Calendrier de l'Avent 2022 [T...

By FelicityLovegood01

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Pour cette seconde édition d'un calendrier de l'Avent, je vous propose comme un prolongement du premier, qui... More

Introduction ❄️
1 🎄 La Place des Souvenirs
2 🎄 Chère Arya
3 🎄 La Musique du Silence
4 🎄 Un Symbole d'Espoir
5 🎄Une Promesse Immuable
6 🎄 Un Dernier Noël
7🎄 Un Vœu pour Noël
8🎄 Comme la fourrure d'un Boursouf
9🎄L'esprit de Noël
10🎄 La Magie de Noël
11🎄 Un Lac de Sérénité
12🎄 Lola Jordan et le réveillon de Noël improvisé, seconde partie
13🎄 L'Envol de Noël
14🎄 Cher petit flocon
15🎄 Une Féerie de Noël
17 🎄 Le Bal de Noël
18 🎄 Un Noël au Clair de Lune
19 🎄 Le Concert de Noël
20 🎄 Un Visiteur Impromptu
21 🎄 Mon cher Mirko
22 🎄 Un Souffle d'Inspiration
23 🎄 Le Noël des personnages délaissés, seconde édition
24 🎄 La Parsemeuse de Rêves
Cadeau bonus ✨️
Joyeux Noël 🎄
Réponses à la FAQ ✨
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16🎄 Blanche-Neige et le Noël des Sept Nains

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By FelicityLovegood01

Se faufilant hors de la grande demeure aux façades illuminées pour le réveillon de Noël, Blanche-Neige rabattit l'étoffe rouge vif sur ses courts cheveux d'ébène. Sa longue cape écarlate, pourtant peu propice à la discrétion, dissimulait la tenue qu'elle avait choisie pour la soirée et la protégeait de l'air froid et piquant de l'après-midi. Il était absolument exclu qu'elle passe cette fête entre les quatre murs froids et humides du manoir de son père ; un moment si chaleureux ne pouvait décidément se célébrer que dans un lieu reflétant une atmosphère conviviale et familiale. Aux yeux de l'adolescente, son foyer ne remplissait aucune de ses conditions, avec ses vieilles tapisseries et ses fenêtres aux barreaux d'un autre siècle. Sa belle-mère s'était efforcée de la décorer en abondance, mais elle continuait de la trouver aussi impersonnelle que la boutique d'un apothicaire.

Un vent frais se glissa entre les pans du lourd tissu, provoquant des frissons sur ses jambes décorées de bas résillés alors qu'elle franchissait l'enceinte par une porte dérobée. Bon, ce n'est pas malin de ma part de faire le trajet aussi peu habillée, mais ce ne sera pas très long, bougonna-t-elle intérieurement. Ses hautes bottes lacées s'enfonçaient dans l'épaisse couche blanche et cotonneuse qui recouvrait le paysage, nappant le sol comme un tapis luxueux et enrobant les branches d'arbres comme un glaçage de pâtisserie. Les rayons du soleil déclinant nimbaient la poudreuse d'un doux et mince halo, brillant comme une lueur d'espoir dans un océan de ténèbres. Faiblement, mais avec confiance et optimisme.

Au moins, il ne neige pas, songea la jeune fille en se dirigeant vers l'orée de la forêt. Les arbres, dépourvus de leurs feuilles, semblaient se reposer sous leur couverture de flocons amassés, préparant sereinement les bourgeons qui émergeront dès les premiers jours du printemps. S'enfonçant entre les géants boisés, Blanche-Neige jouait avec l'anneau qui ornait l'aile de son nez en observant les alentours. Le chemin qu'elle effectuait était si ancré dans sa mémoire qu'elle ne regardait plus que rarement l'environnement qui s'y dessinait lorsqu'elle l'empruntait. Et, bien qu'elle préfère le printemps, elle décela une beauté unique dans ce paysage dénué de couleurs éclatantes et de vie, étouffé par l'impitoyable et pourtant éblouissante neige.

