SURPRISE ? Encore ?
J'espère que vous allez bien?
Je vous remercie mille fois pour vos commentaires et tout votre soutien. Ça m'encourage tellement et me rend tellement heureuse alors merci du fond du coeur pour ça.
J'espère que ce chapitre vous plaira !
...
CHAPITRE 14
☀
(Just You and I_Tom Walker)
HARRY.
« Ce pauvre chien va finir par avoir un traumatisme crânien. »
Je tente d'ignorer le commentaire de Louis près de moi, alors que la peluche retombe lourdement dans la machine pour la énième fois. Le pauvre chien avec de grosses billes en guise de yeux semble nous regarder derrière la vitre, nous suppliant d'arrêter le carnage.
« T'es pas le plus doué non plus, si je peux me permettre. » Je réponds finalement en me tournant vers Louis.
Il est si proche de moi que je retiens un mouvement de recul lorsque nos visages se retrouvent à seulement quelques centimètres l'un de l'autre. Je tente de faire comme si cette proximité ne me déstabilisait pas. En fait, le pire, c'est que je commence presque à y trouver une certaine familiarité. J'aime l'idée d'être proche de Louis et lui de moi. J'aime un peu trop, même.
« Je suis peut-être pas le plus doué mais je suis le plus blindé. » Il dit en sortant une nouvelle pièce de sa poche.
Je lève les yeux au ciel, ne pouvant retenir un sourire amusé.
« T'es pas obligé de t'endetter pour Zoé.
-Tu lui a promis de lui ramener une peluche, non?
-Oui mais...
-Alors c'est pour toi que je le fais. » Il me coupe.
Cette douce chaleur reprend place dans ma poitrine et mon sourire se fait plus doux, plus touché. Louis louche sur mes lèvres un instant avant de sourire à son tour et, lorsqu'il se penche soudainement, je crois que je perds quelques neurones. Mon souffle se coupe jusqu'à ce que Louis tourne la tête pour insérer une pièce dans la machine. Oh, ok. Est-ce que je m'attendais vraiment à ce que je suis en train de penser? Putain.
Je balaye cette idée pour me tourner complètement vers la machine, mes pensées un peu trop embrouillées. Louis reste à mes côtés et je tente de me concentrer lorsque je me mets à positionner la pince juste au dessus de la peluche que je vise depuis le début.
« Tu devrais peut-être en viser une autre?
-Non, je préfère garder la même cible jusqu'à l'avoir.
-C'est bon à savoir. » Je l'entends dire par dessus mon épaule.
Je secoue légèrement la tête, cachant un sourire aux coins de mes lèvres pincées. C'est pas possible, il en rate vraiment pas une. Durant un instant, je me demande si c'est ce qu'il a l'habitude de faire avec toutes les personnes qui l'intéressent mais j'arrête rapidement d'y penser lorsque la jalousie vient de nouveau retourner mon estomac.
Je sors rapidement de mes pensées lorsque la pince agrippe la peluche. Elle se met à la soulever et Louis et moi retenons notre souffle, suivant le mouvement de la peluche jusqu'au plafond de la machine. C'est toujours là que ça merde d'habitude mais, pour le moment, la peluche reste parfaitement accrochée. La pince l'emmène jusqu'à la sortie et la lâche enfin, la faisant tomber dans le trou où nous pouvons la récupérer.
Mon premier réflexe est de me tourner vers Louis qui ouvre grand les yeux en même temps que moi. On se met à crier de joie en choeur, attirant l'attention des gens autour de nous. J'imagine que c'est plutôt cocasse de voir deux jeunes hommes sauter presque de joie à l'idée d'avoir attrapé un petit chien en peluche. Mais, à cet instant, je n'en ai pas honte. Je récupère même la peluche pour la lever fièrement au dessus de ma tête en signe de victoire. Louis rit en me voyant faire et se met à m'applaudir.
« Merci pour tes pièces. » Je ris en retour.
« Avec plaisir. Tu veux qu'on essaie de retrouver tes parents et ta soeur pour lui donner?
-Je veux bien. Sauf si tu veux rejoindre les autres?
-Ils peuvent nous attendre encore un peu. »
Je souris légèrement et Louis me sourit en retour avant de me faire signe de le suivre. On se met alors à traverser les allées de la fête foraine à la recherche de ma famille. Si je tiens la peluche d'une main, l'autre se balance entre Louis et moi. Nos mains se frôlent accidentellement parfois et, si on fait comme si de rien était, je ne peux m'empêcher de sentir un doux frisson me traverser à chaque fois.
