Yours

By EverBrt

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Sa main exerça une pression sur ma gorge, tout en me plaquant contre le mur bétonné de la pièce, m'arrachant... More

Prologue
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65 - Final
Remerciements

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By EverBrt

Des heures, voir des jours s'étaient écoulés depuis mon dernier échange avec un humain.
J'avais la fâcheuse impression que j'allais m'uriner dessus, ma vessie ne pouvant plus tenir. Je tremblais, littéralement frigorifiée par l'air ambiant. Ma gorge me grattait désagréablement et je commençais à être prise de quintes de toux.

Je regrettais amèrement d'être venue voler au secours de Kyle. Je regrettais cette fichue robe. Je regrettais le moindre événement de ces derniers jours.

Je pensais que mes kidnappeurs m'avaient oubliée quand Rodriguez entra brusquement dans le hangar à grandes enjambées.

- Tu vas prendre une douche, c'est l'heure de bouger. Annonça-t-il en découpant mes liens avec un couteau de poche.

Il me tira par le bras, me forçant à me mettre sur mes pieds. Mes jambes, chancelantes, semblaient avoir perdu l'habitude de marcher.

- Dépêche-toi, je n'ai pas de temps à perdre. Cracha-t-il en me poussant vers la petite pièce au fond du hangar.

C'était une petite salle de bain de dépannage, mal éclairée, mal famé.

- Un de mes hommes va t'apporter des vêtements. Fais vite. M'ordonna-t-il en lâchant finalement mon bras.

Je m'enfermais dans la petite pièce, et me jetais sur le toilette pour soulager mes envies. Je n'en pouvais plus de tenir de la sorte. J'en avais mal au ventre, et j'étais certaine que j'allais finir par déclarer une infection urinaire avec leurs conneries.

Une fois soulagée, je me relevais et vérifiais que la porte était bien fermée à clés, préférant éviter qu'un des psychopathes n'entre durant ma douche.
J'ôtais enfin mes vêtements de soirée et filais dans la petite douche, relativement à l'étroit.
Je fus ravit de découvrir que mes hôtes ne payaient visiblement pas correctement leurs factures quand malgré mes vaines tentatives, il me fût impossible d'avoir de l'eau chaude.

Génial.

J'inspirais un bon coup et m'avançais sous l'eau gelée, m'arrachant un cri de surprise lors du contact de l'eau contre ma peau.

- Tout va bien là-dedans ? S'inquiéta une voix en tambourinant sur la porte.

- Oui !

- Active toi, on a pas beaucoup de temps.

Je collais mes mains en coupe et buvais l'eau du mieux que je le pouvais. J'étais complètement déshydratée, j'ignorais depuis combien de temps ces abrutis m'avaient laissée sans boire.
Je devais faire de la peine à voir.
Lorsque j'en eu assez, je me douchais à la hâte, ou tout du moins, du mieux que je pouvais.
Le hangar n'étant déjà pas chauffé à l'origine, j'aurais rêvé d'une douche chaude.
Je frottais ma peau énergiquement à en rougir. Je me sentais sale, imprégnée de crasse après plusieurs jours sur cette chaise. Je tentais de laver également mes cheveux mais en l'absence de Shampoing je ne pu faire des miracles.

Quelqu'un tapa à nouveau brusquement contre la porte, m'obligeant à sortir de la douche. Je m'enroulais dans l'unique petite serviette de la pièce, puis déverrouillais la porte pour passer ma main dans l'entrebâillement :

- Vous avez pris des rechanges ?

Personne ne me répondit mais je sentis qu'on me posais du linge dans la main.

Un caleçon et ... Une chemise blanche qui devait très probablement être bien trop grande pour moi.

- C'est tout ? M'étouffais-je en écarquillant les yeux.

- Ferme là ! Habille toi et sors d'ici, on a pas le temps pour tes états d'âme. Gronda une voix que je reconnu comme étant l'un des hommes de Rodriguez.

J'allais sortir à moitié habillée devant eux. Ça ne pouvait certes pas être pire que ma robe de soirée mais bon...

J'enfilais le caleçon qui, heureusement, m'allait parfaitement au niveau de la taille et couvrait raisonnablement mes fesses.
La chemise quant à elle, m'arrivait littéralement à mi-cuisses. Je ressemblais à une petite fille qui aurait voulu se déguiser en homme avec les vêtements de son père.
Je me frictionnais rapidement les cheveux à l'aide de la serviette pour tenter de les sécher au maximum.
Mais lorsque le sbire de Rodriguez frappa à nouveau contre la porte, je dû me décider à sortir.

- C'est pas trop tôt. Cracha-t-il en attrapant mon bras avec agressivité.

Je ne répondis rien, et l'observais me lier les poignets à nouveau. Je le fusillais du regard et me laissais traîner à l'extérieur du hangar.
La lumière du jour m'aveugla totalement, et je ne pus m'empêcher de stopper le mouvement.

- Avance ! Me hurla dessus le type en me giflant violemment.

