Dirty old town × RUSSELL ✓

By azra_128

3.5K 231 329

george ne comprenait pas pourquoi eireann semblait ne pas vouloir lui parler, alors que c'était tout ce dont... More

PROLOGUE - LA TRAVERSÉE
UN - LA SAUCÉE
DEUX - L'ARRIVÉE
TROIS - LA JETÉE
QUATRE - LA CONVERSATION COUPÉE
CINQ - LE SPECTACLE IMPROVISÉ
SIX - LE VENT GLACÉ
SEPT - LES COULEURS TRESSÉES
HUIT - LE MUSÉE VISITÉ
NEUF - LA TOMBE MARBRÉE
DIX - LES HYMNES ENTONNÉES
ONZE - LA STATUE ROUILLÉE
DOUZE - LES PHOTOS PUBLIÉES
TREIZE - LA COMPÉTITION ACHARNÉE
ÉPILOGUE - LA SCÈNE ILLUMINÉE & LE RESTAURANT ÉTOILÉ

QUATORZE - LE BIJOU ARGENTÉ

127 12 11
By azra_128

La pluie ralentit et les deux adultes sortent enfin de l'endroit où ils s'abritaient. La foule quitte peu à peu les lieux. Une partie des voitures manœuvrent pour quitter le petit parking alors que les spectateurs s'y retrouvent en nombre. Une fois le stade quitté, les badauds se dispersent, une partie regagnant leurs véhicules garés le long de la route de campagne quand les autres se dirigent vers le centre du village.

Lorsqu'ils atteignent le pub, celui-ci est déjà rempli de personnes de tous types s'y mélangeant. Enfants accompagnent leurs parents alors que des vieillards discutent attablés. Une bande de jeunes d'une quinzaine d'années s'y engouffre juste devant eux. Du coin de l'œil, le britannique observe deux de ses compères qui semblent déjà en train de se faire servir un verre, les vêtements et cheveux trempés. Ils paraissent congelés.

Il cherche du regard le néerlandais pour finalement le trouver semblant engagé dans une discussion animée avec la jeune femme d'environ leur âge avec qui il discutait déjà presqu'une heure plus tôt. Ses lèvres s'étirent en un sourire quand il la voit répondre avec des mouvements aussi larges que ceux que peuvent faire les bras de celui-ci. Sa tête est secouée d'un mouvement d'amusement et il hésite une seconde à les prendre en photos pour l'envoyer à Daniel et Charles et leur dire que Max semblait enfin avoir trouvée son âme-sœur en tant qu'interlocutrice expliquant tout en mouvement. Les yeux bleutés suivent d'ailleurs chaque micro-mouvement que font les doigts de celle-ci, tels que pourraient les faire ceux d'un chat attentif à un objet susceptible de se transformer en proie.

— Tu veux quoi ?

Il est tiré de ses pensées par la voix douce à l'accent irlandais marqué et il se souvient alors que la jeune femme lui a promis un verre quand la pluie aurait cessé.

— Une Guinness ?

Un sourire heureux se dessine sur les traits et le pilote mercedes a du mal à s'y habituer. Il ne s'attendait pas à ça venant de sa part encore quelques jours plus tôt.

— Ça marche, je vais chercher ça.

Il la suit du regard alors qu'elle traverse la foule. Elle se fraye un passage, n'hésitant pour cela pas à bousculer les personnes se trouvant au milieu du chemin et s'excusant à peine. Elle parait presque danser tant les pas qu'elle fait et les mouvements pour esquiver bras ou torses sont fluides et légers. La personne derrière le comptoir lui adresse un réel sourire quand elle se retrouve devant lui. Le brun se sent ensuite être observé alors que ses yeux clairs se tournent vers lui et le détaillent de la tête aux pieds. Il a envie de disparaitre, mais les prunelles sont amicales quand il finit par avoir le courage de relever les siennes plus sombres vers lui.

Bientôt, il se retrouve un verre remplie d'une boisson noire avec un nuage de mousse à la main. Il la détaille une nouvelle fois. Cette bière est unique et il ne peut s'empêcher de la trouver magnifique. Il ne la trouve pas particulièrement bonne, contrairement au plus jeune qui semble en raffoler, mais il lui trouve un côté unique de part sa couleur si sombre et sa mousse si lisse. Il l'admire pendant quelques secondes avant que son verre vienne être légèrement bousculé par celui de sa compère qui semble s'être servie une bière tout aussi sombre mais différente. Peut-être qu'elle aurait été meilleure ?

