On se réveille l'un contre l'autre, je me sens bien. Je sens une douce caresse sur ma cuisse.
Qu'est-ce-qui est en train de m'arriver? J'ai peur pour la suite, j'ai peur qu'on ne s'attache alors que notre histoire est impossible. Il a son royaume et moi la Terre, une larme m'échappe.
Je sens sa main passer sous mon œil et il essuie la larme.
— Ne pleure pas.
Je pleure pour une histoire qui restera qu'un fantasme.
— Arrête de te prendre la tête!
Depuis que je t'ai vu au Palais, quelque chose a changé.
— Pour moi aussi.
Il faut qu'on aille au bout de cette mission. Et tu finiras par l'oublier comme tu as oublié tes autres missions.
— Ne compare pas l'incomparable. Je t'ai dit qu'il n'y en a pas deux comme toi.
Ma vie sera bien morose .
— Tu vivras une vie heureuse, tu te marieras etc.
Je regarde mon alliance, je suis déjà marié.
Il me ressert très fort.
— J'aurais voulu te connaitre avant d'avoir scellé mes alliances.
On va faire notre devoir, et tâcher d'oublier.
Il hoche la tête, il me fait des bisous dans le cou. Je vais fondre.
— Tu n'as rien vu encore.
Je souris.
— On doit se préparer pour repartir.
On finit par se lever, se préparer sans un mot. J'essaye de prendre de la distance, pour ne pas souffrir. Et lui, je ne sais pas s'il partage les mêmes sentiments.
Notre relation a commencé par un malentendu, j'ai vécu une moitié de quête avec son hologramme. Maintenant, on partage nos nuits, j'ai peur, effrayée de sombrer quand nos chemins devront se séparer. Il a fait son choix en privilégiant son royaume à l'amour.
Il me rejoint pour prendre le petit déjeuner, je fais tournoyer mon alliance, je suis dans mes pensées.
— Tu es bien loin d'ici. Tu penses à quoi petit monstre?
— A tout ça. J'ai toujours mené une vie simple, mis à part les visites des esprits, ma vie était banale.
— Tu réfléchis trop. Vis le moment présent.
— J'ai peur de la chute.
— Alors, tu ne te serais pas fait mal pour rien.
— Comment vis-tu le moment présent?
— Je veux garder le plus de souvenirs possible. Parce que quand mes fonctions seront trop lourdes à porter, je penserai à tout ça.
Je me lève, Caleb se dirige vers la porte.
— Où vas-tu?
— J'ai besoin de réfléchir.
— A quoi?
— Ton indécision me gonfle.
— Te gonfle? Tu n'as pas été arraché à ton royaume!
— Tu n'as pas été la seule à l'avoir été. Tu ne penses qu'à toi. Une égoïste!
— Une égoïste. D'accord. Ciao.
Il me plante sans se retourner.
Je longe les quais, je suis nostalgique de ma vie parisienne et en même temps cette quête a pris une place importante dans ma vie. J'ai sous-estimé son impact. Je finis par repartir à l'hôtel, Caleb m'attendait. Il y a un froid entre nous, on ne se comprend plus. Je le suis jusqu'à la salle du miroir, il ne me donne pas la main. Il traverse en premier, je le rejoins.