Il repart en claquant la porte derrière lui.
Il nous laisse sans voix tous les deux dans la chambre.
- Ça va ? dis-je pour briser le silence
- C'est compliqué tout ça.
- Il faut que je parte. Je ne peux pas rester dans cette maison.
- Oui...
Je m'approche pour poser ma main sur sa joue endoloris. Je m'en veux et je sens coupable pour cette histoire.
Catastrophe sur catastrophe. Je me fais kidnapper et le lendemain rejeter.
Il me prend dans ses bras et je colle mon oreille à sa poitrine. Son parfum m'englobe et j'écoute son cœur battre si vite, ses bras sont brulants et je pourrais presque apercevoir un feu de colère briller dans ses yeux.
- Excuse-moi de t'avoir fait perdre ta famille.
Au final, oui il a raison. Il a tout fait basculer. Il me berce lentement en se basculant de droite à gauche sur ses pieds.
- Mais je serais toujours là pour toi. Continu-t-il. Tu vas venir vivre chez moi. On avisera après.
C'est ainsi que j'emballe mes affaires les plus précieuses, bien évidement c'est impossible de tout faire tenir dans une valise. Je prends les vêtements dont je tiens le plus.
La robe qui m'a donc été offerte par Dave a été brulé par les soins d'Alex. Elle était pourtant jolie mais la personne qui m'a imaginé la porter la rend pourrie. Quand je pense à tous ces soirs où je me sentais observer. C'était donc lui. Tapis dans l'ombre à me regarder dormir. Je me sens salis et honteuse. Tout ça par amour. Enfin, Jamais je n'aurais cru qu'on puisse faire autant de mal physiquement à une personne qu'on aime. Son âme restera noircie à jamais.
J'emballe la petite poupée Barbie. Elle me suivra partout celle-ci.
Brad porte mes valises et nous descendons les escaliers.
La tête baisser. Aucun regard, aucun échange. Pas d'au revoir.
Je monte à l'avant de la voiture en silence tandis que Brad y insère ma valise dans le coffre.
La dernière vision de ma maison que je verrais en partant est le visage d'Alex derrière sa fenêtre de chambre. Qui a donc rien fait pour me retenir.
Combien de temps vais-je partir ? Est-ce que j'arriverais à leurs pardonner ?
Ma propre famille m'abandonne.
Tout ce sentiment de colère, que j'avais tant de mal à gérer tout le long de ces périples est remplacer par de la tristesse. J'ai mal. Physiquement et mentalement je suis épuisée et anéantis. Je saigne à cœur ouvert.
Une seule personne pourra panser mes plais. Elle se trouve à côté de moi.
Quand nous rentrons dans son appartement, je m'assoie autour de la table.
- Tu veux boire un truc ?
- Je veux bien je suis assoiffée.
Il me regarde, nous échangeons un regard, un regard qui veut tout dire et nous nous sommes compris.
Il s'assoit en face de moi. Il me vient l'idée d'en savoir plus sur mon nouveau colocataire.
Cette amour si passionnelle et intense ne m'a pas permis de prendre le temps d'en apprendre à son sujet.
- Et si tu me parlais un peu de ta mère ?
Son regard s'adoucit. Pleins de bienveillance et d'amour. Il me prend les mains puis commence son récit.