Il écrase cette idée alors que la mousse tangue légèrement et qu'un sourire lui est adressé. La Guinness est la fierté des irlandais, certainement bien plus que celle qu'elle est en train de boire. L'impact de la brasserie à l'époque et encore maintenant est particulièrement marqué, encore plus à Dublin d'où elle était le principal employeur de main d'œuvre et dont une des cathédrales a été réparée grâce à l'un des héritiers Guinness. Il se demande ce que dit de l'Irlande.

— À l'Irlande !

— À l'Irlande !

Il se surprend à répéter naïvement les mots avant d'enfin porter sa boisson à ses lèvres.

— Ah Eireann, t'es là ! On te cherchait partout. Pas mal ta mi-temps. T'as pas oublié comment jouer ! À moins que Matt t'es donné des cours express ?

Une moue s'installe sur le visage de la jeune femme mais également de l'anglais qui se demande qui est ce Matt et légèrement déçu d'être interrompu, même s'ils ne discutaient pas vraiment.

— Matt fait du football gaélique, pas du hurling.

Les mots sont marmonnés et un sourire taquin nait sur les traits de l'irlandais qui vient de les rejoindre. Il est bientôt suivi de deux autres. Une rousse aux cheveux attachés en une tresse humide, signe qu'elle a certainement joué et sort de la douche et un grand blond aux yeux verts qui la tient par la hanche.

— Bien vu ! Il était pas là d'ailleurs lui aujourd'hui ?

— Non, il pêche. Il est parti en mer à quatorze heures, il va rentrer dans la soirée peut-être.

C'est à ce moment-là que George sent les regards se tourner vers lui, pour ne plus le lâcher. Ses joues s'empourprent légèrement alors qu'il est particulièrement observé. Et puis, les lèvres du bavard se relèvent en un sourire malicieux.

— Ah, t'étais occupée. On va te laisser.

Un clin d'œil exagéré est piètrement réalisé et il a l'impression de voir le pilote monégasque tentant d'en faire un. Il retient un rire alors qu'il a tout sauf envie d'être là en ce moment précis.

— Luke, c'est pas...

— Ouais, on s'en doutait. Plutôt mourir que d'embrasser un anglais, hein ?

Les mots sont dits avec une légère moquerie dans la voix et il disparait avant même qu'elle ait eu le temps de répliquer, la laissant en plan au milieu du bar. Les deux autres le suivent alors tout en adressant un sourire tout aussi moqueur à la jeune femme.

— Je... C'est Luke... Et...

L'éclat de rire résonne en réponse.

— Je n'ai rien dit.

Le verre est porté aux lèvres alors qu'un sourire amusé nait sur les fines lèvres du britannique.

— EIREANN ! TU NOUS DANSES UN TRUC ?

Voix s'élevant au-dessus des bruits de verre claquant, des pas, des voix et de la musique déjà présente dans l'établissement. Plus loin dans le pub aux murs verts, une partie de la foule semble engagée dans des danses animées au son d'un groupe de musiciens présents sur scène qu'il n'avait même pas aperçu. Parmi eux, le thaïlandais de la troupe se mêle aux locaux et tente de suivre les pas effectués.

— Je vais y aller. Profite bien de la soirée.

Elle disparait, glissant à travers les corps et les yeux sombres ne la quittent pas du regard tout au long de son trajet. Il se rapproche des danseurs.

— Ah George, t'es là, je me sentais abandonné. Alex danse et Max discute encore – on insiste sur ce mot – avec l'irlandaise de tout à l'heure. Je sais pas ce qu'ils se racontent, mais ça a l'air intéressant. Bref, vous m'avez tous laissé tomber comme une vieille chaussette.

— Peut-être que c'est comme ça qu'on te considère ?

— Très drôle ça dis donc.

— Il danse pas mal Alex.

— Encore heureux, il va dans des espèces de fêtes de danses en France, Pierre se moquait de lui pour ça une fois.

— Il m'a bien caché ça l'artiste !

— Il peut pas tout te dire non plus.

— J'aimerais bien quand même !

Les yeux sont taquins et les sourires amusés. Pourtant, les deux amis observent avec attention le grand brun se mélangeant à la perfection avec les locaux et semblant connaître la danse sur le bout des doigts. Ses pas sont assurés et ses mouvements de bras toujours réalisés au bout moment.

