!!!!TW : TCA, Automutilation, dépression
je m'appelle Elisabeth
non elles sont avec des garçons
je sais pas, je connais personne
tu fais du rap ? c'est sympa
je suis à la fac
non non
ouais
...
je perdais à nouveau l'attention que je donnais au garçon assit à côté de moi, c'est une énorme fête ça fait beaucoup de bruit. Peu à peu sa voix disparaît dans tout ces bruits qui empêchent ma tête de penser correctement, je vois les filles sauter dans la piscine entourée de mec apparement hyper connu. J'ai sûrement les yeux dans le vide, je fais pas attention, je sais plus comment mec s'appelle. Nekfeu je crois, je sais pas je m'en fiche..
« tu veux de l'eau ? t'es pâle ... »
je me réfugie d'un coup derrière lui après avoir sursauté par peur que les éclaboussures m'atteigne. Je sens une main, une chevalière me chatouille.
« viens, on va ailleurs »
le grec agrippe plus fort mon poignet pour me tirer à l'intérieur de la grande maison, il est devant moi me surplombant pendant que je le suis à la trace de toute façon trop angoissée par les bruits entourant pour faire quoi que ce soit. il a des grandes jambes il marche vachement vite, on monte des escaliers.
« je veux pas coucher avec toi! »
j'essaye de m'enlever de son emprise, il me regarde avec empathie et essaye de me communiquer de la tendresse avec son regard.
« on va juste dans un endroit calme, tu es pâle et tremblante elisabeth »
il remet de la force sur mon poignet et nous voilà assis tout les deux sur un lit qui m'est totalement inconnu, il m'a tendu un verre d'eau que je bois remerciant dieu d'être enfin loin du brouhaha incessant de la grande fête.
« pardon je n'aime pas beaucoup le bruit... »
« tu aimes pas non plus l'eau pas vrai ? »
« oui, je voulais pas être mouillée, excuse moi »
« t'excuse pas, moi aussi je préfère être tranquille
——
je regarde Elisabeth boire son verre d'eau, on est dans la chambre d'idriss qui est sûrement dans l'eau avec pleins de meufs. je la vois peu à peu moins trembler, elle reprend doucement des couleurs et c'est agréable de regarder ses joues reprendre un peu de rose. sa voix faible me sors de mon observation.
« ken du coup c'est ça ? »
« oui, c'est ça, tu oublies vite »
« pardon ... »
« non t'excuse pas c'était une blague pour détendre l'atmosphère »
« oh... d'accord ... des »
« non ! t'excuse pas, arrête »
je la regarde, elle se bloque d'un coup et je plonge dans ses yeux noisettes, elle ne fait que s'excuser, elle est discrète mais captivante, ses copines l'on laissée sur le côté pour draguer les mecs du crew, on est tout les deux dans la même situation.
« alors Ken, ça fait quoi de faire du rap ? »
« c'est spécial, pas de tout repos, enfin j'ai un label c'est surtout ce qui me prend le plus la tête »
« c'est super tu as pleins de projet alors »
Je sens que cette conversation est superficielle et qu'elle ne sait pas de quoi me parler, dommage, j'ai envie de discuter avec elle mais d'un coup elle s'allonge sur le lit, ses jambes pendantes sur le bord du lit, elle ferme les yeux et les rouvres pour les poser sur moi quelques secondes.
« j'aurais du manger, j'oublie toujours de manger »
« c'est pour ça que tu es aussi pâle, mais comment tu peux oublier ça ? »
« je sais pas, j'ai pas le temps »
son rire vient un peu illuminer son visage un peu trop pâle et avide à mon goût
« c'est pas que tu aimes pas la fête, c'est que tu n'as pas la force de rester en haut vue que tu n'as rien manger »
elle soupire doucement... elle se relève sur ses coudes et me regarde avec un petit sourire malicieux
« tu es très perspicace rappeur ken »
et je la vois d'un coup reposer complètement son dos et fermer les yeux, elle a l'air totalement épuisée je ne peux pas la réveiller elle a besoin de dormir ça se voit, je prend délicatement ses deux chevilles pour lui enlever ses converses en la rassurant, je bascule ses deux jambes sur le lit avant d'enlever mon haut pour être en short de bain.
