INSOMNIA

By lea_nemezia

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๐‘๐š๐ฅ๐ฅ๐ฎ๐ฆ๐ž ๐œ๐ž๐ฌ ๐ฒ๐ž๐ฎ๐ฑ, ๐’๐ญ๐š๐ง Automne 2023, Universitรฉ d'Oxford. Skyler fait sa rentrรฉe dans l'un... More

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PROLOGUE | Stan
CHAPITRE 1 | Sky
CHAPITRE 2 | Sky
CHAPITRE 3 | Stan
CHAPITRE 4 | Sky
CHAPITRE 5 | Sky
CHAPITRE 6 | Stan
CHAPITRE 7 | Sky
CHAPITRE 8 | Stan
CHAPITRE 9 | Sky
CHAPITRE 10 | Stan
CHAPITRE 11 | Stan
CHAPITRE 12 | Sky
CHAPITRE 13 | Sky
CHAPITRE 14 | Sky
CHAPITRE 15 | Stan
CHAPITRE 16 | Sky
CHAPITRE 17 | Sky
CHAPITRE 18 | Sky
CHAPITRE 19 | Stan
CHAPITRE 20 | Sky
CHAPITRE 21 | Sky
CHAPITRE 22 | Stan
CHAPITRE 23 | Sky
CHAPITRE 24 | Stan
CHAPITRE 25 | Sky
CHAPITRE 26 | Sky
CHAPITRE 27 | Stan
CHAPITRE 28 | Sky
CHAPITRE 29 | Sky
CHAPITRE 30 | Stan
CHAPITRE 31 | Sky
FLASHBACK II | Stan
CHAPITRE 32 | Stan
CHAPITRE 33 | Sky
CHAPITRE 34 | Sky
FLASHBACK III | Stan
CHAPITRE 35 | Sky
CHAPITRE 36 | Stan
CHAPITRE 37 | Sky
CHAPITRE 38 | Partie I
CHAPITRE 38 | Partie II
ร‰PILOGUE | Sky
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FLASHBACK | Sky

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By lea_nemezia



Octobre, San Diego, 3 ans auparavant.

-       Andréa, va dans ta chambre, me gronde mon père alors que j'essayais d'espionner sa discussion avec Santiago.

Je croise les bras sur ma poitrine en fronçant les sourcils.

-       Mais je veux savoir ! Je fais partie de la famille aussi je te rappelle, pesté-je.

Mon paternel sort de son bureau, l'air dur, comme à son habitude. Il ne me fait pas peur. De notre famille, je suis surement celle avec le pire caractère. Mais il fait bien trente centimètres de plus que moi et surement trois fois mon poids. Il passe ses doigts sur ma nuque et me pousse pour m'emmener vers les escaliers.

-       Tu es ma fille, ma seule fille, bien sûr que tu fais partie de la famille. Mais ça, ce n'est pas pour toi. Alors monte dans ta chambre tout de suite !

Il ne me laisse pas le choix en barrant l'accès au rez-de-chaussée de son corps large. Je serre les mâchoires et monte en trombe non sans claquer la porte comme une gamine en pleine crise d'adolescence. Pour ma défense, c'est un peu mon cas. J'ai eu quinze ans en aout et même si je n'ai pas de poussée d'hormone particulière qui me pousserait à vouloir sauter sur n'importe quel garçon du lycée comme le pensait mon frère, je suis quand même particulièrement plus sur les nerfs depuis quelques temps. Je n'en peux plus qu'on me cache des choses, qu'on me mente. Je n'en peux plus de vivre sous le toit d'une famille qui m'est étrangère. Je n'ai qu'une hâte, partir. De toute façon, c'est ce que veut mon père. Il souhaite mettre plus d'un état entre nous dès lors que je pars à l'université. J'irais loin, à Harvard ou à Columbia, de l'autre côté du pays. Et je réussirai si bien que ma famille n'aura plus besoin de tremper dans leurs activités illégales que je ne comprends pas totalement. Je vais leurs payer une villa loin des problèmes et je pourrais enfin leur faire totalement confiance.

Une fois dans ma chambre, je reste allongée sur mon lit, les yeux grands ouverts à observer mon plafond. Ma mère a installé une fresque représentant une nuit étoilée supposée à m'aider dormir. Ça ne marche pas. Je suis énervée et je veux me battre. Je suis comme ça en permanence et c'est épuisant. Mais ma famille ne se rend pas compte qu'ils m'ont façonné ainsi. Ne rien me dire ne me force pas à m'éloigner, ça me rend d'autant plus colérique et violente.

