Partie 41
Interdite, je regardai un autre homme que celui pour qui mon cœur battait presser ses lèvres contre les miennes.
Et c'est cette même interdiction qui m'empêcha de réagir pendant quelques secondes. Pendant qu'il m'enserrait la taille et se rapprochait dangereusement, je réfléchissais, me demandant par quel concours de circonstance j'en suis arrivée la, moi qui moins d'une heure plus tôt était avec celui-là même qui m'a demandé de l'épouser pour me retrouver avec le frère de mon ex.
Et le pire, c'est que je ne lui ai donné aucun signe qui lui disait qu'il pouvait se permettre de tels comportements. Alors de toutes mes forces, je le repoussai jusqu'à ce qu'il soit complètement loin de moi.
On s'observa, tandis que mon cœur battait a se rompre, cette fois il battait de peur et de colère, pas d'amour ou d'anticipation comme d'habitude.
Sur le coup, je ne savais pas quoi dire. Si on m'avait dit que cette entrevue se passerait comme cela, je ne l'aurais pas cru. Tout le petit discours que j'avais préparé dans ma tête à son intention n'aura servi à rien.
Baba : Laisses ce type, après ce qu'il t'a fait comment peux-tu lui faire confiance ?
Moi : Je ne sais même pas quoi te dire. Pourquoi tu as fait ça Baba ? Pourquoi ?? J'étais en train de te dire quelque chose et sans même m'écouter...
Il me coupe la parole
Baba : Non je ne t'ai pas écouté parce que je savais ce que tu allais me dire. Ce gars-là il te fera pire que ce qu'il t'a fait avec cette Abi crois-moi. Ils sont faits pour etre ensemble ces deux la. Mon pote m'a parlé de lui et de ce qu'il fait avec les meufs. Moi je ressens vraiment quelque chose de sincère pour toi. J'ai essayé de le réprimer, j'ai même coupé les ponts avec toi pendant un moment mais ça ne sert à rien. Pourquoi ne pas nous donner une chance ? Oui c'est fou tu es l'ex de Mansour mais la vie est courte et...
Cette fois c'est moi qui l'interrompt
Moi : Est-ce que tu t'entends ? Putain mais est-ce que tu t'entends la ?? Apres ce tout ce qu'on a dit d'Awa et Mansour tu viens faire exactement comme eux ! NE T'AVISES PLUS DE PRENDRE CE GENRE DE LIBERTES AVEC MOI COMPRIS ?
Je baisse le ton, me rendant compte que je hurlais à tue-tête. Je reprends mon souffle
Moi : Ce mauvais gars la comme tu dis, bah il se trouve que je l'aime. Je n'aime que lui. Ne rends pas les choses plus compliquées Baba.
J'avais juste envie de rentrer chez moi et d'écouter cette folle conversation au plus vite
Moi : Je t'ai demandé de venir afin de te dire que nous ne pouvions plus nous voir comme avant car Momar n'aime pas cela, et je lui donne raison maintenant avec tout ce qui vient de se passer.
Baba : C'est vraiment ce que tu veux ?
Il me regardait intensément, comme pour me faire changer d'avis de son seul regard. Sauf que ce regard la ne me fait ni chaud ni froid. Car ce n'est pas le regard de Momar. Dans une autre vie et dans d'autres circonstances, oui je lui aurais volontiers donné une chance, mais là, il m'agace, fortement.
Moi : Oui c'est ce que je veux. Y'a pleins de filles bien ici Baba tu en trouveras. Surtout quand tu prendras un peu de recul, tu réaliseras que tu étais juste confus. Bref ne dis rien stp. Saches que je n'ai pas apprécié ce que tu as fait tout a l'heure. C'était déplacé. Juste rentres chez toi. Je te souhaite tout le bonheur possible.
Je rentre sans même lui laisser lui temps de dire quoi que ce soit et fermes la porte d'un coup. Il a osé m'embrasser !!! Que va dire Momar déjà qu'il me disait ne pas sentir Baba ?
Et moi qui insistait qu'il n'y avait rien ? Moi qui avais promis ne plus le revoir et je l'ai fait ! Je me cache le visage de mes deux mains et respire un autre grand coup. Je vais dans ma chambre et appelle Myriam pour tout lui expliquer.
Myriam : Woooooooooooow. Vous vous êtes quoi ???
