« Ne regrette pas d'être toi-même Lizéa. Vis à n'en jamais regretter quoique ce soit. »
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Après avoir convaincu Gabriel de nous aider en cherchant parmi ses conquêtes nous discutons jusqu'à ce que la sonnerie finisse par nous interrompre. Tous ensembles, nous quittons la cour pour rejoindre notre salle hormis Menzy qui n'est pas dans notre classe.
Après une heure d'anglais catastrophique et deux heures de science à peu près correctes il est déjà temps de tous nous quitter.
Nous sommes tous devant le lycée à discuter avant de rentrer chez nous, je ressens un étrange pincement au cœur.
- « Il faut qu'on y aille Roro ! » s'exclame Menzy en secouant son frère provoquant chez ce dernier un sourire.
- « Déjà ?! » s'étonne Gabriel, décollant enfin la tête de son téléphone.
- « Oui ! Pour une fois notre père rentre plus tôt du boulot, on en profite pour être avec lui le plus de temps possible. » répondit calmement Romain contrastant avec l'attitude de sa sœur toujours entrain de le secouer comme un prunier.
- « Au revoir !! » s'exclame Nahéma d'un geste de la main en direction des jumeaux.
- « Ils sont mignons ensembles. » chuchotai-je avec regrets en pensant à mon propre frère.
Le regard d'Ezel se pose aussitôt sur moi, celui-ci secouant négativement la tête. Je penche la tête intriguée par sa réaction quant celui-ci allume son téléphone sous mes yeux en me fixant toujours. Sa réaction me fait allumer mon téléphone et j'aperçois un message non lu.
De : Ezel.
Superwoman, ne te monte pas la tête pour une chose sur laquelle tu n'as pas d'emprise. Il est encore jeune et je suis sûr qu'il se rendra rapidement compte à quel point sa grande sœur est extraordinaire.
- Avec affection, Ezel.
Je lui réponds automatiquement occultant Gabriel, Tristan et Nahéma qui discutent.
De : Moi.
J'aurai bien besoin d'un cours particulier sur la vie en fait.
Je relève la tête pour retrouver Ezel du regard mais celui-ci a déjà son téléphone à la main tapotant dessus. Je rallume presque aussitôt mon écran pour lire son message.
De : Ezel.
Passe chez-moi ce soir si le cœur t'en dit.
- Avec affection, Ezel.
Ma réaction ne se fait pas attendre, mon cœur manque de frôler l'arrêt cardiaque tandis que mon corps ne cille pas. Une main sur mon épaule me sort de cet état.
- « À demain Liz ! » dit Nahéma avec un sourire déclenchant chez moi un sourire.
- « À demain ! » m'exclamai-je en retour, la saluant amicalement de la main.
Tristan et Gabriel discute toujours, ils parlent de la dernière conquête de Gabriel en riant. Je me tourne vers Ezel et hoche la tête pour lui signifier que je veux bien aller chez lui.
- « Bon j'y vais ! » annonce Ezel en m'adressant un clin d'oeil discret que je savoure inconsciemment.
- « Moi aussi ! À demain vous deux. » ajoutai-je comme en écho.
- « Faîtes attention en traversant le passage piéton ! » avertit Tristan avec un sourire timide.
Gabriel nous salue à son tour d'un geste amical, la nuit commençant à tomber. L'hiver me rend triste pour cette nuit si rapide à tomber.
Je rejoins aussitôt Ezel, ravie de pouvoir passer plus de temps avec lui.
- « Quel cours comptez-vous tenter de me faire comprendre Monsieur pour qui rien n'est impossible ? » dis-je en lui lançant un regard en coin.
- « Celui de l'estime de soi. » réplique-t-il en un malin sourire, énervant et magique à la fois.
- « C'est malin ça... » soufflai-je mise au pied du mur tandis que nous longeons les allées.
Il ne me répond pas, nous marchons donc en silence profitant du vent et du calme de la nuit. Durant le trajet, j'observe d'ailleurs de temps en temps Ezel en essayant d'être la plus discrète possible. Quand finalement, nous arrivons jusqu'à une petite maison devant laquelle Ezel s'arrête.
- « Prête à rencontrer mes parents ? » me questionne-t-il en me regardant.
Cette phrase sortie de son contexte par mon cerveau manque de me faire rougir mais je me reconcentre rapidement.
- « Autant que quand tu as rencontré les miens. » répondis-je d'un ton assuré tandis qu'il ouvre la porte.
La porte d'entrée donne sur la cuisine reliée au salon. Une femme brune est assise sur le canapé, sans doute sa mère. Celle-ci tourne la tête vers le bruit que nous venons de faire puis se lève.
- « Oh ! Je ne savais pas que tu ramenais quelqu'un mon ange ! » s'affole sa mère en posant son regard sur moi provoquant chez l'intéressé un sourire.
- « Maman, calme-toi. C'est Lizéa, celle à qui je donne des cours le mercredi et le samedi... Tu vois ? » répond-il doucement à sa mère.
Il semble tellement différent avec elle, passant du Ezel froid du lycée à l'attentionné Ezel.
- « Enchantée jeune fille ! Je suis ravie d'enfin vous rencontrer ! » s'exclame sa mère en se précipitant vers moi tandis qu'Ezel retire son manteau.
- « De même Madame ! » répondis-je en retour pendant qu'elle me serre les mains.
