grille de départ et que les lieux se vident progressivement, suivant une chorégraphie millimétrée.

- Et plus sérieusement ? Il insiste. Qu'est-ce que Lando a fait ?

Charlie soupire d'agacement, le Néerlandais est vraiment trop perspicace pour son propre bien.

Elle n'a aucune envie de lui avouer le fond de sa pensée, elle est presque sûre que Max irait tout répéter à Lando avant même le départ de la course.

- Si je te le dis, tu ne dois le répéter à personne, elle menace.

Curieux, il se tourne complètement vers elle et ils se font à présent presque face, séparés uniquement par la barrière qui sépare la zone VIP du reste du garage.

- J'emporterais ton secret dans ma tombe, il s'engage.

Dans la tombe ? Sérieusement ? Elle hausse un sourcil, amusée.

Et c'est elle que l'on accuse d'être dramatique.

- Lando m'a demandé s'il pouvait m'accompagner jusqu'à Silverstone, elle chuchote.

Les yeux de Max s'écarquillent légèrement et il tire deux grandes gorgées sur sa paille avant de répondre.

- En van ?

Charlie hoche la tête silencieusement, le regard fixé sur les écrans qui retransmettent l'émission d'avant course.

- Ça va être tendu, commente-t-il.

- Je sais, je lui ai dit que ce n'était pas le meilleur moment, surtout juste avant sa course à domicile, mais il n'a rien voulu entendre cette tête de mule.

- Ça ne m'étonne pas de lui, ricane le pilote. Il m'en a parlé, mais je ne pensais pas qu'il allait te demander aussitôt dans la saison.

Interloquée, elle reporte son attention sur Max.

- Tu savais ?

C'est à son tour de hocher la tête et d'acquiescer.

- Tu lui as répondu quoi ? Il s'enquiert. Je suppose qu'il ne devait pas être content, mais si c'est toi il entendra plus facilement que ce n'est pas...

- J'ai dit oui, elle coupe.

Max qui mâchouille sa paille depuis le début semble soudain s'étouffer avec, attirant les regards des quelques ingénieurs encore présents dans le garage.

- Sérieusement ?! C'est dingue ça, vous êtes aussi tarés l'un que l'autre, il éclate de rire.

Désespérée, Charlie laisse tomber sa tête dans ses bras et Max lui tapote gentiment le dessus du crâne avec compassion.

- Il a promis de prendre un avion si jamais on prenait du retard.

- Et te laisser finir la route toute seule ? Mais bien sûr, c'est tout à faire le genre de Lando, il ricane.

- Je ne veux même pas y penser.

- Et qu'est-ce qu'à dit McLaren ?

- Je ne sais pas, il est censé leur en parler après la course.

Max lève encore les yeux au ciel.

- Si tu y crois, c'est que tu es vraiment plus naïve que je ne le pensais, Charlie.

- Bien sûr que je n'y crois pas, elle s'agace. Laisse-moi juste y croire OK ? J'en ai besoin.

- D'accord, il accepte. Et donc, dans votre plan infaillible pour traverser l'Europe sans que Poppy ne vous rattrape et ne vous assassine, vous vivez ensembles pendant quoi, quatre jours ? Imagine si tu ronfles ?

- Ne m'en parle pas, je ne sais pas comment je vais faire, je crois que je ne vais pas dormir du tout, elle chouine.

- Allez, ça ne peut pas être si terrible et puis, peut-être que c'est lui qui ronfle après tout, il sourit.

- Max, je ne sais pas du tout ce que je suis en train de faire, elle panique. C'était une mauvaise idée, on ne peut pas faire ça.

Le pilote Red Bull passe un bras rassurant autour des épaules de la jeune fille et lui frictionne l'épaule.

- Mais si vous pouvez le faire, il l'apaise. Lando a besoin d'une pause et toi, tu as besoin de t'amuser alors tout va bien se passer et puis si ça tourne mal, je viendrais le chercher en jet alors respirez et profitez.

Les lèvres pincées, elle hoche la tête. Si tout se passe bien, ça sera parfait, mais seulement si tout se passe bien.

