Coup de Foudre

By emmas_storiez

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Tome 2 de L'équipe. (peut être lu avant Comète) Entre Lénaïc, rappeur et Juliette, mannequin, le coup de foud... More

1 - Prologue
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Epilogue

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By emmas_storiez

LÉNAÏC

L'été laissait doucement place à l'automne, saison synonyme du début du déclin de l'éclat de la nature.
Si tout le monde regrettait la fin de l'été, il en allait différemment pour moi qui accueillait ce changement de saison comme un renouveau.

Les travaux que j'avais entrepris avaient quelque peu été mis en pause, m'étant concentré sur l'aménagement d'un studio. Le livreur d'amazon était même devenu la personne que j'avais le plus vu ces dernières semaines quand je n'étais pas enfermé dans le studio à monter mes nouvelles acquisitions ou à les tester.

Medhi était passé deux jours pour ajuster quelques réglages et ça m'avait fait un bien fou de le voir, les autres étant en prépa de tournée, c'était aussi pour ça qu'il n'était pas resté plus longtemps.
On avait beaucoup discuté, ce qui m'avait fait culpabiliser lorsque je m'étais rendu compte que cela faisait bien plus longtemps qu'avant mon départ en Bretagne que ça n'était pas arrivé.
On était même remontés jusqu'à l'époque où il voyait ma sœur et sans me dévoiler les détails de leur histoire, il m'avait exposé pourquoi ils n'auraient jamais pu se mettre véritablement ensemble.

Ma grand mère était devenue ma plus grande fan, passant au moins une fois tous les deux jours pour m'apporter à manger, comme si j'étais incapable de me nourrir tout seul à trente trois ans. On profitait toujours de ce moment tous les deux pour bavarder autour d'une tasse de thé, ma Street cred en prenait un sacré coup, avant que je lui fasse écouter des anciens sons ou les nouvelles choses sur lesquelles je travaillais.

De sa grande expérience d'écoute de rap, qui se limitait à ma première chanson qu'elle avait trouvé trop vulgaire, ma grand mère m'avait fait une analyse poussée sur mon style et les choses que j'avais à améliorer.
Et comme un gentil petit fils, et accessoirement vieux garçon célibataire paumé, j'avais pris ses conseils en compte et les avais appliqués.

Je n'étais pour le moment satisfait d'aucune démo. Je trouvais le changement trop brutal, trop soudain et me retrouvais même incapable de prononcer à voix haute les lignes que j'avais griffonné sur une feuille.
Mister BN était en pleine transformation.
Il me semblait parfois que je retombais sur la case départ à me poser des questions connes que j'aurais éludé en deux secondes quelques mois plus tôt.

Sauf qu'il était difficile d'oublier l'énorme fiasco de l'ep qui avait résulté de ces réponses.

Je n'avais plus de mal à écrire, mais composer était une tannée. Il aurait été si simple de rejoindre les garçons sur la tournée et de me laisser porter par Medhi qui avait toujours su avant moi ce qu'il me fallait.

Mais rien que d'y penser, j'étais tétanisé à l'idée de replonger.

Ma grand-mère m'avait bien évidemment glissé que je ne pourrais pas vivre terrer dans la maison toute ma vie mais j'y avais sincèrement songé, surtout que ce n'était pas mon mode de vie actuel qui pomperait mon compte en banque.

Je commençais à m'habituer à la solitude, ce n'était plus d'être entouré qui me manquait, mais des gens spécifiques. Les garçons bien sûr, ma sœur, Juliette.

Juliette surtout.
Le manque d'alcool s'étant estompé et ayant décidé de changer de stratégie en se transformant en un manque physique. Je passais des journées entières concentré sur un morceau avant de tourner en rond au moment de me coucher pour me réveiller en plein milieu de la nuit, brûlant d'images très peu catholiques.
La première fois, ça m'avait prit de court mais j'y étais maintenant habitué et après une douche, je me traînais jusqu'au canapé pour lancer n'importe quel dessin animé histoire de me distraire avant de me rendormir. Le plus efficace semblait être la Pat' Patrouille dont je commençais à connaître les épisodes par cœur.

Un matin pourtant, je fus surpris de me réveiller dans mon lit et d'avoir fait une grasse matinée comme me l'annonça l'écran de veille de mon téléphone.

12h34.

Je n'avais pas du dormir autant depuis ma dernière cuite.
Mais je me sentais reposé.
C'était sûrement grâce à la visio que j'avais fais avec les garçons après leur concert. On avait passé des heures à se raconter des conneries et ça m'avait fait tellement plaisir de les voir tous que je n'avais pas pu m'empêcher de leur faire un petit discours sur à quel point je les aimais avant de pleurer une nouvelle fois à chaudes larmes.
Guillaume avait alors annoncé que, puisque je pleurais déjà, autant qu'il en profite pour me dire qu'il allait être papa.

-Je suis pas parti aussi longtemps que ça pour que tu te mettes avec quelqu'un, si ?

-C'était une histoire comme ça mais elle est tombée enceinte et après en avoir discuté on a décidé de le garder, enfin de la, c'est une petite fille.

-Vous êtes au courant que son tonton Len sera son préféré ?

-Pourquoi tu crois qu'on te laisse te la couler douce en Bretagne ? M'avait demandé Richard. On prépare le terrain pour nous.

-Elle est au courant que tu viens en lot avec une bande de sauvages ?

-C'est pour ça qu'elle m'a pas prit en entier.

-T'aurais voulu ?

-Non. Je pense pas. Je veux des enfants, j'en ai toujours voulu, mais je suis pas prêt pour la vie de couple. Je dirais que la situation me convient très bien. On verra quand la petite sera née.

-Toujours aussi sage.

