« LIZÉA ! BON SANG ! IL FAUT Y ALLER ! »
___________________________________________
Le noir c'est la première chose que j'ai vu, le noir complet à cause de mes yeux clos. Mais ma tête est habitée par ma conscience et par ta voix me hurlant d'y aller.
Puis plus rien. Aucun bruit. Un silence sans fin.
Ou du moins... Que je croyais sans fin.
- « Reviens, je sais que tu peux m'entendre... »
- « Accroche-toi, je te promets que le monde en vaut le coup. »
- « Il n'y a pas un jour sans que je ne pense à toi et je suis sûr que tu le sais. »
- « Tu es une battante, je sais que tu t'en sortiras et tu en riras. »
- « Tu me manques. »
- « Bon sang... Je suis un idiot n'est-ce-pas Lizéa ? Après tout c'est ce que tu m'avais dit...»
- « Le monde... Ou plutôt, mon monde ne tourne pas rond sans toi. »
- « À cause de tes dispositions génétiques, les médecins te gardent ici et c'est mieux ainsi... Au moins ici, tu guéris. »
- « Je n'ai pas croisé tes parents une seule fois alors que je viens plusieurs fois par jour te voir... Autant qu'on me laisse venir te voir en fait... »
- « Tu me manques. Que je sois dans ma chambre d'hôpital ou au lycée... Tu me manques énormément. »
- « Je regrette d'avoir dû mettre de la distance entre nous mais... Regarde moi ici... »
- « J'ai pensé à toi quand mes parents sont venus me voir, au courage dont tu fais preuve pour affronter la vie. J'aimerai avoir le même tu sais ? »
- « Il faut que tu te réveilles... Comment va faire le journal sans toi ..? »
- « Je doute que les gens l'apprécieraient autant si Nahéma ou Tristan publiaient des articles. »
- « Comment vais-je faire sans toi ? »
- « Romain a de nouveau changé de couleurs de cheveux, il les a coloré en vert... L'espoir comme on dit. »
- « Tu sais ? Je crois qu'ils t'aiment tous... Tout notre petit groupe. Bien qu'ils me soutiennent dans mes choix, ils se sont vraiment attachés à toi et je crois que cela me rend d'autant plus joyeux. »
- « Ton anniversaire est en mars non ? Je vais devoir te souhaiter bon anniversaire tous les jours jusqu'à ce que tu te réveilles vu que je ne connais pas le jour précis. »
- « Moi je suis né en décembre... Le 26. Je ne te l'avais jamais dit... Peut-être que si tu te réveilles on pourra continuer à apprendre à se connaître même en tant qu'amis. »
- « Bon anniversaire. »
- « Je t'ai apporté une bougie. La fameuse qu'on souffle à chaque anniversaire pour faire un vœu. Certains souhaitent des biens matériaux, d'autres amoureux. Mais moi, je ne souhaite que ton réveil. »
- « Je pensais avoir énormément souffert pendant ce mois où je me suis éloigné de toi. Mais cette souffrance n'est rien comparée à celle de te voir dans cet état. Je préfèrerais mille fois te voir discuter avec Maxime et être heureuse. »
- « Bon anniversaire. Tu me manques. »
- « Tu sais... Ton absence laisse un creux dans nos vies. Je ne suis pas vraiment ami avec Maxime mais depuis ton séjour à l'hôpital, je l'ai croisé à plusieurs reprises dans les couloirs et il semble étrange. »
- « Si j'avais plus d'argent, j'aurai acheté une île... Ou une villa dans des coins reculés... Et je t'aurais proposé de venir. Toi et moi, loin de tous. Enfin évidemment, on pourrait inviter nos amis à nous rendre visite. »
- « Bon anniversaire. »
- « Menzy est passée te voir tout comme Maxime mais ils n'ont rien dit... Suis-je le seul à continuer de te parler ? »
- « Bon anniversaire. »
- « J'y pense mais je n'ai jamais pu finir de te déclarer mes sentiments... »
- « Nahéma t'a apporté des fleurs, je lui ai dis que c'était une mauvaise idée parce qu'elles allaient fanées... Mais elle a insisté pour les mettre... J'espère que tu n'es pas allergique au pollen. »
- « Bon anniversaire. »
- « Tes yeux verts manquent à mes yeux et ton caractère manque à mon âme. »
- « Gabriel me taquine comme si tu n'étais pas dans un lit d'hôpital mais au fond... Il sait ce que je ressens c'est simplement sa façon de me soutenir. »
- « Bon anniversaire, tu devrais bientôt te réveiller d'après les médecins et j'ai foi en eux oui... Mais surtout en toi. »
- « Je gravite autour de toi... Comme un ange gardien c'est amusant non ? C'est comme ça que m'appelle ma mère après tout. »
- « Ezel Frye... Et Lizéa Kaelis... Que penses-tu d'Ezel Kaelis ou de Lizéa Frye ? Je ne suis pas difficile... Puis je ne suis pas trop attaché au nom de mon père. »
- « Eh Lizéa... Finalement c'est toi qui es si proche mais si loin maintenant. Bon anniversaire. »
Ezel.... Je t'entends.
- « Bon anniversaire... Je peux sortir de l'hôpital donc je vais devoir retourner en cours... Mais je suis toujours là. Tu m'entends ?! »
Je t'ai toujours entendu...
- « Joyeux anniversaire ! Je t'ai emmené plein de cadeaux ! »
- « Ah ça tu peux le croire sur paroles Lizéa, Ezel a passé un long moment dans les magasins... J'ai cru qu'il avait tout dévalisé. »
- « C'est pour lui porter chance Tristan ! »
J'entends rire, j'entends ta joie.
