— 𝐄 𝐋 𝐃 𝐎 𝐑 𝐀 𝐃 𝐎 —
𝑨𝒖𝒔𝒕𝒓𝒊𝒂 - 𝑷𝒂𝒓𝒕 𝑰𝑰𝑰
𝐅𝐀𝐂𝐓
𝐀 𝐇𝐨𝐧𝐠𝐤𝐨𝐧𝐠, 𝐮𝐧𝐞 𝐟𝐞𝐦𝐦𝐞 𝐩𝐞𝐮 𝐭𝐮𝐞𝐫 𝐬𝐨𝐧 𝐦𝐚𝐫𝐢 𝐚𝐝𝐮𝐥𝐭𝐞̀𝐫𝐞, 𝐥𝐚 𝐥𝐨𝐢 𝐥'𝐲 𝐚𝐮𝐭𝐨𝐫𝐢𝐬𝐞, 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐩𝐞𝐮𝐭 𝐥𝐞 𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐬𝐞𝐮𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐚̀ 𝐦𝐚𝐢𝐧𝐬 𝐧𝐮𝐞𝐬.
𝟏 𝐉𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟑
𝐂𝐢𝐫𝐜𝐮𝐢𝐭 𝐑𝐞𝐝 𝐁𝐮𝐥𝐥 𝐑𝐢𝐧𝐠
𝐒𝐩𝐢𝐞𝐥𝐛𝐞𝐫𝐠 – 𝐀𝐮𝐭𝐫𝐢𝐜𝐡𝐞
Charlie se lève prête à partir en guerre.
Enfin pas littéralement en guerre.
Disons plutôt qu'elle est plus que décidée à se lancer dans une nouvelle mission : faire de Max Verstappen son nouveau meilleur ami, qu'il le veuille ou non.
L'opération MVMNBBFF (Max Verstappen My New Best Friend Forever) pour le meilleur et pour le pire.
Comme elle n'a pas exactement le temps de leur acheter à tous les deux des bracelets d'amitié, Charlie opte plutôt pour la casquette Red Bull qu'elle enfonce fièrement sur son crâne, même si elle garde la McLaren de Lando dans son sac au cas où et débarque sur le paddock avec la ferme intention de se rattraper et de faire bonne impression au pilote Néerlandais qui a eu la gentillesse de l'inviter.
Levée à la première heure, elle prend le temps de tresser ses cheveux en deux nattes plaquées contre son crâne qui retombe sur ses épaules joliment, un haut tube qu'elle porte sans soutien-gorge, un jean taille basse qui laisse apparaître la peau de son ventre et la chaîne de corps qu'elle a ajouté pour accessoiriser sa tenue.
Ça, c'est une tenue pour partir en guerre ou pour jouer dans un film de pom-pom girls des années 2000.
Son sac à main en bandoulière, elle enfile autour de son cou le pass donné par Red Bull et entre dans le paddock sans prêter attention aux regards qui se tournent vers elle. La Normande salue quelques visages connus au passage et ne tarde pas à tracer son chemin jusqu'au garage Red Bull. Elle s'attarde quelques minutes devant les installations McLaren, espérant y croiser le regard de Lando, mais le Britannique n'est visiblement pas encore arrivé et elle se contente d'un regard curieux de la part d'Oscar à qui elle renvoie un petit sourire poli.
Il y a beaucoup trop de monde chez Ferrari pour espérer capter l'attention de Charles et elle sait par avance qu'Alex n'est pas présente ce week-end, elle n'a donc aucune raison de s'attarder à part peut-être pour mater les mécaniciens, mais ce n'est pas le sujet.
Prenant son courage à bras-le-corps, Charlie file jusqu'à l'entrée du garage Red Bull où s'entassent mécaniciens et ingénieurs.
Les qualifications du Sprint commencent dans un peu plus d'une heure et elle a convenu avec Marthe de se retrouver plus tôt pour organiser la journée et les différentes activités prévues.
Commençant à connaître le chemin, la blonde se glisse jusqu'à la zone VIP où elle patiente gentiment, son questionnaire de satisfaction bien sagement rempli, posé sur ses genoux.
Après quelques minutes, un nouvel afflux de personnes se fait depuis le fond du garage et elle se doute qu'une réunion vient de se terminer en voyant apparaître Christian Horner, Adrian Newey, Pierre Waché, Hannah Schmitz, Max et Checo accompagnés de leurs ingénieurs de course.
