Coup de Foudre

By emmas_storiez

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Tome 2 de L'équipe. (peut être lu avant Comète) Entre Lénaïc, rappeur et Juliette, mannequin, le coup de foud... More

1 - Prologue
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Epilogue

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By emmas_storiez

Claire m'appela dans la soirée pour me débriefer sa journée d'appels. Mon refus avait déclenché une mini crise au sein de Dior qui ne comprenait pas comment j'avais pu devenir aussi ingrate. Leur mise à l'écart n'avait pas du tout été une punition mais un moyen de me permettre de me concentrer sur ma vie personnelle selon eux. Après avoir patiemment écouté Claire m'énumérer les raisons pour lesquelles je devais absolument faire cette campagne, je lui avais simplement répondu que je ne céderais pas avant de raccrocher.
La soirée c'était déroulée tranquillement avec Lénaïc, ayant mutuellement décidé de mettre en pause nos grandes discussions pour bavarder de choses banalement anodines. On avait fini par regarder une vieille comédie romantique à la télé, nous moquant de tous les clichés représentés et finissant même par nous chamailler quand nos avis divergèrent sur la fin.
Cela faisait très longtemps que je n'avais pas autant ris, surtout avec lui.
J'étais allée me coucher à la fin du film pour éviter que cette complicité nouvelle ne devienne étrange si l'on s'attardait trop dessus. Clem m'avait envoyé quelques messages sur instagram auxquels je répondis avant de faire un tour sur mon profil instagram. Je faisais souvent cela, regarder mes publications plus ou moins anciennes avec du recul et archiver celles qui ne me plaisaient plus. Cette fois, au lieu d'archiver, je les supprimais carrément et après une bonne dizaine de minutes, je m'aperçus que j'avais supprimé un bon tiers de mes posts. Si je continuais sur cette lancée, tout y passerait. Et pourquoi pas ? La plupart de ces photos étaient trompeuses : soit elles étaient retouchées et donnaient une fausse image de mon physique, soit mon sourire de façade cachait une crise d'angoisse ou des idées noires. Passant par les paramètres de l'application, je me mis à sélectionner toutes ces images dans lesquelles je ne me reconnaissais pas pour arriver à avoir seulement trois posts non sélectionnés : trois photos avec Lénaïc.
La première avait été prise sur la plage où nous étions cet après-midi peu de temps après notre rencontre. Je l'avais posté quelques années plus tard pour la St Valentin.
La seconde avait été prise par l'une des mannequins faisant parti de l'escapade au Kenya. Elle avait prit une photo lors du seul dîner auquel nous avions participé, quittant notre chambre à contrecœur. On était assis côté à côte en train de se dévorer des yeux alors qu'une dizaine d'autres personnes nous encadraient. On n'avait même pas eu conscience qu'elle nous avait pris en photo avant qu'elle ne me l'envoie le lendemain matin.
La troisième avait été prise par Raphaël. Je les avais rejoins sur une tournée et avait fait la surprise à Lénaïc en l'attendant dans les loges après un concert. Il me tenait dans ses bras, luisant de sueur, les yeux cernés par la fatigue du rythme de la tournée mais avec un immense sourire qui illuminait tout son visage alors que je le regardais avec adoration.
Ces trois photos étaient assez représentatives de notre histoire, rien n'avait jamais compté en dehors de nous deux, nous devions être la priorité l'un de l'autre quoi que le monde autour advienne. Ce n'était pas raisonnable, ce n'était pas tenable mais ces trois clichés étaient une preuve que c'était fantastique, unique et que malgré le déchirement de la rupture, il n'y avait rien à refaire.
Après avoir longuement contemplé ces photos, je me décidais à les archiver après avoir supprimé toutes les autres.


Le lendemain matin, je fus une nouvelle fois la première levée. Si je voulais prolonger mon séjour encore un peu, il me faudrait au moins une culotte propre. Lénaïc semblant s'être couché plus tard, je pris le chemin du port et du centre ville pour faire quelques emplettes.

<De : Claire
Je viens de voir ton insta, tu veux faire faire une syncope à tout le monde ? Tu rentres quand ?>

<A : Claire
J'avais besoin de faire du ménage. Je rentrerais pas aujourd'hui, peut-être pas demain non plus>

Mes culottes, un pantalon et deux pulls dans un sac, je me rendis compte que c'était le jour du marché. Les premières fois que je venais, la mère de Lénaïc achetait toujours des galettes et des crêpes qu'elle nous garnissait de beaucoup de beurre, de jambon et de fromage. On en avait déjà mangé hier mais tant pis, je n'avais rien mangé d'aussi gras depuis des lustres et j'en mourrais d'envie.
De retour à la maison, je fus surprise de voir une voiture garée devant et encore plus de voir Lénaïc et sa grand-mère attablés devant une tasse de thé.

-Bonjour, pardon je ne voulais pas vous déranger.

-Viens Juliette, tu ne déranges pas du tout. C'est notre petit rituel de la semaine. Mamie vient me chercher pour m'emmener à mon rendez-vous et elle m'attend en faisant le marché.

Il y avait en effet des fruits et des légumes sur le plan de travail.

-Juliette, ma chérie tu n'as pas changé !

-Je vous ai peut-être croisée, je reviens aussi du marché.

