Coup de Foudre

By emmas_storiez

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Tome 2 de L'équipe. (peut être lu avant Comète) Entre Lénaïc, rappeur et Juliette, mannequin, le coup de foud... More

1 - Prologue
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Epilogue

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By emmas_storiez

JULIETTE

Ça faisait une éternité que je n'étais pas revenue ici.
Presque onze ans précisément.
Pourtant le hall de l'hôtel n'avait pas changé d'un poil.

On m'avait prévenu que la chambre non plus, pourtant ce ne fut pas suffisant pour me préparer à entrer dans la chambre où j'avais cru mourir.
Un immense malaise me prit pourtant quand j'en passais le pas.

-Vous vous sentez bien Mlle Blanchard ? On n'est pas obligés de faire ça maintenant.

Les faits de mon agression n'étant finalement pas prescris, le juge avait demandé une sorte de reconstitution dans la chambre d'hôtel. Ce n'en était qu'une "sorte" puisqu'Alexander n'étant inculpé d'aucune charge pour le moment, ses avocats avaient bien évidemment crié au scandales et refusé cette mascarade.
Mais pas moi.
Même s'il n'était pas là et que je ne pouvais pas le confronter, je me sentais écoutée et soutenue par les inspecteurs chargés de l'enquête et je n'allais pas me priver de leur donner ma version.

-Je suis juste un peu perturbée mais ça va passer, merci.

Claire suivait aussi avec l'air inquiet d'une maman poule.
On ne se connaissait pas à l'époque des faits mais elle avait été l'une des seules, voir même la seule avec Len a avoir su les détails de l'enfer que j'avais traversé.

Le deuxième inspecteur referma la porte de la suite derrière eux et j'avançais un peu plus dans le salon, avant de m'arrêter net.

-Ce n'est plus le même tapis.

Ça ne semblait être qu'un détail mais tout le reste du mobilier et de la décoration était resté en l'état. Tout, sauf le tapis.

-Il était vert quand...

Je ne terminais pas ma phrase, trop perdue pour faire autre chose que de fixer l'immense tapis pourpre qui était par terre.

-Hormis le tapis, tout le reste vous semble dans le même état ?

-Oui. Le tapis était vert quand je suis entrée dans la suite pour la dernière fois.

-Pourquoi précisez-vous "quand je suis entrée ?"

-Parce qu'il était tâché de sang quand j'en suis sortie. C'est sur le tapis qu'il...qu'il a...qu'il m'a...

-Prenez votre temps Mlle Blanchard. Peut être que si l'on reprenait au début de la soirée ? Je sais que mes collègues ont déjà prit votre déposition mais peut être que de nouveaux éléments vous reviendront maintenant que vous êtes ici ?

-J'étais venue à Londres pour le voir jouer. On ne s'était pas vu depuis quelques semaines parce que je travaillais alors je suis venue. Je ne me souviens pas des détails, juste que je n'en avais pas très envie. Je revenais de New York et j'aurais préféré aller me faire dorloter chez mes parents et me reposer mais je suis venue ici. Souvent quand on n'était pas ensemble, il m'envoyait énormément de messages et m'appelait à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit en me laissant des messages horribles si je ne décrochais pas. Alors peut être que ce jour là je l'ai rejoins pour au moins faire cesser ce harcèlement incessant. Ça ne se passait généralement pas mieux quand on était ensemble mais au moins je n'avais pas ce nœud dans le ventre chaque fois que je regardais mon téléphone ou chaque fois qu'il sonnait. Je ne me souviens même plus de s'il avait gagné ou pas. Juste qu'on était déjà venu dans cette suite. On s'y était déjà disputé, de toute manière on se disputait souvent. Il trouvait toujours un reproche à me faire. Soit sur la manière dont j'étais habillée, soit sur la manière dont j'avais regardé un autre homme. Ce soir là, dans l'ascenseur, il m'a accusé d'avoir flirté avec l'un de ses coéquipiers. J'ai bien sûr nié. Il aurait fallu que je sois folle pour flirter avec un autre, surtout alors qu'il était dans les parages. Et j'étais tellement amoureuse de lui que jamais je n'en aurais regardé un autre. Il était tellement beau, tellement parfait, tellement... Je ne saurais même pas l'expliquer. Il était parfait et moi j'étais trop bête, trop gauche, trop....pas assez tout pour le mériter. Et j'en étais pertinemment convaincue. Moi, petite française de 20 ans , remarquée par lui dont tout le monde parlait. C'était trop beau, bien trop beau alors si je voulais le garder et bah je pouvais bien supporter qu'il soit un peu jaloux. Quand on est entrés dans la chambre, je lui ai dis qu'il était parano et que si j'étais venue c'est parce que je voulais le voir lui et que je l'aimais. Quand on est arrivés ici, à l'endroit précis où je me tiens là, il m'a prit les deux bras et à balayé mes jambes avec la sienne. Je suis tombée sur le tapis et il est parti dans la chambre.

-Qu'avez-vous fait ?