Je patiente plusieurs heures en attendant d'être sûre que la maison dorme. Là, c'est mon heure de liberté à moi. Je me lève et enfile des vêtements noirs ainsi qu'un bonnet pour passer inaperçu. J'attrape mon opinel, le paquet de cigarette que j'ai volé à Emilio et un briquet. Ce soir, je vais essayer de fumer. Juste pour voir ce que ça fait et parce que je sais que mes parents détesteraient ça. Ils veulent me cacher des choses, très bien, je ferais de même. Je plonge mes affaires dans mes poches puis ouvre ma fenêtre donnant sur l'olivier du jardin. En quelques coups agiles, je suis au sol. Et me voilà partie pour une nouvelle sortie nocturne à combattre l'insomnie qui me guette en permanence.

Je déteste dormir. Quand on dort, on est faible, vulnérable et bon à rien. Moi j'aime être éveillée et prête à tout. Mais je déteste surtout dormir parce que je n'y arrive pas. Pourtant, je n'ai pas été éduquée comme ça. Chez moi, si on n'arrive pas à faire quelque chose, on se force. Mais bon sang, qu'est-ce que c'est dur de se forcer à trouver le sommeil lorsque ce dernier s'amuse à me fuir.

Je suis particulièrement en colère lorsque je commence à déambuler dans les rues. Pas triste, jamais triste mais toujours bouillante de rage. Dès fois, j'ai l'impression d'être un peu cassée. C'est vrai, je n'arrive pas à m'adapter à aucun des deux mondes que je côtoie. Je ne ressemble pas aux autres lycéens, ils rient, ils pleurent, ils ressentent. Moi, non. Mais je ne ressemble pas non plus aux membres de ma famille. Surtout parce qu'ils le refusent. Alors dans quel monde suis-je supposée vivre ? Et en vérité, qui suis-je au fond ?

Je frappe dans les cailloux sur mon chemin et escalade les barrières de mon parc préféré, fermé pour la nuit. Je ne fais pas trop de bruit au début, sachant que le gardien veille jusqu'à tard le soir. Le parc renferme l'accès aux falaises donnant sur la mer. C'est mon endroit préféré ici. C'est beau, c'est vide et c'est dangereux. Un pas de trop et je n'aurais plus besoin de tenter de dormir la nuit, je sais dans un sommeil éternel...

Je souris lorsque j'arrive à mon spot favori. Seul le bruit des vagues frappant contre la falaise parvient à briser le silence olympien du lieu. J'avance jusqu'au bord et ancre mes pieds sur la pierre avant de pousser un long cri de frustration. Puis, je regarde le ciel :

-       Guide-moi, s'il te plait... demandé-je aux étoiles, aux nuages, à la lune.

Je suis désespérée. Désespérée d'errer comme un pantin sans âme alors que tout un volcan brule en moi. Je sens que je suis destinée à de grandes choses... Mais personne ne semble le voir.

Une branche craque. Je me tends comme un bâton. Sur mes gardes, je me retrouve vers les quelques arbres secs du périmètre. C'est peut-être un animal... Mais mon cœur ne battrait pas aussi vite si mon instinct ne me hurlait pas que quelqu'un d'autre est présent sur mon territoire. Par précaution, je m'éloigne de la falaise et me décale vers le banc à quelques mètres de là. Je sors mon couteau de ma poche et le déplie, prête à me défendre contre n'importe quel homme qui passerait par là.

-       Qui vient perturber mes seuls moments d'accalmie ? murmuré-je si bas que personne d'autre que moi ne puisse entendre.

C'est à cet instant que je l'ai vu pour la première fois. Ce grand garçon à l'âme si triste qu'elle m'a tout de suite alertée. Trop préoccupé à donner des coups dans tout ce qu'il trouve au sol, il ne m'a pas vu. Je reste statique, sans bruit, à l'observer de loin. Je ne vois pas bien son visage dissimulé sous une avalanche de mèches noires. Puis je l'observe poser une cigarette entre ses lèvres avant de s'énerver contre son briquet qui ne semble pas prêt à coopérer. Il pousse un petit cri désespéré. Comme si, même le simple acte d'allumer une cigarette était trop demandé. Puis, un cri bien plus profond, teinté d'une détresse terrible à voir, sort de ses lèvres. Et dans la seconde qui suit, il jette de toute ses forces le briquet par-dessus la falaise. Un sanglot de désespoir lui échappe alors qu'il titube vers le vide. Mes yeux s'écarquillent. Je crois qu'il va sauter. En panique, je tente d'attirer son attention en criant :

-       Besoin d'un briquet, cariño ?

