Monsieur D

By marielea1245

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{Prof/élève} Elle est étudiante en psychologie. C'est sa dernière année mais elle doit faire face au décès de... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8 :
Chapitre 9

Chapitre 4

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By marielea1245

   Je range mon téléphone dans mon sac et file déposer un devoir à la bibliothèque.   Une fois cela fait, j'enchaine mes autres cours avant de rentrer chez moi me changer pour mon premier jour en tant que serveuse dans le bar La Bella donna.
  J'ai mis un simple t-shirt noir avec la veste du bar et un short en jean. Quand j'arrive à mon lieu de travail, Julie m'accueille à bras ouverts.

- Bon, ce soir, y'a pas beaucoup de monde pour ton premier jour. Occupe toi de la table douze s'il te plaît.
 
Je m'avance donc vers un jeune couple installé qui prend une commande.

- Je vais prendre une pina colada et un mojito.

- Bien. Il vous faudra autre chose ?

- Non ça sera tout, répond la jeune femme. Merci.
  
Je retourne derrière le bar et passe la commande au barman.
- Eh toi.
 
Je me retourne et fais face à un homme imposant qui me toise du haut de ses un mètre quatre-vingt.

- Oui ? je demande poliment.

- A boire, me répond-il en me tendant son verre vide.
 
Je me retiens de lui jeter un tabouret à la figure mais je prends tant bien que mal sa commande.

- Et remue toi les miches poupée, dit-il en me claquant les fesses.
 
Je reste sans voix face à son geste mais avant que je ne puisse dire quoique se soit, un poing brutal s'abat sur sa joue.

- Retouche la encore une fois et je te jure que ta tête finit au bout d'un pic, c'est clair ?

  L'homme se redresse avec quelques difficultés mais finit par s'en aller en boitant.
  Quand je me retourne pour adresser des remerciements à mon sauveur, je m'étouffe en voyant de qui il s'agit.

- Vous ?

- Un merci me suffirait angelo mio, dit-il avec un clin d'œil.

- Monsieur Leroy, s'étouffe Julie qui nous rejoint. Nous sommes vraiment navrés pour cet incident. Tout va bien ma belle ?

- Oui oui, je réponds. C'est juste un gros con mais tout va bien, grâce à Monsieur Leroy.

- S'il te retouche, ou si un autre homme te fait du mal, fais-le moi savoir.
 
Il me jette un regard inquiet et j'essaie de le rassurer comme je peux.
- Oui, ne vous en faites pas. Et merci pour le coup de main.

- Il n'y a pas de quoi.

Il prend ma main et y dépose un léger baiser. Ce simple geste me donne des frissons et me tord l'estomac. J'ai du mal à déglutir, surtout quand il me regarde avec ces yeux-là. Mais qu'est-ce qu'il me prend ?

- Bon service et bonne soirée mesdames.
 
Et il s'en va, aussi vite qu'il est venu.

- T'es sur que tu veux continuer le service ce soir ? me demande Julie.

- Oui, bien sûr. Ce n'est pas un mec qui a un peu trop de testostérone qui va me faire peur.

- La pina colada et le mojito sont prêts.

- J'arrive.
  
Je prends la commande et la dépose délicatement devant le couple d'amoureux de la table douze.

- Bonne soirée.

- Attendez mademoiselle. Tenez.

  La jeune femme me tend un billet de 10€.

- Merci mais je ne peux pas accepter, je réponds en lui rendant son argent.

- S'il vous plaît, prenez le, me supplie-t-elle. Après ce que vous venez de vivre, vous en avez plus besoin que moi.
  
Elle me lance un regard compatissant et me glisse le billet dans la poche.
   J'ai les larmes aux yeux face à ce geste mais je me reprends aussitôt et continue de servir les clients qui arrivent.
   J'enchaine les cocktails et les sodas jusqu'à ce que se termine ma journée.
   J'embrasse Julie et rentre rapidement chez moi, fatiguée de cette première journée assez intense.

- Salut ma petite choupinette, je lance dans l'entrée de notre appartement.
  
