La griffe de la panthère noire

By Villafranche

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1995 : Lilith décide de visiter le japon, le pays de son père a quitté, pour l'amour de sa mère. Elle ne s'a... More

Ken
Feng
Youta
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Sous le signe de la panthère
Sueurs nocturnes
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Petites explications....Clan Ikeda
Une invitée improvisée
Hâfu
Ren
Yuba
Daizuke
Gros Matou
La fleur et le jaguar
Love Hotel
Lady Tomoe Gozen
LA FEMME D'ATSUMA
Leçon 1 : ne pas prendre le thé avec la veuve noire
God
Le neuvième commandement
La fuite
Franze
L'attaque de la pieuvre
Le retour du fauve
L'expiation d'un renégat
Leçon 2 : ne pas provoquer la panthère
Shota
Le piège
Leçon 3 : ne crie pas
Leçon 4 : ne m'aime pas
Prison dorée
Petites explications ... Clan Kojima et Hasewaga
leçon 5 : ne mens pas
Leçon 6 : oublie-moi
Carpe Koi
Tatiana
La fleur du cerisier
Le tatouage de la honte
Metake
Mad Dog
La poursuite du chien

Yuugata (soir)

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By Villafranche

Lilith repoussa son drap. Son mobile n'arrêtait pas de biper. 4h du matin. 20 messages, la plupart venaient de Ken qui voulait prendre de ses nouvelles. Un appel manqué de son père :

"Lilith, j'ai parlé à ta grand-mère. Reste encore un peu avec elle, ma grande, il est temps que vous aprenniez à vous connaitre. Donne-lui une chance, ma pouce. Je vais parler à grand-père pour qu'il arrange les choses "

- Je ne sais pas si mon père est naïf ou cette femme une sacrée comédienne

L'animal qui dormait à ses cotés la regarda dubitatif.

Ses cotes vocifèrent à chaque pas qu'elle fit pour se se traîner vers la salle de bain. Mais il n y avait pas de médicaments. 

Elle se dirigea vers la sortie : personne dans le couloir. Seulement, un garde était posté près de l'ascenseur, il avait l'air de s'ennuyer à mort. God jappa, assez fort pour la convaincre qu'il mourait si elle le laissait seul.

- Je vais sortir le chien, annonça-t-elle au garde qui ne lui prêta pas plus attention que si elle fut un fantôme

Elle rentra dans l'ascenseur et s'appuya contre le mur. L'ascenseur possédait plusieurs boutons complexes, dont certains, couleur rouge doré ressemblaient à des médailles et d'autres plus petits avaient des symboles variés mais tous portaient la marque du dragon. Il y avait aussi un petit écran qui s'alluma automatiquement quand elle s'approcha. L'adolescente toucha tous les boutons, mais l'ascenseur refusa de bouger.

- Accès interdit. Veuillez essayer plus tard, fit une voix mécanique

Le garde, avec une lueur cynique brillant sur sa face plate, la regarda se battre contre tous les boutons. 

- Merde!

- Nommez-vous

- Lilith, dit-elle entre ses dents

- Recognition vocale et faciale réussie. Bonne nuit Lilith san, fit la voix robotique

Une lumière s'alluma enfin et une douce mélodie se fit dans l'ascenseur, c'était un chant des vagues une nuit de lune. 

- Ton maître est une ordure, fit l'adolescente

Le chien battit la queue, un gros sourire sur sa face poilue. 

 Youta lui envoya un sms :

"Triple score, la française. Le boss t'a pas tué j'espère? Ma grand-mère est inquiète, t'es mieux de ne pas faire semblant d'avoir mal devant elle et la faire suer ou je te règle ton compte, pétasse. Il y a aussi ta vieille qui vient d'arriver, il y a des trucs louches dans ses valises. Vraiment louches"

- Oui, on se tiendra loin d'elle, fit l'adolescente en caressant la fourrure de celui qui était de toute évidence le deuxième ami qu'elle avait dans cette famille

La grosse bête gémit de contentement.

Arrivés au rez-chaussée, elle fut saisie par le bruit de fête provenant du club. Une marée humaine s'était donnée rendez-vous ce soir. Adieu toute trace de l'apocalypse qu'elle avait vécu quelques heures plus tôt. Bonjour champagne et soirée de gala!

Les dix hommes qui surveillaient l'entrée la mitraillaient tous du regard, comme si ils la mettaient au défi de tenter quelque chose d'illégal. Elle marcha vers la cuisine et fut frappée par le tourbillon d'activité qu'y regnait. Tout le monde courait de gauche à droite, en silence. Femmes et hommes, la mine sévère, aucun cheveu ne dépassait la longueur permise, tous se déplaçaient militairement sur le champ de bataille.

