➠ 𝘈𝘯𝘥𝘳𝘦𝘸
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Alors que je discute avec mon parrain, j'essaie de lui faire comprendre que mes crises d'angoisse ne peuvent pas disparaître en un claquement de doigts, mais il reste trop entêté pour le comprendre.
Soudain, un bruit sourd résonne de l'autre côté de la porte, nous incitant à sortir pour découvrir ce qui se passe. Anastasia ou Antonia, je ne sais toujours pas quel nom utiliser, est étendue au sol, ce qui me fait immédiatement réaliser qu'elle écoutait aux portes.
Tellement impolie...
Je ne peux m'empêcher de sourire légèrement devant son manque de discrétion. Elle est comme une caméra cachée, toujours là où elle ne devrait pas être.
Pour ne pas attirer les soupçons de Santi, je joue le jeu et prétends savoir ce qui se passe.
En route vers la voiture, je présume que je dois la raccompagner à son fameux hôtel.
Depuis qu'elle a tenté de m'embrasser, je préfère garder mes distances, même si je dois continuer à la faire passer pour ma petite amie. Il y a quelque chose chez elle qui me met mal à l'aise, et mon instinct me dit de me méfier.
Je démarre la voiture et entame notre trajet. Santiago a toujours critiqué ma prudence au volant, mais je préfère respecter le code de la route. Anastasia, elle, semble impatiente, tapant du talon sur le sol de la voiture.
— Tu ne peux pas accélérer ? J'ai l'impression d'être dans la voiture de mon grand-père.
Je pourrais facilement la remettre à sa place, mais je décide de ne pas perdre mon temps avec des broutilles. Elle peut penser ce qu'elle veut mais je vous promet qu'elle est stressante à gigoter comme elle le fait.
— Putain mais tu peux pas aller plus rapidement ?
— Non, il est indiqué de ne pas dépasser les 90 km/h.
Elle soupire et lève les yeux au ciel, puis murmure comme si je ne l'entendais pas.
— Il est con, celui-là...
— Non, au contraire. Je ne suis pas con, je préserve ma vie et la tienne. Tu devrais me remercier.
Je remarque une voiture qui nous suit depuis chez mon parrain et décide de changer de route par précaution.
— Mais ce n'est pas la bonne...
Je la coupe rapidement.
— Je le sais bien. Baisse-toi et attache ta ceinture.
Elle obéit, et je saisis mon arme dans la boîte à gants. Je surveille sa réaction, mais elle semble prendre la situation avec calme, comme si c'était normal. Je me demande dans quel milieu elle a grandi, car elle n'a aucune peur devant une arme à feu, sois elle fais partie d'une mafia sois sa famille c'était des policiers.
La voiture derrière nous accélère, et je fais de même. Je n'aime pas ça, mais je n'ai pas le choix.
— Enfin...
Des coups de feu éclatent sur le coffre de la voiture, et Anastasia sursaute. Elle n'était visiblement pas préparée à ça.
J'ouvre la vitre et commence à tirer à mon tour, nous roulions à vive allure, la tension dans la voiture devenait palpable. Sans le vouloir, je tourne le volant dans l'autre sens, et juste au moment où je pense que nous allons foncer dans le mur, Anastasia reprend le contrôle de la voiture, redressant habilement la trajectoire.
Je reprends mon souffle, réalisant que je l'avais apparemment coupé en panique.
Paniqué, je cherche une solution pour calmer mes crises. Je me rappelle alors d'une technique que j'avais trouvée pour apaiser mes attaques de panique. Je me concentre sur ma respiration, la rendant plus lente, ce qui diminue toujours l'intensité de mes crises.
Pendant ce temps, la brune appuie sur l'accélérateur, elle gérait la situation comme une véritable professionnelle.
— On va échanger de place, d'accord ? me propose-t-elle. Détache-toi, cela doit se faire rapidement. Si je perds le contrôle du volant, on est mort vu la vitesse à laquelle nous roulons et vu la proximité des poursuivants avec notre voiture. On ne peut pas non plus se permettre de ralentir, donc ça passe ou ça casse.
Je ressens une pointe de jalousie en la voyant gérer la situation avec une telle maîtrise. Ce qui est sûr, c'est qu'elle n'est pas une fille innocente, et au lieu de me rendre méfiant, cela me fascine.
Nous nous détachons tous les deux et je tente de passer en-dessous d'elle pendant qu'elle se glisse au-dessus de moi. Nous réussissons à échanger de siège rapidement, et elle prend le contrôle du volant. Maintenant, je peux enfin tirer correctement.
— Tu sais qui ils sont ? Me demande-t'elle.
Je ne répond pas les mains tremblantes, au bord de la crise, je peine à viser correctement. Santiago a raison, c'est handicapant, et cela commence vraiment à m'énerver. Même si j'essaie de dissimuler mes émotions, c'est évident pour ceux qui me connaissent comme Santiago. C'est le genre de chose que je ne veux plus me permettre.
