Coup de Foudre

By emmas_storiez

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Tome 2 de L'équipe. (peut être lu avant Comète) Entre Lénaïc, rappeur et Juliette, mannequin, le coup de foud... More

1 - Prologue
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Epilogue

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By emmas_storiez

LÉNAÏC

J'étais propriétaire d'une maison.
C'était étrange à dire.
Et encore plus étrange en se disant que j'avais acheté la maison de mon enfance.
Un mois après en avoir parlé avec mes parents, et même si la vente ne serait pas signée avant deux autres mois, j'y habitais.

Mon père avait officiellement déménagé dans le petit appartement qu'il louait et ma mère était partie pour quelques semaines chez mes grands parents qui habitaient à l'autre bout de la Bretagne.

Ce n'était pas officiel mais j'étais chez moi.
Nono n'en était pas revenue quand, pensant descendre pour un week-end tranquille, elle c'était retrouvée chez le notaire pour signer l'acte de vente. Cette maison était notre enfance, je ne pouvais pas me l'approprier alors qu'on y était attaché autant l'un que l'autre.

Le rythme de mes séances de psy ayant diminué, j'avais décidé d'attaquer quelques travaux.
J'avais gardé le rythme des footings et balades matinales qui me servaient d'échauffement avant d'arracher du papier peint le reste de la journée.
La première pièce à avoir subit mon nouvel amour pour Valérie Damidot avait été ma chambre.
Je m'étais d'abord trouvé pathétique d'expérimenter la thérapie par la décoration en arrachant le papier peint bleu marine qui couvrait mes murs depuis mes onze ans avant de me sentir réellement libéré après avoir trié la tonne de posters et de photos qui trainaient dans tous les coins. Ne sachant pas trop quoi en faire, je les avais triées puis rassemblées dans un carton qui était rapidement devenu une boîte à souvenirs quand des vieux maillots de foot maintenant trop petits pour moi et tout un tas d'autres bazars s'y était retrouvés. Coincé entre deux vieilles piles de tee-shirt, j'avais même retrouvé un vieux sweat à Juliette qu'elle portait tout le temps au début de notre relation. Je l'avais soigneusement plié et mit dans un coin en attendant je ne sais quoi.

Pour se faire un peu d'argent et parce que je ne me voyais pas garder tous leurs vieux meubles, mes parents avaient organisé un vide maison dans lequel j'avais bazardé tous les meubles de ma chambre.
Depuis une semaine je me disais qu'il fallait que j'aille au moins m'acheter un nouveau lit mais de dormir par terre sur un matelas ne me dérangeait pas tant que cela. Raph avait beaucoup rit quand je lui avais envoyé la photo après que ça m'ait fait penser au jour où il avait dû vendre son lit pour se payer du matos photo.

Je ne m'étais jamais senti aussi bien que tout seul dans cette grande maison.

Un peu narcissiquement, j'avais ré écouté tous les sons que j'avais sorti ce qui m'avait aussi permis de me rendre compte du moment où la passion n'avait plus suffit pour produire de la qualité.
Certains featuring me firent même grincer des dents alors que je me demandais comment j'avais pu penser que c'était bien et comment les garçons avaient pu me laisser sortir ces sons carrément médiocres.

Cette prise de recul n'avait pourtant pas été suffisante pour me persuader de reprendre un stylo et une feuille. Comme un écrivain en panne d'inspiration, j'avais une peur bleue de ne pas être capable d'aligner deux mots potables.