Nous finissons par retrouver mes parents et Zoé devant un manège. Ils ne font pas la queue et je comprends rapidement que Zoé est juste en train d'examiner le manège afin de savoir si elle a le courage de le faire ou pas. Il s'agit d'un sorte de grand huit mais sans loopings, seulement avec deux grosses descentes. Et ça a l'air d'aller très vite.
Je cache ma main avec la peluche derrière mon dos et Louis sourit à ce geste. Zoé nous remarque rapidement et se met à sourire grandement en nous voyant approcher d'elle. Mes parents sourient aussi et je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche que Zoé me demande directement:
« Qu'est-ce que tu caches derrière ton dos? »
Je ris en réalisant qu'elle n'est plus le petit bébé naïf à qui je pouvais cacher n'importe quoi. Je ne cherche donc pas à me battre et lui tend la peluche. Ses yeux s'agrandissent et elle lâche un petit cri de joie avant de l'attraper en s'exclamant:
« Merci Harry!
-C'est aussi grâce à Louis.
-Merci! » Répète alors ma soeur en fonçant sur nous.
Elle passe un bras autour de ma taille avant de passer l'autre autour de celle de Louis. Ce dernier semble surpris, obligé de se rapprocher pour que Zoé puisse nous étreindre tous les deux. Louis rit doucement en venant lui ébouriffer les cheveux, ce qui fait rire et râler ma soeur. Mon coeur se réchauffe à cette vue et, lorsque je lance un regard en direction de mes parents, je les surprends en train de sourire tout en partageant une messe basse.
« Je vais l'appeler Falcon! » Dit ma soeur en nous lâchant.
« C'est du plagiat. » Répond Louis. Mais son sourire touché le trahit complètement.
Zoé sourit malicieusement à sa remarque, hochant simplement les épaules pour montrer qu'elle s'en fiche. Mes parents finissent par se rapprocher un peu plus de nous et ma mère demande à Louis:
« Au fait Louis, on voulait te demander, c'est bien vendredi prochain le spectacle Mama Mia au camping? Ton père nous a dit que tu avais le rôle principal. »
Je fronce légèrement les sourcils, absolument pas au courant. Et, en même temps, on peut pas dire que je m'intéresse beaucoup au programme que propose le camping. Mais, cette fois, je m'y intéresse un peu plus particulièrement en regardant Louis qui répond à ma mère:
« Effectivement, c'est vendredi prochain. Et c'est Cléo qui a l'autre rôle principal. C'est elle qui m'apprend à mieux danser.
-Tu sais danser? » Je m'étonne.
Louis tourne la tête vers moi avant de me répondre avec un sourire en coin:
« Je pensais que tu l'avais remarqué avec la super danse du camping. »
Je lève les yeux au ciel et reprend:
« Je ne pensais pas que tu savais vraiment danser.
-Et chanter. » Il rajoute. « Ce qui est pratique pour participer à une comédie musicale.
-Effectivement. » Intervient mon père en riant.
Ils se mettent alors à parler du spectacle dans une semaine et, pendant que mes parents demandent à Louis si c'est possible de réserver des places devant la scène extérieure, je ne peux m'empêcher de fixer le profil de Louis. Je réalise qu'il y a pas mal de choses que je ne sais pas sur lui, sur ses hobbies, ses passions. Et je me surprends à vouloir tout savoir. Savoir ce qu'il aime faire, ce qu'il aime manger, comment il occupe ses journées au camping mais également le reste de l'année. Est-ce qu'il sait chanter et danser depuis toujours ou est-ce que c'est venu après?
« Bien-sûr, je peux vous réserver des places devant la scène. Vous viendrez tous les quatre? » Demande Louis, m'arrachant de mes pensées.
« Nous trois c'est sûr après il faut voir avec Harry s'il veut venir? » Répond mon père.
Tous les regards se posent alors sur moi mais mes yeux cherchent surtout ceux de Louis. L'idée de le voir chanter et danser me traverse et je ne réfléchis pas longtemps avant de répondre:
« Oui, je viendrais.
-Ok, quatre places alors. » Sourit Louis en me regardant.
« T'aimes même pas les comédies musicales. » Me chuchote Zoé lorsque mes parents remercient Louis pour les réservations.
« Chut. » Je réponds en plaquant ma main sur son visage.
Elle rit contre ma main avant de râler pour que je la lâche. Ça attire l'attention de Louis qui sourit face à notre chamaillerie. Lorsque Zoé finit par se libérer, elle demande en nous regardant:
« Vous voulez bien faire le manège avec moi? Papa et maman aiment pas trop.