- « Je t'en prie, appelle-moi Catherine ! »
Assis à table, Ezel savoure la situation dans laquelle il m'a mise en affichant un grand sourire. Il est ravi de me mettre dans une telle situation.
La porte s'ouvre soudainement derrière moi et une voix bien plus rauque s'élève. Je sens aussitôt les mains qui me serraient auparavant, me lâcher.
- « Ne restez pas devant la porte, bon sang ! » s'énerve ce qui semble être le père d'Ezel.
Je me tourne vers le principal Intéressé mais Ezel perd son attitude joviale retrouvant celle du lycée. Tout s'explique...
- « Excusez-moi Monsieur. » répliquai-je avec un calme peu maîtrisé en me retournant vers son père.
- « Vous êtes ? » demande-il avec un certain dédain manquant de me faire sortir de mes gongs.
- « Lizéa, la fille à laquelle Ezel donne des cours. On a une évaluation demain et Ezel a gentiment accepté de m'aider à réviser. » prétextai-je en un sourire poli.
- « Quelle perte de temps ! Ce tutorat l'empêche de correctement réviser. » répondit-il en fronçant les sourcils me donnant l'envie de lui refaire le portrait.
- « Papa, arrête-toi. » s'oppose finalement Ezel, toujours assis à table.
Sa mère est assise en face d'Ezel ayant déjà terminé de mettre la table.
- « Venez vous mettre à table plutôt. » suggère celle-ci.
Je rejoins aussitôt la place libre à côté d'Ezel me retrouvant face à son père que je fixe avec colère. Quel sale type.
- « Combien as-tu eu à ce fameux contrôle surprise d'histoire Ezel ? » questionne aussitôt son père en commençant à manger.
L'atmosphère est très tendue comme si tout pouvait très rapidement dégénérer.
- « 18. » répond sèchement le principal concerné en fixant son assiette. Son état manquant de me briser le cœur.
- « Et vous ? » me demande doucement sa maman en coupant l'échange tendu du père et du fils.
- « 15 ! Et je le dois uniquement à Ezel. » m'exclamai-je déclenchant un petit sourire de fierté chez celui-ci.
- « C'est super ! » me répond avec enthousiasme sa maman.
- « En vérité... Tu le dois surtout à toi-même. » avoue Ezel en me regardant.
-« Sans toi, je n'aurai jamais osé... » répondis-je en le fixant tandis que son père se met à rire, m'empêchant de terminer.
- « Il n'est pas le meilleur bien qu'il se débrouille, je ne comprends toujours pas pourquoi Madame Hernandez vous a choisi Ezel comme tuteur. »
Cette fois, ça en est trop. La colère bouillonne bien trop en moi pour que je le laisse piétiner Ezel.
- « Vous vous trompez. » défiai-je son père du regard.
- « Je ne crois pas non. » répond son père rempli de mauvaise foi.
- « Si tout ce lycée merdique est capable de voir l'intelligence d'Ezel que ce soit ses camarades ou ses professeurs, vous devriez être capable de le voir également. »
Je sens Ezel fébrile à mes côtés alors je me tourne pour le regarder, ce que je lis alors dans son regard me terrifie. Ma rage s'alimentant en voyant Ezel avec les larmes aux yeux.
- « Mademoiselle, je suis votre aîné parlez-moi sur un autre ton. » déclare son père bien trop calmement.
- « Monsieur, Ezel est votre SEUL et UNIQUE fils parlez-lui également sur un autre ton. » répondis-je en me tournant vers l'adulte.
- « Vous ne semblez pas bien saisir les enjeux. » commence-t-il mais je l'interromps, bien trop énervée à présent.
- « Je refuse de vous écouter mal parler de la personne qu'actuellement j'estime le plus sur cette maudite planète et à laquelle vous avez accessoirement donné la vie. » dis-je en accrochant mes mains au siège de ma chaise.
- « Vous êtes chez moi jeune fille, baissez d'un ton avant que je ne prévienne vos parents. »
- « Vous pensez réellement qu'ils en auront quelque chose à faire ? Quand ils verront votre comportement, ils me féliciteront même. » mentis-je pour défendre Ezel à ma gauche.
L'ambiance est catastrophique, n'étant qu'un échange entre le père d'Ezel et moi. Bon sang, comment peut-il être aussi peu fier de son fils ?!
Sous la table, je sens des doigts se poser sur ma main avec hésitation, ceux d'Ezel sans aucun doute. Ce petit geste de soutien de sa part me donnant davantage la rage de me battre pour lui et pour nous mais aussi pour tous les gens tristes qui luttent. Lui aussi est blessé, lui aussi connaît les problèmes de famille et la pression qui s'y ajoute pourtant il ne s'est jamais avoué vaincu. Il n'y a donc aucune raison que seul lui m'aide sans jamais être aidé en retour.
Je remarque également que sa mère n'intervient pas pour aider son fils dont elle semble pourtant proche. Cette absence de soutien de sa part m'intriguant davantage. Brusquement son père tape du poing sur la table me faisant sursauter tandis que les doigts d'Ezel se posent un peu plus franchement sur ma main.
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NDA : Chapitre bien long par rapport aux premiers chapitres, j'espère qu'il vous plaît 🤧
N'hésitez pas à me faire des retours que ce soit pour des avis sur certains passages ou des conseils, je suis toujours preneuse ! 🤍 (J'aime les personnes bavardes ne vous en faites pas)
PS : Si vous voyez des fautes, elles seront sans doute corrigées par ma relectrice officielle : -Dark_CleVer- 🤝🏻