Tournant sèchement à l'angle d'un conifère aux épines recouvertes de givre, l'adolescente bouscula une personne penchée sur un parterre de courges sauvages. D'un geste expert, elle attrapa le bras de l'homme, perché dans une posture ne lui laissant que peu d'équilibre, et l'empêcha de tomber en plantant fermement ses pieds dans le sol pour se servir de son corps comme contrepoids.

-Merci, jeune fille, souffla-t-il en lui adressant un mince sourire.

-Ça va ? s'enquit l'intéressée d'un air inquiet. Je suis désolée, je ne m'attendais pas à croiser quelqu'un sur cette route aujourd'hui, ajouta-t-elle en guise d'excuse.

-Il n'y a pas de mal, lui assura-t-il en se redressant de toute sa hauteur. Mais toi, que fais-tu dehors à cette heure du réveillon ? Ne devrais-tu pas être aux côtés de ta belle-mère ?

Alors qu'elle penchait la tête de perplexité face à ses propos, l'adolescente reconnut l'homme qui lui faisait face : il proposait régulièrement ses fruits et légumes à sa tutrice, qui lui en achetait d'ailleurs presque à chaque occasion. Vivant de son commerce, il menait une vie humble aux côtés de sa famille, prenant soin de son potager et écumant les bois avec habilité à la recherche de plantes qu'il ne cultivait pas. Elle le croisait depuis de longues années et, dans son esprit d'enfant, elle l'avait surnommé « Le Cueilleur », ignorant alors qu'il était en réalité un marchand renommé.

-C'est vrai, je devrais, admit Blanche-Neige après une hésitation. Vous ne lui direz pas que vous m'avez vue dehors, pas vrai ? demanda-t-elle avec un léger froncement du nez.

-Je ne peux pas te le promettre, la contredit honnêtement son interlocuteur. Si elle vient s'inquiéter pour toi auprès de moi, je l'informerai de ce que je sais. J'ai moi-même des enfants, et je peux imaginer l'angoisse d'ignorer totalement où ils se trouvent. En revanche, je resterai muet si elle ne s'aperçoit pas de ton absence.

Hochant lentement la tête en intégrant ses paroles, l'adolescente lui offrit un sourire lumineux lorsqu'elle décida qu'il s'agissait probablement de la solution la plus juste possible.

-Merci beaucoup, monsieur ! Un joyeux Noël à vous et à votre famille ! s'écria-t-elle en reprenant son chemin d'un pas pressé.

-Joyeux Noël, jeune Blanche, lui répondit-il. Et sois prudente.

Je sais que je ne le suis pas toujours, mais tout de même ! Je ne risque rien à aller jusque chez mes amis, répliqua-t-elle muettement. Lorsqu'elle commença à grelotter sérieusement et qu'elle se maudit de ne pas avoir enfilé des survêtements au-dessus de sa tenue, son chemin évolua enfin en une pente douce, annonciatrice de la percée dans laquelle habitaient ses joyeux compagnons. Un sourire radieux étira ses lèvres colorées de rouge et sa démarche se mua en foulées qui soulevaient des volutes de poudreuse, telles les gouttes d'une vague s'écrasant contre la roche avant de rejoindre l'immensité marine en une pluie gracieuse.

Quand le toit recouvert de neige de la chaumière des nains se découpa sur le fond blanc de la petite clairière, Blanche-Neige se précipita vers la porte et, d'un geste mesuré pour ne pas laisser transparaître son impatience, elle frappa trois coups à la porte. Aussitôt, le panneau de bois s'ouvrit dans un grincement familier et trois têtes rondes apparurent dans l'embrasure. Redressant ses lunettes sur son nez, Prof força les deux indiscrets à reculer et s'exclama avec surprise, comme s'il attendait d'autres invités :

-Blanche, c'est toi !

-Oui, je me suis dit que j'allais passer, expliqua-t-elle en examinant ses ongles vernis de noir d'un air faussement nonchalant. Je n'allais pas vous faire attendre pour commencer la fête.

