Ils ne sont pas contents quand on les remet à leur place
~there are monsters outside and they're waiting~
Tommee Profitt, I'm not afraid
Quand Billie ouvrit les yeux, ses oreilles bourdonnaient et elle n'entendait que très peu les sirènes des forces de l'ordre qui approchaient.
En essayant de se lever, une blessure à sa cuisse la fit grimacer et retomber au sol.
Elle retenta l'expérience ; cela lui arracha une légère grimace, mais elle n'eut pas le temps de s'apitoyer sur son sort qu'elle dut reprendre la route sur sa moto. Elle ne devait surtout pas être dans les parages lorsque les forces de l'ordre arriveront pour éteindre l'incendie. Elle n'avait d'ailleurs pas eu le temps de vérifier l'état de sa moto avant de la relever.
Malgré la douleur, elle ne réprima pas son sourire en se rappelant le feu qu'elle avait provoqué. Ils étaient partis en fumée.
***
Tiens, d'ailleurs, qui a été le premier ou la première à utiliser le mot « brûler » ? Bien sûr, avant, ce n'était pas ce mot-là en particulier, mais quand même. Et d'ailleurs, pourquoi utiliser le mot feu ? Ç'aurait très bien pu s'appeler eau et inversement. Comme ça, on aurait vraiment pu dire que le feu mouille et que l'eau brûle. Ça veut dire qu'on aurait chanté "À l'eau les pompiers". Avec le sens actuel des mots, on encouragerait les pompiers à se mettre à l'eau.
D'ailleurs, quand on chante "Au feu les pompiers", est-ce qu'on les incite à plonger tête la première dans le feu ? À faire une merguez party ?
Je n'ai pas jeté de l'huile sur le feu, mais un cocktail Molotov sur l'essence. C'est encore plus dingue ! Quand je vais raconter ça à Shane et Emily, ils seront jaloux !
***
Billie allait cependant devoir s'arrêter dans la ville la plus proche pour soigner sa vilaine blessure. Elle allait aussi devoir se changer : une partie de son pantalon en cuir -matière qu'elle appréciait tout particulièrement- avait brûlée en même temps que sa peau.
Si elle allait à l'hôpital, les infirmiers lui poseraient des questions, et Billie pourrait être retenue quelque temps.
Quand elle sera assez éloignée du lieu du crime, elle s'arrêtera pour observer minutieusement sa blessure. Si elle n'était pas trop grave, Billie pourrait se soigner avec sa trousse de secours. Mais elle allait devoir s'en occuper vite pour ne pas que la blessure ne s'infecte, ce qui réduirait l'efficacité de la jeune fille dans sa mission. Ce qu'elle ne voulait absolument pas.
Blessée ou non, Billie ira au bout de la mission.
Si les rumeurs qu'Arthur avait entendues étaient vraies, alors les Free Hawks devront gérer un autre gang rival tout en s'occupant des Snakes Lords.
En effet, depuis la création des gangs, les Firembers ont toujours été les rivaux des Free Hawks. Ils étaient partis de la ville huit ans plus tôt, à cause d'un combat avec les Snakes Lords qui s'était mal terminé, générant un drame dans la famille du chef des Firembers : Rafael Silva.
Arthur ne savait pas pourquoi ce gang rival voudrait revenir dans cette ville, autant d'années après. Il se doutait que les Firembers avaient un plan en tête, et il devait s'assurer d'être prêt à les accueillir comme il se devait si ce fameux plan concernait une attaque contre les Free Hawks.
Le chef avait donc envoyé Billie en mission pour en apprendre plus sur cet étrange retour. Il était convaincu que ce n'était pas que des rumeurs.
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Lorsque Billie atteignit la petite ville de Wilmington dans l'Ohio, elle prit directement une chambre dans un petit motel, en ayant au préalable attaché sa veste du gang autour de ses hanches pour cacher sa blessure.
Billie n'avait pas vu le temps passer, il était déjà sept heures du soir. Avec les Snakes Lords qui étaient à ses trousses, elle n'avait pas eu le temps de manger le midi.
Elle aurait très bien pu manger un sandwich tout en roulant pour atteindre Pittsburgh au plus vite, mais elle avait préféré s'arrêter pour se soigner rapidement, afin d'être en forme pour ce qui l'attendait en Pennsylvanie.
Billie déposa son sac sur le lit de sa chambre, avant de se diriger vers la petite salle de bain. Lorsqu'elle appuya sur l'interrupteur, rien ne se passa durant quelque secondes puis la lumière se mit à grésiller. Billie pensa qu'elle n'allait pas fonctionner longtemps.
Elle ne perdit pas plus de temps. Elle découpa un carré de son pantalon en cuire autour de sa blessure à l'aide de son couteau sur lequel elle avait versé de l'alcool qu'elle avait dans sa trousse de secours, juste au cas où. Billie se désinfecta également les mains jusqu'aux avant-bras ; elle ne voulait pas risquer une quelconque infection.
Lorsque la pointe de son arme frôla sa brûlure, la jeune fille ne grimaça même pas. Elle avait déjà eu pire, même si cela restait désagréable.
