PDV Pedro
Dimanche 17 octobre
- Euh... j'arrive ! enfin je prends un avion et je suis là d'ici peu ! dis-je à Ana
- Merci Pedro ! Et surtout, ne dis rien à ses parents ! ils ne doivent pas s'inquiéter !
- Ok, je dirai rien !
- Merci encore ! et embrasse Pablo pour moi !
- Promis !
Je raccroche et essaye de reprendre mon calme. Je cours à la recherche du coach pour lui expliquer. Je suis obligé de partir, je ne pourrais donc pas jouer le match de ce soir.
(...)
Je viens d'atterrir à Mykonos et je prends le premier taxi que je trouve. J'y met mon sac dans le coffre et m'installe à l'arrière.
- Ou je vous amène ? demande le chauffeur
- A l'hôpital ! et si possible assez rapidement !
- Bien sur !
Sur le trajet je suis extrêmement mal. Je me ronge les ongles et je sens ma jambe tremblée à vive allure. L'appel d'Ana m'a secoué et je crains le pire en arrivant. J'essaye d'être positif et optimiste mais ça devient compliqué.
J'ai l'impression que le trajet est interminable et l'angoisse me bouffe de plus en plus. Le GPS indique que nous arrivons dans trois minutes. Sûrement les trois minutes les plus longues de ma vie...
(...)
Je remercie le chauffeur après l'avoir payé et, avec mon sac sur le dos, je rejoins rapidement le hall de l'hôpital. Une femme a l'accueil me dirige vers la chambre de Raphaëlle et une fois devant la porte, je prend une grande inspiration avant de poser ma main sur la poignet et de l'ouvrir.
- Pedro ! t'es enfin là ! dit Ana, comme rassurée
Malgré ses paroles, je ne fais attention qu'à Raphaëlle. La voilà dans son lit d'hôpital, totalement endormie, inconsciente. J'en ai le souffle coupé et je me sens super mal.
- Qu'est ce qu'il s'est passé exactement ? demandais-je à Ana
- Elle... elle a été percutée violemment par une voiture...
- Mais comment ça s'est passé ?
- On est sorti pour prendre un verre et elle a traversé le passage piéton avant moi, sauf que y avait un camion qui cachait une voiture. Elle ne l'a pas vu...
- T'a vu la scène ? demandais-je surpris
Elle verse quelques larmes et acquiesce. J'imagine même pas le traumatisme pour elle. Déjà de voir sa pote dans un tel état c'est chaud mais surtout d'avoir vu ce qu'il s'était passé c'est pire. Heureusement que moi je n'ai pas assisté à ça parce que je n'aurai pas tenu.
Je finis par m'approcher du lit. Je prend sa main dans la mienne et lui embrasse le front. Je la contemple et espère qu'une chose, qu'elle se réveille au plus vite.
- Les médecins ont dis quoi? demandais-je à Ana
- Qu'elle a subi un gros choc et qu'il y'a des chances qu'elles ne souviennent de rien, de sa vie d'avant je veux dire...
J'écarquille les yeux. Je me dis que j'ai peut être mal entendu alors je la re questionne.
- Elle peut ne plus se souvenir de nous ?
- Apparement... et puis, pour avoir vu ça je t'assure que le choc était d'une violence sans nom...
- Mais euh... si ça venait à arriver, qu'est ce qu'on est censé faire ?
- Je sais pas encore... j'ai pas abordé le sujet avec les médecins... je préfère ne pas penser à cette option...
- Et t'es sure qu'il ne faudrait pas prévenir ses parents ?
- Pas pour l'instant, faut pas les inquiéter. Si les choses s'aggravent on les appellera mais je préfère qu'on attende !
- D'accord !
Je suis toujours assis au bord du lit avec sa main dans la mienne. J'essaye de penser à tout et à rien en même temps. Au fait quelle peut ne pas me reconnaître, qu'elle peut finalement m'annoncer qu'elle refuse qu'on vive ensemble, ou même me dire qu'elle ne veut plus être avec moi. Enfaite, pourquoi ces idées me viennent à l'esprit ? Raphaëlle et moi sommes heureux ensemble, il n'y a pas de raison qu'elle ne veuille plus de moi.
- Tu sais maintenant que je suis là, si t'en as envie tu peux rentrer te reposer ! t'a pas bonne mine et tu manques cruellement de sommeil ! je sais que t'es là depuis plusieurs heures maintenant et si ça peut te rassurer, je vais prendre soin de Raph !
- Je t'avoue que j'ai du mal à refuser ta proposition ! je vais rentrer dormir un peu, mais appelle moi si y'a du nouveau ! selon le médecin, elle ne devrait ps tarder à se réveiller...
- Compte sur moi !
Je lui fais la bise et après qu'elle ait regardé tristement Raphaëlle dans ce lit d'hôpital, elle a finit par partir. Quand la porte s'est fermée derrière elle, j'en ai profité pour m'installer avec ma chérie. Du moins, m'installer confortablement pour survivre à ces heures qui arrivent.