-Bien sûr.

-Quand vous passerez à Nantes, si vous avez un jour avant de repartir, vous venez à la maison hein.

-T'es sûr ?

-Bah oui.

-Parce que Bapt a une nouvelle manie qui est de balancer des chaises à travers les fenêtres, ça nous ferait chier qu'il défonce ta baraque.

Le concerné brailla en arrière plan alors que Medhi me racontait leurs dernières chamailleries.
Dans une loge, Enzo et Baptiste s'étaient chahutés, comme toujours, et allez savoir pourquoi l'un avait lancé une chaise sur l'autre qui l'avait esquivé mais pas la fenêtre.

-J'espère que tu n'en voudras plus faire de concerts à Dijon parce qu'ils ne nous bookeront plus.

-Je vais me dissocier officiellement de vous.

-Tu sais qu'on a arrêté de compter le nombre de petites meufs qui nous demandent où t'es. La dernière fois avec Raph on s'est trouvé en face d'une qui était à deux doigt d'en chialer de pas te voir gros.

-Vous auriez du lui donner mon numéro, je l'aurais consolé à distance.

-Tu me connais. Reprit Julien. C'est carrément ce que j'aurais fais si j'avais pu attester qu'elle avait plus de 18 ans. Mais elle avait l'air trop chouineuse pour toi.

-T'es mieux tout seul je t'assure. Conclua Enzo. On en a déjà assez d'un qui est avec une folle furieuse.

Il s'était rapproché de l'écran et avait baissé d'un ton.

-De qui tu parles ?

-De Raph.

Richard, a côté de lui, lui mis un coup de coude.

-Commence pas.

-C'est une vraie harpie mais personne ne veut le reconnaître.

-Si il est heureux c'est le principal.

-Il a pas l'air. Me souffla Enzo. Mais bon, si tous les autres le pensent, restons dans un déni collectif.

-C'est juste pas pareil.

-Ce qui ne veut pas dire que c'est pas ce qui peut lui convenir.

-Putain Len reviens, Guillaume est devenu un grand sage philosophe qui ne se permet plus de juger les relations des autres.

-Ça m'aurait arrangé qu'il commence avant que je sois célibataire.

-La paternité le change paraîtrait-il.

-Je suis pas sûr de vouloir vous inviter en fin de compte.

-Arrête tes conneries, on doit grave te manquer. Eh, sois pas ingrat on est allé faire du ménage chez toi. Du ménage, alors souviens toi de qui sont tes vrais potes.

-Je risque pas de l'oublier, mes faux potes ont disparu depuis l'EP.

On avait continué de discuter de tout et de rien puis Julien était sorti de nulle part pour me demander comment avançait mon journal intime. Comme des gros gamins, ils m'avaient fait chier jusqu'à ce que je les envoient se faire foutre ce à quoi ils avaient tous rétorqué que ma thérapie ne devait pas encore être terminée puisque j'étais toujours aussi colérique.

Ça faisait du bien de constater que les choses restaient pareilles entre nous alors que j'avais parfois du mal à me reconnaître moi-même.

Cette grasse matinée m'avait fait un bien fou et après un court jogging, j'avais attaqué la 3ème couche de peinture du salon pour faire un break des intrus foireuses.
Un vieux vinyle d'AC DC de mon père à fond, je me rendis compte que je n'avais pas mon téléphone sur moi que lorsque je voulu envoyer une photo du résultat avant séchage à ma sœur pour avoir son avis sur la couleur.
Maintenant que j'avais terminé, c'était trop tard mais si ça ne lui plaisait pas, on trouverait bien un compromis ailleurs.
Mon estomac se manifesta au même moment, me rappelant que je n'avais rien mangé depuis que je m'étais levé. Après un reste de hachis parmentier apporté plus tôt dans la semaine par ma grand-mère, je me mis réellement en quête de mon téléphone que j'avais laissé sur ma table de chevet en me levant.

J'avais toujours des notifications whatsapp de notre groupe avec les gars mais c'est une autre qui attira mon attention. Une notification SMS, personne ne m'envoyait de SMS. Voir le destinataire manqua de me faire faire une syncope.

"De : Bébé ⚡
Lénaïc, ça fait plusieurs fois que je sonne et que ça ne répond pas. Je voudrais juste discuter."

Je n'avais pas passé le stade de la renommer ou de supprimer son numéro de mon répertoire mais de savoir qu'elle était chez moi me bouleversait encore plus. Elle voulait discuter. Maintenant. Après m'avoir laissé en vu pendant des semaines.
Mes doigts furent plus rapides que mon cerveau et je lui répondis directement.

"A : Bébé ⚡
Je suis pas à Paris"

Quand mon message fut marqué comme lu, j'eu l'impression que le temps venait de s'arrêter.
C'était l'un de ces moments où l'on avait conscience que quelque chose d'important se jouait. Soit elle fuirait une nouvelle fois, soit il serait temps d'enfin jouer carte sur table.
Les points du suspension s'activèrent une seconde avant de disparaître. J' allais lui ré écrire, proposant qu'on s'appelle si elle voulait tant que ça que l'on parle mais elle me prit de court.

"De : Bébé ⚡
Excuse moi, je pensais que tu n'étais pas sur la tournée avec les autres"

Avant que je puisse y penser à deux fois, je tapais les deux messages suivant avant de ne reprendre mon souffle que lorsqu'ils furent marqués comme lu.
Voilà, les dés étaient jetés, on ne pourrait plus me traiter de lâche.

"A : Bébé ⚡
Je suis à Quimper"

"A : Bébé ⚡
Viens si tu veux"

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Suspens!!!
Juliette répondra ?
Juliette viendra ?
Suite au prochain chapitre 👀👀

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