Sofia
« Jamais je n'aurai pensé que nous serons amies toi et moi, les chances étaient vraiment minimes »
« Au début je t'aimais pas du tout, je te trouvais très hautaine et c'est fou parce que t'es tout l'inverse ! »
« Merci de toujours m'écouter Sofia, merci d'être toujours là pour moi, t'es comme une sœur pour moi »
Les souvenirs avec Lexie passaient unes par unes dans mon esprit, c'était comme si mon cerveau voulait me faire revivre tout mes merveilleux moments passés à ses côtés. Comme si il voulait me faire comprendre que je venais de perdre l'une des seules personnes qui était toujours là pour moi après mon père.
« C'est elle qui nous a dénoncé à Carlos »
Impossible. Zack n'est qu'un menteur.
« Je suis désolée, Sofia... »
Et BAM, son corps s'écroula au sol.
Revivre de nouveau cette scène effroyable me fit verser quelques larmes. Encore.
— Tu ne peux pas mourir, Lexie... murmurais-je en étouffant un sanglot.
« Elle a su que Carlos avait mit 100 milles dollars sur ta tête et elle en a profité »
Non. Lexie ne ferait jamais ça.
Je regrettais amèrement sa mort. Je ne parviendrai pas à m'en remettre, j'en étais certaine.
C'était la fille avec qui je passais tout mes moments à la fac, à regarder des séries sur l'ordinateur pendant que le prof récitait son cours ennuyant à mourir. La fille avec qui je restais quasiment toutes mes soirées chez elle, à faire tout sauf réviser car ça nous faisait chier.
Tout ces souvenirs n'étaient à présent que de simples souvenirs lointains, je ne pourrai plus jamais les revivre. Cela faisait à peine un an qu'elle était entrée dans ma vie et j'avais l'impression de l'avoir toujours connue.
« T'es comme une sœur pour moi »
Elle était fille unique comme moi, notre point en commun qui nous avait permis d'être plus proches que nous l'étions déjà.
Me dire que je ne la reverrai plus jamais, ça me faisait atrocement mal. Je venais de perdre un être cher, une personne qui comptait énormément pour moi.
« Je t'avais pourtant bien dit que si je découvrais qu'elle avait un quelconque lien avec Carlos Sanchez, elle va crever »
Je refusais de me l'admettre, je refusais de me dire que Lexie m'aurait trahie pour 100 milles dollars.
« Les trahisons proviennent rarement de tes ennemis joli cœur. Ils viennent surtout de ceux qui te connaissent le plus »
Zack Hamilton. Je le haïssais à un point inimaginable. Je rêvais de le voir souffrir tout comme il ne s'était pas gêné en tuant celle qui comptait pour moi. Ma sœur.
Jamais je n'aurai pensé en arriver là. Jamais je n'aurai pensé que ma vie allait prendre un tournant pareil maintenant que j'étais entrée dans sa vie. Jamais je n'aurai pensé que Lexie allait mourir par sa faute. Par ma faute ! C'était entièrement moi la responsable et je m'en voudrai toute ma vie.
Je continuais de pleurer en silence, voulant à tout prix remonter le temps et revenir en arrière afin de changer mes erreurs du passé. Mais malheureusement, c'était impossible.
Je pensais à la réaction de ses parents et de son petit-ami. Ils seraient probablement dans le même état que moi, sauf qu'ils ne connaîtrons pas les circonstances de sa mort soudaine. Quoi de plus pire que de perdre sa fille unique ? Quoi de plus pire que de perdre sa copine ?
— Sofia ?
Je sentis une main se poser sur mon épaule et je me tournai directement en direction de la voix masculine.
La douce brise fraîche du matin me caressait lentement la joue et les premières lueurs du soleil commençaient à franchir l'horizon. Je ne savais pas quelle heure il était, mais il commençait déjà à faire jour et je n'avais pas fermé l'œil de la nuit. J'avais décidé de rester assise sur la fontaine en face du manoir des Hamilton.
Ça m'avait fait un bien fou de respirer l'air frais et d'enfin me retrouver dehors, même si je n'étais pas très loin de cet endroit maudit. J'en avais complètement rien à faire de Carlos à présent.
Qu'il me retrouve ou pas, ça changera quoi à ma misérable vie ?
Lexie est morte et mon père est injoignable.
Qui se souciera pour moi ? Personne.
— Tu devrai peut-être rentrer à l'intérieur et te reposer, suggéra Aaron d'un ton renchérissant.
— J'ai pas envie... marmonnais-je en retenant mes larmes.
Il prit place près de moi et je baissai la tête. Je devais probablement être dans un état secondaire. Cela faisait deux jours que je ne dormais que très peu et je devais être toute cernée. Je n'arrivais même plus à manger également. Mon corps rejetait toute nourriture.
— Ça fait deux jours que tu ne dors pas, s'inquiéta le brun d'un air inquiet.
Je lâchai un soupir d'agacement, ayant plus que marre que tout le monde se soucie de savoir si je dormais ou non alors que je venais de perdre mon amie !
Mettez vous un peu à ma place merde.