Je ne lâche pas sa main, et je ne la lâcherai pas desuite. J'attendrai qu'elle ouvre les yeux et qu'elle me reconnaisse. Cependant, la situation est bien différente et malgré mon stress, je décide d'envoyer un message à Pablo pour le prévenir des événements actuels. Il m'explique alors qu'ils ont perdu leur match mais je le savais puisque j'ai vu le résultat en arrivant à l'aéroport. Disons que sans moi, la donne n'est pas la même. Trêve de plaisanterie, la situation ici est moins drôle, même inquiétante et stressante. Mais je me dois d'être fort pour Raph, je ne la laisserait pas !
(...)
Les heures passent et toujours rien à signaler. Raphaëlle est toujours endormie et probablement inconsciente. Depuis qu'Ana est partie, je lui parle, je lui dis les choses que j'aurai plus de mal à dire dans la vie de tous les
jours. Je lui dis que je l'aime, même si ça c'est pas trop un problème, mais aussi qu'elle est la fille qu'il me faut, que c'est avec elle que je veux faire ma vie, et que jamais avant je n'avais été heureux avec une fille comme ça.
On dit souvent que les personnes dans le même état que Raphaëlle nous entendent lorsqu'on parle et j'espère que c'est le cas. J'espère qu'elle entend ce que je lui dis, et qu'elle sait que c'est sincère. Parce que c'est vrai, Raph me rend si heureux au quotidien... elle a un truc de spécial que je n'ai jamais ressenti avec une autre personne. C'est Raphaëlle...
- Bonjour Monsieur, vous êtes ?
J'étais perdu dans mes pensées quand une infirmière entre dans la chambre. Je me lève prêt à écouter ce qu'elle a a me dire concernant Raphaëlle.
- Son copain ! répondais-je. Vous avez des bonnes nouvelles à m'annoncer ?
- Je suis juste venue vérifier que tout allait bien pour elle. Si ça peut vous rassurer, elle ne devrait pas tarder à se réveiller !
- On m'a dit pareil y'a plus de quatre heures...
- Je sais monsieur mais on n'y peut rien...
Au même moment Raphaëlle se met à bouger. Je me précipite alors vers elle mais je vois dans les yeux de l'infirmière que quelque chose ne va pas. Elle appelle rapidement un de ses collègues et me demande de sortir.
- Attendez dans le couloir s'il vous plaît ! me dit-elle
Je sors alors dans le couloir, dans la plus grande des incompréhensions. Je sais pas ce qu'il se passe mais pour me faire sortir de la c'est que y'a un problème.
Le stress augmente au plus que les minutes passent et je perds doucement patience. Je me décide à prendre dans le distributeur des m&m's pour Raph quand elle se réveillera. Ce sont ses bonbons préférés et je sais que ça lui fera plaisir.
Puis, après avoir fait les 400 pas devant sa chambre, l'infirmière ouvre la porte et me dis que je peux rentrer.
- Elle est réveillée mais il lui faut encore beaucoup de calme et de repos, soyez là pour elle autant que vous pouvez et si y'a le moindre soucis vous nous appeler !
- Comment elle va ?
- Ca commence à aller mieux, le choc était violent c'est certain!
- Ok...
Je la remercie encore et entre dans la chambre. J'appréhende énormément, j'ai surtout peur qu'elle ne me reconnaisse pas... Alors, quand j'entre, je m'approche doucement de son lit lorsqu'elle tourne la tête, elle fronce les sourcils. Elle ne me reconnaît pas. J'ai envie de pleurer. C'est pas possible. Je dois rêver.
- Raph ? dis-je en posant ma main sur la sienne
-Pedro j'ai eu tellement peur... dit-elle en s'effondrant
Ouf soulagement. Elle a juste froncer les sourcils par surprise de me voir ici. J'étais censé être à Barcelone et me voici finalement en Grèce.
Je prends alors sa tête entre mes mains et nos regards sont plongés l'un dans l'autre. Je la regarde intensément, comme elle le fait aussi si bien et je lui embrasse le front, puis la joue, puis la bouche. Un baiser rassurant.
- Tout va bien d'accord ? c'est finit !
- Je revois encore la scène Pedro...
- Raphaelle, c'est normal, tu sors d'un choc violent mais je suis là maintenant, tu ne crains plus rien !
- Ana est où?
- Elle était fatiguée, elle est rentrée ! je vais l'appeler pour lui dire que tu vas bien !
- Et mes parents ?
- On les a pas prévenu, on ne voulait pas qu'ils s'inquiètent...
- Je les appellerai après ! mais d'abord je veux te dire quelque chose... que l'infirmière m'a annoncé...
Elle me demande alors de m'installer au bord de son lit et je crains le pire. Elle pose alors sa main sur la mienne comme pour me rassurer mais l'angoisse me reprend. J'attend alors patiemment qu'elle m'annonce ce que l'infirmière lui a dit...
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Quelle serait cette fameuse annonce ?🫣