-Entre, tu dois être glacée, la pressa Atchoum, ponctuant sa phrase d'un éternuement.

À peine la jeune fille posa-t-elle un pied à l'intérieur que la chaleur de l'âtre crépitant la heurta avec la douceur d'une couverture à la doublure moelleuse. Les parcelles de peau nues de son visage et de ses jambes se délectèrent de l'ardeur diffusée par le feu de cheminée et se réchauffèrent en picotant pour contrer le froid de l'extérieur. Le fumet sucré des biscuits à la cannelle combiné au parfum de chocolat chaud lui chatouilla les narines et attisa vigoureusement son appétit. Ôtant son manteau, elle dévoila ses boucles ébène, amassées sur le côté gauche de sa tête pour exposer ses cheveux rasés de l'autre, et révéler les divers anneaux lui enserrant le lobe de l'oreille. Sa jupe, quadrillée de rouge, flottait avec élégance et impertinence à chacun des mouvements de sa propriétaire, telle une rivière aux méandres sinueux et imprévisibles.

-Quelle classe, Blanche ! constata Joyeux avec une approbation évidente, apportant ses sablés sur une assiette garnie de rennes.

-Évidemment, c'est le réveillon de Noël, oui ou non ? rétorqua-t-elle, un sourire en coin suspendu à ses lèvres écarlates.

Lorsqu'elle s'approcha du porte-manteau pour y suspendre sa cape, l'adolescente remarqua les petits bouquets de houx suspendus aux poutres de bois parallèles au plancher. Trônant dans le salon à distance raisonnable de la cheminée, un haut sapin décoré de pommes de pin et de sucres d'orge s'élevait fièrement jusqu'au plafond. D'un pas traînant, faisant mine d'examiner les ornements hivernaux, Blanche-Neige marcha innocemment vers le canapé - dont elle n'apercevait que le dossier -, et s'y accouda avec une fausse indifférence. Se penchant vers l'avant, elle découvrit sans aucune surprise Dormeur, allongé sur le dos, la bouche entrouverte et la tête basculée en arrière.

-Je suis absolument épatée par l'imprévisibilité de ton comportement, Dormeur, s'écria la jeune fille bien plus fort que nécessaire dans le seul but d'éveiller son ami.

-Je ne dormais pas, se défendit ce dernier en se redressant dans un sursaut.

-Mais oui, bien sûr, souffla-t-elle en levant les yeux au ciel d'un air amusé.

-Tu as encore ramené plein de neige, Blanche, ronchonna Grincheux en suivant des yeux le sillon d'humidité fondante sur le parquet. Je vais devoir tout renettoyer.

-Investissez dans un paillasson correct, et ça n'arrivera plus, rétorqua l'intéressée avec impertinence.

Grommelant, son interlocuteur s'éclipsa pour récupérer la serpillère et essuyer les petites flaques qui s'était formées, sans cesser de maugréer. D'un geste de la main, le dénommé Simplet attira l'attention de l'adolescente pour commencer à signer :

-Tu as fait le mur ? interrogea-t-il.

-Non, j'ai juste dit à ma belle-mère que je n'avais pas envie de passer le réveillon avec elle et ses amies, expliqua-t-elle. Elle me pense dans ma chambre.

Exposer la situation sous cet angle éveilla en elle une culpabilité qu'elle avait vainement tenté d'enfouir au plus profond de son esprit. Depuis le décès de son père, Blanche-Neige vivait uniquement avec Quanda, sa belle-mère, qui s'occupait d'elle comme de sa propre fille. Afin de ne pas passer les fêtes de fin d'année dans le silence de leur tristesse, l'habitude d'inviter les amies de sa tutrice s'était installée au fil des ans, comblant le poids de l'absence par le confort de l'amitié. Pourtant, en grandissant, cette simple présence n'avait plus suffi à l'adolescente ; et si elle n'en avait jamais parlé à sa belle-mère, c'était par crainte de la heurter.