-Papa a surtout mangé son meilleur beignet. » Reprend ma mère en tapotant le ventre de mon père.
« Et je veux qu'il reste là où il est. » Rit mon père.
« Beurk. » On grimace en même temps avec Zoé.
« Moi je veux bien, en tout cas. J'adore ce manège. » Répond Louis.
« Ouais! » S'exclame joyeusement Zoé. « Tu viens aussi Harry?
-Oui. » Je réponds en pouffant face à son excitation.
Ma mère insiste alors pour nous payer nos tickets à tous les trois et, malgré ses protestations, Louis finit par accepter en remerciant plusieurs fois ma mère. Avant qu'on ne s'avance pour faire la queue tous les trois, Zoé s'approche de mes parents pour leur tendre la peluche en demandant:
« Vous pouvez me garder Falcon? »
Dans le manège, on se retrouve dans une sorte de bûche à trois places. Zoé est tout devant, moi derrière elle et Louis derrière moi. J'essaie de faire comme si je ne ressentais pas la façon dont son torse est si proche de mon dos et ses jambes collées aux miennes sur le côté. Heureusement, le manège est si rapide que j'oublie rapidement notre proximité. Zoé hurle devant moi et je remercie Louis de faire attention à ne pas hurler de la même façon dans mes oreilles. Je l'entends surtout rire et je me mets à rire avec lui, m'assurant tout de même que Zoé ne soit pas en train de pleurer de peur. Mais non, elle hurle avec un grand sourire sur les lèvres.
Lorsque le manège s'arrête, mon coeur bat à dix mille. On continue de rire tous les trois en nous approchant de la cabine où des photos de notre passage sont affichées.
« On est là! » Lance Zoé en pointant une photo du doigt.
Sur la photo, Zoé a la bouche grande ouverte et les yeux écarquillés. Derrière elle, Louis et moi sommes morts de rire. Mes boucles partent dans tous les sens et les bras de Louis se tiennent aux barres de chaque côtés de nos corps. Il est légèrement penché vers moi et nos sourires sur le cliché font renaître les nôtres dans la réalité.
Soudain, Louis s'approche de la femme qui tient la cabine. Je le suis du regard alors qu'il sort son porte monnaie de la poche pour en sortir un billet. Il nous regarde Zoé et moi par dessus son épaule avant de sourire doucement en demandant à la femme:
« Je vais vous prendre cette photo en trois fois, s'il vous plaît. »
☀
LOUIS.
Lorsque les parents d'Harry décident de faire un dernier tour de la fête foraine avec Zoé, nous partons de notre côté retrouver les autres. Et je me surprend à en être presque déçu. Parce qu'Harry et moi sommes maintenant seuls, à marcher l'un à côté de l'autre, commentant certaines attractions et nous moquant gentiment du visage de certaines personnes lorsqu'ils en sortent. Bien sûr, on se dédouane en répétant « c'est pas bien de se moquer » histoire de se rassurer.
Je réalise en regardant Harry que, ouais, j'aime passer du temps avec lui. Et pas seulement lorsqu'on est avec tout le groupe. Non, j'aime aussi lorsqu'il n'y a que lui et moi. Lorsque je peux flirter et lorsque lui peut me répondre sans se demander si on est en train de nous écouter. Je crois que je m'en ficherais, personnellement, mais Harry semble avoir plus de mal avec ça. Et depuis qu'il m'a raconté l'histoire avec sa famille homophobe, je comprends pourquoi. Harry préfère les moments d'intimité et moi j'adore lorsqu'il me répond et me donne l'impression de flirter également. Du moins c'est ce que j'interprète et, au fond de moi, j'espère ne pas me tromper.
J'ai toujours été comme ça. J'ai toujours eu une certaine facilité à flirter, à draguer. Mais c'est la première fois que j'y donne autant d'importance. Harry est là depuis le début du mois de juillet et, même s'il ne s'est rien passé officiellement, c'est toujours avec lui que je veux passer du temps. Ce qui n'est pas dans mes habitudes. Généralement, si la personne en face de moi est intéressée également, on passe un bon moment ensemble, une ou deux nuits, puis c'est fini. Et lorsque la personne n'est pas intéressée, je n'essaie pas de lui prouver qu'elle a tort. Je lâche directement l'affaire.