— Tu crois vraiment que je vais réussir à dormir après ce que ton salaud de frère a fait ?! M'énervais-je en le fusillant du regard. Tu crois que je vais facilement réussir à passer à autre chose Aaron ? C'était mon amie putain, elle comptait énormément pour moi ! Mets toi à ma place !
— Je sais, m-
— Non tu ne sais pas ! Le coupais-je en élevant la voix. T'es comme ton frère de toute façon, vous êtes tous aussi inhumains les uns que les autres ! Ça vous amuse de tuer les gens, vous prenez plaisir à le faire, même quand c'est des innocents. Vous-
— Sofia, s'il te plaît calme toi...
— FERME TA GUEULE !!! ELLE EST MORTE POUR RIEN !!! POUR RIEN !!!
La colère bouillonnait mes veines et je sentais que j'allais exploser de rage tôt ou tard. C'était comme ça tous les jours. Je passais de la tristesse à la colère en un rien de temps. Je m'en voulais et j'en voulais tous les autres.
Je serrai les dents en gardant les yeux rivés sur le frère cadet de Zack, je me contenais de toutes mes forces de ne pas lui faire de mal. Il ne méritait pas ça.
Lexie ne méritait pas de mourir.
Et tout de suite, je fondis en larmes et le regard d'Aaron s'attrista davantage face à mon état. Il ne savait pas comment réagir pour me réconforter et il avait l'air d'avoir de la peine pour moi.
— Elle ne méritait pas de mourir, elle ne méritait pas de mourir... répétais-je en continuant de pleurer à chaudes larmes.
Je nichai mon visage à l'intérieur de mes mains en extériorisant toute la tristesse que je ressentais depuis déjà deux jours. Je savais que je n'allais pas réussir à vaincre cette épreuve, c'était trop pour moi. C'était beaucoup trop difficile à encaisser.
C'était la pire chose qui m'était arrivée dans ma vie. Même la séparation de ma mère ce n'était rien à côté de ça. En même temps, je n'avais même pas de liens avec elle, mais Lexie j'en avais.
J'entendis soudainement des bruits de pas avancer lentement sur le sol graveleux. J'avais toujours mon visage caché par mes mains et je continuais de sangloter jusqu'à entendre sa voix.
— Il faut qu'elle rentre, déclara la voix grave de Zack d'un air détaché.
Je séchai immédiatement mes larmes pendant qu'Aaron répondit :
— Elle ne veut pas.
Je repris peu à peu mon calme en prenant une grande inspiration. Puis, je pivotai ma tête vers l'aîné en lui lançant un regard noir alors qu'il me fixait de son air nonchalant.
— Ne t'approche pas de moi, grommelais-je en serrant les dents, ne supportant pas de voir son visage.
— Je veux simplement que tu rentres, lança ce dernier en soupirant d'exaspération.
Je ne prêtai pas attention à sa remarque et tournai ma tête vers Aaron qui semblait du même avis que son frère. Il m'ordonna en un mouvement de tête de rejoindre l'intérieur du manoir.
— C'est quoi votre soucis putain ? Je veux rester ici ! Grognais-je en ayant marre qu'ils me collent à chaque fois tous les deux.
— Tu ne peux pas, rétorqua froidement Zack. N'importe qui pourrait te voir, Carlos te recherche, t'as peut-être besoin qu'on te rafraîchisse la mémoire ?
— J'en ai rien à foutre, il n'a qu'à me retrouver, ça m'est complètement égal désormais.
Zack leva les yeux au ciel et poursuivit d'un ton tranchant :
— Tu m'en veux encore parce que j'ai tué ta copine ? C'est du passé maintenant, cesse de t'apitoyer sur son sort maintenant et va de l'avant putain. Elle ne reviendra pas à la vie.
C'est du passé.
C'était si facile pour eux de tuer des gens et de tout oublier ensuite. Sauf que moi, je n'étais pas comme eux. Pas comme lui.
— Comment veux-tu que j'ailles de l'avant ? Répondis-je avec rage. Tu as tué une personne qui comptait beaucoup pour moi, je n'arrive plus à dormir, je ne peux plus. Tu as ôté la vie d'une pauvre innocente qui n'a rien demandé, elle avait une famille et des amis ! Tu n'as donc aucune pitié ?
— Et elle elle en a eu peut-être en te dénonçant à Carlos ? T'étais son amie et elle l'a fait, arrête de tout rejeter sur moi !
On se défiait du regard alors qu'Aaron était toujours assis face à moi en observant la scène. Je reprochais Zack tandis que lui essayait de me raisonner en essayant de me prouver que ce n'était pas lui le mauvais dans l'histoire. Je n'allais pas me laisser berner par ce fou.
— Lexie n'était pas une traître, répliquais-je sèchement en détournant mon regard de l'ainé.
— Ouais bah faut que t'arrêtes de rester dans ton monde de bisounours où tout le monde est gentil et innocent comme toi. Quand il s'agit d'argent, les gens sont prêts à tout. C'était 100 milles dollars, pas 100 dollars.
Je pivotai encore une fois ma tête vers lui et lui offrit un regard noir en guise de réponse. Je n'allais pas avaler ses stupides paroles.