« on dors juste Elisabeth, tu es épuisée, je vais rester avec toi pour être sur qu'aucun garçon arrive pour t'embêter »
je m'allonge à côté d'elle, j'écoute attentivement sa respiration, sa main fine vient attrape la mienne et elle la pose sur sa joue contre la sienne, je fais des simples mouvement de pouce avec celle-ci et je vois petit à petit son visage se détendre et devenir de plus en plus paisible.
——
un rayon de soleil vient doucement s'écraser contre ma joue, il fait super chaud, mais il est quelle heure ? D'un coup j'essaye de m'extirper de l'étreinte du grec profondément endormi à côté de moi
« ken mais on est où ? »
il ouvre doucement les yeux pour regarder la fenêtre, observe le soleil et ensuite mon visage
« tu étais trop fatiguée, j'ai dormis avec toi, on est le petit matin tout le monde dois sûrement dormir »
aucun mots ne sors de ma bouche directement, on a juste dormi ? je passe mes mains sur mon corps pour vérifier que j'ai tout mes sous vêtement, je veux pas qu'il vois mon corps je suis pas assez fine en ce moment
« on a pas couché ensemble Elisabeth, pourquoi tu es si inquiète ? »
« rien je veux juste pas que tu vois mon corps »
« pourquoi ? »
« c'est comme ça, j'ai besoin d'un café »
Il regarde l'heure du cadran en soupirant, il me lance un regard comme pour me supplier de me rendormir avec lui, mais je vais passer la journée avec lui si je fais ça et il dira à ses potes comme je suis faible, alors je tourne les talons pour me diriger vers les escaliers mais arrivée en bas je suis perdue, la grande villa est en bazar et je ne sais plus vraiment ou je suis.
« T'inquiète, je sais faire le café »
Sa voix me fait sursauter, il passe devant moi pour s'approcher de la machine a café, je l'observe torse nue dans cette cuisine bien blanche, ça fait un air d'hôpital design.
« Vous vivez tous ensemble ici ? »
« Oui, mais pas tout le temps, car notre studio est dans paris »
« Vous avez aussi une maison dans paris ? »
Il sourit puis ricane
« Non, on a chacun notre appartement »
« Pourquoi tu ris ? »
« Car tu es mignonne »
« non »
____
Elle rejette automatiquement mon compliment d'un ton tellement dur que je n'ose pas la contredire alors que je le trouve vraiment mignonne. Je lui donne simplement une tasse de café et elle me remercie, refusant catégoriquement le sucre.
« Tu habites ou ? »
« Dans le 18ème, vers Marx Dormoy »
« C'est pas le meilleur quartier pour une femme ça »
« Tu sais y'a pas vraiment de bon quartier pour une femme »
Apres ce café Elisabeth s'est enfuie quand ses copines fut réveillées, elle n'a même pas osée me dire au revoir, elle a poliment remercier les garçons pour l'accueil, mais elle est toujours aussi blanche, elle n'a toujours rien mangé, son visage est de nouveau avide et je me demande bien ce qu'elle a. Mais par chance je l'ai recroiser deux semaines plus tard en pleins paris.
Je la remarque au bout de la rue, tient elle promène un chien, je la vois surveiller l'animal tel un enfant, il lui arrive a la moitié des jambes il n'est pas tout petit, ça me rassure de savoir qu'elle a une compagnie, j'entend ses pas qui se rapprochent, elle porte un jean large avec un gros col roulé bien chaud, avec cette tenue on ne croirait pas qu'elle est toute fine, je reste plante la, j'attend quelle arrive a mon niveau.
« Ken ? »
« Elisabeth ! »
Je vois son visage doucement s'illuminer avant qu'elle ne retienne le chien bien content de faire une nouvelle rencontre
« Désolée, il est jeune »
« T'inquiète, j'adore les chiens, il à l'air cool »
« Qu'est-ce que tu fais dans le quartier ? »
« Y'a un studio ou j'enregistre qui n'est pas loin et j'aime bien me balader, un café ? »
« Hmm, oui, mais... enfin si tu veux je peux en faire chez moi vue que j'ai le chien »
« Oui ça me va »
« Mais c'est pas une invitation a coucher ken »
« Je sais Elisabeth, ne t'inquiète pas »
On se retrouve après quelques rues dans son petit appartement, je suis assis sur son canapé recouvert de plaid et de coussins, son chien dors dans un coin et elle revient avec une cafetière ainsi que deux tasses, elle s'assoit sur le canapé à coté de moi avant de me servir une tasse, je la remercie doucement
« Tu as du sucre ? »
« Euh... je suis pas sure, attend »
Elle fouille dans un placard, je la vois les ouvrir devant moi et je remarque qu'il n'ya pas grand chose a manger à l'intérieur.