— Eh beh. Quand même impressionnant. 

Bientôt, la musique change et la foule s'écarte subitement. Les deux anglais ne comprennent pas la raison jusqu'à ce qu'Eireann ne fasse irruption, tous les regards se braquant sur elle. Ses pieds ont des mouvements amples. Ses talons claquent en rythme dans la pièce. Elle se déplace avec grâce. Bientôt elle effectue un saut et les spectateurs d'un instant se mettent à applaudir.

Malgré l'apparente difficulté des pas, elle se déplace aisément en direction d'un groupe de son âge. Sa main se tend en direction d'un garçon de son âge qui s'en saisit et la rejoint sur la piste. Les sourcils se froncent à cette vue.

— Franchement, j'en ai vu des danseurs et danseuses irlandais avec Alwena. Mais qui danse comme elle, jamais.

Les mots sont à peine entendus par un des protagonistes alors que le thaïlandais a rejoint le petit groupe. Il est hypnotisé par les mouvements effectués par les pieds et les cheveux volant à chacun des pas quand il relève la tête vers celle de la danseuse. Il détaille ses positions, celles de ses doigts, de ses mains, de ses bras, le port gracieux de son visage sur lequel un immense sourire se peint alors que la musique continue. Bientôt celle-ci s'arrête et son cavalier s'éloigne. Un sourire nait sur les fines lèvres de celui l'observant alors qu'il suit du regard le blond qui se réinstalle au milieu de la foule. Au loin, un néerlandais le scanne tout en continuant de discuter d'un air intrigué.

La musique n'emplit plus l'air, pourtant les rythmes continuent. Les pas remplacent les instruments alors qu'ils claquent avec force sur le parquet de cet endroit du petit lieu. L'air est le même que précédemment, joué à l'aide des pieds battant les plaques en bois foncé abimées par les répétitions de danse jour après jour.

Un mouvement de main attire les yeux sombres sur l'éclat argenté sur un des doigts de la jeune femme. Bientôt, la danse finit par s'arrêter au plus grand regret de deux des observateurs étrangers. Une moue déforme la bouche du premier alors qu'il note qu'elle se dirige directement vers celui avec qui elle a partagé une danse et les questions naissent alors immédiatement dans son esprit. Il espérait naïvement qu'elle le retrouverait pour continuer leur conversation. 

Le pilote mercedes est devant le comptoir venant de recommander une boisson alors qu'une main se pose sur son épaule le faisant sursauter. Il se tourne pour reconnaitre les prunelles bleutées d'un de ses amis. Celles-ci sont légèrement malicieuses et il craint immédiatement la suite qui va venir. Ce n'était jamais bon signe quand le néerlandais regardait quelqu'un ainsi.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Un blackcurrant, un truc au cassis. C'est trop bon.

Une pause est marquée alors que l'ami est détaillé.

— T'es plus avec l'irlandaise ? Qu'est-ce que tu lui racontes ?

— Avec Finley ? Si. Elle m'expliquait des trucs sur le sport, elle est dans l'équipe du comté normalement mais elle est blessée. Et ensuite on a parlé de choses et d'autres.

— De choses et d'autres ?

Un rire amusé s'élève et les lèvres s'agrandissent encore un peu plus, les prunelles se mettant à flamboyer.

— C'est que tu es curieux ce soir George. Je te fais un interrogatoire sur ta discussion avec ta belle irlandaise moi ? Parce que ça avait l'air particulièrement intéressant quand vous étiez sous l'avancée de cette petite cabane.

— Tu peux parler. On a des photos de toi avec Lando.

— Mais la différence Georgie, c'est que moi, je trouve Finley très sympathique, mais elle ne me plait pas.

Les joues se mettent à rougir en réponse. Le sourire atteint à présent la base des oreilles en face.

— Je le savais ! Je t'ai cramé dès le premier jour. Elle te détestait autant qu'elle te plaisait, ça en faisait presque pitié.

L'air est victorieux, la moquerie gentiment présente dans la voix et le second reste silencieux. Il baisse les yeux vers le bout de ses pieds.

— De toute façon, elle peut toujours me plaire, elle est en couple et on part demain.

— Quoi ? Mais n'importe quoi.

— Bien sûr que si, ça se voit, c'est tellement évident.