Un cri de douleur m'échappa et je portais ma main à mon visage. Je n'eu pas le temps de réagir que l'homme me souleva de terre et me dirigea vers un mini van noir, à seulement quelques mètres de l'entrée principale du hangar.

- Si tu cries encore une fois, je te jure que je te découpe un doigt à chaque son que tu émettras.

Je retins mes larmes et me laissait balloter sur son épaule tel un pantin. J'avais honte d'être aussi faible.

Le type me jeta sur la banque arrière, sans se soucier de ma tête se fracassant contre la portière opposée. Je retins un gémissement de douleur, en me mordant la langue pour éviter d'émettre le moindre son. Mon corps recroquevillé sur lui-même, je n'osais même plus bouger.

Le véhicule se mit en route, et je fermais les yeux. Ma tête me faisait un mal de chien, ma joue me brûlait là où le molosse avait laissé échouer sa main. J'étais épuisée, à bout de force. Je ne voulais même pas voir où nous allions. J'ignorais l'issue de ce voyage.

Aaron avait-il dit la vérité ? Ou peut-être était-il mort ?

Le temps s'écoula lentement, et je cru même m'endormir au cours d'un instant, savourant d'être allongée pour la première fois depuis des jours.

Lorsque le van s'arrêta finalement, j'entendis le téléphone du type sonner.
Il échangea quelques brefs mots, signalant par ailleurs que j'étais bien avec lui dans le véhicule. Il finit par sortir, et quelques instants plus tard, la porte arrière s'ouvrît.

- Redresse toi. Ordonna-t-il froidement.

Je m'exécutais lentement. Ma tête me faisait mal, et je sentais que toute force avait quitté mon corps.
Puis soudain, le noir total à nouveau.
Cet abruti venait-il réellement de me mettre un sac sur la tête ?

Rappelez-moi de l'étriper de mes mains dès que j'en aurais l'occasion.

Quelques instants plus tard, je me retrouvais transportée dans les airs. Ils avaient le toc de vouloir me porter sur leurs épaules, décidément.

Je sentis le type marcher, un bruit de porte, d'ascenseur, puis encore des pas. Je me préparais à mourir, repensant au doux visage d'Emily.
C'était sans aucun doute celle qui me manquerai le plus. Mon binôme.
Si seulement elle imaginait tout ce qu'il était en train de m'arriver... Elle devait être morte d'inquiétude depuis ma disparition.

On me posa finalement au sol, un bruit de porte claqua dans mon dos.
Je parvenais à entendre des bruits de voix, tels des hommes en train de se disputer. Probablement était-ce dans une pièce adjacente, car les sons me donnaient l'impression de venir d'un peu plus loin.

- Tu es certain ? Ça tombe très bien parce que j'ai justement le moyen de te faire parler. Entendis-je de la bouche de Rodriguez.

Des pas se rapprochèrent de moi, puis un bruit de porte :

- Fais là avancer. Ordonna Rodriguez d'une voix tranchante.

Une main me poussa en avant, et j'entendis que j'entrais dans une pièce bien plus bruyante. Sûrement devait-il y avoir du monde.
J'avais la chair de poule sur mes jambes dénudées.

- Voici la raison pour laquelle votre très cher Blake a foutu le feu à mes entrepôts ! Lança mon kidnappeur en tirant soudainement sur le sac sur ma tête.

Malgré mes cheveux ébouriffés devant mon visage, je percevais très bien la scène. J'étais en chemise pour homme, soit à moitié habillée, au milieu d'une salle pleine à craquer d'hommes armés.
Qu'aurais-je pu espérer de mieux ?

J'entendis un bruit qui m'étais bien trop familier sur ma droite. Quelqu'un venait de charger son arme et la pointait sur Rodriguez.

Aaron.

Il semblait fulminer, fusillant son ennemi du regard.

- Blake, baisse ton arme. Soupira une voix dans le fond de la pièce.

Je détournais le regard pour rencontrer celui d'un homme qui semblait bien plus imposant que Rodriguez. Il faut dire qu'il dégageait une certaine prestance qui n'avait rien en commun avec les hommes autour de lui.
Il devait très probablement être âgé d'une quarantaine voir cinquantaine d'années. Sa chemise blanche, déboutonnée au niveau du col lui donnait un air de Papa Cool. Mais en version classe. N'importe qui aurait voulu avoir une conversation avec lui, même si ce n'était que pour discuter météo.

- Je vais t'envoyer rejoindre ton frère, tu fermeras enfin ta gueule. Gronda Aaron l'air menaçant, sans jamais baisser son arme.

Je vis Luke me dévisager, comme s'il cherchait à vérifier l'ampleur des dégâts sur mon corps. Il semblait étonnement inquiet pour moi, lui qui semblait pourtant me détester depuis le début.

- Où est-il ?! Hurla soudainement Rodriguez, m'arrachant un sursaut.

Aaron avança d'un pas, et je le vis passer sa langue sur sa lèvre inférieure.
Sa mâchoire contractée, le regard sombre, je l'avais rarement vu autant en colère.
Sauf peut-être lors de mon agression mais j'étais trop bouleversée et blessée pour me rendre compte de quoi que ce soit.