Mais un soir, en zappant pendant les pubs d'un épisode de Faites Entrer l'Accusé, j'étais tombé sur une chaine people qui parlait d'elle. Elle avait fait une interview , et elle avait parlé de moi.
Enfin parler était un grand mot. Le gros titre du "reportage" si l'on pouvait appeler ça comme ça me mit aussi une claque "rupture entre Juliette Blanchard et Mister BN". Elle passait apparemment beaucoup de temps à Londres pour les besoins de l'affaire Alexander Wayne ce qui mettait un peu le reste de sa carrière entre parenthèses. 
Et moi, je semblais avoir eu besoin d'espace pour digérer la nouvelle et m'étais donc envolé pour la Thaïlande pour prendre du recul.
Un petit rire m'avait échappé. La Bretagne était beaucoup moins glamour que la Thaïlande et je ne prenais pas "du recul", j'essayais de me sortir d'une spirale infernale.
Au moins on continuerait de me foutre la paix encore un moment.
Ils pouvaient bien me chercher en Thaïlande, ils n'y trouveraient que Raph et sa nouvelle copine, du moins si on pouvait l'appeler comme ça.

Voir le diaporama d'images de nous, certaines très intimes pour la plupart, défiler sur une chaîne de télévision me plongea dans une certaine torpeur et me poussa à me lever du canapé pour attraper une feuille et un vieux crayon de papier qui trainaient. 

Julien m'avait dit qu'il n'écrivait pas toujours en pensant que son texte serait rappé.
Je n'arrivais pas bien à extérioriser ce que je ressentais parfois mais peut être qu'écrire trois ou quatre phrases bateaux pourrait me mener quelque part.

"Je viens de zapper et tout à coup c'est sur toi que je suis tombé."

C'était ridicule.
Peut être, mais personne ne viendrait lire ce que j'écrivais, aussi mauvais que ce soit.
Après quelques autres phrases de vieux lover dépressif, le crayon se mit à glisser tout seul sur la feuille.

"Il est difficile de se rendre compte après dix ans que je n'avais pas le rôle du sauveur parce que tu n'en avais pas besoin.
Au XXIème siècle, les jolies princesses n'ont plus besoin de cheval blanc pour les sortir des châteaux remplis de ronces.
Depuis le début je n'étais que l'assistant, le fan numéro un qui assistait à chaque victoire sans en être l'origine.
Tu étais Batman et moi simplement Robin.
J'étais juste ce bouffon qui aurait décroché la lune pour voir ce petit sourire en coin que tu esquisses seulement quand tu trouves quelque chose vraiment marrant.
Au début ils étaient tellement rares que je les comptais. J'avais une note dédiée à ça dans mon téléphone. Je me suis arrêté au centième, me disant que si j'avais déjà réussi à te faire rire une centaine de fois, la prochaine centaine ne me ferait pas peur.
Notre coup de foudre à été tellement foudroyant que personne n'y croyait.
J'avais flirté avec des dizaine de filles sans conséquences mais quand je suis tombé pour toi, le sol c'est ouvert sous mes pieds et même si je n'étais pas équipé pour la chute libre, j'ai étendu grand les bras pour en profiter sans penser au risque qu'il y avait que je me fracasse face contre terre.
C'est pourtant ce qui est arrivé mais même si j'avais toujours pensé la voir venir, la chute ne m'est apparue que quand le crash était déjà inévitable.
Toute l'encre et toutes les feuilles du monde ne suffiraient pas à te fournir des excuses acceptables. Moi qui criait à cœur et à corps que tu étais différente, j'ai fini par te traiter comme toutes les autres.
Au seul moment où tu avais peut être réellement besoin de moi, je t'ai laissé tomber. Au moment où il aurait fallu que je t'ouvre mon cœur pour que tu saches que rien ni personne ne pourrait plus jamais te rabaisser, je t'ai fais sentir que tu n'étais pas suffisante. Tu l'as toujours été. Tu as toujours été trop bien pour moi, il n'y avait qu'à écouter tous les commentaires chaque fois que nous faisions une apparition publique ensemble.
Le nombre de fois où nous avons rit d'être appelés "la belle et le clochard", d'être placés sur un piédestal, d'être rendus à faire des campagnes de pub pour Dior alors qu'on se sentait encore comme deux gamins dans un monde trop vaste pour eux.
Tu n'as jamais eu besoin de moi, tu brillais déjà quand on s'est mis ensemble. Mais sans toi, j'aurais sombré bien avant. Et pour ça aussi je m'en veux. Pour toute la charge mentale que j'ai du t'imposer, certainement inconsciemment au début.
Je suis tellement désolé Juliette. De ne pas avoir tenu les promesses que je t'ai faites. De nous avoir bousillé comme si notre histoire n'en avait été qu'une parmi tant d'autres.
Mais t'es la seule que j'ai aimé, même si c'est inutile maintenant, je veux que tu le saches. Il paraît qu'on ne se rends compte de ces choses là que lorsqu'il est trop tard.
Et je me sens tellement con que je me suis complètement coupé de tout. Comment je pourrais écrire alors que tout me ramène à toi et à comment j'ai tout envoyé balader ?
T'as l'air tellement plus forte. Je te jure, je t'admire tellement d'avoir eu la force d'affronter le démon. Il faut que t'ailles au bout, que t'évacue ces dix années et qu'il soit enfin condamné parce que ça n'a jamais été de ta faute ni de celle des autres.
Tu te fous probablement de mes phrases bateau mais je ne me souviens même plus si je t'ai déjà dis que je t'admirais.
Je suis un peu noyé entre les choses que je m'autorise à me souvenir et celles que je repousse le plus possible dans une tentative pathétique d'oublier.
Mais oublier serait nous bafouer nous, notre histoire et le bonheur qu'on a eu pendant dix ans. "