Beaucoup de beau monde qui défile sous les yeux de la jeune fille, discutant très sérieusement des qualifications à venir.
Charlie a beau s'être jurée de bien se tenir et de donner la meilleure image d'elle possible, elle ne résiste pas plus de quelques secondes avant de sortir son téléphone et de se tordre le bras pour pouvoir immortaliser l'instant en un selfie qu'elle envoie immédiatement sur la conversation qu'elle partage avec sa famille.
Histoire qu'on la croit pour une fois.
Elle ne s'inquiète pas en sentant une présence à ses côtés, de toute façon Marthe doit la rejoindre, et prend le temps de cadrer au mieux son selfie, un bout de la tête de Christian, le dos de Helmut, la monoplace en arrière-plan, compliqué de tout avoir, mais impossible n'est pas Charlie.
- Tu pourrais directement leur demander de prendre une photo avec toi, tu sais ? Souffle une voix dans son dos.
Et comme il semblerait que le but ultime de Max Verstappen soit de lui faire faire une crise cardiaque, Charlie sursaute, trébuche sur un câble qui traîne au sol et lâche son téléphone qui vient s'écraser par terre, écran face au sol.
Un silence de mort s'abat sur les deux jeunes adultes alors qu'ils se regardent puis regardent le téléphone et se regardent de nouveau.
- Oups.
Catastrophée, la blonde se jette presque à genoux sur le sol, n'osant pas retourner le petit appareil, de peur de découvrir l'écran fracturé. Rapidement, Max s'accroupit à ses côtés, tout aussi concerné par l'état du cellulaire même s'il ne peut retenir un petit sourire amusé devant l'air catastrophé de la jeune femme.
- Oh non, elle geint en parlant à l'appareil. Ne sois pas cassé s'il te plaît. Comment je vais faire si tu es cassé ?
- Je pourrais toujours t'en racheter un autre ?
- Je ne veux pas d'un autre téléphone, c'est celui-là que je veux.
- Eh bien, je trouverais un moyen de le faire réparer, mais avant ça, il faudrait peut-être le retourner pour savoir s'il est vraiment cassé ?
Charlie lui lance un regard interdit, retourner le téléphone, oui, évidemment, seulement voilà, elle n'ose pas.
- Fais-le, toi, moi je ne peux pas, elle souffle.
À côté d'elle, Max lève les yeux au ciel avant de tendre la main vers le téléphone et de le retourner entre ses doigts, dévoilant un écran intact. Charlie laisse échapper un long soupir de soulagement et se laisse tomber sur les fesses en saisissant l'appareil qu'il lui tend.
- Mon Dieu, elle soupire. J'ai eu la peur de ma vie.
- Je vois ça, Max rigole. Qu'est-ce qu'il a de si important ce téléphone pour que tu y tiennes autant ?
Charlie laisse échapper un petit rire, conscience qu'elle a dû passer pour une folle aux yeux du Néerlandais.
- Je l'ai depuis longtemps, il y a des choses dedans, des enregistrements que je ne pourrais pas récupérer si je changeais de téléphone alors je ne veux surtout pas le perdre.
Il hoche la tête avec sympathie avant de se redresser et de lui tendre la main pour l'aider à faire de même.
- Je comprends, j'ai quelques trucs comme ça que je ne veux pas perdre non plus. Sympa la casquette, il fait remarquer.
Distraitement, Charlie attrape le bord de sa casquette qu'elle baisse sur ses yeux, sa timidité retrouvée.
- Merci, elle souffle. Je me suis dit que c'était la moindre des choses, on ne peut pas dire que j'ai été la meilleure des supportrices jusqu'à présent.
La surprise se peint sur les traits du pilote avant de se transformer en gêne agrémentée de rougeurs sur ses joues alors qu'il passe une main sur sa nuque, visiblement touché.
- Oh, tu sais, tu n'es pas obligé de faire ça. Personne ne t'en voudra.
L'assurance retrouvée, Charlie secoue la tête avec un sourire.
- Si, c'est important pour moi et puis j'ai assorti toute ma tenue pour être aux couleurs de Red Bull !
