Voilà j’ai eu ma vengeance . Alors pourquoi je n’arrive pas à m’en réjouir me diriez-vous ? Et bien parce qu’il fallait que je reçoive encore une mauvaise nouvelle pour tout gâcher, bien entendu !
Comment ça ? Quand ? De qui ? Pourquoi ? Me demanderez-vous alors que tout s’est déroulé comme sur des roulettes et que j’avais décidé de lui laisser une chance. Oui, sauf que le petit trajet entre le moment où j’ai flingué Adam et celui où je me suis retrouvée derrière Bertrand et Nono, la brune de l’autre soir m’a interceptée pour me dire d’avertir ma copine que Julien était ”son” mec, et que de toutes façons elle n’arriverait jamais à le faire râler de plaisir comme elle, et que… En fait je n’ai plus écouté la suite. Mon cœur s’est fendu au moment où j’ai compris que, malheureusement non, nous ne sommes pas à égalité.
Il n’a pas simplement embrassé la bimbo, il a couché avec elle !! Combien de fois ? Est-ce du sérieux ou simplement de la vengeance ? Pour moi se venger, c’est faire quelque chose pour blesser l’autre, et normalement, si Adam ne m’avait pas tout balancé, je ne l’aurai jamais su Et par conséquent, cela ne m’aurait pas affecté. Donc, où se situe la vengeance dans cet acte ? Je sais que les hommes et les femmes pensent différemment, mais là…
Des bruits de pas derrière moi me coupe dans mes pensées. Bordel, j’étais tellement énervée que je ne me suis pas rendue compte que quelqu’un me suivait. Merde, ça craint ! J’accélère le pas et attrape mon portable dans ma pochette pour appeler Nono mais à peine l’écran déverrouillé qu’une main m’attrape le bras et me tire en arrière .
-Non mais ça va pas, Hurlé-je à mon agresseur avant de me retourner.
-Non, je confirme ! Me répond Julien apparemment hors de lui.
-Laisse-moi tranquille, ragé-je en m’extirpant de sa prise.
-Sûrement pas ! Maintenant ça suffit, il faut qu’on parle !
-Je n’ai plus rien à te dire moi ! Pesté-je.
-Très bien, mais moi oui, alors tu vas me suivre et tu vas m’écouter parce que là c’est n’importe quoi !
-Là c’est moi qui confirme !
Non mais quel toupet ! Il se prend pour qui pour me donner des ordres comme ça ?! Et, pathétique que je suis, je le laisse me reprendre le bras et me tirer derrière lui jusqu’à son club comme une poupée de chiffon.
À peine entrés dans son local privé qu’il me pousse sur le fauteuil en face du bureau. Il me repousse contre la table pour me piéger avant de s’installer à son tour. Accoudé, les poings soutenant sa tête il me dévisage en silence. J’ai envie de lui hurler dessus mais je conserve mon calme. Pas question de paraître plus faible que je ne l’ai déjà été.
-Christine… je suis désolé pour tout ce qu’il s’est passé, commence-t-il en baissant enfin les yeux. Noémie m’a tout expliqué et…
-Et y a plus rien à dire, craqué-je, ne voulant pas entendre ses excuses de peur qu’il arrive encore à me faire changer d’avis à son sujet.
-Si au contraire, contre-t-il. Jamais je n’aurais réagi comme ça si… enfin, bafouille-t-il.
-Comme quoi Ju-lien ! Dis-je en appuyant sur son prénom. En baisant la première venue ?! Craché-je.
Ma dernière réplique lui cloue le bec et lui fait perdre ses couleurs. Il ne s’attendait sûrement pas à ce que je le sache. Et c’est bien là le problème.
-Bon tu m’as forcée à te suivre pour ”discuter ”, mais apparemment tu as perdu ta langue, alors c’est moi qui vais parler. De un, peut-être qu’on ne s’est qu’embrassé et qu’on ne se connaît pas vraiment, mais pour tenter quelque chose avec quelqu’un il faut un minimum de confiance ! Chose que je ne pense plus pouvoir te donner. De deux, préférer écouter et un croire un baiseur en série plutôt que d’aller s’expliquer avec la concernée pour lui laisser une chance , c’est la moindre des choses. Et là, tu as merdé ! Mais le pire, tu vois, c’est que lorsqu’Adam m’a dit t’avoir vu avec une autre, Moi, j’ai mis ma fierté de côté pour venir te parler plutôt que de tout laisser tomber pour les paroles d’un type qui a une si mauvaise réputation. MOI ! J’ai espéré qu’il mentait, contrairement à Toi qui l’a cru de suite ! Et dernièrement, t’avoir vu embrasser l’autre grenache, ça m’a…
Je souffle, lève les yeux quand je sens mes yeux s’humidifier. Putain, ça fait un mal de chien de se rendre compte que j’espérais plus entre nous. Pas question qu’une larme quitte mes yeux.