Il tourne ses iris vers le lieu où elle se trouve, riant avec ses amis, dont le deuxième danseur.

— Je vois.

La jeune femme aux cheveux châtains tourne alors ses pupilles vers la salle. Elle semble y chercher une personne. Quand celles-ci finissent par accrocher celle du britannique, elles sont bien rapidement détournées.

— Elle est célib, ça se voit à sa bague.

— Quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes encore comme bêtises Max.

— Sa bague. Sa bague, elle est en position célibataire. Ils ont tous la même et en fonction, ils la changent de place et de sens, regarde leurs doigts. Et elle, ça indique célibataire.

— Comment tu sais ça toi ?

— Je l'ai appris au milieu de choses et d'autres.

Un clin d'œil lui est adressé alors qu'il s'éloigne juste après avoir prononcé sa phrase, deux boissons à la main, ce que le brun remarque à ce moment-là. Il se retourne malgré tout alors qu'il avance en direction de celle avec qui il semble vouloir continuer sa conversation.

— Active Russell si c'est vraiment ce que tu veux, c'est notre dernière soirée ici.

Il l'abandonne avec sa boisson seul au milieu de tous les locaux qui discutent et se mêlent, vieux discutant avec jeunes, filles jouant aux fléchettes avec et criant quand elles battent l'équipe masculine, famille s'attablant mais commençant à quitter les lieux au fur et à mesure de l'augmentation du degré d'alcoolémie.

Il porte son verre de boisson sucrée à sa bouche et en avale une gorgée. Le liquide assombrit ses lèvres instantanément. Il laisse ensuite ses pupilles trainer sur les doigts des irlandais l'entourant. À droite, à gauche, à l'endroit, à l'envers, en argent, en or, avec des pierres ou non. Partout, la même bague orne le doigt des hommes et des femmes présents dans le lieu. Il tente d'en distinguer les contours sans oser demander à l'un des présents de la voir de plus près. Un cœur semble y être gravé entouré de choses ressemblant à des mains. Il se demande ce que cela signifie, mais croit une seconde le néerlandais.

— Ah, je t'ai converti au blackcurrant ?

Il sursaute quand la petite femme aux cheveux châtains se retrouve brusquement devant lui. Ses cheveux sont légèrement détachés suite à sa danse. Elle a encore les joues un peu rougies et lui adresse un sourire.

— J'aime bien et il y en a pas ailleurs.

— Il n'y a pas non plus de Guinness bien servie.

Il prend le temps de réfléchir pour confirmer. S'il n'en a jamais bu ailleurs, il y avait peut-être une raison à cela. À moins qu'il n'aime pas suffisamment pour se laisser tenter par le goût amer de la stout.

— On doit se lever tôt demain, on a notre train pour Dublin, donc j'ai arrêté la Guinness.

— Oh. Vous partez déjà ?

— T'es déçue ? Je pensais que tu serais contente de nous voir disparaitre après qu'on ait envahi aussi longtemps ton village.

Ironie fortement marquée dans la voix. Le visage s'affaisse légèrement en réponse.

— Je...

Le rire du brun s'élève et le visage de la danseuse finit par se dérider.

— On reviendra peut-être, on a pas visité le Connemara et c'est à faire apparemment. Et puis, c'est trop trop beau l'Irlande donc...

— Le Connemara ? Galway oui, mais le reste...

— Je sais pas, on a des amis français qui disent que c'est à faire absolument.

Un rire éclate et il arque les sourcils d'incompréhension.

— Ah les français et leur chanson...

— Leur chanson ?

— Oui, ils ont une chanson connue sur le Connemara, certains nous l'avaient faite écouter une fois. Elle décrit très bien les lieux pour quelqu'un qui avait juste vu une plaquette touristique du lieu d'après eux. Des terres brûlées, des landes, des pierres, des lacs. En plus, l'auteur avait inversé avec l'Écosse et son Loch Ness. C'est pas les paysages que j'aime mais je peux malgré tout comprendre ce qu'ils y trouvent. Mais quitte à choisir une péninsule, on est bien mieux dans le Kerry ou sur Beara, ou la chaussée des géants dans le Nord.

— Ça on l'a pas fait, mais je veux trop trop y aller.

Les prunelles pétillent quand il pense aux images qu'il a vues de ce lieu longuement évoqué comme endroit qu'ils souhaitaient visiter. Mais le détour était bien trop important pour s'y rendre à ce moment-là.