Sans attendre de réponse, elle tourne sur elle-même pour montrer son outfit au Néerlandais qui ne peut s'empêcher de rire devant son petit numéro.
- Tu passes le casting pour jouer dans Clueless ? Il demande, amusé.
Choquée, Charlie s'arrête de tourner pour dévisager Max comme si une deuxième tête venait subitement de lui pousser.
- Tu connais Clueless ?!
Il lève les yeux au ciel, rieur.
- Tu devrais plutôt demander qui ne connaît pas Clueless, il plaisante.
La blonde prend le temps de dévisager le champion du monde, perturbée, mais également flatté.
Max Verstappen pense qu'elle pourrait jouer dans Clueless. C'est une consécration pour la fan de mode qu'elle est.
- C'est le plus beau compliment que l'on ne m'ait jamais fait, ses yeux brillent.
- N'abuse pas, il ricane.
Les lèvres de Charlie s'étirent en une mimique canaille qui match celle du pilote.
- Je vis dans l'abus, elle se vante. L'exagération est mon métier.
Il lève les yeux au ciel.
- J'imagine qu'il faut au moins ça pour taper dans l'œil de Lando.
Pendant une brève seconde, la bouche de Charlie forme un « O » parfait avant que les paroles de Max ne remontent jusqu'à son cerveau, qu'elle rougisse subitement et baisse la tête jusqu'à être dissimulée par sa casquette.
- Arrête de dire n'importe quoi, elle marmonne.
Le sourire du pilote s'agrandit encore un peu plus alors qu'il passe un bras autour des épaules de la jeune fille et la plaque contre lui avant de venir frotter sa main contre le crâne de Charlie qui n'arrive pas à se dégager.
- Vous êtes aussi amusant l'un que l'autre, il se moque gentiment. À vous tourner autour comme ça.
Et pendant qu'elle essaye de lui mettre un coup de pied pour se dégager, Charlie se rappelle qu'hier à la même heure, il lui filait la trouille comme pas permis. Comment en sont-ils arrivés là ? Elle n'en a strictement aucune idée, mais elle ne va certainement pas regretter.
- Mais lâche moi, elle râle.
- Est-ce que tu fais des trucs comme les filles dans les films ? Rougir à chaque fois qu'il te regarde, renifler ses fringues et enregistrer des tas de photos de lui, il ricane.
Foudroyée par l'horreur et la honte, Charlie arrête soudainement de se débattre et Max se fige en réponse.
- Charlie ? Il appelle, incertain. Ne me dis pas que tu fais ça ?
Elle n'ose même pas répondre alors qu'il la relâche doucement et fuit son regard alors qu'il s'abaisse à sa hauteur.
- Bordel, il souffle. C'est vraiment le truc le plus drôle que j'ai jamais entendu !
Puis il rejette la tête en arrière et éclate d'un grand rire qui attire les regards de tout le garage, le tout sous les yeux écarquillés de Charlie qui envisage pendant une seconde de le frapper à la tête pour qu'il se taise.
- Arrête ! Elle s'exclame. Tais-toi !
- C'est trop mignon, il s'esclaffe. C'était quoi ? Tu lui as volé des fringues ?
- Ce n'était pas du vol ! Il l'a oublié, je vais lui rendre !
- Tellement niait, il ricane. Avoue que tu as dormi avec, c'est obligé !
- Tais-toi Max ! Tu vas te taire ?!
Au comble du désespoir, Charlie tente le tout pour le tout et tend les bras en avant vers le visage du pilote pour lui faire fermer son clapet manuellement tandis que lui profite de sa grande taille pour se mettre hors de portée et appuyer sur la tête de la Normande d'une main.
À deux doigts de lui mordre la main pour lui faire passer l'envie de se moquer d'elle, Charlie est interrompu par un raclement de gorge dans son dos et le rire de Max qui se calme progressivement.
Décidant que, de toute façon, elle ne peut pas plus s'humilier, elle tourne la tête pour découvrir celui qui essaie visiblement d'attirer leur attention.
Est-ce que c'est un mécanicien ? Un type random dont elle aura oublié la tête dans trente secondes ?
Non, évidemment que non.
Pourquoi faire simple quand on peut faire drôle ?
C'est visiblement exactement la question que Christian Horner est en train de se poser, bras croisés sur sa poitrine -Oui, Charlie regarde ses bras- les sourcils hauts sur le front et l'air passablement intrigué.