Moi : Non c'est lui qui m'a embrassée je n'ai pas bougé un moment tellement j'étais choquée.et je l'ai repoussé quand j'ai réalisé.
Myriam : Attends juste comme ça il t'embrasse ?
Moi : Comme je t'ai dit, je lui parlais et il m'a embrassé sans que je ne m'y attende. Je ne l'ai pas vu venir je te jure Myriam faut que tu me crois
Myriam : Je te crois ma chérie je sais que tu me dis toute la vérité. Mais il ne faut surtout pas que Momar l'apprenne car crois-moi il ne le prendra pas ainsi surtout qu'il t'a prévenu à propos de Baba plus d'une fois
Moi : Oui je sais et je sais aussi qu'il avait raison. Il ne l'apprendra pas. Ce n'est pas de ma faute c'est le pire. Baba a fait ce qu'il voulait croyant que je laisserais Momar pour m'engager sur la même route qu'Awa. Certainement pas.
Myriam : Quand même jusqu'à t'embrasser ! Il est allé loin la lui aussi ! Tu es fiancée et il se permet de telles légèretés ! Crois-moi si Momar l'apprend tu es dans la merde donc débrouilles toi pour qu'il ne le sache pas
J'avais la peur au ventre rien que d'imaginer que Momar puisse l'apprendre.
Myriam : Espérons qu'il ne l'apprenne pas. Peut-être qu'on n'a pas eu la bonne idée en se disant que tu devais l'appeler. Mais qui aurait cru qu'il aurait sauté sur toi ! Allez t'inquiètes pas. Toi fais comme si de rien n'était okay ?
Moi : Oui Myriam. Vas-y je te laisse je vais me reposer
Le lendemain, rien d'important ne se passa et c'était vendredi. Mr Niang était d'une humeur massacrante donc c'était plutôt silencieux au bureau.
Personne n'osait faire de blagues ou prendre ses appels téléphoniques. J'avais l'impression que cela avait quelque chose à voir avec Mme Niang, enfin Ami avait l'impression et j'étais d'accord avec elle parce qu'a un moment elle a appelé sur le numéro de poste d'Ami pour parler à Mr Niang mais elle avait reçu des ordres de ce dernier de ne passer aucun appel venant de sa chère et tendre femme.
Le weekend passa vite, comme on dit, les bonnes choses ont toujours une fin. Le samedi je suis sortie avec Fabi, la soeur de Momar qui m'a invité à prendre le thé de 16h avec elle. Lol à croire que nous vivions à Londres... Prendre le thé de 16h...
Nous sommes allées dans un endroit caché et calme quelque part aux almadies. Son frère avait emmené leur maman dans une ville à 2h de Dakar donc c'était l'occasion rêvée de faire plus ample connaissance.
Comme à son habitude, Fabi était pimpante : Une salopette en jean baggie avec un haut aux manches longue rose, agrémentée d'une barrette rose qui retenait ses cheveux et des ballerines en jean. Je l'ai trouvée trop stylée, franchement chapeau
Moi : Il faut que tu me donnes quelques astuces en fashion tu t'habilles vraiment bien
Elle a étudié à Londres, je comprends pourquoi elle me parle de thé de 16h.
Fabi: Tu sais quand j'allais a Londres pour mes études je voulais étudier fashion design mais papa ne l'entendait pas ainsi.
Fabi : Il en a fait toute une histoire tu sais, soit disant que je voulais aller à Londres pour m'amuser et faire des dessins. Alors que je voulais être styliste, créatrice et faire de la haute couture
Moi : Wow quel gâchis ! Mais c'est bien aussi t'as fait des études plus cérébrales
Fabi : Mouais j'aime ce que je fais mais ma passion première c'est la mode. Mes robes de soirées et boubous traditionnels je les dessine et les couds moi-même
Moi : Sérieux ??
Fabi : Attends j'ai des photos
J'étais subjuguée par ces robes que je voyais défiler sur l'écran de son téléphone. Son père a fait une erreur je pense car elle a vraiment du talent. Elle dessine de ces robes qui n'ont rien à envier à celles des grands couturiers célèbres dans le monde entier ni a celles que porte Kim Kardashian...