- Pas ici! Jappa le chef cuisinier, un vieux monsieur avec 1.50m d'autorité

- J'ai besoin d'un calmant. Un peu d'alcool, précisa-t-elle

Il la détailla de la tête aux pieds, du feu sortait de son nez.

- Trop jeune. Pas boisson

Il prit son torchon et lui fit signe de déguerpir.

Lilith comprit que le torchon pouvait s'avérer une arme aussi redoutable qu'une épée. Elle revint sur ses pas, pas du tout envie de se trouver violentée de nouveau. Elle examina les portes de sortie. Mais essayer de fuir par la porte principale revenait à se faire expédier presto dans sa chambre. Quant à la sortie menant au parking, elle s'aperçu qu'on l'avait condamnée. 

- Yoko san?

Mei apparut dans son champ de vision. Elle portait une jolie robe à paillette avec un chignon rétro qui couvrait sa mince et délicate figure. Ses traits étaient illuminés par un doux sourire.

- Qu'avez-vous?

- J'ai besoin d'un calmant. Vraiment besoin, répondit l'adolescente

Mei regarda sa pâle figure, son sourire disparu.

- Venez Yoko san

Elle la fit rentrer dans une pièce adjacente aux ascenseurs. C'était une sorte de bureau avec des toiles de quelques artistes anglais qui côtoyaient une panoplie d'armures samouraïs.

- Yoko san?

- Oui?

- Est-ce que je peux vous examiner?

Lilith esquissa, mais rien de ce que cette femme ferait ne pouvait enlever le souvenir du boss la violentant.

Mei deboutonna sa chemise et ses doigts fins et froids parcoururent ses cotes. La peau virait au mauve. Lilith grimaça.

- Yoko sans a eu de la chance, opina la jeune femme, satisfaite

L'adolescente avait une opinion différente.

- Feng san est une panthère, poursuivit Mei en prenant son pouls avec ses doigts fins. Panthère ne frappe jamais sans caser

Si cela était pour la rassurer, cela eut l'effet contraire. Mei poursuivit son examen, s'attarda aux griffes  laissées par Yuna, toucha son cou.

Puis, elle ouvrit son sac à main de luxe et extirpa un sachet de poudre blanche. Elle prit un verre d'eau et le tendit à Lilith qui regarda ce mélange avec suspicion. 

- Buvez, cela vous calmera

Godzilla s'écrasa par terre et inspecta  les aspergillus fumigatus qui se promenaient sur la moquette.

- Inhalez

Lilith regarda avec suspicion la poudre

- Qu'est-ce que c'est?

- Cela vous fera du bien

Dubitative mais comprenant que la douleur n'allait pas tarir, Lilith suivit ses instructions.

Mei hocha la tête et la regarda avec cette lueur de curiosité et de franchise respectueuse qui la mit aussitôt à l'aise.

- Où est tout le monde?

- Ils sont tous ici, répondit la jeune femme. L'oyabun a ordonné que nous faisions comme d'habitude. 

- Comment va Raeden?

- Je ne sais pas, fit Mei. Nous ne questionnons pas

Mei était trop douce pour demander ce qu'on refuserait probablement de lui communiquer. Lilith ne croyait pas que la jeune femme détient un réel pouvoir dans cette famille.

- Je suis désolée de ne pas avoir répondu à vos messages, fit poliment l'adolescente

Mei esquissa un sourire qui n'était pas un.

- Lilith san avait ses propres problèmes à gérer

- J'ai besoin que vous m'aidiez à aller au parking

- Parking?

- Godzilla a besoin de prendre l'air

Mei la contempla un moment, si elle doutait de la véracité de ses dires, elle ne fit rien paraître. 

- Beaucoup de monde ce soir. Aucun membre de la famille n'est autorisé à sortir, l'informa-t-elle. Je m'occupe de Godzilla

L'animal refusa carrément de se lever. Il avait decidé qu'une autre sieste était nécessaire.

- Restez ici, finit par proposer Mei. Je viendrai vous chercher quand ce sera fini

Lilith se traîna vers un des divans et réussit à s'étendre confortablement. Le plafond était un grand miroir qui lui renvoya un image peu glorieuse de sa personne.

Godzilla déposa son gros museau contre sa poitrine en soupirant.

Elle perdit notion du temps et ne comprit pas comment le plafond se mit à bouger. Il lui semblait que des ombres se promenaient autour d'elle, on chuchotait, on parlait d'elle, on tentait de la secouer.