- C'est lui qui a commencé ! Elle pointe le Néerlandais du doigt.
- Non, mais tu as quel âge ? Espèce de balance ! Il rage.
Les chamailleries reprennent de plus belle alors que Christian lève les yeux au ciel.
- Max, les qualifications du sprint commencent dans trente minutes, il faut te préparer. Vous pourrez reprendre votre conversation plus tard.
- OK, il valide simplement. Je te laisse t'occuper de Charlie ? C'est une amie de Lando et mon invité pour le week-end.
Le Néerlandais attend l'accord silencieux de son directeur avant de se tourner vers Charlie, blanche comme un fantôme, dont il tape l'épaule avec sollicitude.
- Je vais gagner la première place, je reviens. On se retrouve après ?
La blonde relève les yeux vers lui, outrée et muette de stupéfaction alors qu'il lève un pouce en l'air et l'écrase sur le front de la jeune fille qui fait un pas en arrière sous la force de l'assaut.
Sans attendre la riposte de la Française qui tarde à venir, il tourne les talons et marche sans se retourner jusqu'à son ingénieur de course pour écouter les derniers conseils avant le départ.
Charlie et Christian le regardent un instant avant de se regarder.
Est-ce que Charlie retient un petit cri de fangirl lorsque le directeur de l'écurie Red Bull lui adresse un petit sourire amusé ? Totalement.
- Il n'est pas aussi confiant d'habitude, tente de s'excuser l'homme.
Et la blonde fait quelque chose pour lequel elle est vraiment très douée à savoir, répondre sans réfléchir :
- J'espère que Checo va lui rentrer dedans dès le premier tour.
Oui, on a déjà fait plus fin.
Le sourire de Christian s'agrandit encore un petit peu alors qu'il lui lance un regard amusé.
- Ce n'est pas très gentil, il souligne.
Complice elle se tourne vers lui et ajoute avec un sourire innocent :
- Je ne suis pas gentille, je suis Française.
Le directeur de l'écurie lève les yeux au ciel et lui tend finalement une main qu'elle s'empresse de serrer.
- Charlie, c'est ça ? La jeune fille qui fait le tour des Grand Prix d'Europe ?
- J'ai l'impression que tout le monde a déjà entendu parler de moi, elle plaisante.
- Tu as fait forte impression auprès de Max, il explique. Et puis il faut dire que Lando n'est pas exactement le plus discret des pilotes du paddock.
- Ou alors vous êtes une commère qui ne s'assume pas.
Oui, elle a vraiment dit ça.
Charlie se demande pendant une seconde à quel moment son bon sens s'est fait la malle sans parvenir à trouver la réponse pendant que Christian Horner éclate de rire en face d'elle.
- Peut-être, il admet. Je dois tenir ça de ma femme. J'aurais aimé discuter un peu plus, mais comme tu viens de le dire, je dois aller m'assurer que mes pilotes terminent la course sans causer un scandale. Je te raccompagne ?
Charlie acquiesce avec le sourire et se laisse guider jusqu'à la zone VIP et vers Marthe qui la regarde arriver en compagnie de son supérieur.
- J'espère que tu profiteras de ton week-end Charlie, glisse l'Anglais. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à demander. Au plaisir de te revoir chez Red Bull.
Il tourne les talons sur ces paroles et la Normande se retrouve seule avec la chargée de communication qui la regarde, des étoiles plein les yeux.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Elle demande, gênée.
- Comment est-ce que tu as fait ?
- Comment j'ai fait quoi ?
- Hier, tu regardais Max comme s'il avait écrasé ton hamster et maintenant vous vous comportez comme si vous étiez les meilleurs amis du monde et Christian est à deux doigts de faire de toi la mascotte de l'équipe.
Un peu déstabilisée, Charlie hausse simplement les épaules.
- Je ne sais pas, je n'ai pas fait grand-chose.
Marthe la regarde pendant une longue seconde avant de laisser échapper un soupir désabusé, Charlie appartient à une espèce rare de gens capables de devenir amis avec à peu près n'importe qui sans même avoir à essayer.