— C'est à voir, surtout s'il y a un peu de brume, ça donne un côté mystérieux. Tu pourras faire des belles photos pour ton insta.

— Comment tu sais pour mon insta ? Comment t'as fait pour le trouver aussi vite ?

Un rire résonne en réponse, emplissant l'espace et quelques fêtards se retournent vers eux pour rapidement retourner à leurs discussions.

— Ta page était ouverte sur ton ordinateur tout à l'heure. Les photos sont vraiment belles, j'ai hâte de voir les suivantes, elles capturent vraiment bien les paysages et l'ambiance.

— J'en ai fait de danses. Je pourrai les mettre ?

— Si tu fais de la pub pour Riverdance au passage oui.

— C'est quoi Riverdance ?

— Tu chercheras, tu devrais facilement trouver. Tu veux que je t'apprennes quelques pas ? La musique qui passe est lente.

— Euh, je.

Il reste quelques secondes à sembler réfléchir.

— C'est pas obligé. Mais tu paraîtras moins ridicule si tu veux te mêler à la foule quand tu reviendras l'anglais.

Un sourire amusé traine sur ses lèvres alors qu'il la suit au milieu des autres. Il comprend vite qu'il ne s'agit pas de la même danse que la sienne même s'il y a des ressemblances. Il croise le regard heureux du thaïlandais qui parait être dans son élément, puis manque de prendre le bras du néerlandais qui semble avoir été emmené contre son gré à cet endroit-là. Il est vrai que les rares fois qu'ils le voient danser, c'est passablement éméché en compagnie de son petit-ami et parfois de Charles parvenant après un long moment de discussion à le trainer sur la piste.

— Je suis vraiment pas fait pour danser, j'ai des trop grandes jambes et une trop grande envergure.

— C'est ce qu'ils disent tous.

L'air est moqueur alors qu'il prend l'air, épuisé par les dizaines de minutes de danse. Son rythme cardiaque redescend alors qu'il a l'impression de sortir d'une séance d'entrainement. Il ne s'attendait pas à ça en la suivant naïvement. Il ignore comment le thaïlandais fait pour être encore au milieu des autres à danser avec le plus jeune qui rit plus à chaque mouvement raté de sa part, alors que de son côté le néerlandais à rapidement abandonné et est assis plus loin sur la place alors qu'il continue son interminable conversation.

— Je me demande ce qu'ils se racontent depuis tout à l'heure.

— Fin est une immense bavarde, elle a toujours quelque chose à raconter. Et je serais même pas étonnée qu'elle lui ait fait une remarque sur sa conduite, elle le détestait.

— Elle le déteste ? On dirait vraiment pas.

— Certains sont plus doués que d'autres pour cacher ce qu'ils ressentent.

Il plonge ses yeux sombres dans ceux plus clairs alors que le mouvement inverse est réalisé de l'autre côté avant que le regard se baisse légèrement avant qu'il lui adresse un petit sourire.

— C'est sûr. Mais peut-être aussi que tous les ressentiments non pas les mêmes causes et profondeurs.

— Je suis vraiment désolée, pour l'accueil, tout ça.

— Je peux pas comprendre et j'espère que je pourrai jamais comprendre, mais j'espère vraiment que tu arriveras à aller mieux malgré les souvenirs.

— Merci.

Les regards glissent sur le duo au loin qui éclate de rire.

— T'es vraiment sûre qu'elle le détestait ?

— À ses débuts oui. Et aussi après Baku. Maintenant ça va mieux. Elle disait que c'était à cause de lui que Ricciardo s'était retrouvé chez Renault, et c'est vraiment son pilote préféré de tous les temps.

Son rire éclate avant même que la phrase soit terminée.

— Quoi ?

— C'est donc ça le point commun. Et toi, c'est qui ton pilote préféré vu que vous semblez tous suivre ça ?

— Je suis beaucoup moins que papa et c'est certainement pas un anglais. Mais votre pote danseur va peut-être le devenir, il ferait un bel ambassadeur de la culture irlandaise.

— Je suis déçu, je fais de si belles photos.

— Faut pas non plus pousser, déjà je te parle.

Les rires s'élèvent alors que les dernières notes résonnent à l'intérieur du pub et que la foule commence à en sortir puis s'éparpiller.

— Ça vient de se terminer, on va rentrer avec Lando.

