Baji sortit du collège, complètement abruti par une journée de cours. S'il y avait une chose à laquelle il ne se ferait jamais, c'était rester assis durant des heures à écouter quelqu'un parler. Qui avait bien pu penser un jour que ce serait le meilleur moyen d'enseigner ?
Il bâilla à s'en décrocher la mâchoire et jeta un œil à la gamine, avachie sur son épaule. Elle non plus ne supportait pas les journées de classe. C'était plutôt une bonne chose, Baji s'était aperçu que, en dehors de Chifuyu, personne ne pouvait la voir au collège, que ce soit les profs ou les autres élèves. Alors il valait mieux qu'elle pionce. Il n'y a encore pas longtemps, il pensait que c'était une histoire d'âge, mais apparemment ça n'était pas le cas. Plus important, il devait décider ce qu'il devait faire au sujet de Kazutora et Chifuyu.
Baji n'avait pas vraiment promis à Chifuyu de partager avec lui et Takemicchou les informations qu'il obtiendrait, travailler à plusieurs c'était pas son truc. Mais il se disait qu'il pourrait être bon que d'autres personnes soient au courant que Kazutora avait changé. Dans l'idéal, c'était à Mikey qu'il aimerait en parler. Mais il ne se faisait pas d'illusion, Kazutora était la dernière personne dont Mikey avait envie d'entendre parler.
Finalement, il décida d'attendre Chifuyu non loin de la sortie. Il pourrait toujours décider en le voyant s'il lui en parlait ou pas.
Chifuyu parut peu de temps après et il se précipita vers Baji en lui faisant de grands signes.
– Bajiiii-saaan !
Baji commença aussitôt à regretter de l'avoir attendu. Sur son épaule, la mioche se réveilla. Elle reconnut Chifuyu, se redressa en bâillant et s'appuya sur sa tête des deux mains. Baji la saisit par le peau du cou et, quand Chifuyu fut à proximité, il la lança en criant :
– Réflexe !
Chifuyu la rattrapa et la gamine jeta immédiatement ses bras autour de son cou. Elle aimait bien Chifuyu. Il l'assit à califourchon sur ses épaules et lui et Baji se remirent en route.
– Tu voulais me parler Baji ? Dit Chifuyu.
Ce gamin était un peu trop malin.
– C'est possible ouais.
– Alors attends ! Dit Chifuyu. Je préviens Takemicchou !
Il sortit son téléphone pour passer un coup de fil.
Tous les trois avaient convenu de se retrouver chez Baji un peu plus tard. Parvenus au pied de l'immeuble, Baji n'avait toujours pas décidé ce qu'il allait leur dire. Une voix le tira de ses pensées.
– VOUS DEUX ! VENEZ UN PEU PAR LÀ !
Baji et Chifuyu reconnurent un des petits vieux qui habitait leur immeuble.
– T'as fait un truc qui fallait pas Baji ? Demanda Chifuyu du coin des lèvres tandis que le vieux les rejoignait d'un pas irrité.
– Hein ? S'indigna Baji. Pourquoi moi ? Pourquoi pas toi ?
Le vieil homme se planta devant eux, les bras croisés.
– Vous allez me faire le plaisir de nous débarrasser de tout ce bazar ! Dit-il, l'air furieux. Je commence à en avoir par-dessus la tête !
Baji et Chifuyu le regardaient sans comprendre et le vieux leur fit signe de le suivre. Arrivés à l'arrière de l'immeuble, tous les deux découvrirent, stupéfaits, une multitude de chats installés dans les plates-bandes, sur le rebord des fenêtres et partout où ils pouvaient trouver un rayon de soleil. Ils devaient être pas loin d'une trentaine. La gamine descendit des épaules de Chifuyu en les voyant et tous les chats se redressèrent à son approche.
– Vous en avez nourri un ! Dit le vieux. Et maintenant tous les chats du quartier se donnent rendez-vous ici ! À vous de les faire partir !
Il fit demi-tour sans attendre de réponse. Baji et Chifuyu échangèrent un regard. Ils avaient certes nourri Peke J, mais ça n'était certainement pas lui qui avait attiré tous ces chats ici. À leurs pieds, ils regardèrent la fillette se pâmer de bonheur au milieu des animaux qui essayaient tous d'attirer son attention de leur mieux.
Ils avaient une petite idée de l'identité de la coupable.