« J'en ai plus Ken... désolée »
« T'excuse pas t'inquiète pas »
Je récupère mon sac a dos, je vais toujours en studio avec des gâteaux, j'en sors une boite sur sa petite table basse pour accompagner notre café.
« Sert toi, je grignote tout le temps en studio ! »
Je mange un gâteau quand je vois ses fines mains attraper la boite, elle lit les calories, elle ne fait même pas attention à moi, comme-si c'était une réaction incontrôlée. Elle repose la boite doucement avec de décliner gentiment.
« Peut être plus tard, merci »
« Tu as mangé aujourd'hui ? »
« Hum, oui... j'ai bu un café et j'ai mangé quelques pâtes »
Je vois ses doigts tapoter sur la tasse anxieuse, elle ment très mal, je regarde ses yeux qui sont baissées, elle regarde ses pieds
« Désolée ken, je ne suis pas d'une super compagnie, tu as fait quoi en studio ? Ça m'intéresse »
Et pendant une bonne partie de la soirée je me suis retrouvé avec elle à discuter de l'industrie du rap et de mes futurs projets, j'au vue son visage s'illuminer pendant qu'elle rigoler a mes anecdotes, on a même parler de références littéraire, elle aime ça autant que moi, on est tout les deux à moitié allongé sur son petit canapé et on ne cesse de discuter, si elle savait, elle est une bonne compagnie, ça me fait du bien de passer un moment simple comme ça. J'entend son ventre faire du bruit et d'un coup elle fuie mon regard.
« Ça t'aide si je prépare à manger? »
« Oh non je n'ai pas faim, je dois faire attention à ma ligne »
« Pardon ? À ta ligne »
Je me redresse avec le choc de sa phrase, je la regarde totalement perdu.
« Elisabeth tu es tellement fine, comment tu peux dire ça ? »
« Non c'est faux, tu es un menteur »
« Je ne mens pas, combien tu pèses ? »
« Je ne sais pas, je ne veux pas savoir »
« Elisabeth tu dois manger, regarde tes doigts comme ils sont fins »
J'attrape doucement sa main, elle a un poignet si fin, je la regarde comme pour avoir l'autorisation et elle ne pose aucune objection, ma main remonte doucement son pull et je découvre sa peau pale, qui possède même des bleus, elle à même des plaies qui n'ont pas l'air soignées.
« Mince mais... »
« Tu as le droit de partir je comprends si tu trouves ça flippant ken »
« Mais non je ne vais pas te laisser dans cet état, personne, tu... pourquoi tu ne fais pas attention a toi ? »
« Je sais pas, je te promet je fais pas exprès »
« Je sais Elisabeth, je me doute bien que tu ne fais pas exprès... laisse moi au moins soigner tes bras »
« Merci... »
Et je ressens bien dans son merci qu'elle attend ça depuis longtemps, qu'elle a bien besoin d'un coup de pouce, elle ôte son gros pull et je vois les os de sa clavicule, elle à la peau sur les os, ça lui en fait même des bleus. Je trouve une boite a pharmacie dans sa petite salle de bain parisienne, je passe doucement un coton de désinfectant sur ses plaies, comment peut-elle autant se détester ?
« Tu fais ça souvent ? »
« Plutôt oui, ça... c'est comme si j'avais moins mal avec ça »
« Je comprends... »
Je pose des pansements sur ses différentes coupures, je regarde son corps comme a la manière d'un docteur
« Ken, dors avec moi s'il te plait... »
Je la regarde, sa petite voix me supplie, son visage me supplie, mon cour manque de se briser quand j'entends toute la peine qu'elle porte dans cette voix. Elle accepte finalement de manger un bout, on à commander de la nourriture coréennes et elle aime vraiment ça, pour l'espace d'une soirée je me suis senti utile, je n'ai pas eu l'impression de vivre uniquement par le biais du rap mais juste comme Ken, et ce mec la est apprécié par la nana assise en face de lui, et je suis content de la faire sourire a cet instant et de l'avoir croisée dans la rue.