-Christine, souffle-t-il.
-Tais-toi ! Me reprends-je. Je n’ai pas fini ! Je vais être honnête, même je vais avoir l’air encore plus pathétique que je ne le suis déjà. Tu m’as brisé le cœur. Ouais, la conne que je suis a cru avoir trouvé son prince charmant. Bref, me précipité-je en le voyant ouvrir sa bouche. J’ai cru ensuite à une simple vengeance, ce que j’aurais à la limite pu excuser. Maos les faits sont là. Tu ne l’as pas qu’embrassée devant moi, tu… Putain !
Mes larmes coulent malgré tous les efforts pour les retenir et paraître forte.
-Pardon ! Geint-il. Pardonne-moi, j’ai merdé je le sais. Excuse-moi … Tu n’imagines pas à quel point je regrette. Ce n’était pas de la vengeance mais seulement une tentative de tourner la page, Christine. J’étais persuadé que tu t’étais mise avec lui après toit ce qu’il s’était passé vendredi. Je… avec le recul je vois bien que c’était n’importe quoi. Oui j’aurai dû venir te voir ou au moins t’appeler. Mais c’était si… violent ! Lève-t-il la voix. T’avoir vu entrer dans sa bagnole , la buée, la voiture qui bougeait et lui qui me confirme mes craintes… J’ai… j’ai pété un câble ! J’ai eu l’impression… de… crever ! S’emporte-t-il. Je n’avais jamais ressenti ça, continue-t-il plus calmement en portant sa main droite sur son cœur. Et franchement je n’ai pas su gérer . J’ai déconné maos je t’en supplie, Christine, laisse-nous une autre chance…
Je n’arrive plus à le regarder dans les yeux. Je m’éventé avec une main afin de calmer mes larmes qui n’ont plus cessées de couler depuis qu’il a pris la parole. Mon cerveau est au bord de l’implosion tant toutes ces informations se percutent entre elles. Il m’avoue que oui, il a bien couché avec la brune, mais que c’était pour m’oublier. Qu’il a souffert en m’imaginant avec Adam. Devrais-je en déduire qu’il a des sentiments pour moi ? Qu’il espérait aussi fort que moi que notre relation évolue ?
Ma chaise recule puis pivote. J’étais tellement occupée à cogiter que je n’ai même pas remarqué qu’il s’était levé. Il s’accroupie devant moi et posé ses mains sur les accoudoirs.
-Christine je suis tellement désolé. Laisse-moi une chance de te prouver que je tiens à toi, me supplie-t-il. Il n’y a pas une minute où je ne pense pas à toi …
-Comment, reniflé-je, comment veux-tu que je te fasse confiance après…
-Je ne referai jamais la même erreur ! Tout ça c’est nouveau pour moi, tu sais. Noémie a dû te raconter un peu, je n’ai jamais, ne serait-ce qu’appelé une femme, de ma vie. Et encore moins la supplier.
-Mais pour moi aussi c’étai nouveau ! Le coupé-je. Adam c’était mon premier coup de foudre, au collège ! Depuis lui je n’étais jamais retombée amoureuse de quelqu’un avant t…
Eh mais… qu’est-ce que je suis en train de dire là ? !
-Et arrête de sourire ! M’emporté-je en voyant son visage s’illuminer. Ce n’est pas ce que je voulais…
Sa bouche s’écrase sur la mienne puis partout sur mon visage. Je reste figée, partagée entre l’envie de le repousser et celle de lui attraper le visage et de l’embrasser à mon tour. Pathétique je vous dis !
-Laisse-moi une chance Christine, je t’en supplie, m’implore-t-il les yeux brillants d’une lueur d’espoir. Je n’ai jamais ressenti ce que je ressens pour toi, et je suis sûr d’une chose. J’ai envie de plus. De vraiment beaucoup plus que quelques heures en soirée avec toi.
Et voilà je craque. Je l’embrasse à mon tour et dans ma fougue, je bascule e mon fauteuil et l’entraîne dans ma chute. Nous nous retrouvons allongés sur le sol. Il rigole et nous fait rouler pour se retrouver au dessus de moi.
