Pour toi mon cœur [Second Jet]

By enfant_des_nuages

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TW : Dépression / maladie / violence psychologique Qui aurait cru qu'un jour, tout allait basculer. J'ai tou... More

PROLOGUE
𝓟𝓻𝓮𝓶𝓲𝓮̀𝓻𝓮 𝓹𝓪𝓻𝓽𝓲𝓮
CHAPITRE DEUX
CHAPITRE TROIS
CHAPITRE QUATRE
CHAPITRE CINQ
CHAPITRE SIX
CHAPITRE SEPT
CHAPITRE HUIT
CHAPITRE NEUF
CHAPITRE DIX
CHAPITRE ONZE
CHAPITRE DOUZE
CHAPITRE TREIZE
CHAPITRE QUATORZE
CHAPITRE QUINZE
CHAPITRE SEIZE
CHAPITRE DIX-SEPT
CHAPITRE DIX-HUIT
CHAPITRE DIX-NEUF
CHAPITRE VINGT
𝓢𝓮𝓬𝓸𝓷𝓭𝓮 𝓹𝓪𝓻𝓽𝓲𝓮
CHAPITRE VINGT-ET-UN
CHAPITRE VINGT-DEUX
CHAPITRE VINGT-TROIS
CHAPITRE VINGT-QUATRE
CHAPITRE VINGT-CINQ
CHAPITRE VINGT-SIX
CHAPITRE VINGT-SEPT
CHAPITRE VINGT-HUIT
CHAPITRE VINGT-NEUF
CHAPITRE TRENTE
𝓣𝓻𝓸𝓲𝓼𝓲𝓮̀𝓶𝓮 𝓹𝓪𝓻𝓽𝓲𝓮
CHAPITRE TRENTE-ET-UN
CHAPITRE TRENTE-DEUX
CHAPITRE TRENTE-TROIS
CHAPITRE TRENTE-QUATRE
CHAPITRE TRENTE-CINQ
CHAPITRE TRENTE-SIX
CHAPITRE TRENTE-SEPT
CHAPITRE TRENTE-HUIT
CHAPITRE TRENTE-NEUF
CHAPITRE QUARANTE
CHAPITRE QUARANTE-ET-UN
CHAPITRE QUARANTE-DEUX
CHAPITRE QUARANTE-TROIS
CHAPITRE QUARANTE-QUATRE
CHAPITRE QUARANTE-CINQ
EPILOGUE
BONUS 1
BONUS 2
REMERCIEMENTS

CHAPITRE UN

164 19 69
By enfant_des_nuages

HUGO

Le réveil sonne, me faisant légèrement sursauter de mon sommeil de plomb. Un petit grognement sort de ma bouche et ma tête tourne en direction de mon réveil. Je passe ma main dessus pour l'éteindre avant de prendre un coussin pour le mettre sur mon visage.

Aujourd'hui, c'est hôpital et examens.

Putain qu'est-ce que je ne veux pas y aller... mais je n'ai pas réellement le choix.

Je me redresse difficilement de mon lit en me mettant sur les coudes et fixe le mur de ma porte. Je peux voir un petit filet de lumière passer sous celle-ci.

Ma mère est réveillée.

Je sors péniblement de sous mes draps et enfile mes chaussons. J'attrape mon gilet que je mets aisément avant de me diriger vers mon miroir. Je passe une main rapide sur ma chevelure noire et rasée. Mon teint de peau est pâle.

Très pâle je dirais.

- Hugo ? Tu es levé ?

Je tourne la tête vers la porte qui s'ouvre. Ma mère se tient là, debout, me regarde avec un léger sourire sur son visage. J'étire doucement mes lèvres pour sourire en retour.

- Oui maman, j'allais justement venir...

- C'est très bien mon grand... Ton café est prêt, il t'attend dans la cuisine.

- Merci...

Elle me sourit et vient m'embrasser le front doucement. Puis elle repart, me laissant de nouveau seul dans ma chambre peu éclairée.

Je sens que la journée va être longue...