Avec Harry c'est plus...compliqué. Du moins, c'est différent. Il m'attire. Il me plaît. Et pas seulement physiquement. Et c'est sûr qu'il le sait vu que je ne fais rien pour le cacher. Mais de son côté? J'ai déjà surpris ses regards posés sur moi, je ne pense pas le laisser indifférent. Puis, même si je sais que je peux également l'agacer, c'est bien lui qui a avoué qu'il m'attendait après une semaine sans se parler. Je sens cette tension entre nous et je suis sûr qu'il la sent aussi. Mais je ne suis personne pour parler à sa place. Je ne sais pas ce qu'il veut. Et est-ce que je sais vraiment ce que, moi, je veux?
Peut-être qu'une part de moi le sait et, ce qui est effrayant, c'est que c'est différent de tout ce que j'ai toujours voulu...
« Ils sont là. »
La voix d'Harry me sort de mes pensées et, lorsqu'il me lance un regard, j'affiche un sourire imperturbable sur mon visage. Mais je remarque que le sourire d'Harry, lui, s'efface un peu. Et je comprends pourquoi lorsque son visage se pose sur Esteban un peu plus loin, souriant en nous voyant arriver. Je me pince les lèvres, gêné, et avance auprès d'Harry pour retrouver le groupe.
« Vous vous étiez perdus? » Nous lance Rafael avec un sourire en coin.
« Et malheureusement on vous a retrouvé. » Je réponds.
Loin d'être vexés, mes amis pouffent alors que Harry, lui, sourit légèrement à l'entente de ma phrase.
« On voulait aller faire un tour sur la plage avant de rentrer, ça vous va? » Demande Cléo.
« Un bain de minuit? » Je comprends en souriant.
Cléo hoche la tête et je souris un peu plus. J'adore ça. La plage en pleine nuit lorsqu'il n'y a personne, surtout à l'endroit où on a l'habitude de se rendre avec Cléo et Rafael.
« On a pas de maillots de bain. » Lâche Harry.
« On se baigne en sous vêtements ou habillés. » Répond Rafael en haussant les épaules.
« Il n'y a personne pour nous voir, là où on va. » Le rassure Cléo. « Mais si tu voulais vraiment rentrer on te dépose au camping avant d'y aller.
« Moi ça me dit bien. » Dit Esteban en même temps.
« Moi aussi. » Répond alors rapidement Harry.
Je me pince les lèvres pour retenir un sourire. Encore plus lorsque Harry fusille Esteban du regard, ce dernier regardant dans une autre direction. Mon ventre se retourne agréablement et je décide de lancer en m'approchant un peu plus d'Harry:
« Harry monte avec moi, vous nous suivez?
-Oui, parfait! » Enchaîne Cléo qui a compris mon petit manège.
Harry semble l'avoir compris aussi parce que, lorsque nos regards se croisent, les traits de son visage se détendent et il sourit légèrement avant de secouer la tête et de se mettre à avancer en direction du parking de la fête foraine. Je le suis rapidement, lançant un regard à Cléo par dessus mon épaule. Mon amie sourit, levant discrètement un pouce en l'air avant de le cacher derrière son dos lorsque Esteban se met à lui parler. Je ne peux m'empêcher de rire doucement, sentant le regard d'Harry se poser sur moi au même moment. Mais il ne dit rien. Il se contente de se diriger vers ma voiture et j'aime l'idée qu'il le fasse avec une certaine familiarité. Un peu comme s'il retrouvait sa place.
Et je dois avouer que j'aime le fait que ça soit la sienne.
Je déverrouille ma voiture et m'installe derrière le volant pendant qu'Harry prend place à mes côtés. Il ouvre la boîte à gant pour en sortir mon enceinte et je souris doucement en le regardant faire. Il commence à la connecter à son téléphone avant de réaliser que je ne bouge plus, le regardant simplement faire.
« Quoi? » Il demande en fronçant légèrement les sourcils.
« Non, rien.
-Je veux juste te faire écouter de la bonne musique.
-Au cas où Esteban m'ai fait écouter de la merde à l'aller?
-Tu lui as fait écouter ta playlist, à lui aussi? » Il demande en ignorant ma question.
Je souris doucement avant de secouer négativement la tête.
« Non, Harry.
-Ok.
-Il ne sait même pas que coin-coin s'appelle coin-coin. » Je dis en montrant le canard accroché à mon rétroviseur.
Harry sourit doucement avant de répondre à nouveau:
« Ok.
-T'es rassuré?
