La nuit tombée, je me dirige vers une petite supérette pour m'acheter de quoi manger pour ce soir et demain. Je n'ai plus rien dans mon frigo et comme ma mère n'est pas là, il faut bien que quelqu'un s'en occupe. En tant qu'infirmière, elle travaille jusque tard et j'ai peu l'occasion de la voir comme je vais au lycée. On se croise rarement et les moments entre filles me manquent. Une fois arrivée, je me balade dans le rayon frais pour me décider sur les produits que j'achèterai mais mon téléphone se met à vibrer. Je vois apparaître un message de ma mère. Elle doit être en pause et en profite pour rajouter d'autres choses sur la liste de courses. Heureusement qu'elle m'a laissé un peu plus d'argent pour les petits imprévus de ce type.
-J'aurais dû finalement prendre un panier. Je sens que je vais être pas mal chargée.
Je ris un peu puis je continue mes courses. En caisse, je dépose mes articles à la première venue puis j'attends mon tour. Par chance, il n'y avait pas beaucoup de monde. Je n'ai pas vraiment envie de rester quand les clients sont trop nombreux dans le magasin. Le règlement effectué, je repars chez moi, sacs en main, chargée comme convenu. Partout les regards se posent sur moi. Tout le monde me connaît ici, je suis la seule jeune fille aux cheveux blancs et à la peau tout aussi blanche. Les médecins n'ont pas été en mesure de me fournir la moindre explication à ce sujet. Ils justifient tous mon cas comme un phénomène rare comme si j'étais une rareté. Ce qui ne me réjouit pas vraiment. Presque arrivée chez moi, j'entends un étrange bruit venant des bois. Je tourne ma tête mais il fait si sombre que je n'y vois rien. D'instinct, je presse le pas sans me retourner. J'entends, une seconde fois ce bruit mais de façon plus claire. Ce n'est pas humain, c'est un grognement comme s'il venait d'une bête !
Sentant une présence dans les alentours, je me tourne vers l'endroit où elle se trouvait plus ou moins. Au loin, je vois une forme plus détaillée d'un animal. On aurait dit un loup, mais je le trouve bien plus gros et bien plus grand pour en être un. Son regard jaune et imposant est fixé sur moi. Prise de panique, je commence à courir malgré les sacs bien remplis et leur poids. Je ne me retourne pas une seule fois pour vérifier s'il me suit, je ne voulais pas le savoir. Essoufflée, j'arrive chez moi en peu de temps, je ferme la porte à clé et soupire. Je reprends doucement mon souffle en fermant les yeux en me laissant glisser contre la porte sur laquelle je m'étais adossée.