J'enlève mes chaussures et dépose mon sac quand j'entends des rires provenant du salon.

- Bah alors, on ne dit plus bonjour à sa grande sœur préférée, je dis en écartant les bras.

-Vic ! s'exclame-t-elle en me sautant dessus.

- Bonsoir Mademoiselle Blanc, retentit une voix suave que je reconnais très bien.
 
Quand je me redresse, Ava toujours accrochée à moi, je fais face à Monsieur Connard. Il est élégamment habillé d'une chemise bleu marine légèrement déboutonné en haut et d'un pantalon de costard noir.

- Toujours habillé en monsieur coincé ?

- Et toi ? Toujours aussi aimable ?
 
Je rougis de plus belle et détourne le regard.

- Ava, tu veux bien nous laisser ? demande-t-il à ma petite sœur.

- Oh, souffle-t-elle en faisant la moue.

- D'accord.
 
Elle m'embrasse et file dans sa chambre.
  Quand à moi, il est hors de question que je reste ici seule avec cet...comment on dit déjà.... ah oui, connard.
  Je grince des dents et m'en vais dans la cuisine. Sauf que je sens une main me retenir.

- Victoria, est ce qu'on pourrait se parler ?

- Hummm laissez moi réfléchir. Non.
 
Je retire sa main de mon bras et quitte le salon.

- Vic, s'il te plait.

- Arrêtez de me suivre.
 
Je déboule dans la cuisine et me sers un verre d'eau.

- Attends, tu m'en veux à cause de ce que je t'ai dis ce matin ?

- Devinez, je réponds en lui faisant face.

- C'était une boutade, dit-il en levant les yeux au ciel.

- Vous vous foutez de moi ?

- Non.

- Trouvez quelque chose d'autre la prochaine fois.

- T'es vraiment coincée Victoria.

- Et vous vous êtes un mufle, je dis en croisant les bras sur ma poitrine.
 
Nous nous toisons pendant quelques secondes, pour voir lequel va craquer en premier. L'air se charge d'électricité et je me sens bizarre. Quelque chose remue dans mon bas ventre et mon cœur s'emballe quand je le vois se rapprocher de moi. Il est tellement proche que je peux sentir son souffle dans mon cou, ce qui a pour conséquence de me donner la chair de poule.
  Il me dévore de la tête au pied et je me surprends à vouloir aller plus loin. A le toucher. A le sentir. A être plus proche de lui.

- Vic ! J'ai faim !

Ma petite sœur m'appelle depuis sa chambre.

- Hummm oui, tu peux venir.
 
Je m'écarte à contre cœur de Monsieur Connard et mets la table pour Ava.
  Nous passons le reste de la soirée à écouter ma chère petite sœur raconter toutes ses aventures à l'école.
  Je finis par m'endormir sur le canapé avec Ava dans les bras, sous le regard attendrissant de mon enseignant.
  Quand je me réveille le lendemain, ma petite sœur est entrain de petit-déjeuner avec Monsieur connard.

- Enfin réveillée angelo mio.
 
Je me redresse difficilement, vu que j'ai dormi sur un canapé deux places.

- Vic, tu veux des céréales ? me propose mon petit bout de chou.

- Non merci. Un café me fera plus de bien.
 
Je me lève et m'assoie avec eux.
  Monsieur Leroy me sert un café et je me sens un peu plus tranquille que la veille.

- Bien dormis ? me demande-t-il.

 -On peut dire ça.
 

Je bois une gorgée et le liquide chaud m'apaise.

- Ah bonjour ma chérie ! s'exclame ma mère en passant la tête dans l'entrebâillement de la porte. Au fait Dylan, ne t'embête pas pour ce matin, je peux déposer Ava à l'école.

- Ça ne me dérange pas de l'emmener Christine, ne vous en faites pas.

- Tu pourrais prendre Victoria et aller à la fac avec elle vu qu'elle doit retrouver une amie pour travailler, dit ma mère avec un grand sourire.
 

Je m'étouffe en entendant cette phrase. Elle plaisante ?