Quand elle ouvrit les yeux, il faisait jour. 

Elle poussa un cri qu on entendit jusqu'aux sommets du Tibet.

- Tu vas briser mon ouïe, se plaignit Ken

Le beau brun était assis par terre, l'air parfaitement à son aise.

- Que fais tu ici?

- Ordre du boss, répondit-il. Il t'attend 

- Tu me regardes dormir!

- A peine, cousine. Cela fait déjà une heure que j'attends que tu te réveilles. Tu sais que tu ronfles?

- Dehors! Cria-t-elle en lui lançant sa pantoufle 

Son rire se percuta dans la pièce.

Elle examina le beau yakuza qui avait des cernes autour des yeux, il portait encore les mêmes vêtements de la vieille et avait l'air de vouloir se trouver ailleurs qu'ici.

- Comment va Raeden?

 Une mue acide se creuse sur sa belle bouche. Il se frotta les tempes, visiblement mal à l'aise.

- Ken?

Il secoua la tête et se leva brusquement.

Lilith s'assit sur le divan. Il tira brusquement le chien par le collier

- Viens God

L'animal qui avait besoin de se remplir la bedaine et faire un tour aux toilettes le suivit sans se faire prier.

Il revint deux heures plus tard, fraichement habillé, et retrouva Lilith dans sa chambre. Couchée. Elle lui tournait le dos.

La grosse bête se coucha du coté droit, bavant amoureusement à sa face. Elle joua avec les poils du mastodontes qui, maintenant repu  lui lécha frénétiquement son menton. Son haleine sentait les bananes

- De quoi est-il mort? Demanda-t-elle, la voix presqu'une murmure

Ken s'étendit sur le matelas, mains croisées derrière sa tête, il fixait le plafond. Dans le couloir, ils entendirent Daizuke donner des directives.

- C'est la faute des hyènes, dit-il, dissimulant difficilement sa hargne

Elle attendit qu'il s'explique. Qu'il donne du sens à une réalité qui n'en avait aucun.

- Il y a 19 ans, son père, Shota san est mort, précisa-t-il comme si cela expliquait tout

- Et alors?

- Raeden n'a jamais accepté vivre plus vieux que son père

Elle enregistra cette information, chercha à comprendre. Son cousin, si plein de vie dans sa complexe personnalité.

- C'était aujourd'hui son anniversaire, ajouta Ken si bas, qu'elle l'entendit à peine

Elle roula sur elle-même en grimaçant et lui fit face. 

- C'est bête

Il lui lança un coup d'oeil. Elle avait les yeux rouges.

- Oui, c'est bête, dit-il d'une voix tiède

Il se tourna pour se trouver face à face, yeux dans les yeux, leurs souffles mêlés. Il toucha sa joue et essuya une larme. 

- Raeden m'a abandonné dans les caves, fit-elle, la voix chaotiquement calme. Pourquoi il a fait ça?

Une ombre étrange traversa le regard du mannequin.

- Il cherchait un moyen de se faire mettre une balle dans la tête.

- Je ne comprends pas

- Provoquer le boss. Faire à sa tête. On le surveillait depuis des jours, on savait qu'il allait tenter quelque chose de fou.

Il lui prit la main et se mit à caresser sa paume.

- Takada semble l'aimer beaucoup

- Ça ne sera plus pareil pour tes cousins, reconnut-il, pensif. Ce sont des hyènes, mais tout compte fait même eux enterrent leurs morts. Le docteur garde un oeil sur lui. Il n'est pas lui-même, je ne veux pas que tu t'approches

- Que veux-tu dire?

- Il est comme un bulldog enragé. On le garde enfermé. 

Elle songea que ce serait une excellente idée de le garder enfermé toute l'année.

- Tu ne m'as jamais parlé de la famille de Takada et Gin. Ils ont des mères non?

- Ils n'ont pas de mère , rétorqua Ken d'un ton abrupt

Il y avait plus de vérité qu'il ne semblait enclin à partager. Elle n'insista pas, tenta de trouver une position plus confortable.

- Ça fait mal? Questionna-t-il

Il la contemplait avec cette flamme qui faisait tourbillonner son ventre.

- Normalement, on ne frappe pas les femmes de là où je viens, Rétorqua-t-elle froidement

- Bébé, tu l'as insulté, répondit le bel spécimen, d'un ton concilient. Si il avait voulu vraiment te faire mal, tu ne pourrais pas parler

- Excuse-moi de ne pas me montrer plus reconnaissante

- Lilith, considères-toi chanceuse qu'il n'est pas voulu te punir devant ses hommes, continua Ken patiemment comme si il parlait à une attardée. 