Les deux jeunes femmes prennent place pour de départ des qualifications du sprint, Charlie prête forcément un peu plus attention aux écrans lorsque Lando, Charles ou Max y apparaissent et les quarante-cinq minutes que dure la session lui semble ne durer que quelques secondes à l'issu desquels Lando parvient à se qualifier troisième derrière les deux Red Bull qui rentre au garage sans s'être percutés une seule fois.
La Normande se retient tant bien que mal de sauter de sa chaise pour encourager son pilote McLaren lorsqu'il parvient à arracher le troisième temps. Elle regarde avec dévotion son interview avant de suivre la chargée de communication qui s'occupe d'elle jusqu'à la cantine chargée d'accueillir les mécaniciens de l'écurie.
Elle est toujours en train de vanter la progression du pilote Anglais quand le champion en titre fait son entrée, fraîchement douché et changé.
- Pourquoi est-ce que j'ai l'impression que ce n'est pas ma première place qui te rend aussi heureuse ? Il ricane.
Charlie lui adresse son sourire le plus hypocrite alors que derrière elle, Marthe lève les yeux au ciel.
C'est reparti.
- J'ai prié pour que tu termines dernier, elle sourit.
- Tout ça ? Il s'assoit. Je suis touché de voir que tu penses autant à moi.
Il se serre dans l'assiette de Charlie comme s'il s'agissait de la sienne, le tout sous les yeux scandalisés de la jeune femme qui hésite pendant une seconde à lui planter sa fourchette dans la main.
- Je peux savoir ce que tu fais là ?
Il hausse les sourcils comme si elle venait de lui poser la question la plus stupide de tous les temps.
- Je mange, il pointe.
- Dans mon assiette ?
Amusé, Max esquisse un rictus hilare avant de se laisser retomber dans sa chaise pendant que Charlie écarte son plat le plus loin possible de lui.
- Quand je vois tout ce que je fais pour toi, ça me fend le cœur toute cette méchanceté.
- Tout ce que tu fais pour moi ? Il demande, surprise.
Max se contente, pour toute réponse, d'un petit geste du menton pour lui indiquer quelque chose derrière elle.
Curieuse, elle se retourne et découvre, un peu hésitant, leurs plateaux à la main, Charles, Carlos et Lando marchant dans leur direction au milieu des regards curieux des autres salariés Red Bull.
Bouche bée, elle se tourne vers le Néerlandais, des étoiles dans les yeux.
- Tu es le meilleur, elle chuchote.
- Je sais, il répond, plein de suffisance.
Charlie ignore le regard perplexe de Marthe qui n'a toujours pas dit un mot et lève les yeux, tout sourire, vers Lando qui se glisse entre elle et Max, arrachant au passage la casquette Red Bull toujours enfoncé sur la tête de la Normande.
- Je croyais que l'on avait déjà parlé de cette casquette, il accuse gentiment.
- Il faut croire que j'aime te tenir tête, elle sourit.
Il lui rend son sourire avec tendresse et en profite pour déposer ses lèvres sur la joue de la jeune fille qui ne bouge pas, figée sur place.
- Bonjour à toi, insupportable petite Française.
- Hé ! Pourquoi est-ce que tu ne m'embrasses pas comme ça le matin Lando ? S'exclame une voix au fort accent Espagnol.
Pas le moment de s'évanouir Charlie, stay focus !
Ce n'est pas le moment non plus de dire une connerie, ce n'est pas tous les jours que l'on se retrouve assis à table en compagnie de Max Verstappen, Carlos Sainz, Charles Leclerc et Lando Norris, le tout pour partager un taboulé.
Dieu fait qu'elle n'ait pas un morceau de salade coincé entre les dents.
- Tu veux que je vienne te faire des bisous à toi aussi mon lapin ? Raille Lando en faisant mine de se relever.
- Reste loin de moi !
- Quoi ?! Mais dis le si je ne suis pas assez bien pour toi !
Les zouaves se chamaillent bruyamment et Charlie adresse un petit sourire à Charles assis à sa droite, qui regarde l'affrontement de manière désintéressée.
- Comment va Alex ? Demande-t-elle poliment en Français.
Le regard du Monégasque pétille alors qu'il tourne ses sublimes prunelles vers elle.
- Elle va bien, il sourit. Elle ne peut pas être présente ce week-end, mais je suis sûr qu'elle sera contente de savoir que tu as demandé de ses nouvelles.
La blonde acquiesce gentiment.