-Tu comptes un jour te mettre à rouler? »
Je ris en secouant la tête et démarre le moteur avant de mettre ma ceinture de sécurité. Harry en profite alors pour lancer sa propre playlist et je ne peux m'empêcher de sourire en entendant un son de bigflo et oli. Je ne sais pas pourquoi, mais ça ne m'étonne pas. Ça colle bien à Harry. Et, au moins, celle qu'il a lancé n'est pas déprimante. Je bouge la tête sur le rythme de la musique et pendant que je sors de parking de la fête foraine, m'élançant sur la route menant à la plage, j'entends Harry murmurer soudainement:
« Ouais. »
Je fronce légèrement les sourcils et il ose croiser mon regard avant de terminer:
« Ouais, je suis rassuré. »
Une boule de chaleur explose dans ma poitrine alors que Harry tourne aussitôt la tête pour regarder le paysage défiler derrière la fenêtre.
Et, ouais, moi je suis dans la merde.
☀
(Part Of Me_Noah Kahan)
« Vous ne rigoliez pas lorsque vous disiez qu'on serait tranquilles. » Lâche Léo lorsqu'on arrive à en bord de mer.
Rafael, Cléo et moi sourions, fiers de notre découverte. En soit, ce n'est pas une très grande découverte. En fait, c'est surtout que c'est un coin de plage assez éloigné de la ville. Pour y accéder, on a dû se garer plus loin et marcher au milieu des dunes de sable pendant une bonne quinzaine de minutes. J'ai découvert cet endroit en promenant Falcon avec mon père. On a profité que ça soit autorisé aux chiens pour pouvoir l'emmener se baigner. Trouvant l'endroit sympa et reculé j'ai rapidement décidé de le partager avec Cléo et Rafael. Et c'est un peu devenu notre endroit lorsqu'on veut être tranquilles, surtout le soir.
« Il n'y a vraiment personne. » Relève Esteban.
« C'est pour ça qu'on peut faire ce qu'on veut! » S'exclame Cléo en retirant soudainement sa robe.
Léo, Esteban et Harry tournent instinctivement la tête, par respect. Quant à Rafael et moi, on va dire qu'on a l'habitude de voir Cléo en maillot de bain ou en sous-vêtements. Ça ne sera pas la première fois. Les sous-vêtements de Cléo sont noirs et on pourrait croire qu'il s'agit d'un maillot de bain.
Sans réfléchir, elle se met à courir en direction de la mer, y plongeant sans hésiter.
« Elle est folle. » Souligne Rafael.
« L'eau ne doit pas être si froide vu les chaleurs qu'on se tape. » Répond Léo.
« On va voir ça! » S'exclame Rafael.
Il retire rapidement son haut et son short pour se retrouver en boxer. La seconde d'après, il s'approche de la mer et se met à râler lorsque Cléo l'éclabousse. En même temps, on sait qu'il met quatre heures à entrer dans l'eau si on le pousse pas un peu. Cette fois n'est pas coutume, déjà trempé par l'eau que Cléo lui envoie, Rafael finit par mettre tout son corps sous l'eau, attirant Cléo vers lui pour la soulever et l'envoyer dans la vague qui arrive.
« On y va? » Propose Léo en regardant Harry.
Ce dernier hoche la tête et Léo retire son t-shirt ample pour rester en brassière avec le short de bain qu'il portait déjà. De son côté, Harry retire tous ses vêtements pour rester en boxer noir. Mon regard glisse de son torse à son bas ventre et la chaleur qui apparaît au creux du mien me force à détourner le regard. Pas assez rapidement, apparement, puisque Harry passe devant moi avec un léger sourire en coin. Il suit Léo jusqu'au bord de mer et je m'apprête à retirer mes vêtements pour les suivre lorsque Esteban dit derrière moi:
« Louis? Je peux te parler? »
Je retiens un soupire et me tourne vers Esteban en tentant de garder un sourire poli. Ce qui est compliqué lorsque, après un coup d'oeil, je remarque qu'Harry nous regarde depuis le bord de mer. Son sourire en coin a disparu mais il tente de rien laisser paraître lorsque Léo l'invite à le suivre dans l'eau.
« Je savais pas pour Harry et toi. » Lâche soudainement Esteban.