Comme il voyait qu'elle n'était pas convaincue par son discours,  il soupira:

- Des doigts sont tombés dans cette famille pour des fautes moins graves. On ne prend pas à la légère les insultes dirigées vers les patriarches du clan. Il faut que tu comprennes et apprennes à respecter les ordres du boss sinon tu te trouveras dans des pires situations et même moi je ne pourrai pas t'aider

- Vous avez une drôle de respect envers les femmes, fulmina l'adolescente froidement. Je me fais enfermer, frapper et tu continues à le défendre. Je dois aussi le remercier aussi qu'il ne m'ait pas casé le bras?

- Tu ne lui a pas le choix, trancha le beau brun. 

Il passa ma main sur ses yeux, signe qu'il était énervé.

- Le boss perdrait la face si il se montrait faible devant une simple inconnue, fit-il, d'une voix retenue mais vibrante d'émotion. Tu es une étrangère. Une fille. 

A la façon qu'il parlait, c'était comme si elle ètait Marie Tudor la Sanglante. 

- Je vais quitter cette place, dit-elle froidement

Tenter de se faire respecter dans cette famille était un rève impossible.

- Il est reconnu pour être implacable. Ne le provoque plus et il te respectera, fit Ken comme si il n'avait rien entendu

- Je vais partir, répéta l'adolescente. Ou je vais blesser quelqu'un en essayant

Une lueur amusée et admirative brilla au fond des prunelles brunes.

- En temps et lieu. On a un funérailles, on reste en famille

- Je ne resterai pas. Il faudra me tuer car c'est juste mon cadavre qui restera ici

Ken sentit sa détermination. Il toucha sa joue avec extrême douceur.

- Ils attendent que tu descends, bébé. Ils vont enterrer Raeden

- Déjà?!

- Ta grand-mère ne veut pas faire traîner la cérémonie

- C'est touchant, railla-t-elle

- Il ne sert à rien de prolonger les choses. L'oyabun est déjà là

- Je vous souhaite un bon funérailles

- Ta grand-mère a fait la requête auprès de l'oyabun pour que tu sois présente

- Non

Ken l'étudia calmement. Elle était aussi pâle que le lait.

- Lilith, tu ne peux pas refuser une requête de ta grand-mère

- Je ne veux pas la voir et rien de ce que tu diras me forcera à changer d'avis

- Le boss...

- Si tu me parles de ce connard encore, je ne te parlerai plus

Il fit une pause.

- Yuna .... ce n'est pas de ta faute, lança-t-il, soudainement, si bas qu'elle l'entendit à peine

Il semblait sincèrement mal à l'aise de parler de la folle.

- Ton boss est un psychopathe 

Il esquissa un sourire fatigué.

- Ne lui dis pas ok? Il risque de te prendre au sérieux

Lilith batailla contre une larme qui menaçait de déserter ses yeux. Elle ne pouvait pas facilement faire semblant que cela ne la touchait pas, c'était quand même sa famille!

- En ce moment, c'est un peu la pagaille, fit Ken en serrant la main. On a été attaqué, la police nous a à l'oeil, les clans sont nerveux, ce n'est pas facile de gérer les funérailles. Sois bonne fille, bébé, et tiens-toi tranquille le temps qu'on règle les affaires. Youta te contactera, mais tiens-toi loin de Kana

Trop penser à son malheureux cousin ne faisait que creuser son désarroi.

- C'est quoi l'histoire entre Kana et Yuta?

Il lui lança un regard de totale incompréhension.

- Je les ai vu ensemble. Yuta est terrifié quand elle est là

- Il traîne encore cette histoire? Fit Ken, surpris. 

Il esquissa un sourire cynique. 

- Kana a tenté de lui faire pousser des boules 

- Quoi!? Éructa l'adolescente

Ken grimaça machiavéliquement.

- Il l'a amené dans un club de danseuses. Bon sang, le lapin n'avait jamais trempé son concombre. A 15 ans, il était vieux, c'était le temps de s'en débarrasser. 

- Le respect des choix de chacun, marmonna-t-elle en tentant de ne pas crier. Pourquoi Kana se mêle de ça?

Il haussa les épaules.

- On garde pas ça longtemps dans cette famille, bébé. Tu es un homme ou une mauviette

- C'est barbare

- Ça n'a pas bien tourné, dit Ken peu préoccupé par les droits des puceaux. Le lapin est sorti de la taverne en pissant et pleurant comme une fillette. Il a même oublié Coco Channel dans sa hâte de partir. 