Je remonte mon col de veste avant de me diriger vers la porte. Mais comme je le pensais, je me sens faiblir de plus en plus, aux moindres mouvements. Je m'arrête, me tiens à un meuble de bois. J'attends que mon cœur finisse de faire des conneries dans ma poitrine.

Puis après quelques secondes, je réussis enfin à marcher naturellement, mais vraiment doucement. Je traverse le couloir lui aussi peu éclairé. Je pose ma main sur le mur pour me tenir, afin d'anticiper si je venais à avoir un nouvel emballement cardiaque.

Au fond, je vois au loin la lumière de la salle à manger et j'entends le bruit de la radio qui tourne. Une fois dans l'encadrement de la porte, je découvre ma mère en train de chantonner tranquillement. Lorsqu'elle me voit, son sourire réapparaît et elle s'avance. Elle pose ses mains sur mes épaules et, à cause de sa petite taille, se met sur la pointe des pieds pour m'embrasser les joues. Je pose une main sur son dos en souriant doucement.

Elle remet les deux pieds à plat et m'invite à m'asseoir. Je m'installe alors à ma chaise habituelle et trouve mon café chaud devant moi. Maman s'installe en face de moi avec son verre d'eau.

- Alors, mon chéri ? Tu es prêt pour ton examen à l'hôpital ?

- Je commence à être habitué, maman...

- Je sais bien mon chou... Mais je suis inquiète pour toi à chaque fois que tu vas là-bas.

- Mais je n'ai pas le choix... je soupire avant de prendre une gorgée de ma boisson.

Ma mère sourit doucement avant de me prendre la main. Je relève la tête vers elle, un peu surpris.

- Est-ce que tu as besoin que je t'emmène, aujourd'hui ?

- Non, maman... Ça va aller pour cette fois, je t'assure. Je vais pouvoir me débrouiller tout seul.

Elle sourit, encore et toujours, avant de retirer sa main de la mienne.

- Tu sais mon chéri... reprend ma mère, si tu veux, je peux venir te chercher à l'hôpital. Ton frère me propose d'aller boire un verre dans un restaurant après ton rendez-vous. Ça pourrait te sortir un petit peu.

- C'est très gentil, maman... Mais je suis fatigué aujourd'hui. J'ai plutôt envie de me reposer et qu'on y aille un autre jour.

- C'est comme tu le souhaites, mon grand. Je vais lui envoyer un message de ce pas !

Elle se lève, me laissant seul devant mon bol de café. Je prends quelques gorgées et plonge dans mes pensées en fixant le mur devant moi. Je relève soudain les yeux vers la grande horloge qui annonce neuf heures et demie.

J'avale à grande vitesse mon café avant de me lever pour aller m'habiller. Maman me surveille et sourit lorsque je croise son regard.

- Je vais m'habiller, maman.

- Aucun souci, mon chéri ! Fais ce que tu veux !

Je viens l'embrasser doucement sur le front avant de m'avancer d'un pas lent en direction du couloir. Je le longe en posant une main sur le mur tapissé de blanc et de petites photos de famille. Je les regarde assez rapidement, observe celles où j'apparais en pleine forme, petit garçon comme adolescent.

Je m'arrête devant l'une d'entre elles et la décroche.

J'apparais avec mon frère jumeau, Marcus, sur un vieux port de Normandie. Un sourire illumine nos visages. J'ignore l'âge que nous avions sur la photo. Mais la seule chose que je peux dire, c'est que j'étais un adolescent comblé, souriant et qui aimait faire la fête. Toujours en train de faire des conneries avec mon jumeau. Je vivais une vie parfaite.

Jusqu'à ce que le karma frappe à ma porte et m'embarque dans un cauchemar éveillé.

Je soupire en me voyant sourire sur la photo. Je l'accroche à sa place et je la contemple une dernière fois. Quand je revois ce genre de scène, je tombe dans une sorte d'énorme nostalgie. L'époque où je pratiquais du sport me manque.

J'ai dû tout arrêter à partir du moment où j'ai su que j'étais malade.