-Putain ! J’avais l’impression de ne plus respirer ces derniers jours, dit-il l’air soulagé.
-Idem, murmuré-je.
Il m’embrasse à nouveau, me couvre de petits bisous avant de me caresser le visage tendrement.
-Je ne sais pas si c’est ça être amoureux, mais ce qui est sûr c’est que j’aurai vraiment du mal à supporter de ne plus te voir, m’avoue-t-il.
Je passe ma main contre sa joue et lui murmure un ”idem” encore une fois avant de poser ma bouche contre la sienne pour sceller notre accord indirect. Malheureusement ce moment de tendresse est interrompu par des coups frappés à la porte.
-Julien, hurle une voix masculine avant que cette personne n’entre sans attendre de réponse.
Nous tournons tous les deux la tête vers ce dernier, Julien souriant comme un bienheureux, moi rougissant comme une écrevisse.
-Oups désolé patron, bredouille-t-il.
Julien se redresse rapidement avant de me tendre sa main pour m’aider à me relever.
-Accouche Vinz, s’impatiente-t-il.
-C’est qu’il y a du monde…
-OK, j’arrive, souffle-t-il résigné.
Le ”Vinz ” commence à s’en aller puis au dernier moment se retourne et lache :
-Merci mademoiselle Christine ! Il était devenu insupportable si vous saviez…
-Vinz ! Gronde Julien.
-OK, ok j’y vais. Content pour vous patron !
Julien fait mine de se précipiter sur son employé qui prend la poudre d’escampettte.
-Je suis désolé, commence-t-il.
-Ne t’inquiète pas, je comprends, le coupé-je en souriant. Les ”enfants” d’abord, finis-je par un clin d’œil.
-Ouais, grommelle-t-il.
Je récupère ma pochette que j’avais laissée au pied du fauteuil et me dirige vers la porte quand il m’attrape et m’enlace.
-Attends, quand est-ce qu’on se revoit ? Me demande-t-il impatient.
-Je ne sais pas…
-Demain ? Se précipite-t-il.
-Ben dis donc, pouffé-je. T’es vraiment pressé de me revoir, dis-je intérieurement ravie de voir qu’il tient réellement à moi.
-T’as pas idée, souffle-t-il. Si ça ne tenait qu’à moi, tu resterais là à m’attendre et…
-OK, dis-je spontanément ne me reconnaissant pas moi-même.
-OK ? Dit-il abasourdi, un sourire niais collé sur son visage.
-Oui, demain c’est dimanche, et après tous ces événements je sais’très bien que je n’arriverai pas à dormir, donc, pourquoi pas passer la soirée ici.
Il m’enlace plus fort et m’embrasse fougueusement. Je me rends compte que je dois avoir le même air niais que lui en sentant le tiraillement au niveau de mes joues.
-Bon, faut que j’aille donner un coup de main, mais dès que ça se calme je te retrouve.
Il m’embrasse encore une fois et s’éclipse en sautillant. Il est fou ! Et je crois que cette facette de lui me plaît encore plus. Oui, Julien, je crois que je suis vraiment en train de tomber amoureuse de toi. Et ça fait flipper ! Dès le premier regard il s’est passé quelque chose. Et j’espère que j’ai raison de nous laisser une chance, vu ce début chaotique. Mais je vais suivre les conseils de Noémie et tenter ma chance. Avec Julien, ancien dragueur, patron de club, qui côtoie plein de jolies femmes qui n’attendent qu’un signe de lui pour se retrouver les jambes en l’air. Putain, je ne suis plus pathétique, je suis carrément folle !
Qui vivra verra, de toutes façons, l’amour c’est fragile, ça n’a pas de logique, ça vous prend par surprise, ça vous bouleverse , mais à trente balais il est peut-être temps de s’y risquer. Et je prends le risque !
Et voilà, ça a été très difficile de finir cette histoire car je l’avais commencée juste avant le covid. Je pense que, comme tout le monde, mon état d’esprit a changé. Difficile de retrouver la légèreté du début c'est pourquoi j’ai préféré prendre du temps pour retrouver un peu de joie et de bonne humeur. J'espère que vous apprécierez la fin, même si elle reste ouverte à une suite.
Comme je vais tenter les Wattys je devais obligatoirement la passer en ”terminé ” pour pouvoir l’inscrire.
Je reviendrai peut-etre en septembre pour un épilogue.
Bisous à vous toutes et encore merci pour vos commentaires et vos votes, sans vous cette histoire n'aurait pas vu le jour t encore moins une fin.
À très bientôt 😘😘😘😘