- « Enfin n'écoute pas Tristan, Lizéa ! Je suis venu avec une bougie. Je vais faire un vœu ! Après tout je n'ai pas eu l'occasion d'en faire pour mon anniversaire ! »
- « Quel vœu vas-tu faire ? »
- « Si je te le dis, il ne se réalisera pas... Et celui-ci j'y tiens donc je te le dirai quand il se sera réalisé ! Promis. »
Je t'entends depuis le départ... Ezel.
- « Bon anniversaire ! »
- « Tu lui dis réellement bon anniversaire à chaque fois ? »
- « Bah oui Menzy... Je ne sais pas quel jour est son anniversaire alors si je lui souhaite tous les jours, je ne peux pas le louper. »
- « Je pensais que Gabriel et Tristan exagéraient, car c'est souvent le cas mais là ils ont été parfaitement honnêtes. »
- « Baisse d'un ton Menzy, je dois faire un vœu ! »
- « Un vœu ? »
- « Oui ! »
Tous tes mots...
- « Bon anniversaire ! »
- « Ça fait du bien de te voir sourire Ezel. »
- « J'essaie Romain... Ah ! C'est l'heure de faire un vœu ! »
- « Mais Ezel c'est monstrueux ! Combien as tu emmené de bougies dans cette chambre ? »
- « Une bonne quinzaine... Enfin je n'ai pas compté, c'est peut-être un peu plus. »
- « C'est étonnant que le personnel de l'hôpital ne t'ait pas interdit l'accès à sa chambre... »
- « Pourquoi l'aurait-il fait ? »
- « Regarde toutes ces bougies ! »
- « Pas de stress ! Elles sont éteintes... Puis peut-être que tous mes vœux resteront dans son esprit avec ça. »
- « Elle ne peut pas lire dans les pensées Ezel. »
- « Je sais... Laisse-moi rêver veux-tu ? »
Ezel... Je suis là, j'entends tout... Et ta lumière m'éclaire. Je suis consciente mais mon corps est fatigué, Ezel.
- « Je te l'avait dit ! »
- « Ezel... Calme-toi... »
- « Non ! Je ne vais pas me calmer. Je suis énervé contre moi-même ! Je savais qu'elle avait maigri et j'ai continué de jouer à l'égoïste meurtri par ses sentiments. J'ai été nul Gabriel. »
- « Eh... Du calme, les médecins font tout pour elle, tu n'as pas à t'en faire autant. »
- « Si facile à dire pour monsieur carpe diem. »
- « Ne t'en veux pas Ezel, tu n'es pas responsable de ses actes puis c'est peut-être à cause de ses parents. »
J'entends des pleurs, des cris sans pouvoir intervenir et pourtant Ezel... Tu n'as pas à te blâmer... Je ne me suis même pas vue maigrir.
- « Peut-être que tu as raison Gabriel... »
- « C'est l'heure de faire ton voeu, Ezel. »
- « Tu as raison. »
Quand enfin, j'ouvre les yeux. La lumière provenant de la fenêtre me semble bien trop agressive et je ne sais pas combien de temps j'ai passé ici... Je me souviens de tout, l'incendie... Les ambulances... Ezel... L'hôpital.
Pourtant quand j'ouvre les yeux, personne n'est dans ma chambre en regardant l'horloge murale, je remarque l'heure. 14h27. Ils doivent être en cours.
En regardant plus attentivement la chambre, je regarde les tonnes de bougies qui y sont stockées. Chacune soufflée par Ezel... Alors je me laisse submerger par mes émotions.
- « Tu... Tu es réveillée ?! » s'exclame une voix aiguë à la porte. Menzy.
- « Il faut croire. » répondis-je d'une voix rauque.
- « Oh bon sang Liz ! » s'exclame-t-elle en se jettant contre moi.
- « Doucement. » murmurai-je en souriant sincèrement.
- « Tu m'as manquée... Peut-être pas autant qu'à Ezel au vu de cette pièce mais tu m'as manquée ! »
- « Je... Tu penses qu'Ezel va arrêter de maintenir ses distances..? »
- « Peut-être. »
- « Si non... Est-ce que cela sonne le moment où je ne dois plus y croire ? »
Menzy me jauge du regard comme si elle pouvait fouiller dans mes yeux avant d'hausser les épaules.
- « En réalité Liz, c'est le moment où tu dois t'accrocher parce qu'on va aller récupérer Ezel ! Qu'il veuille maintenant une distance entre vous ou non. »
- « Mais- T'es folle ? Tu veux un examen médical..? »
- « Non, je suis simplement pour le Lizel. Hors de question de vous laisser vous comporter comme des enfants en bas âges. »
- « Lizel ? » l'interrogeai-je.
- « Oh c'est le nom de votre couple ! Lizéa + Ezel, Lizel, bon ! Je dois retourner en cours. Ezel va bientôt passer de toute façon si c'est comme les jours précédents ! On se revoit vite. »
Et elle se met à courir hors de la chambre, elle manque même de foncer dans quelqu'un au vu des protestations que j'entends dans le couloir.
Est-ce qu'Ezel ne va pas décider de remettre de la distance entre nous en me voyant éveillée..?
___________________________________________
NDA : Alors un chapitre un peu différent des précédents n'est-ce-pas ? 👀 J'espère qu'il vous aura au moins attendri.e.s.
Comme d'habitude, n'hésitez pas à me faire des retours que ce soit pour des avis sur certains passages ou des conseils, je suis preneuse. (J'aime les personnes bavardes) 🤍
Si vous voyez des fautes, elles seront sans doute corrigées par ma relectrice officielle : -Dark_CleVer- 🤝🏻