— Aller rentre maintenant putain, poursuivit l'aîné d'un air agacé en me tendant la main pour que je la prenne.
Dans tes rêves connard.
Je comptais chacun de mes jours dans l'espoir de m'en aller loin de ce monstre à l'apparence humaine.
— Je ne t'ai fais aucun mal jusqu'à présent, répliqua le brun d'un air sérieux.
Et tout de suite, j'haussai les sourcils en le scrutant pour voir si ce n'était pas une mauvaise blague de sa part. Mais son expression du visage sérieuse me montrait bien le contraire.
Si le culot était une personne.
Je ne pouvais même pas compter le nombre de fois où il m'avait menacé et tenté de me tuer.
« La dernière fois que j'ai menacé de te tuer, c'était mon dernier avertissement »
Je te déteste Zack Hamilton.
Je n'avais pas l'envie de rester une minute de plus à ses côtés. Rien qu'entendre le son de sa voix m'agaçait. Je ne pouvais plus le supporter.
— T'es vraiment en train de te foutre de ma gueule toi, crachais-je en me levant en un bond.
J'avançai alors jusqu'à l'intérieur du manoir en passant devant le meurtrier de mon amie. Il avait les bras croisés et gardait la tête baissée pendant que je marchais.
Il voulait que je rentre à l'intérieur, et bien il aura ce qu'il souhaite. Si ça me permettait de ne plus le voir, autant le faire. Je savais qu'il allait encore insister pour que je rentre si je restais encore dehors.
J'entendis ensuite les deux frères se mettre à discuter entre eux une fois que j'étais assez loin. Je n'entendis que vaguement ce qu'ils disaient mais seuls quelques mots parvinrent nettement à mes oreilles : « anniversaire... April »
Pourquoi ils parlaient d'anniversaire ?
On s'en fou.
Parfois, je trouvais le comportement de Zack complètement contradictoire. Un jour, il voulait me tuer parce que je n'écoutais pas ses règles et ensuite, il s'inquiétait pour moi parce qu'il ne souhaitait pas que Carlos Sanchez me retrouve. Un vrai malade.
[...]
01h.
J'étais par la fenêtre, et je n'arrivais une fois de plus pas à fermer l'œil. Les atroces images me hantaient, jusqu'à me plonger dans un état de tristesse et de culpabilité comme à chaque fois.
J'aurai pu appeler les flics afin qu'ils embarquent l'autre psychopathe, mais je savais que j'allais finir le crâne explosé avant même qu'ils n'arrivent. Il pouvait entendre toutes mes conversations téléphoniques sans que je ne sache comment, il entendra probablement celle avec la police, c'était logique.
Je sortis subitement de mes pensées en entendant frapper à la porte. Je me tournai en refermant la fenêtre, sentant la panique secouer mon corps. On pouvait s'attendre à tout ici.
Quelques secondes après, je vis Monika faire son entrée en m'offrant un large sourire. Je lâchai un petit soupir de soulagement en étant rassurée que ce soit elle et pas quelqu'un d'autre.
Sauf que, ce n'était pas dans ses habitudes de venir dans ma chambre à une heure aussi tardive, en pleine nuit. Elle tenait une tasse fumante entre les mains et je fronçai les sourcils d'incompréhension en la voyant avancer vers moi.
— Bonsoir mademoiselle, désolé de vous déranger à une heure si tardive, mais monsieur Hamilton m'a demandé de vous apporter ça.
Monsieur Hamilton ? Lequel des deux ?
Aaron ou Zack ?
Elle posa la tasse sur la table de chevet près de moi et je vis que c'était du chocolat chaud.
Puis, avant qu'elle ne quitte la pièce, je la questionnai d'un brin de curiosité :
— Lequel des Hamilton ?
— C'est Zack, me répondit-elle en un sourire.
Pourquoi Zack voudrait m'apporter un chocolat chaud ? C'était le dernier ici à se soucier pour moi.
Qu'importe, ça n'était pas avec un chocolat chaud qu'il allait se racheter en tout cas.
Je n'étais vraiment pas rancunière dans la vie de tous les jours, j'arrivais facilement à pardonner les erreurs des autres car je me disais que nous avons tous le droit à une seconde chance dans la vie.
Mais lui, il ne méritait rien de tout cela parce que je savais que c'était quelqu'un de mauvais. Il ne méritait pas mon pardon, pas après cet acte aussi affreux. Personne ne pardonnerait à quelqu'un d'avoir tué un être qui comptait à ses yeux, c'était complètement absurde.
— Pourquoi il vous a demandé de m'apporter ça ? Questionnais-je soudainement alors que Monika venait d'ouvrir la porte pour s'éclipser.
— Il m'a dit que ça vous fera du bien et que ça vous remontera le moral. Finissez-tout s'il vous plaît.
***
Bonsoir tout le monde ! Voici enfin le chapitre 22, qu'en avez-vous pensé ? Et que pensez-vous du comportement de Zack envers Sofia ?
N'hésitez pas à commenter et voter svp ! Merci. ☺️