-Donc, tu as fait le mur, confirma-t-il, l'extirpant de ses réflexions.

-Oui, bon, si tu joues sur les mots, bougonna-t-elle en levant les yeux au ciel.

Un rire muet secoua ses épaules alors que ses yeux se teintèrent d'une espièglerie bienveillante. Son incapacité à s'exprimer par la parole lui avait valu ce sobriquet peu flatteur de la part des quelques habitants qu'ils étaient amenés à côtoyer ; et la raison pour laquelle ils l'utilisaient entre eux était qu'ils savaient à quel point cette vision étriquée était erronée. S'il n'était pas doué de la voix, Simplet n'en demeurait pas moins le plus observateur d'entre eux, et avait trouvé dans le langage des signes et la musique des moyens de communication différents, mais pas moins efficaces. Des vecteurs de mots imperceptibles, des médiateurs d'émotions à l'état pur. Une diffusion de messages bruts et authentiques.

-Tiens, ta guitare, Blanche, glissa discrètement Timide en lui tendant l'instrument, les joues déjà rougies de gêne.

-Tu as raison, allons jouer un morceau avant de manger, confirma-t-elle en passant la lanière sur son épaule.

Abandonnant la serpillère, le canapé, les biscuits et les boissons chaudes, ses sept amis se précipitèrent vers le coin musical qu'ils avaient aménagé non loin du salon, afin de profiter de la chaleur et de la lumière de l'âtre. Batterie, accordéon, flûte traversière, basse, ukulélé et clavier furent rapidement investis, laissant Atchoum s'occuper du chant. Cette passion commune qu'ils s'étaient naturellement découvert les avait instinctivement rapprochés quand personne n'aurait parié sur l'amitié d'une adolescente avec sept exclus de la société. Elle leur avait permis de se comprendre et de s'écouter, de se trouver de nombreux points d'accroche et d'apprécier leurs différences. De communiquer au-delà des mots et des préjugés.

Pourtant, à peine entonnèrent-ils quelques notes que des coups saccadés sur la porte d'entrée les interrompirent. Sans aucune discrétion, Prof s'approcha de la fenêtre, sa basse à la main, pour découvrir l'identité de la personne perturbant ainsi leurs mélodieuses retrouvailles.

-C'est une femme, je crois, déclara-t-il en collant son nez contre la vitre. Elle a une grande capuche, je ne vois pas qui c'est.

-Laisse-moi gérer, lui intima Blanche-Neige en s'approchant de la porte. Je crois savoir de qui il s'agit.

Coinçant sa guitare contre sa hanche pour éviter de la heurter inutilement, elle ouvrit le battant de bois avec énergie. Alors que se découpait dans l'encadrement une ombre vêtue d'une épaisse cape noire couvrant son visage, la jeune fille comprit immédiatement à qui elle faisait face, confirmant ainsi ses soupçons. Recroquevillée de manière factice sous son étoffe couleur corbeau, la haute et mince silhouette lui était si familière qu'elle aurait pu la reconnaître au cœur des sombres ténèbres de la nuit ; une posture feinte ne pourrait la tromper si aisément, et l'adolescente se demandait si elle devait être vexée ou hilare. Non mais, elle pense vraiment que je suis si crédule ? se demanda-t-elle avec une pointe d'amusement.

-Bonjour, lâcha-t-elle simplement. Est-ce qu'on peut vous aider ?

-Je vends des pommes pour vos pâtisseries de célébration, entonna la nouvelle arrivante d'une voix chevrotante.

-Des pommes ? s'étonna faussement Blanche-Neige. Ne peut-on pas simplement les manger comme ça ?

-Si, bien sûr, elles sont excellentes, mais... se braqua-t-elle.

-Bon, dans ce cas, je veux bien vous en prendre, concéda la jeune fille en faisant mine de réfléchir. Mais avant d'en acheter plusieurs, j'aimerais en tester une que je vous payerai bien évidemment. C'est possible ?

