« "Dieu merci" comme diraient tes parents. »
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Ma mère pleure dans le salon et je me précipite vers elle, les larmes aux yeux. Dans la précipitation, mes lunettes manquent de tomber de mon nez.
- « MAMAN ?! » criai-je à bout de souffle.
- « Oh mon chéri, tu es enfin là. » sanglote-elle.
- « J'étais chez une amie. » expliquai-je doucement pour l'apaiser.
- « J'ai cru que tu t'étais fait kidnapper et ton père aussi ! »
Je la serre doucement dans mes bras, l'air froid de la porte d'entrée nous soufflant dessus. Désolé maman pensai-je.
C'est à ce moment-là que nous sommes interrompu par mon père entrant dans la maison. Contrairement à ma mère il est bien habillé, sortant sans doute du travail et semble vraiment très énervé.
Mon père n'est pas du genre "colère calme" et en ce moment, il est davantage sous tension, faisant naître chez moi un sentiment de culpabilité, je n'aurais pas dû partir comme ça.
- « MAIS ÇA NE VA PAS DANS TA TÊTE ?! AVEC TOUT CE QUE L'ON A FAIT POUR TOI ! TU NOUS FAIS ÇA ? » hurle-t-il.
Il s'avance vers moi et je me fais le plus petit possible, culpabilisant. Je relâche doucement ma mère pour faire face à mon père dont le visage est froid et fermé.
Avant même que je ne puisse réaliser son geste, j'entends l'impact.
Mon père vient de me gifler. Mon père vient de me gifler. Mon. Père. Vient. De. Me. Gifler.
Je porte ma main à ma joue tandis que mon père se recule, effaré. Les larmes me montent aux yeux mais ne tombent pas. Je reste immobile en plein milieu du salon, encore choqué par son geste. Ma mère derrière nous, ne dit pas un mot, elle aussi sans doute très surprise.
Jamais mon père n'avait levé la main sur moi auparavant.
- « Je... Je suis désolé Ezel... » finit par dire mon père, la voix tremblante comme s'il allait pleurer.
Ma mère ne parle pas mais se lève pour m'enlacer tandis je ne trouve rien à répondre encore sous le choc. Le silence perdure entre nous.
- « Je me suis beaucoup inquiété. » ajoute-il en venant se joindre au câlin familiale mais je ne serre pas mes parents en retour.
- « Je ne recommencerais pas Ezel, j'ai réagi à chaud, tu comprends n'est-ce pas ? Tu as juste été trop loin... » explique-t-il d'une douce voix.
Comment as-tu pu ?
- « J'espère. » murmurai-je.
- « Maintenant que tu vas mieux, prenons le dîner ensemble. » s'exclame ma mère avec un regain d'énergie.
Nous nous avançons vers la cuisine, le repas se passe dans une bonne humeur appréciable surtout venant de mon père. Il semblait heureux, très heureux pour la première fois depuis longtemps. Dans cette même ambiance chaleureuse, ils m'autorisent à passer la journée chez Romain demain.
À la fin du repas, je suis rapidement allé me coucher en pensant à ma journée de demain avec mes amis pour oublier celle-ci.
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Le lendemain après un cauchemar dans lequel je perds la faculté de marcher, je me lève en regardant expressément mon téléphone. Et ce, avant même de m'habiller.
Je rejoins ma mère dans le salon, une fois habillé. Elle sourit en me voyant apparaître dans son champ de vision.
- « Maman, je vais rejoindre Romain du coup, je rentre ce soir. »
Ma mère hoche la tête d'un air grave mais ne répond rien. Depuis la gifle que je me suis pris, mes parents sont bien plus souples avec moi.
Alors je sors et file en direction de chez mon ami. Après un trajet en bus, je me retrouve face à son appartement dans lequel il vit avec sa sœur et leur père.
Après être passé à l'interphone, je toque chez Romain aussitôt c'est Menzy qui m'ouvre.
- « Coucou mon frère numéro 2 ! » s'écrie-t-elle.
Romain apparaît dans mon champ de vision en souriant.
- « Entre Ezel ! Ne laisse pas Menzy te décourager !» crie-t-il avec un sourire.
Je rigole légèrement pendant que Menzy me laisse passer. Leur père n'est pas là travaillant. Romain en a profité pour allumer sa console.
- « Prêt à perdre ? » me questionne-t-il en me tendant une manette.
- « Il faut bien que tu puisses avoir une chance de me dépasser quelque part. » répondis-je avec amusement.
Nous nous asseyons sur le canapé qui a du vécu, et nous jouons, Menzy commente d'ailleurs nos compétitions. Avant que nous ne fassions une pause pour goûter.
- « Attendez ! Je vais faire une photo de vous. » s'exclame Menzy avec un immense sourire provocateur.
- « Tu sais bien qu'Ezel n'aime pas être pris en photo. » lui répond son frère à juste titre.
- « Je saiiiiis ! Mais juste pour une toute petite, minuscule, exceptionnelle fois ! » me supplie-t-elle du regard.