- Nous avons échangé quelques messages depuis l'Espagne, j'espère que nous pourrons nous voir quand je reviendrais dans le sud de la France.
- Tiens-moi au courant, on organisera quelque chose tous les trois, il propose.
Une sortie avec Charles et Alex ? Charlie retient à peine un gloussement de midinette, elle va totalement tenir la chandelle, mais la chandelle de Charles et Alex, quel honneur.
Concentre-toi Charlie, par pitié.
- Avec plaisir, elle sourit.
- Hé ! Les Français ! C'est pas bientôt fini cette conversation entre vous ?
La blonde sursaute avant de se tourner vers le reste de la table qui les dévisage attentivement et Carlos qui vient de les apostropher.
- Combien de fois est-ce qu'il va falloir que je te dise que je ne suis pas Français ? S'agace Charles.
- C'est presque pareil, simplifie l'autre.
Stratégiquement, la Normande choisit de s'éloigner de la conversation qui s'engage entre les deux pilotes de la Scuderia sur les différences ÉVIDENTES entre Monaco et la France pour se rapprocher de Lando qui suit la rixe comme un match de tennis.
- Est-ce qu'ils sont toujours comme ça ? Elle chuchote.
- Non, heureusement, mais j'ai cru comprendre que la nouvelle copine de Carlos lui en faisait voir de toutes les couleurs alors il taquine Charles pour passer ses nerfs.
- Rebecca ? Elle demande confirmation.
Surpris, Lando lui lance un regard amusé avant de reporter son attention sur son ancien coéquipier.
- Tu es très bien renseignée, il ricane.
- Pas moi, elle se dédouane. Ce sont les pages de Gossip, elles sont plus efficaces que le FIB.
- Et pourtant, ta tête n'est encore apparue nulle part.
- Je croise les doigts pour que ça reste comme ça, je n'ai pas envie que les gens se fassent des idées.
- Des idées sur quoi ? Il questionne, intéressé.
Au moment de répondre, le regard de Charlie croise celui de Max, juste au-dessus de l'épaule de Lando qui lui fait de grands signes qu'elle n'arrive pas tout de suite à interpréter.
Le Néerlandais les pointe du doigt, elle et Lando avant d'imiter assez grossièrement deux personnes qui s'embrassent langoureusement.
Il y met tellement d'énergie que finalement ça ressemble à plus à une partie de jambes en l'air endiablée qu'à un roulage de pelle, arrachant une grimace de dégoût à la jeune fille.
Note pour plus tard, Max Verstappen est étonnamment doué en mime.
- Charlie ?
Déconcentrée, elle reporte son attention sur Lando, voilà qu'elle a oublié ce qu'elle voulait dire.
- Oh, hum...Je voulais dire que...Enfin...Heu...Je..., elle bafouille.
Max dessine à présent des cœurs avec ses doigts en lui faisant des clins d'œil tout sauf discret.
Ce n'est pas possible, elle va le frapper.
- Tu ne veux pas que les gens pensent qu'il y a quelque chose entre nous ?
- Hm...si si, elle fusille Max du regard. Attends, quoi ?
Elle a tout juste de temps de voir le pilote Red Bull s'incliner comme un acteur fier de sa performance qu'elle se reconcentre sur l'Anglais qui affiche un grand sourire victorieux.
- Qu'est-ce que tu m'as demandé ? Elle questionne.
- Rien d'important, il esquive. Je suis content de voir que ça va mieux avec Max, tu vois, il n'y avait pas de raison d'appréhender.
Pourquoi est-ce qu'elle a l'impression d'être passée à côté d'une information importante ?
- Oui, on a discuté un peu, et même si c'est un vrai chieur, je dois reconnaître que tu avais raison.
Elle les regarde tous les deux pendant une seconde, côté à côté, dégustant leur taboulé. Quand elle y réfléchit, l'amitié qu'elle a avec Lando est totalement différente de celle qu'elle développe avec Max. Le Néerlandais lui rappelle un peu ses grands frères, toujours dans la taquinerie, un vrai casse-pieds qui veille sur elle avec attention et prévenance.
Quant à Lando et bien...
C'est Lando.
Charlie n'a personne comme lui.
- J'étais sûr que vous finiriez par sympathiser, sourit-il. Deux têtes brûlées comme vous, c'est fait pour s'entendre.