-Oui, ça l'est, mais... paniqua la fausse marchande.

-Bien, merci, la coupa-t-elle en attrapant un fruit dans son panier d'osier.

Alors qu'elle portait la pomme à ses lèvres peintes de rouge, elle ouvrit la bouche et, avant même que ses dents aient pu en effleurer la peau, la fausse vieille femme la lui arracha des mains en s'exclamant d'une voix à présent ferme, dénuée de tout tremblement :

-Blanche-Neige, es-tu totalement inconscience ?!

Un rire saccadé et puissant s'éleva lorsque l'adolescente se plia en deux, désopilée par la réaction de sa belle-mère, si facilement démasquée. Sa capuche s'était rabattue sur ses épaules dans le mouvement précipité qu'elle avait exécuté, dévoilant ses traits magnifiques mais empreints d'une profonde angoisse.

-Quanda, tu aurais dû voir ta tête ! s'esclaffa la jeune fille. C'est trop facile de t'avoir. Je n'ai plus quatre ans, tu sais ; je sais très bien que je suis allergique aux pommes.

Ce point avait d'ailleurs été contrariant depuis qu'elles s'en étaient aperçues, sa tutrice ayant demandé à faire planter plusieurs pommiers dans l'enceinte de la demeure après son mariage. À plusieurs reprises, elle avait voulu les faire abattre, mais l'adolescente avait à chaque fois protesté, déplorant la coupe d'arbres en parfaite santé. Face à la facétie de sa belle-fille, la dénommée Quanda soupira et frotta ses yeux à l'aide de ses doigts. Simplement désireuse de vérifier que Blanche-Neige se portait bien, elle avait décidé d'agir à son insu, sans se présenter en tant que l'autorité qu'elle était obligée de représenter à ses yeux, espérant être rassurée sans pour autant donner l'impression de la surveiller.

-Je m'inquiétais juste pour toi, Blanche-Neige, lui avoua-t-elle finalement. Tu es partie sans rien dire, je voulais m'assurer que tout allait bien de ton côté.

-C'est ton fichu miroir qui a cafardé, pas vrai ? voulut-elle savoir.

-Entre autres, oui, confirma sa tutrice.

-J'admets que j'aurais dû te dire que je voulais juste retrouver mes amis pour fêter le réveillon avec eux, comme toi tu le fais, admit la jeune fille, soudainement mal à l'aise. Mais je me doutais que tu t'inquiéterais trop pour me laisser aller.

-J'ai promis à ton père de toujours veiller sur toi, lui rappela Quanda. Je ferais tout pour te protéger. Et... je ne sais pas si tu en as conscience, mais je t'aime sincèrement, Blanche-Neige.

Esquissant un mince sourire, celle-ci entraîna sa belle-mère dans une étreinte qu'elle lui rendit sans l'ombre d'une hésitation.

-Appelle-moi Blanche, comme tout le monde, déjà, lui souffla-t-elle. Tu as toujours veillé sur moi, Quanda, et tu n'as jamais failli à ta tâche. Mais j'ai seize ans, et je sais aussi prendre soin de moi. Je suis vraiment désolée de ne pas t'avoir dit que je voulais passer le réveillon de Noël avec mes amis ; mais je t'assure qu'on va simplement rester ici, manger et jouer de la musique. Alors... je te propose qu'on passe chacune cette soirée avec nos amis respectifs, et demain, on passe la journée de Noël ensemble, en famille. Ça te convient ?

Brisant leur embrassade, sa tutrice prit délicatement le visage de sa belle-fille entre ses mains pour la regarder avec émotion et fierté. Lorsqu'elle acquiesça d'un signe de tête, elle savait que l'adolescente avait raison, et que relâcher un peu de lest ne leur serait que bénéfique, à toutes les deux. Alors, à contre-cœur mais avec sérénité, Quanda libéra Blanche-Neige de cet étau affectueux, et déclara :

-Dans ce cas, passe une belle soirée avec tes amis, Blanche. J'espère que vous vous amuserez bien, et surtout, pas d'excès, jeune fille.