-Heureusement que tu as des femmes dans ta vie mon petit, il se laisserait mourir de faim sinon.

-Au moins.

-Je pensais que tu dormais encore.

-Ils sont assez matinaux ici j'ai rendez-vous à 08h30. Mamie, tu vas rester avec nous pour manger.

-Je ne veux pas me mêler de ta vie mon chéri.

-Tu ne nous déranges pas, hein Juliette ?

-Pas du tout. J'ai pris de quoi faire des galettes.

Je commençais à leur déballer mes courses pour dissiper la gêne qu'il y avait à ce que l'on soit tous les deux aussi détendus en présence de sa grand-mère, comme si j'avais tout à fait ma place dans ce tableau.

-Ah ! Et j'ai pas oublié le cidre !

Le sourire de Lénaïc vacilla au moment où mon cerveau me traita de triple abruti.

-Oh merde ! Je...pardon j'ai plus pensé que...

Sa grand-mère avait le nez quasiment plongé dans sa tasse , me laissant seule face à ma bêtise.

-C'est pas grave.

-Si. Je suis désolée...

-Juliette c'est ok. Si vous voulez en boire ça ne me gêne pas. En plus tout breton qui se respecte dirait qu'il y a plus de jus de pomme que d'alcool dans du cidre, même si je ne prendrais pas de risque.

-Excuse moi.

-Je t'assure qu'il n'y a rien à excuser. Mamie, tu pourras nous faire les galettes à ta façon ?

-Bien sûr mon chéri. J'ai aussi pris de quoi te faire une ratatouille.

Mamie, comme elle insistait que je l'appelle, nous fit ses galettes que l'on dégusta comme deux gamins sans plus mentionner la bouteille de cidre qui resta dans la cuisine où l'on feignit tous de l'avoir oublié.
On fut ensuite réquisitionnés pour éplucher les légumes de la ratatouille et les pommes puisqu'elle avait décidé de nous faire un crumble. J'avais toujours beaucoup aimé sa grand-mère et de voir qu'elle prenait soin de lui comme lorsqu'il était gamin m'émouvait. Sauf qu'il n'était plus un gamin avec des problèmes de gamin mais un adulte qui avait failli foutre sa vie en l'air. Sa grand-mère semblait trouver totalement banal de venir chercher son petit fils de trente-cinq ans toutes les semaines pour l'emmener chez son psychiatre.
J'aimais beaucoup ma famille, mais nous n'avons jamais été aussi fusionnels, je crois plus par pudeur que par manque d'amour. Mes parents n'avaient jamais bien réussi à comprendre toute l'histoire avec Alexander alors même qu'elle n'était pas compliquée. Ils m'avaient soutenu pendant le procès mais à distance, chez nous le travail ayant toujours été une priorité et rien n'aurait justifié qu'ils s'absentent alors que leur présence aurait été inutile dans l'avancement de l'enquête. Pourtant ça aurait pu me réconforter, me faire sentir soutenue mais ça ne devait pas leur avoir traversé l'esprit et je ne leur avais pas demandé de venir non plus. Lénaïc lui, malgré l'incompréhension de sa mère, avait toujours en sa famille un soutien sans faille. J'avais souvent été un peu jalouse de sa relation avec Nolwenn, surtout étant fille unique, mais sa sœur n'était pas son seul pilier et il me semble que j'avais aimé faire parti de cette famille aussi soudée.
Continuant leur petite journée rituel comme si ma présence ne changeait rien, on partit ensuite au supermarché le plus proche pour faire le plein de packs d'eau comme il le faisait une fois par mois pour soulager la charge de ses grands-parents. Mamie insista pour nous acheter à chacun un petit vêtement et après quelques protestations qui furent veinent, je pris un petit teeshirt rayé et Len le pantalon que mamie lui avait montré « pour ses joggings maintenant qu'il faisait plus froid ». On avait partagé un petit sourire amusé avant de la suivre à travers le magasin pour terminer ses commissions.

Une fois les courses déchargées et les packs d'eau rangés dans le garage, son grand-père décréta qu'il était l'heure de l'apéritif et servit du jus de pomme local à tout le monde avec une petite boîte de belins et d'apéricubes. On joua aux devinettes écrites sur l'emballage de ces derniers, enfin Len et moi faisions la lecture puisque c'était écrit trop petit pour ses grands-parents qui avaient néanmoins toutes les réponses avant de passer à table pour manger une part de quiche faites avec les légumes du jardin et de la salade.
Son grand-père était un puit sans fond d'anecdotes, nous racontant les actes de résistance de ses parents pendant la guerre, l'avancée de son potager ou encore sa dernière partie de pêche en mer avec le bateau de son voisin.
Tout dans cette soirée était réconfortant alors qu'il n'y avait rien de plus simple. On avait beaucoup rit et même tenté une partie de Scrabble après le dîner qui n'avait pas que dépité ses grands-parents par rapport à la culture orthographique des jeunes puis son grand-père nous avait raccompagnés malgré nos protestations. Une bonne marche nous aurait attendus mais l'air était encore doux et un peu d'exercice après les galettes ne nous aurait pas fais de mal.

-Bonne nuit papy, merci beaucoup de nous avoir ramenés.

-Bonne nuit les jeunes.

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Petite routine bretonne.
Juliette campe sur ses positions, notre petit papillon sortirait-il enfin de sa chrysalide ?

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