Je tourne alors la tête vers lui, surpris, et il sourit légèrement en continuant:
« J'ai un peu forcé auprès de Rafael pour tenter ma chance avec toi. Je voulais juste passer du bon temps sans prise de tête et Rafael m'avait dit que c'était ce que tu recherchais aussi alors... j'ai tenté. Il ne m'avait pas informé que t'étais déjà sur quelqu'un et en plus ça a l'air... sérieux. »
Lorsque Esteban s'arrête de parler pour me regarder, je ne sais pas quoi répondre. Le sourire que je gardais par automatisme s'est fané. Parce que, à la base, il a raison. Passer du bon temps sans prise de tête, c'est ce que j'ai toujours recherché. Et Esteban est un garçon sympa qui ne me fait pas remettre tout ça en question. Mais comme il l'a dit lui-même, il y a Harry. Et ça, même si je ne peux pas l'expliquer, ça remet tout en question. Je pourrais lui répondre qu'il n'y a rien entre Harry et moi et que, non, ce n'est pas sérieux. Que je ne cherche jamais rien de sérieux. Mais j'aurais l'impression de mentir. Je crois même que je culpabiliserais. Et, surtout, ce n'est pas du tout ce que j'ai envie de lui répondre. Alors, complètement paumé, j'évite toutes ces questions pour lui répondre:
« Rafael ne savait pas non plus avant ce soir.
-Oh, ok. Attends, oh merde, je suis carrément venu foutre la merde entre Harry et toi! »
La façon dont il le réalise et ses yeux écarquillés me font rire sans que je ne puisse le contrôler. Un rire qui résonne autour de nous. Par reflex, je lance un regard dans la direction d'Harry et le surprend en train de nous regarder, l'eau lui arrivant maintenant jusqu'à la taille.
« Si un regard pouvait tuer, je serais déjà mort dix fois ce soir. » Dit Esteban en regardant également Harry.
Je souris doucement et regarde de nouveau Esteban pour lui dire:
« Je suis désolé pour le quiproquo, t'es vraiment un gars sympa.
-C'est pas bien grave. Et moi je suis désolé d'avoir autant forcé en début de soirée.
-Tu ne pouvais pas le savoir. J'aurais dû t'en parler dès le début. J'espère que t'as passé une bonne soirée quand même.
-Oui, tout le monde est super sympa. Et je suis sûr que Harry l'est aussi quand on te drague pas. »
Je ris à cette dernière phrase et finit par lui proposer:
« Puis la soirée n'est pas terminée. On va se baigner?
-Je te suis! Enfin, pas de trop près du coup. Même de très loin. »
Je lève les yeux au ciel, amusé, et Esteban et moi retirons nos vêtements pour nous retrouver en boxers également. On se dirige rapidement vers la mer et, alors que Esteban met plus de temps à entrer dans l'eau, moi je n'hésite pas. Je plonge en direction de Harry et Léo, les éclaboussant au passage. Harry râle et Léo rit avant de s'éloigner pour rejoindre Esteban dont l'eau arrive à peine aux cuisses.
Je vois dans le regard d'Harry toutes les questions qu'il n'ose pas me poser. Il fait des petits cercles dans l'eau avec ses bras et regarde rapidement Esteban passer à côté de nous avec Léo pour rejoindre Cléo et Rafael plus loin. Harry et moi sommes un peu à l'écart du reste du groupe et, lorsque son regard s'accroche au mien, je lui dis directement:
« Esteban a compris qu'il ne se passerait rien entre lui et moi. »
Surpris, Harry hausse légèrement les sourcils avant de répondre:
« Ah, euh... ok. T'étais pas obligé de me le dire, enfin...
-Je sais. Je voulais juste que tu le saches. »
Harry se pince les lèvres et je ne comprends pas tout de suite pourquoi il ne sourit pas. Pourquoi il ne répond rien. Son regard me fuit et il semble hésiter longuement avant de me demander:
« Et pourquoi il a compris ça? »
Mon estomac se retourne et je comprends mieux son hésitation. Son regard ose à peine retrouver le mien et je souris légèrement avant de trouver le courage de lui répondre, ne pouvant pas faire plus direct:
« Parce que tu ne sais pas cacher ta jalousie, Harry. »
Ses yeux s'ouvrent un peu plus et, lorsqu'il ouvre rapidement la bouche, je m'attends à ce qu'il me contredise. A ce qu'il n'assume pas. Peut-être même que c'est moi qui me fait des films depuis le début. Mais Harry referme rapidement la bouche pour se pincer les lèvres à la place, ne disant rien. Je souris doucement en le regardant, ne voulant pas que ce moment soit gênant. Je veux juste qu'il soit apaisant. Quelques mots avoués et lâchés à la mer. Les vagues en feront ce qu'elles veulent tant qu'ils reviennent s'échouer à nos pieds.
Harry sourit légèrement en voyant mon expression et finit par m'éclabousser le visage. L'eau salée vient piquer mes yeux et le rire d'Harry retenti autour de moi, me faisant râler et rire en même temps. Je me frotte les yeux avant de contre attaquer. Harry tente de protéger son visage mais je continue de l'éclabousser jusqu'à ce qu'il tente de fuir à la nage.