- Et puis, vois le côté positif, il ricane. Pourquoi dormir avec le pull de Lando quand tu peux dormir avec Lando en personne ? Pensez à bien vous protéger les enfants d'accord ?

Horrifiée, elle se dégage de sa poigne alors qu'il éclate d'un grand rire.

- Max ! T'es dégueulasse ! Elle lui crie dessus.

Hilare, il essuie une larme de rire avant de s'écarter quand on l'appelle pour rejoindre la grille de départ pour le début de la cérémonie.

- Je rigole, Charlie, relax, il plaisante. Amusez-vous bien tous les deux, je suis sûr que ça va être une super semaine.

Les joues écarlates, la Normande jette un regard à gauche et à droite pour s'assurer que personne n'a entendu leur conversation. Faite confiance à Max Verstappen pour garder un secret et il ira littéralement le crier sur tous les toits.

Le pilote Red Bull ponctue sa remarque d'un clin d'œil avant de la saluer de la main et de tourner les talons pour quitter la pit lane.

- Hé, Max ! Elle l'interpelle.

Surpris, il s'arrête et se retourne, les sourcils haussés de curiosité attendant qu'elle reprenne la parole.

- Je rigolais toute à l'heure, pour le crash, elle explique. Fais attention à toi.

Touché, il lève un pouce en l'air et lui offre un sourire éclatant avant de tourner définitivement les talons pour rejoindre le reste des pilotes déjà sur la grille.

Évidemment, Max gagne le Grand Prix, il n'y a aucun suspense, et même si elle aurait préféré voir Lando monter sur le podium aux côtés de Charles et Max, la quatrième place reste un très bon résultat plus qu'encourageant pour lui et son équipe.

Charlie ne s'attarde pas au pied du podium, profitant du sourire rayonnant de Charles et du champagne qui lui brûle les yeux, immortalisant l'instant pour toute sa famille, elle se faufile rapidement jusqu'au parking où est garé son van qu'elle termine de préparer.

La blonde n'a pas besoin d'attendre longtemps, à peine une ou deux heures, avant que des coups ne soient donnés contre la porte de son van. Elle se précipite pour ouvrir et découvrir un Lando lumineux, tout vêtu de noir et dissimulé par une casquette et une capuche rabattue sur son visage.

Un sourire heureux fleurit sur les lèvres du pilote alors qu'il la découvre et il accepte la main qu'elle lui tend sans hésitation, se laissant entraîner à l'intérieur du van dans un rire.

Délicatement, il passe un bras autour d'elle pour l'attirer dans une douce étreinte et pose ses lèvres contre son front avant de murmurer :

- Prête ?

Les bras de Charlie s'enroulent autour de sa taille en réponse, alors qu'elle se laisse glisser dans la chaleur de ses bras accueillants.

- Plus que prête, elle sourit.  



♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡



Eh oui, vous ne rêvez pas, Charlie et Lando partent en Road Trip !

Cette partie devait initialement arriver plus tard dans l'histoire, mais j'ai finalement changé d'avis parce que j'avais vraiment hâte de pouvoir apporter certains éléments et passer un palier dans la relation entre Charlie et Lando.

Vous commencez à le voir venir, pas vrai ? Le fameux, "je l'aime, mais je ne veux pas lui dire et prendre le risque de le perdre" ? Parce qu'on va en manger encore et encore jusqu'à ce que vous essayiez physiquement d'attenter à ma vie hihi

Je serai curieuse de connaître vos pronostics d'ailleurs, jusqu'à quand est-ce qu'ils vont continuer de se tourner autour ? Jusqu'à quand les résolutions de Charlie pourront-elles tenir et qui de nos deux zozos fera le premier pas ?

Beaucoup de Charlie et Lando dans ce chapitre et beaucoup d'autres moments à venir dans les prochaines semaines, mais on n'oublie pas Max qui tire son épingle du jeu en étant une petite crème et un soutien indéfectible pour nos héros.

J'ai hâte de vous emmener en road trip avec moi, merci d'être toujours plus nombreux à rejoindre l'aventure !

Dans le prochain chapitre, nos héros découvrent l'Allemagne, le cœur de Charlie explose, la mâchoire de Lando se décroche et vous aurez à faire un choix !

Bye les copains ♡

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