Le garçon sursaute en se tournant vers moi. La main sur le cœur, je comprends que je lui ai fait sincèrement peur. Il penche la tête sur le côté en m'épiant avec méfiance. Assise en tailleur sur le banc, je lui souris.

Je ne souris pas souvent. Avec mon visage de petite poupée, j'ai l'ai trop innocente et gentille lorsque je le fais. Mais je crois que c'est tout ce dont ce garçon a besoin, un peu d'innocence et de gentillesse. Il finit par s'approcher de moi lentement. Je peux enfin voir son visage et je reste figée quelques secondes devant l'harmonie de ses traits.

Comment un si joli garçon peut-il avoir envie d'en finir de la plus laide des façons ?

Mais c'est lorsque je plonge pour la première dans son regard d'un bleu si froid qu'il me fait penser à un désert de glace, que je le sens pour la première fois. Cette sensation qui me fait comprendre une chose : telle est la première nuit du reste de ta vie.

Je me demande s'il ressent la même chose.

-       Comment tu m'as appelé ? demande-t-il soudain.

Sa voix est douce, un peu rauque aussi. Son accent est anglais. Il n'est pas d'ici, c'est sûr. Mais pourquoi a-t-il fait tout ce chemin pour envisager une pareille fin ?

-       Cariño, souris-je.

Il penche la tête sur le côté. Je ne sais pas s'il connait ce mot. Mais il ne fait aucun commentaire. Il fait le tour du banc pour pouvoir s'installer à côté de moi. Son regard se perd sur l'horizon.

Tu vois, cariño, le monde est si beau. Alors si ta réalité est laide, change là...

Moi c'est ce que je vais faire, un jour.

-       Je m'appelle Stan, dit-il en se tournant de nouveau vers moi.

Je suis toujours en tailleur, en travers du banc, pour lui faire complétement face. Je n'ai pas réellement envie de le perdre de vue. Je vois qu'il jette un coup d'œil au briquet dans ma main. Je le lui tends.

Ses doigts entrent en contact avec les miens et je sens une décharge électrique se répandre en moi. Mes yeux retrouvent les siens comme pour lui demander s'il a ressenti pareil que moi. Mais ses yeux sont vides... si vides que je ne vois rien. Je retire ma main de son toucher et baisse les yeux.

Je l'entends allumer sa cigarette, puis, il jure entre ses dents. Il passe la main sur son visage avant de me demander :

-       Tu t'appelles comment ?

Ce garçon est au bord du gouffre, je peux le voir à mille kilomètres. Pourtant, je ne suis pas capable de retenir ma réponse automatique.

-       Mon papa m'a toujours dit de ne jamais donner mon prénom aux inconnus.

J'arrache un petit rire rouillé à ce joli garçon qui s'appelle Stan.

-       Bonne fille, dit-il avec un soupçon d'ironie.

Un frisson inconnu traverse mon corps. Je plisse mes lèvres ne sachant pas comment réagir. Mais Stan ne m'en laisse pas l'occasion, parce qu'il balance la tête en arrière dans un mouvement fluide pour souffler sa fumer au ciel. Je reste subjuguée par la beauté de cette scène. Son profil singulier et ses traits si tristes, ses yeux éteints et la fumée s'échappant de ses lèvres. Quel spectacle lugubre.

-       Le ciel est beau ce soir, murmure-t-il.

Je relève les yeux. C'est vrai qu'il est beau, bleuté et parsemé d'étoiles.

-       Tu t'appelleras pareil, ajoute-t-il, inspiré.

Il me regarde puis chuchote :

-       Sky...Skyler.

Je frissonne. Skyler. Tout fait sens dans mon esprit.

Sky & Stan - la fille qui voulait vivre et le garçon qui voulait mourir.

Un ange passe. Le temps que nous réalisions tous deux de l'importance de ce moment. Une rencontre qui fait sens dans un monde qui n'en a pas.

-       Que fais-tu là, Stan ? Au beau milieu de la nuit ? demandé-je alors, en espérant que la réponse ne soit pas la mort.

Il pince l'arrête de son nez. Il est si triste. Et moi je suis en colère.

-       Je n'arrive pas à dormir, avoue-t-il.

-       Moi non plus cariño...