Moi : Tu n'en fais que pour toi ? Elles sont magnifiques et je ne le dis pas pour te faire plaisir, je suis franchement éblouie. J'adore celle-là, la grise
Fabi : J'en ai fait pour une célèbre chanteuse ici qui avait un concert. J'ai reçu pleins de commandes grâce à cette robe mais je ne pouvais pas toutes les concevoir et les coudre car j'ai beaucoup de boulot. Tu vas voir la robe que je vais te créer pour ton mariage. Ça sera la plus belle jamais créée !
Moi : Euh.. tu..
Fabi : Oui je sais ! Momar me l'a dit
Elle applaudit toute excitée et me prend dans ses bras
Fabi : Je lui avais promis de ne rien dire mais je ne pouvais plus le garder pour moi. Je suis si contente ! Si contente ! Je ne sais pas ce que tu as fait à mon frère mais il est amoureux fou ! Qui aurait cru que cet homme a fem...
Elle s'interrompit brusquement réalisant ce qu'elle disait
Moi : Lol t'inquiètes je sais de quoi il occupait son temps auparavant. Espérons que cela ne soit plus le cas...
Fabi : Je peux t'assurer que non. Il passe son temps à parler de toi. Tu as raison de douter, trompeur un jour, trompeur toujours non ? Mais c'est quand il m'a dit qu'il voulait t'épouser que j'ai su que cette vie pour lui était finie. Momar n'a jamais pensé au mariage et combien de filles lui avons-nous présenté ma mère et moi ? Les amies de ma mère emmenaient tout le temps leurs filles chez nous pour Momar. Il m'a choqué quand il m'a parlé de mariage. Je savais qu'il avait des sentiments pour toi mais je n'ai jamais cru que c'était à ce point. Bref on s'éloigne du sujet-là. Je disais donc que ta robe je la dessinerai pour toi
Moi : Avec ce que tu fais je sais déjà que je serai la reine de la fête
Fabi : Oh arrêtes tu vas me faire rougir.
Moi : Sinon et les amours ?
On reste à parler de mecs et quand les filles nous commençons à parler d'eux, nous ne nous arrêtons pas. On y était de 16 à 19h. Quand je suis rentrée, Momar aussi venait tout juste de sa longue excursion avec sa mère.
Et comme il était fatiguée, je lui ai dit de se reposer et qu'on se verrait le lundi surtout que le lendemain, je passais la journée chez mon grand-père.
Momar : La prochaine fois je vais lui prendre une voiture et un chauffeur pour l'emmener je suis cassé la
Moi : C'est comme ça avec les mamans Aziz il vit chaque fois la même chose.
Momar : Tu me manques...
Moi (le cœur battant) : Tu me manques plus... J'étais avec Fabi
Momar : Oui elle m'a dit. Vous vous entendez bien toutes les deux. Elle t'aime bien tu sais
Moi : Moi aussi je l'apprécie. Elle est vraiment ouverte, cool.
Je raccroche une heure de temps plus tard...
Le lendemain, contre toute attente, Mansour m'appelle pendant que j'étais chez mon grand-père. Apres les salamecs d'usage, il en vient aux choses sérieuses
Mansour : Je t'ai appelé pour m'excuser de ce qu'Awa t'a fait subir. Je suis vraiment navré que votre amitié soit gâchée à cause de moi. Ce n'était pas mon intention
Moi : T'inquiètes Mansour, ce qui est fait est fait. Tu n'as pas à t'excuser pour elle.
Mansour : J'y tenais. Quand je l'ai appris j'étais hors de moi et je n'arrivais pas à comprendre qu'on puisse faire quelque chose d'aussi méchant. Tu me connais Zahra tu sais que je suis carré sur ce genrre de choses.
Moi : N'en reparlons plus c'est passé. Merci en tout cas
Mansour : On peut rester amis quand même ?
Moi : Bien sur
On se dit au revoir et chacun raccroche.
Le lendemain, je déjeunai avec Momar dans son bureau. Je lui avais envoyé un message pour lui dire que je voulais déjeuner avec lui et il m'avait dit qu'on pouvait manger dans son bureau tranquillement.
On a donc commandé des plats du jour d'un bon restaurant et nous avons mangé dans son bureau en regardant un film ennuyeux sur canal plus.
Momar : J'ai des glaces dans le frigo j'ai caramel et fraise tu veux quoi ?
Moi : Peu importe j'aime les deux
Il va et revient avec deux pots de glace. Je me jette dessus parce que c'est l'un de mes péchés mignons.