Elle retient un petit rire lorsque Lando lève un pouce en l'air comme pour la féliciter de s'être fait un nouvel ami avant de reporter son attention sur l'unique Espagnol de la table qui l'interpelle.
- Alors comme ça, c'est toi la Charlie dont Lando parle à tout bout de champ ? Il ricane.
- Carlos !
Le pilote McLaren esquisse une grimace gênée tandis que ses joues rougissent et que Carlos se bidonne, trop heureux de mettre son cadet dans l'embarras.
T'inquiètes Lando, Charlie à la rescousse.
- Et toi, tu dois être l'ancien coéquipier dont il ne parle pas tant que ça ? Elle sourit.
La bouche de Carlos forme un « O » parfait sous le coup de la surprise alors que les autres se moquent de lui et que Max mime un arbitre de box en train d'annoncer une victoire par KO.
De son côté, la blonde fait de son mieux pour ne pas rougir comme une collégienne lorsque Lando lui adresse un regard vaguement admiratif et reconnaissant.
- Mais c'est qu'elle mordrait presque ! Se reprend Carlos. Désolé de vous avoir sous-estimé, ma lady.
En grand gentleman, il se penche au-dessus de la table pour lui offrir un baise-main sous les huées des autres pilotes, attirant au passage tous les regards à eux.
- C'est un plaisir, elle rit.
- Et voilà comme Charlie se met un autre pilote dans la poche, ricane Max. Je vais finir par croire que tu te constitues un harem !
À côté d'elle, Charles s'étouffe avec son eau qu'il recrache en partie sur la table alors que Carlos éclate de rire et que Lando reste mortellement silencieux. Charlie fusille le pilote Red Bull du regard avant d'essayer de lui mettre un coup de pied sous la table.
Coup de pieds qui parvient malheureusement dans le tibia de la pauvre Marthe dont Charlie avait totalement oublié la présence.
- Mais ça va pas ! Elle apostrophe le pilote Néerlandais. En plus, ce n'est pas comme si vous étiez tous casés.
- Pas tous, non, il répond avec un clin d'œil.
C'est officiel, Max Verstappen fait naître des envies de meurtre chez elle.
Décidant qu'elle est plus mature que lui, elle lui lance un regard arrogant et se détourne, redonnant toute son attention aux trois autres pilotes assis autour de la table et qui, eux au moins, n'ont pas décidé de saisir toutes les occasions de l'emmerder.
- Je peux passer te voir ce soir ? Chuchote Lando dans son oreille.
Charlie détourne son regard de la conversation pour croiser celui du pilote, beaucoup plus proche d'elle qu'elle ne l'imaginait, cognant accidentellement leurs nez ensemble.
- Bien sûr, elle souffle. Tu n'as pas besoin de me demander à chaque fois.
- OK, il sourit. J'amène le dîner.
La Normande hoche doucement la tête sans se départir de son sourire niais, qu'elle justifie de la manière suivante :
50% par l'idée de partager un autre moment en tête-à-tête avec le pilote pour lequel elle a, définitivement, un très gros crush.
50% par le fait qu'elle est entourée par trois et ses pilotes préférés et par Max.
1000% parce que depuis qu'il s'est assis à côté d'elle, le bras de Lando n'a pas quitté le dossier de la chaise de Charlie et la pulpe ses doigts, la peau de son dos.
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Max et Charlie forever !
Charlie conquiert l'écurie Red Bull toute entière grâce au pouvoir de l'amitié et d'un Max qui n'avait qu'une hâte, qu'elle se décide à lui parler.
J'aime beaucoup la relation de ces deux-là, ils me font un peu penser à un grand frère et à une petite sœur qui ne feraient que se chamailler et s'ennuyer l'un l'autre. Vous l'aurez compris, Max à très vite compris le lien entre Charlie et Lando et vous pouvez compter sur lui pour aider Poppy à leur en faire voir de toutes les couleurs, surtout à Charlie d'ailleurs !
Les Ferrari boys font une apparition discrète, on ne les reverra pas en Autriche, mais vous pouvez être sûr qu'ils auront leur heure de gloire.
Dans le prochain chapitre, nous avons beaucoup BEAUCOUP de choses mignonnes et Lando a enfin trouvé le gage qu'il va donner à Charlie, des idées ??
Bye les copains ♡