Je lève les mains au ciel comme pour plaider coupable. Puis je cherche mon téléphone dans ma poche. En l'allumant je remarque plusieurs messages en attente tandis que j'entends le bruit d'une caméra. Je relève la tête en direction de Menzy qui affiche un gigantesque sourire coupable, son téléphone face à moi.
- « Oops, désolée Ezel. La prochaine fois, je me mettrais en silencieux ! » ajoute-elle provoquant le rire de Romain.
De : Lyzéa.
Encore merci d'être venu et merci à Madame Hernandez, n'oublies pas de te reposer Superman.
Un sourire réconfortant passe sur mon visage en lisant son message, Superman vraiment ? J'aimerais avoir sa force en ce moment, oui.
- « Pourquoi tu souris comme ça EZELLLL ?! » m'interroge Menzy avec un malin sourire.
- « Oh... Euh... Pour rien. » bégayai-je bien que cela ne suffise pas, Menzy ne me lâche pas du regard.
- « Eh pestouille, laisse-le tranquille. » ajoute Romain pour me défendre mais lui aussi semble bien amusé.
Ces deux-là auront ma peau.
Je décide de répondre à Lizéa puis regarde mes autres messages.
De : Gabriel.
Yo mec, avec Tristan on te trouve bizarre en ce moment. Au besoin je veux bien mettre de côté toutes ces filles sur ma route tandis que Tristan acceptera de poser son livre.
Je reste bête bien que touché par les messages de mes amis. Ai-je vraiment l'air si mal ? J'écris une réponse à Gabriel en précisant qu'on se voyait, de toute façon, demain. Puis je fais face aux deux jumeaux de la famille Melton.
- « Je n'ai rien à vous dire ! » m'exclamai-je en voyant leurs têtes pleine de sous-entendus.
- « Pas même à propos d'une certaine rousse ? » demande Romain provoquant l'agitation de sa sœur.
- « QUOI ?! IL Y'A UN TRUC ENTRE EZEL ET LIZÉA ?! » s'exclame-t-elle en se tournant vers son frère.
Au. secours.
- « Moi, j'en ai l'impression. » répond Romain en me fixant droit dans les yeux. Heureusement, avec mes lunettes je me sens davantage protégé de son regard.
- « Je ne vois pas de quoi tu parles. » répliquai-je.
- « Vous seriez trop mignons ensemble ! On pourrait vous appeler Lizel ou Ezéa..? » suggère Menzy avec un grand sourire.
Je porte ma main gauche sur ma tête, désemparé.
- « C'est le moment où je suis censé rentrer chez moi. » dis-je de manière très peu assurée.
Romain me lâche aussitôt un tendre sourire comme un grand frère qui tenterait de me réconforter.
- « En tant qu'aîné je te le dis, tu ne devrais pas toujours fuir Ezel. Je te connais un petit peu tout de même donc je sais que tu as tendance à fuir quand les choses deviennent trop compliquées pour ton gigantesque cerveau. » me dit-il en insistant sur la taille de mon cerveau.
- « Je ne fuis pas toujours... » commençai-je mais il ne me laisse pas le temps de terminer.
- « En tout cas, dès qu'il s'agit de Lizéa tu deviens fuyant semblant toujours dans un dilemme incessant. Quand vendredi elle est arrivée, tu lui as lancé une pique puis quand Menzy lui a sauté dessus et qu'elle est devenue pâle tu t'es rapprochée d'elle. C'est toi qui as pris en main la situation alors que le Ezel que je connais n'aurait fait que suivre les autres. Il faudrait être aveugle pour ne pas se rendre compte qu'il se passe quelque chose entre vous. »
Face à son analyse, je reste muet manquant de mots pour répondre.
- « C'est vrai maintenant que tu le dis ! » ajoute Menzy, toujours surprise.
- « C'est Tristan qui me l'a fait remarquer et c'est la vérité. Moi aussi j'apprécie Lizéa, Ezel. Pourtant... Jamais je n'aurais eu une réaction aussi rapide que la tienne. Je ne t'oblige pas à nous dire quoique ce soit, simplement... Accepte que tu puisses échouer, que tu puisses être plus qu'un intello ambitieux avec un énorme cerveau qui vise une grande université. »
Son discours est d'un ton bienveillant, ce qui touche véritablement mais je me tiens tout de même à côté de la sortie en affichant un léger sourire.
- « Merci Romain pour ta sincérité. » lançai-je avant de sortir.
Sur le chemin du retour, je soupire. Moi ? Différent avec elle ? Je n'en ai pas l'impression. C'est aussi une amie... Une bonne amie voilà tout.
C'est ma rivale, ma seule et unique rivale mais c'est aussi mon alliée, la seule qui commence à véritablement comprendre mon masque.
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NDA : Un chapitre haut en couleur pour notre petit Ezel, j'espère qu'il vous plaît tout de même !
Comme d'habitude n'hésitez pas à me faire des retours que ce soit des avis sur certains passages ou des conseils, je suis toujours preneuse ! 🤍
PS : Si vous voyez des fautes (elles seront peut-être plus nombreuses car je suis malade), elles seront sans doute corrigées par la relectrice en chef : -Dark_CleVer- ✨