Il m'offre un tout petit sourire compatissant. Assez pour que je découvre une fossette dans le coin de sa joue gauche. Mon cœur gonfle d'un sentiment qui m'est totalement étranger. Je frémis alors que je prends conscience que cet instant s'apprête à rester dans ma mémoire, à jamais.

-       A quoi sont due tes insomnies ? demande-t-il curieux.

La curiosité n'a pas sa place dans l'esprit d'un homme qui veut en finir. Alors, Stan, ai-je juste été témoin d'un garçon qui s'apprêtait à commettre une erreur ? Et pas de celui qui avait déjà tout abandonné ? Je l'espère.

-       Tout. Je n'ai pas ma place ici. Impossible de trouver le sommeil dans un endroit où l'on ne veut plus de moi.

Je reste vague, bien évidemment, j'ai interdiction formelle de parler de ma famille, à qui que ce soit. Mais Stan n'a pas besoin de connaître toute la vérité pour acquiescer à mes paroles comme s'il les comprenait.

-       Si ta place n'est pas ici, fuis, dit-il comme si c'était la chose la plus simple du monde à faire.

Mais c'est ce que je vais faire, je le sais déjà. Plus que trois ans et je serais libre de créer ma propre réalité.

-       C'est ce que je vais faire. Dans trois ans, je pars dans une université loin d'ici. Harvard, lui dis-je avec fierté.

Stan plisse les yeux et siffle entre ses lèvres. Je hausse les sourcils devant sa réaction à mes plans d'avenir plus que prestigieux.

-       Ah, joli ciel, Harvard n'est pas assez loin.

Je frissonne. Il a dit que le ciel était beau, puis il m'a appelé pareil. Je crois qu'il me trouve jolie aussi. Je me perds quelques secondes dans ses yeux si clairs qui n'apparaissent plus aussi vide à présent.

-       Fuis assez loin pour devenir une nouvelle personne, pour créer ta propre place. Tu veux une université de prestige et un avenir doré, viens à Oxford, dit-il avec certain.

Je ris. On dirait qu'il a appris par cœur un slogan de promotion de cette université anglaise.

-       J'y serais dans deux ans moi, ajoute-t-il.

Un homme qui veut mourir n'a pas de plan du futur. Alors, Stan, heureusement que tu n'as pas sauté. Ce serait dommage de mettre fin à l'avenir glorieux d'un garçon aux si jolis yeux. 

-       Tu as l'air bien sûr de toi, noté-je en souriant.

Il m'offre un petit clin d'œil en guise de réponse. Et de nouveau, je ressens ce frisson particulier qui parcoure mes membres un à un. Il parvient même à détendre ce nœud de rage en permanence logé en moi depuis des années. Je crois que pour la première fois depuis très longtemps, je respire correctement.

-       A toi, pourquoi fais-tu des insomnies, Stan ? demandé-je à mon tour.

Stan perd immédiatement cette petite lueur de vie qui brulait au fond de ses iris pour retrouver ce regard de glace qui ne peut être le miroir que d'une âme écorchée.

-       J'ai commis le pire, Sky. Et je suis destinée à le revivre toutes les nuits jusqu'à ma mort.

Sa voix se brise sous la douleur. Mes yeux s'arrondissent. Je ne comprends pas réellement lorsqu'ils s'humidifient. Puis une larme coule sur ma joue. Je retiens ma respiration. Je ne pleure pas, ce n'est pas moi. Je ne suis pas triste et je ne pleure jamais. Alors pourquoi ai-je une larme sur la joue ?

Stan se tourne vers moi, le regard lui aussi larmoyant. Il vient cueillir ma seule et unique larme avec son pouce.

-       Je ne la mérite pas, dit-il en la dévisageant.

Et sans que je ne m'y attende, il vient l'embrasser pour garder à jamais le gout de mes larmes en mémoire.

Je mets de côté toute la prudence que mon père m'a apprise et m'approche un peu plus de cet inconnu jusqu'à pouvoir respirer son parfum de désarroi. Au diable les convenances, je lève mes mains à la hauteur de son visage et vient caresser ses joues. Les yeux plongés dans les siens, je ne souhaite qu'une chose : qu'ils se rallument.

Alors je récupère mon briquet dans ma poche et viens l'allumer là, à quelques centimètres de son œil droit. Stan me regarde avec une curiosité teintée d'un espoir vivifiant. Je lui murmure alors :

-       Rallume ces yeux, Stan.

Sous la force de mes mots, ou la chaleur de ma flamme, les iris glacés de mon inconnu au cœur brisé finissent par scintiller à nouveau. Cette lueur de vie que j'entrevoie au fond de ses yeux devient la plus belle image qui m'est été donnée de voir dans ma courte vie.