Il hoche la tête.

— Je vous suis, on doit se lever tôt. Max est juste là.

— Encore avec elle ? Il est sérieux ?

— Lando, tu vas pas recommencer ?

— Okay, je dis rien. De quoi ils parlent depuis tout à l'heure franchement ?

— MAX ! On va y aller !

— Ça marche.

Le néerlandais se retrouve quelques secondes dans les bras de l'irlandaise qui lui souhaite un bon retour sous leurs regards étonnés. Deux d'entre eux le rejoignent.

— Oublie pas de m'envoyer ton adresse quand tu auras à nouveau de la batterie, je verrai avec Danny pour qu'il t'envoie un truc. Bonne fin de soirée.

— J'y crois pas, il a réussi à parler de Daniel toute la soirée. On l'envoie bouler tellement il nous saoule avec l'australien et il se trouve une irlandaise pour parler de lui.

— Pas toute la soirée, on l'a juste évoqué, pas vrai Finley ?

— Je confirme, on l'a juste évoqué.

— Et comment t'en es arrivé là chaton ?

Un regard noir répond au ton légèrement moqueur.

— Ah, on parlait hurling et puis de fil en aiguille d'autres passions. Je lui ai dit que je faisais un peu d'équitation, il m'a parlé de son poulain et une chose menant à une autre.

— Incroyable. T'es vraiment pas croyable quand tu t'y mets Verstappen. Bon il fout quoi George ? Oh seigneur, lui aussi il discute avec une irlandaise. Bon déjà ils se crêpent pas le chignon, et il se fait pas ridiculiser devant tout le monde, y a une avancée. GEORGE, ON AVANCE !


- - - AU MÊME MOMENT DE L'AUTRE CÔTÉ DE LA RUE - - -


Le brun les observe rejoindre le blond sans les suivre. Il reporte son attention vers l'irlandaise qui lui sourit.

— Du coup quand est l'avion ?

— Après-demain, on revisite un peu Dublin demain et mardi, il est en fin de journée.

— Ça marche. Profite de Dublin alors et rentre bien, l'anglais. Et attention je suivrai avec attention les posts de tes magnifiques photos pour vérifier que tu racontes pas n'importe quoi sur notre beau pays.

— J'espère bien.

— GEORGE, ON AVANCE !

— Bon, faut que j'y aille. À bientôt peut-être. Bonne soirée.

— Bonne soirée George.

Les doigts s'effleurent une brève seconde alors qu'il la frôle pour rejoindre ses amis. Il traverse la rue, puis la petite place, rattrapant lentement ses trois compères. Il se retourne avant que la route prenne un virage. Ses yeux sombres accrochent ceux d'Eireann le regardant. Ils restent plongés plusieurs secondes dans les siens. Il lui adresse un sourire en réponse au sien. Et puis il se détourne et s'enfonce dans la nuit. 

on rigole on rigole, mais les français dans le connemara c'est qqc. (et la chanson décrit trop trop bien alors que sardou y a jamais mis les pieds - à un pays près pour "les monstres des lacs").

voilà le fameux bijou dont ils parlent : claddagh ring. en fonction du positionnement, il veut dire : célib, en couple, fiancé ou marié en fonction de la main où elle est portée et du sens, cœur vers le "corps" ou l'extérieur. et bcp d'irlandais (hommes ou femmes) le portent en alliance ou dans la vie de tous les jours.

dans la semaine, l'épilogue (déjà bien entamé) sera posté, parce que c'était censé être court, après tout, c'est une histoire de vacances & qu'une fois les infos sur eireann sorties et l'abcès crevé, je vais pas m'éterniser. 

Continue Reading

You'll Also Like

159K 14.1K 37
Moi sur wattpad je vois des mariages forcés des kidnapping des cessprin Mais avez-v ous déjà vu un prof qui épouse son élève ? #1:relation prof él...
52.6K 895 31
Bonjour, ce livre contiendra des histoires sur des pilotes et des lecteurs. En espérant que cela vous plaît.
190K 10.6K 35
Charlie Rousseau a fait une promesse. À 23 ans et des rêves plein la tête, elle est déterminée à passer la meilleure année et sa vie. À bord de son v...
21.1K 1.4K 15
Casilia Lorenz a disparu un mardi. Il y a, dans notre histoire, des dates dont chacun se souvient. Nous savons où nous étions le 11 septembre 2001, a...