Anastasia accélère, contournant plusieurs rues avant que nos poursuivants finissent par nous perdre de vue. La tension retombe légèrement dans la voiture alors que nous reprenons notre souffle, réalisant que nous avons réussi à échapper temporairement à nos assaillants.
— Parfait !
Anastasia commence à s'applaudir, fière de son exploit. Puis, elle se tourne vers moi.
— Alors, qui sont-ils ?
— Ce sont des mafieux. Ceux que tu as provoqués plus tôt. Ils veulent sûrement se venger.
— Oh...
Son visage affiche une expression de surprise, mais je perçois aussitôt que ce n'est pas sincère. Malgré la situation tendue, elle ne semble pas apeurée. Je suis impressionné par son sang-froid et son courage. Peu de personnes auraient osé prendre le volant aussi intrépidement qu'elle l'a fait.
Cela renforce encore davantage le mystère qui entoure Anastasia. Pour dissiper mes doutes sur son identité, je vais devoir creuser plus en profondeur.
— Tu vas bien ?
— C'est juste que... ce que tu m'annonces me rend... je ne sais pas. Tu m'as ramenée dans une pièce remplie de criminels... je commence à me demander si tu n'es pas comme eux...
— Oh non... je...
— Ne me dis pas le contraire. Je t'ai vu lui tirer dessus, sans la moindre once de pitié.
Elle ose me faire des reproches ? Je ne sais plus si elle joue la comédie ou si elle est sincère. Elle me perturbe totalement.
— Je voulais te sauver. Avec eux, on ne joue pas.
— Dis-moi la vérité, Sharp. Qui es-tu vraiment ?
Je manque de m'étouffer. Qui suis-je ? Mais qui est-elle, surtout ? C'est là la vraie question, madame. Si vous avez placé un traceur sur moi, c'est que vous savez très bien qui je suis. Je suis certain qu'elle travaille pour quelqu'un, mais je dois découvrir qui.
— Je réponds seulement si tu réponds à l'une de mes questions.
— D'accord.
— Comment connais-tu mon nom de famille ?
— Tu me l'a dis quand on c'est rencontrer.
— Mensonge.
Elle cligne des yeux, perturbée. Je l'ai piégée. Le jour où nous nous sommes rencontrés à la réception, je ne lui ai jamais donné mon nom de famille. Je me souviendrais d'un tel détail, je lui ai clairement dit que je m'appelais Andrew.
Elle fait semblant de ne pas se rappeler, mais je vois bien qu'elle est troublée.
— Je... je ne me souviens plus.
Elle feint de ne pas savoir que je suis un mafieux, mais mon nom n'est connu que dans les cercles de la mafia. Maintenant, je suis certain d'une chose : elle travaille pour quelqu'un. Ce que je dois découvrir maintenant, c'est pour qui.
— Tu voulait savoir qui je suis ? Et bien oui, je fais également partie de la mafia.
Mais elle ne réagit pas comme prévu. Elle aurait dû perdre ses moyens, me traiter de menteur ou quelque chose du genre. Mais elle reste silencieuse. Encore une fois, j'avais raison, elle n'est pas claire.
Elle reste silencieuse, perdant toute son assurance. Alors, je commence à ricaner et je lui dis :
— Je rigole. Pourquoi as-tu l'air si surpris ?
Elle reprend peu à peu contenance et affiche un sourire.
— Oui, excuse-moi. J'ai des moments de blanc comme ça.
— Oui, je sais. Avec ce qu'il vient de se passer, cela ne m'étonne pas.
Je dois la garder sous contrôle pour qu'elle me mène à son chef, alors j'essaie de choisir mes mots avec soin, même si je n'ai jamais été doué pour parler aux femmes.
Je la regarde droit dans les yeux. Elle doit penser qu'elle a le contrôle de la situation, mais la vérité, c'est que je suis toujours un pas en avance. Je fais semblant d'être au fond du gouffre, mais en réalité, j'ai déjà prévu ma sortie.
Toujours laisser croire à l'ennemi qu'il a déjà gagné, afin que notre victoire soit encore plus douloureuse pour lui lorsqu'elle se produit.
Je me force à faire un effort surhumain alors que je prends ses mains et la fixe droit dans les yeux pour renforcer chacun de mes mots.
— Tu peux compter sur moi. Tu as gardé mon secret sur ma sexualité, tu m'as rendu service, alors en retour, je te protège.
Un léger sourire apparaît sur son visage.
— Je te ramène ?
Elle hoche la tête, et nous reprenons le chemin en silence. Une fois dans sa chambre d'hôtel, elle me demande si je peux rester avec elle cette nuit. C'est une opportunité pour moi de continuer à récolter des informations, alors j'accepte.
Je vais devoir être sur mes gardes. Qui sait ce qu'elle pourrait tenter une fois que nous serons seuls dans cette chambre...