- Oui, cela me semble être une bonne idée, répond-t-il en me lançant un regard charmeur.

- Bon, eh bien je vous laisse. Ava, tu viens ?
 

- Oui maman. Bisous Vic, bisous Dylan.
 

Elle nous embrasse tous les deux et file rejoindre ma mère.

- Nous voilà seul, angelo mio.

- Roh arrête avec ça.
 

Je lève les yeux au ciel et vide ma tasse dans l'évier.

- Je vais m'habiller et ensuite on pourra partir.

- Besoin d'un coup de main ?
 

Je lui fais mon plus beau doigt et file dans chambre. J'opte pour une robe blanche à bretelle avec des roses brodées dessus.
  Quand j'arrive dans le salon, Monsieur Leroy est assis sur le canapé, les yeux sur son téléphone. Mais dès qu'il me voit, ses yeux s'écarquillent et s'illuminent.

- Wouah, sublime. Vraiment magnifique, souffle-t-il, les yeux rivés sur moi.

- Merci.
 

Je rougis et me tortille sur place. Ses yeux bleus semblent me sondés et je n'ai qu'une envie, c'est le voir me déshabiller. Hein ? Non mais ça va pas la tête ?

- Bo...Bon, on y va ?

- Après toi, angelo mio.
  

Une fois arrivé à la fac, je me dépêche de rejoindre Sabrina sans me faire remarquer. Heureusement, les autres étudiants s'en fichent et tant mieux. Je n'ai pas envie que tout le monde sache que Monsieur Connard passe ses soirées chez moi et ma soeur.

- Alors ? Comment s'est passé ton premier jour dans ce bar ?

- Plutôt...
 

Étrange.
 

- Ça s'est relativement bien passé. A part cet accrochage avec un vieux mec qui avait un peu trop bu peut-être.

- Oh merde, fait-elle, choquée. Qu'est ce qu'il s'est passé ?

- Rien. Il m'a juste touché les fesses, je réponds gênée en repensant à la situation de la veille.
 

Elle s'arrête d'un coup et me fait soudainement face.

- C'est une blague j'espère ? dit-elle en me secouant.
 

J'essaie de reprendre mes esprits mais mon amie semble vraiment inquiète pour moi.

-Non. Mais Monsieur Leroy m'a sauvé.
 

Oups.
 

Merde.

- Quoi ?!

- Euh....

- Il a fait quoi ?! crie-t-elle en me secouant de plus belle.
 

Des papillons s'agitent dans mon ventre quand je repense à lui.

- Il a juste menacé cet abruti mais rien de grave.
 

Il lui a aussi foutu son poing dans la gueule.
 

Mais ça, vaut mieux que je le garde pour moi.
 

Elle m'entraine dans un couloir à l'abri des regards et me pince.

- Aie ! Ça fait mal.

- Tu te fais agresser et mister beau gosse te sauve la vie ! s'exclame-t-elle. T'as trop de chance.
 

Je la regarde de travers, ne la prenant pas au sérieux.

-Humm pardon, ce n'est pas ce que je voulais dire. Mais tu vas bien ? Me demande Sabrina.

- Oui, je la rassure. Heureusement, plus de peur que de mal.

- Tu veux que je vienne avec toi la prochaine fois ?

- Non, ne t'inquiètes pas.
  

Nous nous dirigeons vers la bibliothèque pour pouvoir travailler au calme. Je commence à sortir mes cours de neuropsychologie quand je sens mon téléphone vibrer.

Monsieur Connard :
Très sexy ta jolie robe.

Victoria :
Lâche moi et va bosser.

Monsieur Connard :
Si seulement je pouvais faire taire cette bouche insolente.

   Je rougis rien qu'en l'imaginant faire.

Victoria :
Et tu t'y prendrais comment ?

  Sa réponse ne se fait pas tarder et je me tortille sur ma chaise.

Monsieur Connard :
Ca, tu le découvriras plus tard par toi-même.

  Mon bas ventre s'agite à tel point que j'oublie que je suis avec Sabrina.