-Sous le coup de la surprise, je me suis allongée sur le dos et j'ai fermé les yeux un instant pour reprendre mon souffle et m'empêcher de pleurer. Il détestait que je pleure.

-Et lui qu'a t-il fait ?

-Je ne sais pas. Je n'entendais pas de bruit. Alors je me suis dis que c'était bon signe et qu'on allait enfin passer une bonne soirée. Que la crise était terminée pour ce soir.

-Il est revenu ?

-Oui. Je me souviens que quand je l'ai vu partir vers la chambre, il portait des baskets. Quand il est revenu, il avait ses chaussures à crampons.

-Il était juste allé changer de chaussures ? S'étonna l'un des inspecteurs.

-Ça m'a aussi paru bizarre. Jusqu'à ce que je le vois lever son pied. J'ai compris.

-Compris quoi ?

-Qu'il avait trouvé un moyen de me faire plus mal que les fois précédentes. 

-Il vous a frappé ?

-Oui. J'étais allongée en travers du tapis. Celui la est plus petit mais...

-Pouvez-vous nous montrer ?

-Il n'en n'est pas question ! Protesta vivement Claire.

-Tout va bien Claire.

-Si tu n'en as pas envie Juliette, tu n'as pas à le faire.

-Ca va. Je peux bien leur montrer.

Avec toute l'élégance dont j'étais capable, je m'échouais sur le tapis. Couchée sur le dos, je me fis la remarque que le plafond ne m'avait pas paru si haut la dernière fois.
Puis, tournant la tête vers la droite, comme je l'avais fais Alexander était ré apparu, mes yeux bloquèrent sur les baskets de l'un des deux inspecteurs.
Des Nike blanches.

-Juliette ça va ?

Claire devait avoir remarqué que j'étais devenue livide.

-Faut que je me relève. Balbutiais-je en français. Aide-moi. S'il-te-plaît.

-Juliette...

-Vite !

Bien que n'ayant pas compris ce que je disais, les deux hommes m'aidèrent à me relever puis à m'asseoir sur l'immense canapé.

-Désolé Mlle Blanchard, nous ne voulions pas vous faire revivre ça.

-C'est rien. C'est vraiment ridicule mais vous portez des baskets blanches et...et il en porte toujours.

-Pardonnez-moi.

-Ce n'est pas de votre faute.

-On devrait arrêter là. S'imposa Claire. Vous devez sûrement en avoir entendu assez. Et le reste est dans sa déposition et vous avez les photos de ses blessures.

-Juste, Mlle Blanchard. Vous avez mentionné que le tapis était tâché de sang quand vous êtes partie. Quelqu'un a bien dû le remarquer. Savez-vous quand Monsieur Wayne à quitté la chambre ?

-Non. J'ai perdu connaissance sur le tapis. Quand je suis revenue à moi il n'était plus là. Il arrivait souvent que quand on louait des chambres d'hôtel, il ne soit plus là à mon réveil, même lorsque l'on passait une bonne soirée. Une fois j'ai vu son manager. Je terminais de me préparer et j'ai d'abord pensé que c'était Alexander qui revenait mais c'est lui qui est entré. Il a paru gêné et je ne l'ai plus jamais revu.

-Vous pensez que son manager aurait pu passer après ?

-Je ne sais pas.

-Comment se fait-il qu'un tapis tâché de sang n'ait intrigué personne ?

-Oh, ça a dû intriguer mais si il y avait les moyens de faire pression sur moi en menaçant ma crédibilité et ma carrière, il y a sûrement eu moyen de faire pression sur d'autres personnes. Mon plus grand regret est de ne pas m'être battue pour me faire entendre à l'époque. Parce que si je l'avais fais on aurait évité le pire pour d'autres jeunes femmes.

Je sortis de la chambre à la suite de Claire.

-Tu veux qu'on prenne un thé ?

-Je veux sortir de cet endroit.

-Très bien. T'as été super Juliette. Même si je me doute combien ça a dû être horrible.

-Quitte à revenir ici, j'aurais préféré qu'il soit là que je puisse le confronter pour de bon.

-Une chose à la fois. 

-Où est-ce qu'on a rendez-vous pour l'interview ?

-Au Savoy.

-Je prendrais un thé là-bas alors. On est en retard ?

-Pas du tout.

-Parfait.

-T'es sûre que tu veux enchainer les deux ? On peut décaler à demain ?

-Demain je veux être tranquillement dans mon canapé à Paris. Je peux tout faire aujourd'hui Claire, ça va.

-Et ta bouffée de panique de tout à l'heure ?

-C'est passé. C'était sur le coup, ça m'a surprise.

Elle n'insista pas plus et heureusement parce que j'étais plus secouée que je ne voulais l'admettre. Mais si je lui disais, elle annulerait l'interview qu'on avait programmé il y a quelques semaines déjà et en plus de ne pas être très pro d'annuler à la dernière minute, ça retarderait mon retour à Paris.

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Juliette se bat toujours avec le passé en fuyant le présent...

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