-C'est promis, affirma-t-elle en levant les yeux au ciel.

Avec un dernier hochement de tête et un bref au revoir, Quanda tourna les talons pour s'éloigner de sa belle-fille et la laisser profiter de ses amis. Alors qu'elle s'enfonçait entre les arbres, une voix l'interpella :

-Quanda ! Moi aussi, tu sais, poursuivit l'adolescente lorsque l'intéressée se retourna. Je t'aime.

Un sourire s'épanouit sur le visage de sa tutrice, authentique et soulagé, radieux et heureux. Comme une fleur déployant sa corolle sous les rayons matinaux du soleil, il illumina ses traits d'une joie aussi naturelle que pure, instinctive et spontanée. L'assurance que, malgré leurs problèmes de communication, elles étaient toutes deux unies par un lien puissant noué dès leur première rencontre, se grava dans leur cœur ; pas la relation d'une mère à sa fille, mais quelque chose de semblable. Un attachement découpé dans une étoffe de désaccords et de bonne volonté. Une amitié tissée de confiance et d'honnêteté. Un amour cousu dans la bienveillance et la loyauté. Une évidence brodée dans leur âme avec douceur et tendresse.

************

NDA : Bonjour, tout le monde !

J'espère que vous allez bien.

Alors, il y a deux ans, j'ai publié "Le Petit Chaperon de Noël". Et vu que j'adore faire des reprises de contes (ceux qui me connaissent un peu le savent)... J'ai décidé que j'allais en refaire un cette année. Qui aurait cru que c'était Blanche-Neige qui allait remporter la palme cette année ? Pas moi. Franchement, je n'aurais pas parié dessus. Il ne s'agit ni de ma Blanche-Neige psychopathe de mes défis d'écriture, ni de ma Blanche-Neige très émotive des princesses Disney modernes du dernier calendrier. Juste de Blanche-Neige, adolescente qui veut faire de la musique avec ses amis.

(Il y a beaucoup de musique, dans ce calendrier ; j'ignore pourquoi, mais c'est un art universel, donc on va dire que c'est bien)

Du coup, j'avais envie d'un monde entre les contes de fées, le Disney et la vie réelle ; et c'est ce que j'ai  fait. J'avais envie d'une belle-mère qui fait juste de son mieux ; et c'est ce que j'ai fait. J'avais envie d'un chasseur qui ne chasse pas ; et c'est ce que j'ai fait. J'avais envie d'une Blanche-Neige un peu plus rock'n'roll que celle qui chante aux animaux pour qu'ils l'aident à faire le ménage ; et c'est ce que j'ai fait. En réalité, je voulais juste ne pas me prendre la tête sur une cohérence d'univers, et juste écrire. Et, pour une fois, c'est à peu près ce que j'ai fait.

Au fait, je ne sais pas ce que j'ai pour les cheminées à feu ouvert, dans mes textes de Noël ; je veux dire, je n'en ai jamais eu, je n'ai jamais profité de la chaleur d'un tel âtre, ce n'est pas comme si ça me rendait nostalgique. Et pourtant, j'en ai à peu près un texte sur deux. Enfin, soit, c'était la seconde réflexion totalement inutile de cette note.

J'espère de tout cœur que vous avez apprécié. N'hésitez pas à laisser votre avis.

Merci du fond du cœur d'être encore là, de lire, de voter, de commenter... vous n'imaginez pas à quel point ça me permet de tenir. Ce n'est pas toujours facile émotionnellement, en ce moment, dans ma vie personnelle, mais vous, vous êtes là, et je vous en suis sincèrement reconnaissante.

Je vous envoie beaucoup d'amour et des arcs-en-ciel !

Prenez bien soin de vous, surtout <3

PS : "Do you want to build a snowman?"

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