- Tout va bien ? me demande-t-elle. Tu es toute rouge.
- Euh oui, ne...ne t'en fais pas.
-C'est qui ? dit-elle en regardant mon téléphone.
  Je l'éteins vite avant qu'elle ne voit les messages.
- Personne, je mens.
  Nous continuons de travailler jusqu'à ce que nous ayons faim.

- Au fait, je dois manger avec ma mère. On se voit plus tard Vic.
  Elle m'embrasse sur la joue et file à l'autre bout de la rue quand nous sortons de la bibliothèque.
  J'en profite pour envoyer un message à mère pour savoir si tout se passe bien de son côté.
  Je file rentrer chez moi après ces révisions car mon stage en psychologie clinique doit commencer cet après-midi. J'ai réussi à trouver une clinique où faire mes stages pendant les vacances en août. 
  J'avale un sandwich et file prendre le bus qui m'emmènera à l'arrêt le plus proche de mon lieu de stage. Je suis déjà allé faire un tour dans cette clinique l'année dernière et je connais un des psychiatre, Gérard. Il doit avoir au moins 50 ans mais c'est un bon mentor. Il m'a aidé quand j'avais du mal à tenir le bout entre mon boulot, les cours et ma mère.
  Quand j'arrive sur à la clinique, je tombe nez à nez avec lui.
- Victoria, comment vas-tu ma grande ?
  Il me prend dans ses bras et m'emmène aux vestiaires pour que je puisse me changer.
- Comment s'est passée ta rentrée ?
- Bien. Pour une fois, c'est calme.
- Parfait. Bien, maintenant passons aux choses sérieuses. J'ai un homme de 43 ans arrivé ce matin. Il présente des symptômes d'une anxiété sévère et j'aimerais que tu l'examines s'il te plait.
- Oui bien sûr, pas de problème, je dis en enfilant ma blouse.
- Chambre 12.
  Quand j'arrive devant mon patient, il se tord les doigts dans les draps.
- Bonjour, je suis la psychologue Blanc. Qu'est ce qui vous amène ici ?
- Je...Je ne me sens pas très bien. Je...J'avais une grosse réunion et je... Je ne sais pas...J'ai fait un malaise.
  Je regarde son dossier et cela semble cohérent.
- Les résultats de vos tests sont tous corrects. Aucune anomalie.
- Alors pourquoi j'ai fait un malaise ? me demande-t-il, inquiet.
  Il se gratte la tête et ses yeux fuient tout contact visuel avec moi.
- Est-ce que quelque chose vous stress ces derniers temps ?
- No...Non, je ne crois pas. Enfin si, peut-être.
  Je m'approche doucement du lit et essaie de le mettre en confiance.
- Vous savez, à certains moments de notre vie, il arrive que nous ayons des pics de stress dus au travail ou à la famille.  
- J'ai beaucoup de réunions ces derniers jours. De gros contrats, me confie-t-il, les larmes aux yeux. Mais je...je ne sais pas. D'habitude ça se passe bien mais là, ça fait beaucoup.
- Et ça a commencé quand ces malaises ? Car sur votre dossier, il est marqué que ce n'est pas la première fois.
- J'ai découvert que ma femme me trompait, après 20 ans de mariage.
- Vous avez vécu quelque chose de compliqué et votre charge de travail est trop lourde. Si je peux vous donner un conseil, prenez du temps pour vous, pour vous ressourcer et vous retrouver.
- D'accord, je vais essayer. Merci mademoiselle.
- Mais de rien, je ne fais que mon travail, je réponds poliment mais touchée.
  Je sors de la chambre et laisse le reste du travail à mon mentor.
- Bon travail, me félicite-t-il. Tu t'améliores.
- Merci.
- Bien, maintenant, tu me laisses terminer le travail. Va avec Cindy, elle a de la paperasse à te faire remplir.
  Je m'exécute et je passe le reste de l'après-midi à jongler entre les papiers et les patients. Des enfants, des ados, des adultes. Il y a de tout en psychologie clinique.
  Le reste de la journée passe rapidement et quand je rentre chez moi, je suis épuisée.





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