Nageant beaucoup plus rapidement que lui, je finis par le rattraper. Je passe alors un bras autour de sa taille pour le retenir et je réalise mon geste seulement lorsqu'il se retourne pour me faire face. Mon bras toujours entouré autour de lui et nos visages maintenant proches l'un de l'autre. A ce moment là, je remarque la façon dont ses yeux semblent beaucoup plus sombres sous le clair de lune. Je pourrais presque imaginer les vagues danser dans ses yeux. Et je réalise à cet instant à quel point j'aime l'idée qu'il soit là. Dans mon groupe d'amis, dans un des mes endroits favoris, dans la mer, dans mes bras, avec moi.
Nos respirations se font un peu plus lourdes, tout comme cette tension qui reprend place entre nos deux corps. Le regard d'Harry glisse parfois un peu plus bas sur mon visage et, s'il continue comme ça, je risque de craquer. J'ai rarement eu autant envie de craquer. J'ai rarement ressenti une attraction aussi forte. Mais il y a toujours ces questions sans réponses qui me forcent à ne pas craquer sans réfléchir.
Un éclat de rire de Cléo nous rappelle soudainement que nous ne sommes pas seuls et, à cette information, Harry lâche mon regard pour regarder le reste du groupe autour de nous. Je me retourne pour regarder ce que font les autres, lâchant doucement la taille d'Harry malgré le fait que je sente son regard sur moi durant ce geste.
Si Cléo rit, c'est parce qu'elle a attrapée des algues qu'elle approche de Rafael qui se met à crier comme s'il se retrouvait soudainement face à un requin. Léo et Esteban les regardent faire, riant eux aussi.
« Tu veux les rejoindre? » Je propose à Harry.
Même s'il semble perdu dans ses pensées, il hoche tout de même la tête en souriant légèrement. Et je n'ose pas lui demander ce à quoi il pense parce que je sais qu'on a tous les deux les mêmes pensées et qu'on est peut-être pas forcément prêts à en parler.
Peut-être que ça me perturbe plus que je ne l'aurais imaginé, moi aussi.
☀
(This Town_Niall Horan)
HARRY.
Lorsqu'on est de retour au camping, on est tous d'accord pour dire qu'on a passé une très bonne soirée. On se met à avancer ensemble pour rejoindre les allées qui mènent aux mobil home. Esteban est le premier à trouver le sien, nous disant une dernière fois au revoir avec un signe de la main. Et, lorsqu'il me sourit simplement, je décide de lui sourire en retour. Ce qui semble le rassurer. On continue ensuite notre route et Rafael est le prochain à rejoindre son allée, rapidement suivi par Léo et Cléo.
Il ne reste alors plus que Louis et moi et je souris discrètement en voyant qu'il ne s'arrête pas lorsqu'on passe devant son allée. Non, à la place, il continue de marcher et je comprends qu'il compte me ramener jusqu'à chez moi. On ne parle pas vraiment mais le silence est plutôt apaisant. Et je crois que j'en ai besoin de ce silence. Parce qu'il y a beaucoup trop de questions qui tournent en boucle dans ma tête. Des peurs qui se percutent à des désirs. Des souvenirs qui tentent d'effacer certaines idées.
Je suis tellement dans mes pensées que je comprends qu'on est arrivé devant mon mobil home seulement lorsque Louis s'arrête d'avancer. Les volets ont été fermés et je comprends que tout le monde doit dormir à l'intérieur. Eux aussi ont passé une bonne soirée. Et j'ai pu la partager avec eux également ce qui, je le sais, a dû faire vraiment plaisir à mes parents. Mais aussi à Zoé.
« Tu me diras si Falcon la peluche est aussi bien chouchouté que le vrai. » Lâche Louis en suivant mon regard.
Je ris doucement avant de le regarder pour lui répondre:
« Falcon la peluche va me fixer toute la nuit avec ses gros yeux.
-Le vrai Falcon ronfle, si ça peut te réconforter. »
On rit tous les deux et je comprends qu'on essaie tous les deux de faire durer le moment. Le comprendre réchauffe mon estomac et je réalise que, en fait, j'attends de Louis qu'il réussisse à le faire. Qu'il trouve une phrase ou une question qui nous permette de parler encore un peu, malgré la fatigue qui me donne envie de fermer les yeux.