Billie grogna cependant de frustration : elle adorait ce pantalon ! Il y avait des roses brodées sur ses fesses, Emily l'avait fait faire sur mesure pour son anniversaire, l'an dernier.
En observant sa blessure, Billie remarqua avec joie que sa blessure n'était pas très grave. Elle avait été brûlée au second degré superficiel, il lui fallait donc désinfecter et panser, puis le tour sera joué ! Du moins normalement.
La membre des faucons appliqua sur sa blessure un antiseptique à base de chlorhexidine. Cela ne piqua pas Billie, heureuse de ne pas souffrir pour pouvoir se soigner.
***
J
e ne comprendrais jamais ce principe : devoir souffrir pour se soigner. Alors si j'ai mal, c'est que je guéris, génial !
***
Pour favoriser sa cicatrisation, Billie mit ensuite sur sa brûlure une crème. Le médecin du gang disait toujours aux membres d'avoir sur eux tout le nécessaire pour soigner une brûlure ou une entaille. Et que les crèmes à base de trolamine étaient efficaces et que ça leur serait utile d'en avoir dans leur trousse de secours.
La jeune fille avait écouté son conseil et gardait une crème Lamiderm avec elle. Après en avoir mis sur sa peau, Billie recouvrit sa blessure d'un pansement gras afin d'éviter tout contact avec l'extérieur.
Après en avoir terminé avec sa blessure, Billie profita d'être au motel pour se prendre une douche bien fraîche (de toute façon la douche de la chambre ne fournissait pas d'eau chaude, ce qui n'était pas bien étonnant). Elle put ainsi se changer et s'habiller proprement, sans continuer à sentir l'essence et le cochon brûlé.
Lorsqu'elle eut terminé, Billie décida d'aller manger dans le fast-food en face du motel -la présence de ce restaurant était la raison de son choix de motel- puis de vite reprendre le chemin de Pittsburgh.
Elle pourrait également remplir son thermos de café pour la route. Elle prit, avec elle, une sacoche qui contenait le matériel de mission qu'elle devait toujours avoir avec elle et ferma la porte derrière elle.
Lorsqu'elle entra dans le restaurent, la jeune fille s'installa à côté de la vitre, gardant ainsi un œil sur sa moto. Elle venait tout juste de s'installer quand un jeune serveur qui devait faire un travail d'été s'approcha d'elle :
-Tu vas prendre quelqu'chose ?
En entendant ce langage, Billie couvrit le serveur de son regard le plus noir :
-Pour commencer, on a pas élevé les cochons ensemble, alors vous allez me vouvoyer comme vous devez le faire avec tous vos clients. Ensuite, si je suis venu ici, c'est bien pour prendre quelque chose.
Les sourcils bruns du serveur se froncèrent, formant un grotesque pli qui aurait fait rire Shelby, Billie en était sûre. Ses yeux de la même couleur virèrent au noir.
-Sauf que tu dois avoir le même âge que moi, donc j'vais pas te vouvoyer. Ensuite, tu pourrais pt'être bien venir ici pour travailler.
-Sauf qu'il y a écrit en grand sur l'affiche qu'il faut consommer pour rester. Alors, tu vas arrêter de parler et aller me chercher quelqu'un de plus compétent.
Tandis qu'il s'apprêtait à contester, Billie lui coupa la parole en le menaçant de se plaindre au patron. Il fut contraint d'obéir.
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La serveuse aux cheveux bouclés s'avança vers Billie, un carnet en main.
-Vous prendrez un dessert, avec ça ?
Billie regarda la carte des desserts. Lorsque ses yeux gris se posèrent sur un dessert en particulier, la jeune fille dût se retenir de rire face au souvenir brûlant qui lui revint en tête.
-Je vais vous prendre une crème brûlée, s'il vous plaît. Et un café à emporter.
***
Et une rime en prime ! Championne !
***
Lorsqu'elle sortit du restaurant, la nuit était tombée.
Elle fit mine de partir quand une force inconnue l'attrapa et la plaqua contre le mur.
Le visage de son attaquant apparut sous la lumière du lampadaire, Billie reconnut, alors, le serveur ingrat de tout à l'heure.
-Attrape-lui les mains. Dépêche bon sang !
Billie n'avait pas remarqué la présence de cet homme plus âgé, qui était caché dans l'ombre en attendant d'agir.
La jeune fille ne savait pas ce qui l'attendait. Elle devait attendre le moment propice. À la moindre faille, Billie devra réagir à temps et faire ce qu'elle avait à faire. Et si aucune voie ne s'offrait à elle, Billie devrait elle-même provoquer cette faille.
Un sourire malicieux prit place sur son visage. Ces hommes ne savaient pas à qui ils avaient affaire.
¦suite¦
Et voilà ! Voici le chapitre sept, déjà !
Qu'en avez-vous pensez ? À votre avis, qui sont ces hommes ?
N'hésitez pas à aller faire un tour sur mon instagram : Lutyfie.auteure, dessus je vais mettre comment j'imagine les personnages, la date de sortie des chapitres et autre ! S'il y a des choses que vous voudriez voir dessus, dîtes le moi !
Au plaisir de vivre
cette aventure avec vous
[LD]