Une larme tomba sur l'une des pages, faisant fuser l'encre et m'arrachant un juron.

-Merde !

Après avoir reposé le stylo et renverser la tête en arrière, je soufflais un bon coup.

-J'aurais besoin d'un verre.

Mais non, il fallait accueillir le chagrin comme me l'avait dit mon psy et c'est ce que je fis une bonne dizaine de minutes avant de me traîner sur la terrasse pour fumer une clope.

"De : Raph
Comment ça va mon loulou ?"

Même à l'autre bout du monde ce mec était une crème.

"A : Raph
Là tout de suite bof, j'ai écris qui me fait cogiter"

"De : Raph
Sur ?"

"A : Raph
Juliette"

"De : Raph
J'ai aucune idée de ce que t'as écris mais tu devrais lui envoyer, ça te ferait peut être du bien qu'elle sache ce que tu penses."

Toujours à fond dans sa position de communication.

"A : Raph
Je sais pas trop. Comment ça va toi ?"

Il me répondit par une photo de plage paradisiaque et un selfie avec sa douce.
Il avait l'air heureux, preuve qu'on pouvait l'être à nouveau après avoir pensé perdre son grand amour.

Le noeud dans ma poitrine me poussa à allumer une deuxième clope que je jetais après deux gaffes, ça n'aiderait à rien. Heureusement que j'avais bazardé toutes les bouteilles de la cave, j'aurais été tenté de me cuiter à la première chose venue.
A la place, je fis chauffer de l'eau pour me faire une tisane avant de me ré installer devant la télé.
Mon image de rappeur en prenait encore un coup, songeais-je en imaginant le tableau que je renvoyais.
Puis, sur un coup de tête, je pris les 3 pages que je venais d'écrire et lui envoyais.
Ça n'avait pas apaisé le noeud dans ma poitrine, surtout après avoir eu la confirmation qu'elle avait vu mon message. Mais une grande partie de mon angoisse c'était dissipée et je repris une feuille pour continuer à écrire ce qui me passait par la tête, attendant sa réponse, en vain.

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Bonsoooiiiiirrr!!!

Je suis vraiment la pire, ce chapitre était prêt depuis une semaine mais j'oublie juste de le publier à chaque fois...
Pour être sûre d'y penser j'ai mis l'appli en plein milieu de mon écran d'accueil et.. MIRACLE !.. je n'ai pas oublié 🎉🎉

Dernier chapitre de 2022, promis en 2023 je termine Coup de Foudre, je dirais qu'à la louche il ne reste pas plus de 5 chapitres.

Merci pour votre lecture malgré mon inconstance.

Je vous souhaite de passer de bonnes fêtes et à très vite (promis) pour un nouveau chapitre. 🎄🎉

Emma

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