Puis je me dis que, c'est ce qu'il a fait toute la soirée. C'est lui qui a flirté en premier. C'est lui qui lâche toujours ces phrases directes mais que, moi, je n'aurais jamais prononcé. C'est toujours lui qui continue de nous faire avancer... même si je ne sais pas où je vais. Je ne sais pas où on va.
Je sais que, oui, il me plaît. Je sais que je le trouve beau, vraiment beau. Je sais qu'il m'agace et que, en même temps, ça aussi ça me plait. Je sais que j'aime parler avec lui, j'aime nos sortes de chamailleries, j'aime sa répartie, j'aime en apprendre un peu plus sur lui, j'aime découvrir les endroits qu'il aime. Découvrir la vie qu'il a toujours connu ici alors que, moi, j'ai tout à écrire dans le sable.
Et je sais aussi que j'ai envie de l'embrasser mais que je suis terrorisé par ce qu'il se passera après. J'ai peur de la façon dont mon estomac se retourne et de mon coeur qui bat plus vite qu'il ne le faut lorsque je suis auprès de lui. J'ai peur de ces sensations que je connaissais déjà mais qui paraissent pourtant plus fortes, plus différentes que tout ce que je pensais déjà connaitre par coeur. J'ai peur d'accepter de ressentir tout ça et de me retrouver à le regretter. J'ai peur de le voir se lasser.
« Je vais te laisser aller te coucher. » Je l'entends me dire.
Oui, j'ai peur. Et, pourtant, lorsque je sors de mes pensées pour le regarder, tout semble beaucoup plus doux. Comme si ça suffisait à me rassurer, au moins le temps d'un regard. Et j'ai envie de profiter de cet instant, de son regard, de cette vague de réconfort. J'ai envie de lui montrer que, moi aussi, je peux essayer d'avancer. Même si mes jambes doivent se mettre à trembler.
« Attends. » Je lâche.
Louis continue de me regarder et je prends une légère inspiration avant de lui dire:
« Cléo avait raison, tout à l'heure. Je n'ai aucun de vos numéros. Alors, t'es pas obligé d'accepter, mais c'est vrai qu'avoir ton numéro serait pratique. C'est parfois difficile de te trouver quand tu es un peu partout dans le camping. »
Louis semble surpris mais il suffit d'une seule seconde pour qu'il se mette à sourire avant de me répondre:
« Parce que tu comptes me chercher? »
Je lève les yeux au ciel, un sourire plus timide aux coins des lèvres. Je décide tout de même de prendre sur moi et de lui prouver que je peux également faire savoir ce que je veux, moi aussi. Alors je maintiens son regard et hausse innocemment les épaules en lui répondant:
« Peut-être que si tu me donnes ton numéro tu le sauras? »
Louis hausse les sourcils avant de rire légèrement et de tendre sa main vers moi en guise de réponse. Je comprends alors son intention et je lui souris en retour en sortant mon téléphone de ma poche pour le lui donner. Louis frôle mes doigts en le récupérant et je le déteste parce que je sais qu'il l'a fait exprès. Mais est-ce qu'il sait aussi à quel point ça n'arrange rien à tout ce que j'ai l'impression de ressentir en même temps?
Louis entre son numéro dans mon téléphone et, lorsqu'il me le tend, je ne peux m'empêcher de sourire à l'émoji qu'il a rajouté à côté de son prénom. Un emoji qui lui va très bien.
Louis☀
J'envoie directement un rapide « C'est Harry » pour qu'il ait le mien en retour et Louis sourit en sentant son téléphone vibrer dans sa poche.
« Maintenant, je peux aller me coucher. » Je lui dis, le souhaitant qu'à moitié.
« Bonne nuit alors, Harry.
-Bonne nuit, Louis. »
On se sourit une dernière fois, la tension ne s'envolant pas pour autant. Je me retiens tout de même de craquer et regarde Louis s'éloigner en même temps que je monte les marches du perron. Et, alors que je m'apprêtais à insérer la clé dans la serrure de la porte d'entrée, j'entends Louis m'appeler:
« Harry? »
Je me retourne et le voit à plusieurs mètres du mobil home. Je le questionne du regard, me demandant s'il a oublié quelque chose. Et je n'ai pas le temps d'y réfléchir plus longtemps que je le vois sourire avant de me lancer:
« Saches que je veux bien que tu me trouves, en tout cas. »
...
J'espère que ce chapitre vous aura plu...?
Je sais que je peux être frustrante mais sachez que si je décide de publier 3 chapitres cette semaine ce n'est pas pour rien...😋 J'espère vous faire plaisir!
Je vous dis à mercredi pour le prochain chapitre !
Encore merci infiniment d'être là.❤️