Luke chargea son arme et pointa le type derrière moi, créant un mouvement de foule autour de nous. Les hommes commençaient à choisir leurs camps, se plaçant soit derrière Aaron, soit derrière Rodriguez, dégainant tous leurs armes un par un.
Je tremblais littéralement, à moitié congelée et terrorisée.

- Vas-y, tire, Blake. Le nargua Rodriguez en s'avançant vers le pistolet du brun. Mais n'oublie pas, si tu fais quoi que ce soit...

Il imita une arme avec ses doigts et finit semblant de se tirer dans la tête, comme pour illustrer le sort qu'il m'était réservé en cas de geste brusque.

- Pouf... Souffla-t-il en faisant un grand « O » avec sa bouche.

- Qui est cette fille ? Demanda l'homme du fond de la pièce en se levant de son fauteuil.

- Oh... Tu n'as rien dis à ton très cher Oncle ? Se moqua Rodriguez avec un sourire diabolique.

Aaron ne le lâchait pas du regard. Chaque muscle de son corps semblait contracté, lui donnant un air menaçant carrément flippant.

Rodriguez se détourna et s'avança lentement de moi. Je vis son regard s'orienter vers ma cicatrice, cachée par l'ample chemise que je portais.

J'émis un mouvement de recul et le fusillais du regard :

- Ne me touche pas. Crachais-je en rassemblant mes points liés contre ma poitrine.

Un coup de feu retentit et je me baissais instinctivement.
Aaron venait de tirer dans le plafond et pointait de nouveau son arme sur Rodriguez :

- Elle t'a dit de ne pas la toucher. Grogna-t-il.

L'homme éclata d'un rire sinistre :

- Tu vois Henrick ? Ton petit protégé s'est attaché pour la première fois de sa vie. N'est-ce pas adorable ? Il faut tout de même être sacrément ravagé pour foutre le feu à mes entrepôts un par un jusqu'à ce que je la fasse réapparaître.

- Est-ce que c'est vrai Fiston ?

Je rivais mon regard à celui d'Aaron, le suppliant de m'aider, de ne pas laisser ces hommes lui retourner le cerveau. Ses beaux yeux bleus envoyaient des ondes glaciales, pas une once de douceur n'habitait son regard. Il était comme transformé.

- Je ne peux pas en dire plus devant l'Equipe 2. Répondit-il sèchement. Nous ne sommes pas tenus de révéler nos missions aux autres.

- Une mission ? Tu ne te fou pas un peu de notre gueule ? Henrick ! S'indigna Rodriguez en cherchant le soutient de son supérieur.

- Si c'est dans le cadre d'une mission et qu'il doit la protéger, vous n'avez rien à dire. Concéda l'homme en s'approchant lentement de nous.

Je vis Aaron se raidir, comme s'il semblait anxieux que son oncle ne s'approche trop de moi.

- Elle est marquée. Toute personne marquée doit être éliminée. Peu importe qui l'a fait. Moi quand je signe un corps dans le dos, jamais quelqu'un n'a pu retrouver la personne en vie. Ce sont nos codes.

Henrick s'avança suffisamment de moi pour que je remarque qu'il avait pratiquement le même regard qu'Aaron. Des yeux d'un bleu intense et profond. Le genre de regard dans lequel on aimerait se noyer pour toujours. J'ignorais pourquoi, mais il m'inspirait confiance.

- Ces yeux... Murmura-t-il faiblement en se rapprochant encore un peu plus de moi. Qui sont tes parents ?

Et là, je cru défaillir. Mon estomac se tordit dans tous les sens possibles et imaginables. Pourquoi fallait-il qu'il aborde de tels sujets alors que j'étais en train de prier pour obtenir un jour de vie supplémentaire.

- Je l'ignore. J'ai très peu de souvenirs. Soufflais-je en détourant le regard pour chercher celui d'Aaron.

Il n'avait pas bougé, toujours son arme pointant Rodriguez, l'air menaçant.

L'oncle d'Aaron quant à lui, me scrutait avec curiosité, comme s'il découvrait une œuvre d'art dans un musée et cherchait à l'analyser pour en comprendre le sens.
Puis finalement il conclut en se reculant :

- Relâchez la fille. Son destin m'est égal. Rodriguez, ton frère est un pervers narcissique avec des penchants de violeur sur les bords. Ne penses-tu pas que n'importe qui puisse être à l'origine de sa disparition ?

A ces mots, je le vis se décomposer. Son teint devint livide et il tenta de parler sans bégayer :

- Tu... Tu le couvre, c'est lui j'en suis certain.

Du coin de l'œil, j'aperçu Luke faire le tour de la pièce, se faufilant discrètement, pour finalement arriver derrière moi.
Délicatement, il attrapa mon bras et profita du conflit entre Henrick et Rodriguez pour m'extirper d'ici et fuire cette pièce remplie d'assassins armés jusqu'aux dents.
Il venait de me sauver la vie.

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