- C'était cruel!

- Non, c'était nécessaire, rétorqua Le bel spécimen. Il avait les meilleures putes à sa disposition, c'est plus que la plupart de nous on n'a eu

Il parlait avec autant de légèreté que c'était déconcertant. Elle ne savait si le secouer ou le frapper.

- Vous utilisez des prostituées? Une petite amie ça ne vous intéresse pas?

Il la regarda comme si elle venait de proposer l'admisthie à un dictateur.

- Bébé, y a des trucs qu'on mélange pas. Kiki san est reconnue pour gérer les meilleures baises en ville

Lilith comprit que rien ne servait d'argumenter sur les droits à la sexualité et au bons traitements pour les travailleuses du sexe. 

- Avec qui tu as...? commença-t-elle

Il lui jeta un coup d'oeil salace.

- Ah, coquine! Tu demandes des choses

- Je veux comprendre votre façon masochiste et dégradante de traiter les femmes

Il s'approcha.

- Le boss croit que tu aies encore vierge. Tu confirmes?

- Quoi!!!

Elle s'assit sur le lit, en grimaçant. Se cotes criaient au meurtre.

- Si ce n'est pas vrai, ne lui dis pas, coquine, poursuivit-il comme si ils parlaient de son prochain anniversaire. J'ai l'impression que la famille ne le prendrait pas bien

- Qu'est-ce que cela a avoir avec lui avec qui je couche? Demanda l'adolescente avec un ton grinçant

- Oh, bébé, dit Ken avec un sourire parfaitement radieux

Il semblait se marrer d'un problème connu de lui seul.

Lilith ne pu pousser plus loin son interrogatoire car Mme Soko arriva avec une robe. Chic, discrète, perlée de blanc et parfaitement faite pour une princesse.

- Votre grand-mère souhaiterait vous voir en bas, Yoko san

Quoi? Elle se rappelait de son existence et voulait qu'elle fasse honneur quand on enterrerait son petit-fils? Un poignard dans le coeur ne pouvait pas faire aussi mal.

- Je resterai ici, l'informa l'adolescente en regardant la robe avec suspicion

Elle n'allait pas faire ses adieux à Raeden. Il ne le méritait pas. Cette femme ne le méritait pas.

Mme Soko la contempla tendrement.

- Vous allez descendre, Yoko san. Honorer  Raeden san. 

C'était dit avec autant de conviction que si Lilith refusait de reconnaître l'Atlantide comme terre mystique, elle sera damnée. 

- Non, rétorqua-t-elle en enfuyant son visage dans la fourrure de Godzilla qui ronronna de contentement.

Ken échangea un regard avec la vieille femme, puis quitta la pièce.

- Yoko san?

La vieille dame s'assit près d'elle, appuyée sur ses genoux comme si elle était une geisha devant son maître. Très droite elle regarda la fille de l'homme qu'elle avait élevé comme son fils.

 - Beaucoup de douleur dans le coeur de Yoko san. Mais de la force aussi. 

- Quoique vous allez dire, vous perdez votre temps, je n'irai pas à ce funérailles. Ce n'est pas ma famille, même si vous pensez tous le contraire. 

- Famille. Devoir. Honneur.

Mme Soko lui présenta une vieille photo, si vieille qu'il manquait des morceaux. Mais on pouvait clairement distinguer, parmi tous les enfants, ses trois oncles et sa grand-mère. Ils se trouvaient devant une maison qui ressemblait étrangement au club du Cobra Doré. 

- Premier fils de grand-mère de Yoko sans, en vie,  dit Mme Soko. Deuxième fils,  mort à 30 ans, laissant un garçon. Troisième fils, mort à 19 ans. Raeden san mort 19 ans plus tard. 

Lilith ne pu manquer de démontrer sa surprise. Elle poursuivit:

- Dame Yoko san a vécu beaucoup de tragédies. 

Elle s'inclina encore plus profondement..

- Dame Yoko n'a que 3 petits-enfants maintenant. Je prie Yoko san d'honorer et respecter sa grand-mère

Lilith fut scandalisée de la voir s'incliner à nouveau pour la convaincre d'accéder à sa demande.

- Levez-vous, cela ne vaut pas la peine!

Mais la vieille dame n'en fit rien. Elle découvrit bientôt que l'entêtement était sa force et que si il le fallait, Mme allait rester inclinée jusqu'à ce que Lilith cède.

- D'accord, je vais descendre, capitula l'adolescente

Elle allait s'habiller comme la poupée qui se fait conduire aux enfers.


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