Je reprends alors mon chemin, direction ma chambre pour me préparer. J'ouvre les portes de mon armoire et regarde un peu ce que je peux enfiler pour la journée. Je finis par choisir un tee-shirt blanc, un jean à trous et une ceinture noire. Je les enfile avant de m'asseoir sur mon lit. Je tire mes chaussures vers moi mais m'arrête lorsque je sens que mon cœur s'accélère.

Je passe une main sur ma poitrine en me retournant et commence à souffler lourdement. J'essaie de reprendre doucement ma respiration, me concentre sur mon souffle et uniquement mon souffle.

J'ai mal au cœur, putain !

Je me calme peu à peu, mais sens tout de même un mal énorme dans ma poitrine. Je souffle doucement avant de rouvrir les yeux. Je dirige directement mon regard vers mon téléphone. Je me penche un peu en avant pour le récupérer sur mon pouf. Je regarde une nouvelle fois l'heure avant de me lever doucement.

- Hugo ? Tu es prêt ?

- Ouais maman j'arrive tout de suite !

Je reprends mon souffle et j'essaie de calmer encore une fois mon cœur qui bat comme un tambour dans ma poitrine. Je sors de ma chambre d'un pas lent, la main sur mon torse, cherchant du regard ma mère. Je la découvre en train de débarrasser la table du petit-déjeuner. Je m'avance vers elle et je lui dépose un baiser sur son front. Elle relève la tête vers moi et me tends ses bras pour que je puisse la prendre contre moi.

- Tu fais attention hein ? me dit-elle doucement.

- Je te promets que j'y vais en toute sécurité, maman. Je reviens vite, je te le jure

Je souris et me sépare d'elle. Maman relève son regard vers moi et passe une main sur ma joue. Elle me caresse doucement le visage, d'une main délicate. Ses yeux sont ancrés dans les miens, une légère ride apparait toujours aux coins de ses yeux lorsqu'elle sourit.

- A tout à l'heure maman...

- A tout à l'heure mon fils... Fais attention sur la route.

Je lui dépose un ultime baiser sur le front avant de me séparer définitivement d'elle. Je prends mon sac et ma veste avant de quitter l'appartement assez rapidement. Je longe le petit couloir qui mène à la cage d'escaliers pour pouvoir rejoindre le rez-de-chaussée de mon immeuble.

*

J'habite avec ma mère dans un quartier assez calme de Rouen. Là où les touristes se font rares, mais assez proches du centre-ville. C'est ici que j'ai passé une bonne partie de ma vie avec mes deux parents et mon jumeau. Mais depuis ce jour brutal, rien n'est pareil.

Mon style de vie a totalement changé et ma vie familiale est de plus en plus compliquée.

Ma vie a totalement changé depuis l'annonce. Tout, absolument tout ! J'ai été obligé de retourner chez ma mère qui flippe au quotidien, au cas où je venais à refaire une attaque. Mes hospitalisations se font de plus en plus fréquentes.

Des machines, des prises de sang, des nuits de douleurs, des attaques cardiaques.

Voilà à quoi se résume ma vie actuelle. Le fait d'avoir tout plaqué pour mourir à petit feux, je commence en avoir ma dose. Cette maladie est ancrée en moi, me bouffe de l'intérieur. Je n'ai plus aucune liberté. J'ai passé des nuits à me poser la même et ultime question.

« À quoi ça sert que je me batte, si c'est pour que je décède dans les mois qui vont suivre ? »

Je continue quand même à me maintenir en vie, pour éviter que ma mère soit détruite par le décès de l'un de ses fils. Mais je pense également à toutes ces personnes avec qui je me lie d'amitié, qui sont là pour moi depuis l'annonce de la maladie.

Je suis bloqué dans ce qu'on appelle un « piège à souris ».

Je suis condamné à laisser ma vie de côté pour rejoindre d'ici peu de temps la vie éternelle dans les cieux. Depuis l'au-delà, je verrai le chagrin de mon frère, la colère de mes amis et la destruction de ma mère. Les questions et les regrets sont d'énormes poids pour moi, pour mon âme...

Pour mon cœur...

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