-       La vie est trop courte pour se noyer dans le vide, cariño. Ne l'oublie jamais, murmuré-je proche de lui.

Je peux entendre le bruit de son cœur se briser dans sa poitrine pour ensuite tenter de se reformer.

N'oublie jamais, Stan. Ne m'oublie jamais. Moi j'en serais incapable...

-       Sky... Qu'est-ce que tu es en train de me faire ? demande-t-il avec une sincérité troublante qui me fait frémir.

Je te sauve la vie, et je m'assure que tu ne penses plus jamais à la terminer.

Une larme coule de son œil aux lueurs d'un océan d'émotions. Je veux la cueillir comme il la fait pour moi. Je veux la garder sur le bout de ma langue pour toujours et ne jamais oublier la saveur de notre rencontre. Mais je n'ai pas le temps de le faire qu'elle se retrouve sur ses lèvres.

Comme le signe d'une évidence, j'approche mon visage du sien et lentement je dépose mes lèvres contre les siennes. J'embrasse ses larmes, je l'embrasse lui, comme si je le connaissais depuis le début de ma vie, comme si nous étions amoureux. Il répond à mon baiser comme s'il allait s'y accrocher pour toujours. Mon cœur s'emballe, battant si fort que je crains qu'il n'explose. J'aimerai ne jamais quitter la chaleur de ce baiser.

-       Je t'ai offert mon premier baiser, Stan. Ne le gâche pas, s'il te plait.

Ses yeux s'enflamment. Littéralement. Je n'ai jamais vu ça de ma vie. Tout un feu brule dans son âme grâce à moi !

Mon bel inconnu se relève et en face de moi, il place sa main sur son cœur.

-       Merci, dit-il avec une douceur complétement dévastatrice.

Je sais qu'il doit partir. Je le sens. Mais avant, il ajoute :

-       Retrouve-moi à Oxford dans trois ans, Skyler. Je t'offrirai une place, une famille, une vie palpitante, je t'offrirai tout ce que l'on t'a toujours refusé ici. Je te le promets.

Les yeux grands ouverts, je me vois acquiescer lentement à ce marché. On ne fait pas des plans sur la comète à cause des paroles sensibles d'un inconnu aux yeux perdus... Ou peut-être que c'est exactement ce que je devrais faire.

Stan s'éloigne, pas à pas, il me quitte. Mais pour mieux que l'on se retrouve peut-être ? Avant qu'il ne soit totalement hors de portée, je lui rappelle :

-       Rallume ces yeux, Stan. Et ne laisse plus personne les éteindre.

Je cligne des yeux, et il n'est plus là. Comme le plus beau des mirages, il est apparu, comme la plus triste des vérités, il a disparu.

La rage dans mon ventre s'est atténuée. J'ai un guide maintenant, une bonne étoile, la possibilité d'obtenir tout ce que je recherche tant ! Je garderai le souvenir de ces évènements comme carburant, tout ça, au beau milieu de mon esprit.

Soudain revigorée, je saute du banc pour retrouver la sortie du parc. Les rues de la banlieue riche de San Diego sont désertes à cette heure-ci de la nuit. Mais pour la première fois depuis si longtemps, je marche avec le cœur qui bat fort, des frissons dans chacun de mes membres et un petit sourire plein d'espoir collé sur les lèvres.

Ah Stan, mon inconnu aux yeux glacés. Ce n'est plus grave, cariño, je serais là pour les rallumer...

Je ne sais pas pourquoi je n'ai rien entendu. Peut-être parce que j'étais trop préoccupé à rejouer la scène dans ma tête. Mais lorsque la moto s'est approchée à une vitesse beaucoup trop grande pour que je puisse réagir à temps, je savais qu'en quelque sorte, mon heure avait sonnée.

Ce flash-back a tellement d'importance et de signification, j'ai hâte de connaître vos avis. Pour les plus curieux, je vous conseille fortement de retourner lire le prologue, vous allez tout comprendre 🫶🏻

Ce chapitre annonce également l'arrivé à la moitié du roman environ. Tout va s'accélérer à partir de maintenant alors je vous prépare un Q&A en story insta au cas où vous auriez des questions!

Merci pour tout ce que vous m'apportez avec ce roman, vos messages, vos commentaires, les comptes insta des personnages et vos tiktoks, ça me touche tellement j'espère que vous en avez conscience,

With love <3

i𝐠: lea_nemezia

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