Il mangeait en me regardant d'une telle manière que mes yeux restèrent rivés aux siens.
Momar : Arrêtes de me regarder de cette manière
Moi : Toi arrêtes c'est toi qui commence
Momar : Non c'est toi. Tu me provoques avec tes yeux. Tout ce que tu ne dis pas tes yeux le disent
Moi : Comment tu te leurres ! Lol pas du tout
Momar : Donc en ce moment par exemple t'as pas envie que je t'embrasse ?
Moi : Pas du tout !
Sous mes yeux ébahis, il alla fermer à clé la porte de son bureau et vint s'arrêter devant moi. Il relève les manches de sa chemise, met ses mains dans les poches de son pantalon et m'observe.
Momar : Lèves toi et prouves moi le contraire
Moi : Je n'ai pas envie de me lever
Il éclate de rire, toujours arrêté devant moi. Je baisse les yeux sur ma glace, faisant mine de manger même si je ne pouvais plus rien avaler.
Momar : Tu sais que c'est parce que tu ne peux pas me résister.... Et je te comprends car je ne peux pas te résister non plus.
Sous le défi, je pose mon pot de glace sur la table et me lève, repoussant ma chaise afin de réduire la distance entre nous. Il s'approche jusqu'à n'être qu'a moins d'un cm de moi. Je sentais son souffle sur mon front car j'avais la tête toujours baissée.
Momar : Regardes moi
Je lève les yeux pour lui prouver, me prouver à moi-même surtout que si je le voulais, je pouvais lui résister...
Peine perdue... Dès que j'eus croisé son regard, je sus que je me leurrais. Comme si ce n'était pas moi, je mis mes bras autour de son cou. Je ne pouvais m'en empêcher. Je ne le pouvais pas !
Mes mains descendirent jusque sur ses avant-bras musclés tandis qu'on continuait de s'observer. Je ne remercierai jamais assez la télé dont le son couvrait le rythme assourdissant des battements de mon cœur.
Il continuait de me regarder sans bouger. Il respirait difficilement, et c'est ainsi que je compris qu'il me défiait mais lui non plus ne pouvait me résister.
Momar : Embrasses moi Zahra...
Voyant que je ne bougeais toujours pas...
Momar : Stp
L'enlaçant à nouveau, je me mis sur la pointe des pieds pour l'embrasser de la manière la plus tendre qui soit. Il me serra for contre lui, me soulevant pour me mettre à son niveau.
5 minutes ? 10 ? Je ne sais pas combien de temps dura ce baiser qui était certainement le plus tendre et complice qu'on n'ait jamais partagé. Il se dégagea et me regarda d'un air coupable
Momar : J'ai fait exprès de te défier. J'avais envie de t'embrasser...
Je lui souris et lui donne une petite tape sur le bras
Moi : Tu as la chance je dois retourner au bureau mais la vengeance est un plat qui se mange froid
Je faisais mine de partir quand il me rejoignit et me colla a la porte. Je me mordis les lèvres savourant son contact contre le mien. Mr Diop qu'est-ce que vous me rendez folle !
Momar : Tu me menaces maintenant ? Je vais me venger avant que tu ne te venges...
Moi (souriant de manière pas innocente) : Et comment vas-tu te venger ?
Momar : Juste regarde
Et c'est parti pour un autre long baiser.
Moi (Frappant contre son torse) : Fais-moi descendre profiteur vas
Momar : Alors là c'est fort ! Nous sommes deux à profiter la, toi encore plus
Il me fait un bisou sur le front
Momar : Allez vas taffer je t'emmène le soir si tu veux. Je dois recevoir quelqu'un dans moins d'une heure
Je monte, heureuse de ce déjeuner on ne peut plus chaud. J'avais passé un bon moment ce qui avait nettement amélioré mon humeur.
Mon aprèm se passait merveilleusement bien, pas du tout productif mais bien quand même. Je ne faisais que de penser à lui, faisant semblant de travailler sur le nouveau produit que la compagnie devait lancer en Janvier 2023...
Vers 16h, je reçus un message de Momar et je me precipitai pour l'ouvrir...Sauf que je n'aurais pas dû...
Momar : Dis-moi Zahra qu'est ce qui s'est passé avec Baba hier ?
La suite bientot
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